jeudi 28 mars 2024

MMDCXCV : Paris Centre Hier et aujourd'hui : L'extrémité Est de la rue Réaumur au début du XXe siècle

  

Voici un article concernant une carte que j'ai acquise récemment. Comme il est indiqué dans la partie supérieure, elle représente la rue Réaumur. Elle a été affranchie en 1908, donc elle date du début du XXe siècle : 

La carte a été adressée par une tante à son neveu qui habitait dans le Doubs "Ta tante qui t'aime".

On reconnaît l'extrémité Est de la rue Réaumur en regardant vers l'Ouest. La vue est prise depuis l'angle avec la rue du Temple. L'aspect général des lieux a peu changé depuis comme le montre cette comparaison avec une une prise de vue de mars 2024 :

Cette partie-ci de la rue Réaumur a été percée (entre la rue du Temple et la rue Saint-Denis) dans les années 1860. Cependant à l'arrière-plan, on devine la perspective crée au loin par le prolongement de cet axe à la fin des années 1890 (voir article du 5 octobre 2022).

Sur la gauche au 1er plan, on observe un café qui avait pour nom "Aux 4 vents" :

Il est intéressant de noter qu'on trouve un commerce semblable à cet endroit encore aujourd'hui :

Par contre, sur le même trottoir, en continuant dans la rue on trouvait une boucherie qui a disparu depuis :

Sur le trottoir de droite, côté pair, on peut observer de la publicité sur le mur aveugle de l'immeuble plus récent construit dans l'alignement qui semble avoir été prévu pour la nouvelle rue :

On peut observer qu'au 16 rue Réaumur on trouvait un "grand bazar, soldeur cycliste".

On peut remarquer des rails sur la chaussée qui montre qu'il existait un tram dans la rue qui tournait dans la rue du Temple vers le Nord.  A noter aussi l'absence de véhicule automobile qui laisse penser que la vue a été prise à la toute fin du XIXe siècle ou au tout début du XXe siècle :

mercredi 27 mars 2024

MMDCXCIV : Seize ans de L'Indépendant du Coeur de Paris

  

Le 28 mars marque l'anniversaire de l'Indépendant du Coeur de Paris, lancé en mars 2008 sous le nom de "L'Indépendant du 4e", et devenu en mars 2018, L'Indépendant du Cœur de Paris.

Merci aux fidèles lectrices et lecteurs qui font preuve d'endurance puisque vendredi 29 mars paraîtra le 2695e article ! 


lundi 25 mars 2024

MMDCXCIII : Reportage photo sur le dévoilement de la charpente de la flèche de Notre-Dame

  

Je continue les articles consacrés à la résurrection de la cathédrale Notre-Dame. Lundi 25 mars, j'ai pu faire des photos de la charpente de la flèche qui, par la suite, sera recouverte par un décor en plomb. Il faut donc profiter de ce moment très rare pendant lequel on peut observer la structure en bois de la  base de la flèche.

On ne peut être qu'impressionné par ceux qui interviennent à une telle hauteur sur ce chantier. Pour eux cela doit être formidable de pouvoir réaliser cela.

La charpente est vraiment superbe :


 


dimanche 24 mars 2024

MMDCXCII : Les statues de l'Hôtel de Ville : Série sur les Villes de France (21e volet) : Bourges par Auguste Martin


Voici le 21e épisode de la série consacrée aux statues des villes de France qui ornent la façade de l'Hôtel de Ville de Paris. Il concerne la statue de la ville de Bourges qui est la 7e en partant de la droite de la façade principale qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville :

Cette statue représente la ville de Bourges (Cher). On peut s'en convaincre en regardant les armoiries qu'elle tient de la main gauche  :

Les armoiries de Bourges reconnaissables : "d'azur à trois moutons d'argent accornés de sable, accolés de gueules et clarines d'or, à la bordure engrêlée de gueules; au chef cousu d'azur à trois fleurs de lys d'or."

La statue tient dans la main droite un objet qui ressemble à un reliquaire :

Il s'agit d'une œuvre de Marie Auguste Martin né à Dun-le-Roi-sur-Auron (dans le Cher, département dont Bourges est la préfecture) le 14 septembre 1828 et il est mort en 1910. 

vendredi 22 mars 2024

MMDCXCI : Une sélection personnelle d'oeuvres présentées à l'exposition "l'invention de la Renaissance" à la BNF

 

En ce moment, on peut voir une exposition passionnante à la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu (j'ai consacré un article au musée paru le 9 mars 2024 ). Elle a pour thème "L'invention de la Renaissance. L'Humaniste, le prince et l'artiste". 


 On peut y admirer un nombre impressionnant de manuscrits qui permettent de comprendre en quoi la Renaissance du XIVe au XVI siècle marque une étape clé dans l'Histoire du monde avec l'avènement d'un monde fondé sur la science, la Raison et la confiance en l'Homme.

La présentation à première vue peut paraître rébarbative : on peut se sentir terrasser par la quantité de manuscrits présentés dans les vitrines :


 Or la mise en scène (avec notamment des compléments iconographiques) et surtout la qualité des cartels permettent de bien comprendre l'intérêt de chacun de ses ouvrages.

M'étant penché sur le sujet lorsque j'ai passé l'agrégation (le sujet d'Histoire moderne portait sur "La Renaissance en Europe de 1470 à 1560") mais aussi car j'ai enseigné la Renaissance en 5e pendant de nombreuses années, voici une sélection très personnelle de ce qu'on peut y admirer :

1 : Retour des textes antiques de la philosophie antique : Un manuscrit des œuvres de Platon. Le manuscrit date du troisième quart du IXe siècle et provient de Constantinople. Il a appartenu à Pétrarque, un témoignage du retour aux écrits antiques de la Renaissance. 

2. Architecture : Reliure en maroquin du milieu du XVIe de l'ouvrage d'architecture de Vitruve (Ier siècle après J/-C.). M Vitruvius per Jocundum solito Castigatior factus :

3. Rôle du prince et traduction des textes latins en français : Les Discours de Cicéron traduit en français par Etienne Leblanc et enluminé par Noël Bellamare, vers 15271529 :

Enluminure montrant François Ier à la bataille de Marignan :

4 : Médecine :  Recueil de textes chirurgicaux antiques réunis par Nicétas, provenant de Rome, 1541. Recopié par Christoph Auer, peint par Francesco Salviati :

5. Religion :  Erasme, Novum instrumentum, imprimé à Bâle en 1516. La première version imprimée du Nouveau testament, corrigée avec le texte en grec et en latin. Un ouvrage clé pour comprendre la Réforme :

 

6 : Religion et linguistique : Version polyglotte de l'Ancien testament datant de 1514/1517 et supervisée par le cardinal archevêque de Tolède, Francisco Jiménez de Ciseneros. On peut voir sur cette page de l'Hébreux, du Grec et du Latin :

7. Histoire :  Suétone, Vitae duodecim Caesarum, recopié à Rome en 1474 par Bartoloméo Sanvito, et enluminé par Gaspare da Padova. Il comprend un des recueils les plus complets des monnaies antiques :

8. Philosophie : Jean Pic de la Mirandole, Opera (traduit en français par Discours sur la Dignité de l'Homme), imprimé à Bologne en 1496 :

9. Géographie : Description des côtes, îles et ports de l'Océan Atlantique et de la Mer Méditerranée, manuscrit du Val-de-Loire, entre 1504 et 1515 :

10. Botanique : Manfred de Monte Imperiale, De herbis, 1ère moitié du XVe siècle :


Pour finir, parmi les oeuvres iconographiques (en plus des superbes enluminures), cette autre sélection :

- une huile sur bois du Pérugin représentant Apollon et le berger Daphnis peint vers 1494 :

- Nicoletto da Modena, Le sort de la langue méchante, gravure sur cuivre au burin, 1507 : 

avec ci-dessous, un détail : 

Ceci ne donne qu'une toute petite idée de ce que l'on peut voir dans cette exposition qui fermera ses portes le 16 juin 2024.

mardi 19 mars 2024

MMDCXC : Les façades de Paris Centre : un immeuble de la fin du XVIIIe ou du du début du XIXe siècle au 50 rue Meslay

  

Au 50 rue Meslay (Paris 3e), on trouve une façade de la fin du XVIIIe siècle ou début du XIXe siècle qui est inscrite à l'inventaire complémentaire du Patrimoine et qui est décrite ainsi "maison dans son état actuel milieu XIXe siècle (balcon filant desservant un étage en retiré, porte cochère d'un mascaron féminin, fenêtre à décor de crossette)."

Le décor de crossette est relatif aux moulures qui encadrent les fenêtres :


En ce qui concerne le mascaron, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'un personnage féminin, mais plutôt du dieu Hermès/Mercure qui était le protecteur du commerce.  Ce dieu au casque aîlé était souvent représenté avec des traits peu virils.

A l'intérieur, on trouve un superbe escalier :

samedi 16 mars 2024

MMDCLXXXIX : Les statues du Louvre : Série les personnages (20e volet) : Anne-Robert-Jacques Turgot par Pierre Travaux

 

Voici le 20e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de Turgot que l'on peut voir dans la partie de l'aile Colbert  :

La statue de Montesquieu est la 2ème en partant de la gauche :

ou la 9e en partant de la droite :

Anne-Robert-Jacques Turgot apparaît aussi sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris (voir article du 26 mai 2011). 

Voici la notice que je lui avais consacré :

Anne Robert Jacques Turgot, baron de l'Aulne est né à Paris le 10 mai 1727. Il est le fils de Michel-Etienne Turgot, prévôt des marchands de Paris (qui a Paris est resté célèbre pour avoir commandé la mise au point du plan dit "Turgot").

Devenu conseiller au Parlement de Paris au début des années 1750, il se rapproche des économistes physiocrates. Il est nommé en 1761 intendant à Limoges. Il écrit plusieurs ouvrages dans lesquels il prône une réforme économique et fiscale de grande ampleur.

Cela lui permet, après l'avènement de Louis XVI, de devenir Contrôleur général des finanaces en juillet 1774. Il met assez rapidement en oeuvre son programme réformateur. Ses préconisations sont fort simples : « Point de banqueroute, point d’augmentation d’imposition, point d’emprunts. Pour remplir ces trois points, il n’y a qu’un moyen : réduire la dépense au-dessous de la recette". (voir la lettre écrite à Louis XVI datée du 24 août 1774).

Cependant la réorganisation du marché du blé dans un contexte de récolte peu abondante provoque des émeutes (un épisode surnommé la "guerre des farines").

Sa proposition en janvier 1776 de supprimer les corporations provoque une vague de mécontentement qui montre que la société d'Ancien Régime n'était pas prête à accepter des changements. Lâché par Louis XVI, Turgot démissionne en mai 1776.

Il meurt à Paris le 18 mars 1781.

La statue de Turgot au Louvre est une œuvre de Pierre Travaux né à Corsant (Côte d'Or) le 12 mai 1822 et mort à Paris le 19 mars 1869.

Le nom du sculpteur apparaît sur le socle situé derrière Turgot :

Sur son côté gauche :

A moins que ce soit écrit "travail".

La statue a connu entre 2021 et 2022 un nettoyage qui a permis à la statue de retrouve toute sa splendeur :

On peut aussi comparer avec la statue de l'Hôtel de Ville qui elle a été sculptée par Alexandre Oliva

Précisons qu'en ce moment on peut pas faire la comparaison car à l'Hôtel de Ville la statue de Turgot fait partie de celles qu'on a jugé bon de masquer avec d'affreux panneaux à l'occasion des Jeux Olympiques (celle désignée par le n°8 sur la photo ci-dessous [voir article du 30 décembre 2023]) :