jeudi 30 octobre 2008

CLXXXIII : L'ancienne maison de ville de l'abbaye de Maubuisson ou comment dormir pour pas cher dans un des plus vieux édifices du 4e arrondissement

 

A l'angle de la rue des Barres et de la rue du Grenier sur l'eau, en face du chevet de Saint-Gervais-Saint-Protais, on trouve une des rares maisons à colombages de Paris. Il s'agit de l'ancienne maison de ville de l'Abbaye de Maubuisson (Val d'Oise), fondée par la reine Blanche de Castille (mère de Saint-Louis) en 1242. L'édifice actuel a été bâti vers 1540. De 1664 jusqu'à la Révolution, il a servi de couvent pour les Jeunes filles de la Croix qui s'occupaient de l'éducation des filles.

Sur la façade qui donne du côté de la rue du Grenier-sur-l'eau, on peut admirer l'encorbellement monté sur des consoles massives. De telles avancées sur rue ont presque partout disparu (on en trouve aussi dans la rue des arbalétriers qui est situé à la limite du 4e arrondissement mais côté 3e). Elles étaient la règle au Moyen Âge car elles permettaient une utilisation intensive de l'espace urbain et de plus elles protégeaint de la pluie.

Cet édifice accueille aujourd'hui la MIJE (Maison Internationale de la Jeunesse et des Étudiants). On y trouve des lits à prix défiant toute concurrence (29€ la nuit en dortoir).

Source : Paris Villages , le magazine du Patrimoine parisien, N°19, décembre 2006, page 22.

Jacques HILAIRET, Connaissance du Vieux Paris, Editions Princesse, 1956.

mardi 28 octobre 2008

CLXXXI : Boutique(s) "animaux" du BHV. Une bonne blague sexiste...

  

L'an dernier, le rayon du BHV consacré aux animaux domestiques a été rouvert du côté pair de la rue de la Verrerie (en face donc du magasin principal). Ce chien et ce chat en plastique ont été placés à l'entrée cette boutique. En ce moment, comme il fait froid, le matou et le toutou à son maître sont placés derrière la vitrine...

Une amie et collègue m'a fait une remarque "sexiste" assez amusante à ce sujet... Elle trouve très normal que le BHV ait placé du même côté la boutique "Hommes" et celle des animaux ! Sans doute avec l'idée que les êtres un peu primaires sont rangés du même côté alors que les dames (dont le rayon vient d'être rénové dernièrement) ont droit au "vrai" magasin.

Les propos "sexistes" ne sont politiquement corrects que quand ils visent les hommes.

dimanche 26 octobre 2008

CLXXIX : Place des Vosges... Pourquoi "des Vosges" ?

  

 La place des Vosges est certainement la place la plus célèbre et la plus touristique du 4e et du 3e arrondissement. C'est la 1ère place parisienne à avoir été conçue dans le cadre d'un aménagement urbain. Commencée en 1605 sous le règne d'Henri IV, elle a été achevée sous le règne de son fils, Louis XIII dont la statue orne le centre du jardin (voir un article précédent). C'est un carré presque parfait puisqu'elle fait 140 mètres sur 127 mètres. Cependant, à son origine, elle était appelée la place Royale...

Je ne m'étais jamais demandé à quelle époque cette place avait pris le nom de "place des Vosges". On aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'un reste de l'époque où la France avait les yeux tournés vers la "ligne bleue des Vosges" qui servaient de frontière avec l'Allemagne (de 1871 à 1918). Tel n'est pourtant pas le cas !

En effet, dès 1792, avec la chute de la monarchie, la place avait été rebaptisée place "des Fédérés" puis, en 1793, de "l'Indivisibilité". Le nom actuel a été choisi car, en l'an VIII de la République (1799-1800), les Vosges avaient été le premier département à acquitter la totalité de sa contribution. Elle a perdu ce nom à l'époque de la Restauration (1814) pour reprendre le nom de place Royale avant de redevenir en 1831 la "Place des Vosges". En 1852, nouveau retour au nom de place royale (sous le 2nd empire) avant de reprendre en 1870, à la proclamation de la IIIe République, le nom actuel.

Le nom reste donc un hommage  au civisme bien connu des Vosgiens... Un civisme et un sens de l'intérêt général dont mon ami Lionel est un témoignage manifeste !

Sources :

- Alfred FIERRO, Jean-Marc LERI, Andrée JACOB,  Vie et histoire du 4e arrondissement, éditions Hervas, 2001.

- Bernard STEPHANE, Dictionnaire des noms de rues, Mengès, 1977, réédition, 2005.

J'avais écrit sur Héliosse en octobre 2007, un article à propos de la pièce de Corneille, La place royale qui se déroulait dans cette partie de Paris.

jeudi 23 octobre 2008

CLXXVI : Statues de l'Hôtel de ville (20e volet) : Le peintre Théodore Rousseau par Adrien Gaudez

  

Voici le 20e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville. Nous sommes toujours rue Lobau, à la hauteur du portail de gauche quand on a l'église Saint-Gervais dans le dos, à gauche, au 2e étage on peut voir la statue de Th. Rousseau.

 Ce Rousseau ne doit pas être confondu avec l'auteur des rêvereies du promeneur solitaire ou de l'Emile qui, étant suisse, ne peut pas figurer parmi les "grands" personnages parisiens statufiés sur ce monument.

Théodore Rousseau est né à Paris le 15 avril 1812. C'est un peintre (une des catégories les plus représentées jusqu'ici dans cette série). Comme Daubigny, il appartient à l'école de Barbizon (les peintres de cette école sont la dernière génération disparue avant la reconstruction de l'Hôtel de Ville dans les années 1880, ce qui leur permet d'avoir la chance de figurer parmi les statues). Théodore Rousseau peut même étre considéré comme le fondateur de cette école qui est une des "sources" de l'impressionnisme, notamment par sa volonté de représenter des paysages naturels. Rousseau est resté célèbre pour les vues qu'il a faites de la forêt de Fontainebleau.

En 1852, il a obtenu la Légion d'honneur après la présentation au Salon du tableau Groupe de chênes à Apremont. Il est mort le 22 décembre 1867 à Barbizon.

La statue est une oeuvre du sculpteur Adrien Gaudez né à Lyon le 9 février 1845 et mort à Neuilly-sur-Marne le 23 janvier 1902.

lundi 20 octobre 2008

CLXXIII : Les Ponts de Paris Centre (3e volet) : Le pont Saint-Louis, le petit dernier du 4e arrondissement

  

Depuis 1630, neuf ponts se sont succédés à l'emplacement de l'actuel Pont-Saint-Louis pour relier l'île du même nom à l'ïle de la Cité. (Voir le très bon article sur au Fil du temps). Cependant, le pont actuel est le plus récent de tous les Ponts du 4e arrondissement.

 Le 1er pont avait été construit dans les années 1630 à l'époque du lotîssement du l'île de la Cité. Une des opérations immobilières les plus juteuses du règne de Louis XIII. Par la suite plusieurs ponts se sont succédés à cet endroit.  

J'ai retrouvé un article, publié dans le catalogue du festival du Marais de l'édition 1964, qui expliquait la nécessité de supprimer, entre l'ïle de la Cité et l'ïle Saint-Louis la passerelle très laide qui avait été refaite en 1941 : "Un fouillis de poutrelles métalliques" selon l'auteur.

L'article est intéressant car il rappelle qu'à l'époque sans l'intervention du Comité de Sauvegarde pour le Marais, un projet prévoyait la création d'un pont à 4 voies à la hauteur du Pont Louis-Philippe pour relier la rive gauche à la rive droite... dans le but de faciliter le passage des camions qui allaient aux Halles.

L'abandon de ce projet "stupide" en raison du déménagement programmé des Halles a permis du coup à la fin des années 1960 de relancer le projet concernant le pont qui reliait l'ïle Saint-Louis et l'ïle de la Cité.

Le Pont Saint-Louis situé actuellement entre l'île de la Cité et l'ïle Saint-Louis a donc été construit en 1969-1970. C'est un pont avec une poutre unique en acier de 67m de long. Il fait 16m de large. C'est du coup le pont le plus récent construit dans le 4e arrondissement.

 Comme il est depuis de très nombreuses années uniquement piétonnier et cycliste, c'est un lieu où très souvent les passants peuvent voir des spectacles de rues tout en dégustant les glaces achetées chez les nombreux vendeurs de l'ïle Saint-Louis.

Il est amusant de constater qu'un graffitti, présent au sol, depuis de nombreuses années, montre que certains se sont appropriés ce pont :


mercredi 15 octobre 2008

CLXVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (19e volet) : Le botaniste Victor Jacquemont par Ernest Damé

  

Voici le 19e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Il s'agit toujours de celles situées rue de Lobau. Je continue avec le portail côté Seine, je commence par le 1er étage de la partie gauche avec Victor Jacquemont.

Victor Jacquemont est un personnage sur lequel il est difficile de trouver des informations. J'ai été obligé de me rabattre sur celles données par le site wikipédia car je n'en ai pas trouvé d'autres sur la toile. Victor Jacquemont, d'après donc Wikipédia, serait né à Paris le 8 août 1801. C'était un naturaliste et un explorateur. Il serait arrivé à Calcutta en 1829 et il serait mort à Bombay de la dysenterie le 7 novembre 1832.

D'après le site Floraquebeca, Victor Jacquemont s'était aussi rendu aux Etats Unis en 1826 puis au Québec en 1827. Non sans lyrisme, l'auteur de l'article de ce site parle du "Schubert de la botanique"...

La statue est une oeuvre du sculpteur Ernest Damé, né à Saint-Florentin dans l'Yonne le 1er octobre 1842 et mort le 22 novembre 1920. On lui doit le buste de François Raspail au cimetière du Père Lachaise 

mardi 14 octobre 2008

CLXVII : Piétonisation d'une partie du Marais : des suggestions

 


La publication sur Internet de la mairie du 4e du plan concerné par la piétonisation (une semaine après qu'il ait été appliqué) me permet en image de montrer l'aire qui d'après moi devrait être ajoutée à cet espace pour éviter que toute la partie ouest du secteur ne se transforme en un véritable labyrinthe pour voitures. (voir le plan ci-dessus).

Le déplacement de deux des barrages fixes ne provoquerait pas beaucoup plus de gêne pour les riverains et clarifierait grandement le parcours.


 

jeudi 9 octobre 2008

CLXII : Les ponts de Paris Centre (2e volet) : Le Pont d'Arcole... aucun rapport avec la bataille !

  

Du 15 et 17 novembre 1796, le tout jeune général Bonaparte (il avait 27 ans) s'est illustré à la bataille du Pont d'Arcole. Lors du 1er jour de cette bataille, le général n'hésita pas à s'emparer d'un drapeau pour mener l'assaut. Ce fut un échec car la bataille ne fut gagnée que 2 jours plus tard.  Cependant cet acte d'héroïsme est restée un des premiers grands moment de la propagande napoléonienne. Bonaparte commanda dès 1796 au peintre Antoine-Jean Gros le tableau Bonaparte au Pont d'Arcole que l'on peut voir actuellement à Saint-Petersbourg au musée de l'Ermitage.


Arcole est une ville d'Italie. Située en Vénétie à mi chemin entre Padoue et Vérone. Cependant le pont d'Arcole dont il s'agit dans cet article est situé dans le 4e arrondissement entre la place de l'Hôtel de Ville et la rue "d'Arcole"qui mène vers Notre-Dame sur l'ïle de la Cité. Mais, la bataille du Pont d'Arcole n'est pas à l'origine du nom de ce pont...

En effet, le nom Pont "d'Arcole" est dû à un des hauts faits de la Révolution de 1830. Construit en 1828, il s'agissait d'une passerelle de 6m suspendue par des chaînes en fer appelée la "passerelle de Grève" (du nom de la place de Grève, l'ancien nom de la place de l'Hôtel de Ville). Le 28 juillet, un jeune polytechnicien surnomé "Arcole" mena l'assaut de cette passerelle. Il tomba drapeau bleu, blanc, rouge en main sous les balles des soldats de Charles X mais cette action héroïque permit la prise de l'Hôtel de Ville. En expirant, il s'écria "Rappelez-vous que je m'appelle Arcole". Cet événement est représenté sur le tableau ci-dessous que l'on trouve au musée de Versailles.


Le pont a alors été nommé "pont d'Arcole" en l'honneur de cet événement. Le pont actuel a été édifié en 1856. C'est un pont métallique large de 20m et long de 80m avec une arche unique. Cela évite les accidents nombreux des ponts à plusieurs arches qui sont beaucoup plus dangereux (par exemple, celui au Pont de l'Archevéché en septembre dernier). C'est aussi le 1er pont construit en fer et non plus en fonte.

Les batailles de France + L'hisoire par l'Image + secula .

 

 

mercredi 8 octobre 2008

CLXI : Les statues de l'Hôtel de ville (18e volet) : L'auteur de comédies Louis-Benoît Picard par Félix Martin

  

Voici le 18e volet de la série à propos des statues de l'Hôtel de ville : toujours sur la façade côté rue Lobau, au 3e étage côté droit du portail situé vers à gauche quant on a l'église Saint-Gervais-Saint-Protais dans son dos, on trouve la statue de Louis-Benoït Picard.

Louis-Benoît Picard est né à Paris le 29 juillet 1769. C'était un comédien, romancier, poète et auteur dramatique. Fils d'un procureur du Parlement de Paris, il a commencé sa carrière comme acteur au théâtre Mareux, rue Saint-Antoine (dans le 4e arrondissement. Il a exercé sa carrière de comédien jusqu'en 1807 avant de se consacrer uniquement à la directin de théâtres (il a par exemple dirigé le théâtre de l'Odéon).

Il a surtout écrit  des romans et plus de 200 pièces dont les plus célèbres sont Les visitandines (1792), La petite ville (1801), Les Marionnettes (1806), Les deux Philibert (1816) et Une matinée d'Henri IV en 1817. Il a été élu en 1807 à la comédie française. Il est encore plus tombé dans l'oubli que Regnard dont j'ai précédemment parlé.

Louis-Benoît Picard est mort le 31 décembre 1828.

J'ai retrouvé une de ses pièces sur Internet : Les visitandines (1792).

La statue est une œuvre de Félix Martin né le 2 juin 1844 à Neuilly-sur-Marne et mort  à Pars 17e le 4 janvier 1917.

mercredi 1 octobre 2008

CLIV : Les statues de l'Hôtel de Ville (17e volet) : Fromenthal Halevy par Jean-Chrystome Sanson

 

Voici le 17e épisode de la série sur les statues de l'Hôtel de ville. Nous sommes toujours sur la façade rue Lobau. Face au portail situé côté Seine, sur la droite, au 2e étage, on trouve la statue de Halevy.


 

Jacques Fromental Halévy est né à Paris le 27 mai 1799 à Paris. C'était un compositeur. Son père était originaire de Bavière. En 1807, la famille qui s'appelait Lévy a pris le nom de Halévy.

Il a composé une quarantaine d'Opéras. Seule La juive (1835), dont le livret a été écrit par Eugène Scribe, se joue encore actuellement. Il a aussi écrit des opéras-comiques comme Les mousquetaires de la reine.

Son élève Georges Bizet est devenu son gendre en 1859 quand ce dernier a épousé Gabrielle Halévy.

Il est mort de tuberculose à Nice le 17 mars 1862.

La rue Halévy est une rue du 9e arrondissement. C'est la rue qui longe l'Opéra Garnier sur la droite lorsque l'on est face à ce bâtiment.

La statue est une oeuvre de Jean-Chrysostome Janson né à Nemours le 9 août 1833 et mort à Paris 6e le 1er novembre 1910.