lundi 28 septembre 2009

DVII : Un témoignage de l'anti-judaïsme médiéval sur la façade de Notre-Dame

  
La partie centrale de la façade occidentale de Notre-Dame-de-Paris

Au Moyen-Age, les Juifs ont subi dans tout l'Occident des persécutions. Pour l’Église de l'époque, il fallait attendre la fin des temps pour que cette minorité religieuse se convertisse au christianisme.

Cette façon de concevoir le judaïsme apparaît avec deux statues que l'on trouve sur les contreforts du portail central de la façade occidentale de Notre-Dame (je les ai fait apparaître en rouge ci-dessus).

A droite, on peut voir une femme casquée avec une lance brisée. Elle représente la "synagogue", c'est-à-dire la religion juive.

"La Synagogue"

Cette statue porte un casque qui lui tombe sur les yeux et lui masque la vue. Au sol à côté de la lance, une couronne est renversée. Elle tient dans la main droite les tables de la loi à l'envers.

Au contraire, à gauche du portail, on peut voir une statue de "l'Eglise", la religion chrétienne. Elle est représentée par une femme qui porte sa couronne sur la tête, tient une lance qui sert d'oriflamme et porte un calice destiné à recevoir le sang de Jésus :

 
"L’Église"

Cette opposition entre la Synagogue déchue et l'Eglise triomphante est un thème classique que l'on retrouve sur la façade de nombreuses cathédrales, par exemple le portail du transept Sud de la cathédrale de Strasbourg :

Les statues que l'on peut voir à Notre-Dame datent du XIXe siècle car elles avaient disparu à la Révolution française.

 

mercredi 23 septembre 2009

DV : Le pont d'Arcole par Stalinas Lépine dans la 2e moitié XIXe siècle

  

Voici un tableau que j'ai vu en août dernier au musée des Beaux-Arts de Reims. Il est signé Stanislas Lépine qui a vécu de 1835 à 1892. Le titre attribué à ce tableau est "Le quai aux Fleurs". Un titre surprenant puisqu'en fait le quai aux fleurs est de l'autre côté de la Seine et qu'il s'agit en fait du quai de l'Hôtel de Ville

En regardant attentivement ce tableau, on peut voir l'activité portuaire avec des barques amarrées (dans la partie gauche au 1er plan). On peut aussi voir le Pont-d'Arcole après sa reconstruction sous le règne de Napoélon III en 1856 (voir article du 9 octobre 2008). A l'arrière-plan, on aperçoit à gauche la Tour de l'Horloge du Palais de Justice.

 

On remarque aussi que les chiens faisaient trempette... ce que l'on peut encore observer de temps en temps aujourd'hui.
 

samedi 12 septembre 2009

D : Les statues de l'Hôtel de Ville (50e volet) : Horace Vernet par Eugène-André Oudiné

  

Voici le 50e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne "H. Vernet" et elle est située rue de Rivoli, au 2e étage. C'est la 2e en partant de la place de l'Hôtel de Ville :

Horace Vernet est un peintre célèbre né à Paris le 30 juin 1789. Tout comme Godefroy Cavaignac (qui est situé au niveau en dessous) il a droit à son initiale car c'est le petit-fils de Claude-Joseph Vernet (1714-1789) et de Carle Vernet (1758-1836) qui étaient peintres eux aussi.

Horace Vernet a été directeur de la Villa Médicis à Rome de 1829 à 1834. Sa peinture est caractéristique du courant romantique.  On lui doit par exemple une représentation de Napoléon au pont d'Arcole qui est certes beaucoup moins célèbre que celle de Antoine-Jean Gros. On peut aussi retrouver sur le site de la Réunion des Musées Nationaux une très bonne étude du tableau Napoléon passant devant les troupes à la bataille d'Iéna, 14 octobre 1806 peint en 1836 et qui figure dans la galerie des grandes batailles du château de Versailles.

Ayant beaucoup oeuvré pour honorer la légende napoléonienne, Horace Vernet a été un peintre quasi-officiel sous le second empire. Tout comme Ingres, il a eu droit à une salle qui lui était réservée lors de l'Exposition universelle de 1855. Il est mort à Paris le 17 janvier 1863.

La rue Vernet est une rue du 8e arrondissement. Elle a pris ce nom dès le 24 août 1864 et elle rend hommage à Horace, à son père et à son grand-père puisque le prénom n'est pas précisé ! Située proche de la place de l'Etoile, elle est parallèle à l'avenue des Champs Élysées. 

La statue est une œuvre d'Eugène-André Oudiné né à Paris le 1er janvier 1810 et mort à Paris 6e le 11 avril 1887. On peut voir une autre statue de lui : Bethsabée dans la face Nord de la cour carrée du Louvre.

mercredi 9 septembre 2009

CDXCVII : Réaménagement des Halles : la destruction d'une oeuvre magistrale de François-Xavier Lalanne

  

J'ai déjà consacré plusieurs articles au réaménagement des Halles. Dans celui-ci, j'aimerais souligner une perte que je trouve particulièrement absurde car c'est à mes yeux une des plus superbes créations des années 1980 : toute la partie sud du jardin des Halles le long de la rue Berger.

Je trouve cette partie de l'actuel jardin des Halles vraiment admirable. L'esthétique des verrières nous rappelle ce qu'ont pu être les pavillons bâtis par Baltard au XIXe siècle.

De plus, on peut y voir courir une plante grimpante qui, sans être de la vigne, n'en crée pas moins une ambiance particulière en plein centre de Paris :

Enfin -et surout-, on peut y voir de superbes perspectives notamment vers l'église Saint-Eustache : 

Cette création est l’œuvre du grand sculpteur animalier François-Xavier Lalanne né en 1924 et mort l'an dernier le 7 décembre 2008. Une plaque rappelle rue Berger à qui on doit l'actuel aménagement du jardin (oeuvre qu'il avait réalisé avec sa femme Claude Lalanne).

Le président François Mitterrand lui-même avait parlé de "l'imagination incroyable" de cet artiste. Dans son oeuvre caractérisée avant tout par des sculptures animalières, le jardin créé aux Halles était une oeuvre à part... Il n'en restera bientôt plus rien.


 

dimanche 6 septembre 2009

CDXCIV : Un endroit devenu plus agréable grâce à une nouvelle piste cyclabe : le quai de l'Hôtel de Ville

 

Le samedi 12 septembre 2009 aura lieu l'inauguration de la piste cyclabe Morland/ Hôtel de Ville. 

 Sur la photo ci-dessus (que j'ai prise le 18 mai dernier) on voit que cet endroit a radicalement changé et cela dès le printemps dernier. Alors que le trottoir qui longe le quai de l'Hôtel de Ville entre la rue des Barres et la rue Lobau était un coridor peu agréable, on peut désormais circuler tranquillement... à pied.

Si j'ai formulé quelques remarques à propos des croisements entre les passages pour piétons et cette piste cyclabe, je me félicite de cet aménagement qui embellit véritablement le 4e arrondissement...

L'inauguration officielle aura lieu le samedi 12 septembre 2009 à midi en présence des élu(e)s. A cette occasion une fête du vélo aura lieu de 10h à 18h au métro Pont-Marie (au programme démonstations de BMX, trial, show de vélos extraordinaires, spectacle de clown, une bourse aux vélos et une tombola avec trois vélos et de nombreux prix à gagner... ).

On peut juste se demander pourquoi cette inauguration officielle a lieu en septembre (mois au calendrier très chargé) alors que la piste cyclabe est prête depuis plusieurs mois et qu'elle a déjà fonctionné pendant tout l'été ! 


 

vendredi 4 septembre 2009

CDXCII : Arbres et végétation de Paris Centre : L'orme de Saint-Gervais

 

Depuis le Moyen Âge, l'orme est le symbole de la paroisse Saint Gervais. C'est pour cette raison qu'un orme continue à dominer la place située devant l'Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais. Comme cette église a donné son nom au quartier du même nom, cet orme est un magnifique symbole de cette partie du 4e arrondissement.

Au Moyen Âge, les habitants de cette paroisse avaient l'habitude de se réunir autour de cet arbre pour le règlement des créances. L'arbre actuel a été planté en 1935 et il fait 12m de haut d'après le site officiel de la ville de Paris (rubrique "espèces remarquables").

On retrouve cet arbre sous forme de décor végétal sur les grilles en fer forgé qui ornent, rue François Miron, le bâtiment XVIIIe siècle situé au nord de l'église et qui longe toute la place Baudoyer (comme on le voit sur la photo ci-dessous : 


 

jeudi 3 septembre 2009

CLXCI : Un banc pont d'Arcole pour signaler la création d'un nouveau blog...

 
Voici un banc qui se trouve sur le Pont d'Arcole (voir article du 9 octobre 2008) photographié en février dernier. Je publie cet article pour signaler que depuis mi-juin 2009 j'ai lancé un nouveau blog uniquement de photos : "L'amoureux des bancs publics".

Cette semaine c'est ce banc du Pont d'Arcole qui est à l'honneur.

mardi 1 septembre 2009

CDLXXXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (49e volet) : Godefroy Cavaignac par Aphonse Dumilâtre

 

Voici le 49e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne "G.Cavaignac" qui est situé au 1er étage de la façade qui donne sur la rue de Rivoli. La 2e statue en partant de la place de l'Hôtel de Ville :


 Cette statue concerne "G. Cavaignac". L'initiale du prénom est importante : elle désigne le prénom "Godefroy". Or Godefroy Cavaignac (1801-1845) appartient à une famille qui a donné à la France plusieurs personnages importants :

- son père Jean-Baptiste Cavaignac (1762-1829) était sous l'Ancien régime avocat au Parlement de Toulouse. Il a été élu en 1792 parmi les députés de la Convention et a fait partie des députés "Montagnards" (et donc il a voté la mort de Louis XVI). Par la suite sous l'Empire, il a siégé au Conseil des Cinq-Cents mais a dû s'exiler à la Restauration car il était régicide.

- son frère le général Louis-Eugène Cavaignac (1802-1857) est resté célèbre pour sous action militaire en Algérie où il lutta contre Abd-El-kader. En 1848, sous la IIe République, il dirigea le gouvernement après avoir dirigé la répression contre la révolte populaire de juin 1848. Il fut un candidat malheureux à l'élection présidentielle de décembre 1848 qui vit le triomphe de Louis-Napoléon Bonaparte.

- son neveu (fils de Louis-Eugène), Jacques Marie Eugène Godefroy Cavaignac (1853-1905) qui fut plusieurs fois ministre de la guerre sous la IIIe République. A ce titre dans le gouvernement Brisson. II (26 juin au 28 octobre 1898), il fut dans le camp des anti-dreyfusards ce qui lui valu cette réflexion d'Emile Zola : "les Cavaignac se suivent mais ne se ressemblent guère..."

En effet, Godefroy Cavaignac qui est réprésenté sur la statue de l'Hôtel de Ville dont parle cet article a été un ardent républicain. Né le 30 mai 1800, c'était en effet journaliste et écrivait dans Le National.  Sous la monarchie de Juillet, il s'opposa à Louis-Philippe et organisa à Paris les émeutes républicaines qui en avril 1834 aboutirent à une violente répression (massacre de la rue Transnonain). Arrêté, il s'échappa de la prison de Sainte-Pélagie avec Barrès le 12 juillet 1835.

Sa mort le 5 mai 1845 donna lieu à un enterrement au cimetière de Montmartre qui permit aux républicains de se compter*.

Depuis 1884, Godefroy Cavaignac a donné son nom à une rue du XIe arrondissement. Elle est située entre la rue de la Roquette et la rue de Charonne. 

* en republiant cet article j'ajoute deux photo prises au cimetière Montmartre de la superbe sépulture de Godefroy Cavaignac :


La statue est une œuvre d'Alphonse Dumilatre (aussi appelé Achille Dumilâtre) né à Bordeaux le 12 avril 1844 et mort à Saint-Maurice (Val-de-Marne) le 5 janvier 1928. On lui doit aussi la statue située juste à côté de Viollet-le-duc.