samedi 23 mai 2009

CCCLXXXVIII : Sainte Catherine à l'angle des rues de Sévigné et Saint-Antoine

 

A l'angle de la rue de Sévigné (côté pair) et de la rue Saint-Antoine, on trouve cette statue, sur laquelle je m'étais promis de faire une recherche car je ne voyais pas ce qu'elle faisait là. Il s'agissait forcément d'une sainte comme on le voit à la palme du martyr qu'elle tient dans la main droite. Ce ne pouvait donc pas être saint Antoine et encore moins Mme de Sévigné !

Une première enquête m'a permis de me remémorer que, jusqu'en 1867, la rue de Sévigné s'appelait rue de la Culture-Sainte-Catherine. On trouve pas loin de là, en effet, la place du marché Sainte-Catherine qui rappelle que dans ce secteur du 4e était situé le prieuré Sainte-Catherine-du-Val-des-écoliers. (Une "culture" était un terrain cultivé). Tout plaidait donc pour que cette statue représentât sainte Catherine...

Après une observation plus détaillée de la statue, on se rend compte qu'il s'agit bien de cette sainte puisque derrière sa robe on peut apercevoir une roue . C'est l'objet distinctif de Catherine d'Alexandrie qui d'après la Tradition a été condamnée par l'empereur Maximien à être déchirée par une roue garnie de clous en 310. Supplice auquel elle aurait résisté, ce qui aurait conduit finalement à une décapitation.

Ce récit légéndaire est apparu à partir du IXe siècle et le culte à sainte Catherine d'Alexandrie a été particulièrement développé au Moyen Âge.  Elle a été supprimée du calendrier liturgique en 1969.


 

jeudi 21 mai 2009

CCCLXXXVI : Les statues de l'Hôtel de Ville (39e volet) : André-Chales Boulle (avec 2 L ! ) par Jean Dampt

  

Voici le 39e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Boulle que l'on trouve sur la façade côté rue de Rivoli à l'angle avec la rue de Lobau au 3e étage (au-dessus donc de Léon Foucault) :

André-Charles Boulle est né à Paris le 11 novembre 1642 et il y est mort le 29 février 1732. C'est le membre le plus prestigieux d'une grande famille d'ébéniste. Son père Jean Boulle était un ébéniste allemand originaire du Gueldre dans les Pays-Bas actuels.

André-Charles Boulle a créé un type de meubles très luxueux (les "meubles boulle") qui sont recouverts d'écailles de tortues et de bronze doré et qui normalement sont fabriquées par paire avec un positif et un négatif. Il a énormément travaillé pour Louis XIV dont il était contemporain et qu'il a  battu en longévité puisqu'il est mort à presque 90 ans.

 L'école Boulle est aujourd'hui une des meilleures écoles pour les études des métiers d'art, de l'architecture intérieur et du design.

Pour une raison que j'ai un peu de mal à comprendre le nom qui apparaît sous la statue de ce personnage ne compte qu'un "L". Cela est peut-être dû à un changement dans l'orthographe du nom, mais je pense plutôt à une erreur commise au moment où les statues ont été installées (fin XIXe siècle) et à l'époque il n'y avait pas "L'Indépendant du 4e" pour signaler les négligences commises !

La rue Boulle est située dans le 11e arrondissement.

La statue est une oeuvre de Jean Dampt né à Vénarey-les-Laumes (Côte d'Or) le 2 janvier 1854 et mort à Dijon le 26 septembre 1945. Au musée d'Orsay, on peut voir un saint Jean-Bapstiste en marbre qu'il a sculpté en 1881 :


mardi 19 mai 2009

CCCLXXXIV : Le pont Notre-Dame

 

Voici le 5e article de la série consacrée aux ponts de Paris. Mis à part les "posts" dans lesquels je me laisse aller à exprimer mon point de vue sur la vie politique locale, ils font partie des plus cliqués de ce blog... Je ne savais pas que les ponts intéressaient tant que cela !

Le Pont Notre-Dame est situé entre le Pont d'Arcole et le Pont-au-change. Il se trouve un axe majeur de Paris depuis l'Antiquité : le cardo de Lutèce qui correspondait à l'actuelle rue Saint-Jacques (rive gauche) et son prolongement médiéval sur la rive droite : la rue Saint-Martin. Une passerelle en bois avait été construite au Moyen-Âge, mais elle a été emportée à plusieurs reprises par des crûes.

On attribue à Fra Giacondo la construction du premier pont en pierres vers 1500. Cet ouvrage était surmonté de 68 maisons identiques en briques et en pierres. C'était un endroit très élégant. On peut voir ce pont sur le plan Turgot des années 1730 :

  Il semble que c'est ici que l'on commença à se lancer dans la numérotation des rues. Par un édit de 1786, Louis XVI ordonna la destruction de ces maisons . Ces travaux ont tout comme pour le pont-au-change été peints par Hubert Robert comme on voit dans cette œuvre conservée à Karlsruhe et à Paris au musée du Louvre : 


 Le pont actuel a été construit en 1853. C'était initialement un pont en pierres comportant cinq arches de 17m à 19m d'ouvertures. Ce pont était particulièrement dangereux pour les mariniers qui l'avaient surnommés "Pont au diable". C'est pourquoi, en 1912, les trois arches médianes en pierre furent remplacées par une seule en métal*. Ce pont à donc la particularité d'avoir deux arches latérales en pierre et une arche principale métallique.

Les arches primitives qui datent de 1853 ont gardé leur ornementation initiale : elles sont décorées avec des mascarons dans le goût de l'école de Fontainebleau et qui a été très à la mode sous le Second Empire :
Sur le tablier du pont, uniquement au niveau des deux arches les plus anciens, la voie est agrémentée de lampadaires que je trouve particulièrement élégants : 


 * Addendum du 28 juillet 2022 (suite à un tweet de @paris_fragments) : l'arche métallique central de 1912 est due à l'ingénieur Jean Résal (né à Besançon le 22 octobre 1859 et mort à Paris le 14 novembre 1919). On lui doit aussi d'autres ponts tels que le pont Mirabeau et le pont Alexandre III

samedi 16 mai 2009

CCCLXXXI : Une oeuvre d'art de la rue représentant un personnage puissant...

 La photographie ci-dessus est un détail d'une oeuvre "monumentale" d'"art de la rue" que l'on peut voir rue Quincampoix à l'angle avec la rue Aubry-le-boucher. En ce jour où la Russie accueille l'Eurovision c'est un bel hommage à l'ex-président, actuel 1er ministre russe (sans qu'on sache le titre qu'il se réserve à l'avenir...).

 Le regard de cet ancien chef du KGB est un bon moyen de nous interroger sur l'évolution intérieure dans l'ancien pays des Soviets... même si, je le sais, cette forme d'art n'est pas respectueuse de l'espace public.


 

vendredi 15 mai 2009

CCCLXXX : Les fontaines Wallace du 4e : la fontaine de la rue de Rivoli

 

Voici la fontaine que l'on trouve à l'entrée de la rue de Rivoli. Elle fait partie des quelques fontaines Wallace du 4e arrondissement.

On trouve 108 fontaines Wallace de Paris.  Ces fontaines portent le nom de Sir Richard Wallace, un aristocrage Franco-anglais né le 26 juillet 1818 à Londres et mort le 20 juillet 1890 à Neuilly. Cela explique qu'à Londres, on trouve une fontaine Wallace... devant la Wallace Collection (un musée qui comme Jacquemart Andrée à Paris présente les collections d'un représentant de la grande bourgeoisie du XIXe siècle). Amoureux de Paris et philanthrope, Sir Wallace avait décidé de doter Paris  d'un réseau de fontaines à une époque où l'eau courante n'était pas si fréquente.

Un site d'une association FWWF (Fontaines Wallace / Wallace Fountains) est entièrement consacré à ces fontaines. On y apprend que le sculpteur de ces fontaines était Charles-Auguste Lebourg (1829-1906) et qu'il a travaillé notamment pour... les statues de l'Hôtel de Ville.

Les statues ont été fondues dans les établissements Val d'Osne dont j'ai parlés à propos de la signalétique du métro (article du 14 décembre 2008).
 

dimanche 10 mai 2009

CCCLXXV : Statues de l'Hôtel de Ville (38e volet) : Léon Foucault par Gustave-Alexandre Garnier

  

Voici le 38e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Sur la façade donnant sur la rue de Rivoli, à l'angle avec la rue de Lobau, et au-dessus de Firmin Didot, on trouve la statue de Foucault :

Jean Bernard Léon Foucault, dit Léon Foucault est né à Paris est à Paris le 18 septembre 1819. C'est un très grand scientifique qui s'est surtout intéressé à la physique. En 1862, il a calculé (avec une erreur de 0,6% par rapport aux résultats actuels) la vitesse de la lumière : 298 000 Km/s.

Cependant, comme on le voit sur la statue avec la plaque qu'il tient dans la main, il est resté surtout célèbre grâce au pendule fixé dans la coupole du Panthéon et grâce auquel en 1851 il a prouvé la rotation de la Terre. C'est le fameux pendule de Foucault qui a inspiré le titre d'un roman ésotérique à Umberto Eco (ouvrage publié en italien en 1988).

Léon Foucault est mort à Paris le 11 février 1868.

On peut voir et essayer de comprendre un "pendule de Foucault" pas très loin du 4e dans la chapelle du musée des Arts et Métiers (il y a des conférenciers très performants pour les explications).

La rue Foucault est située dans le 16e arrondissement.

La statue est une œuvre de Gustave-Alexandre Garnier né le 15 août 1834 à Suze-sur-Sarthe (Sarthe) et et mort le 4 août 1892 à Paris 7e. 

Addendum (28 décembre 2022) : Voici l'acte de décès de Gustave-Alexandre Garnier que m'a communiqué @StefdesVosges. On y apprend qu'il est mort à son domicile au 80 rue Chevert.



jeudi 7 mai 2009

CCCLXXII : Une glycine rue de Fourcy qui m'a rappelé un récent voyage.

  

Rue de Fourcy, en allant voir l'exposition Cartier-Bresson, jai été ravi de voir cette glycine en fleur qui déborde de l'enceinte de la Maison Européenne de la Photographie.

Elle m'a rappelé ce grand moment de plaisir qu'à été la visite de la Villa Giulia que j'ai effectué, à Rome, le mois dernier. Outre les très belles collections d'art étrusque, on peut y profiter d'un agréable jardin avec une cour dont un mur permet de comprendre pourquoi on parle de "glycine luxuriante" :

La glycine est une plante grimpante originaire principalement d'Asie orientale (Japon et Chine). Elle a inspiré des œuvres à Claude Monet.