vendredi 25 janvier 2013

MCCXXVI : Les statues de l'Hôtel de Ville (91e volet) : Jules Michelet par Jean Turcan

  

Voici le 91e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne celle qui représente Michelet que l'on peut voir au 1er étage du pavillon sud-ouest de la place. Je publie une photo que j'ai faite il y a plusieurs années, avant que les filets de protection ne soient installés pendant le 2e mandat de M. Delanoë.

On ne présente pas Jules Michelet. C'est un des historiens les plus célèbres du XIXe siècle mais, beaucoup de ses récits historiques manquent pour le moins de rigueur. Jules Michelet avait été reçu 1er à l'agrégation de Lettres... mais pas d'Histoire. La verve romantique l'a souvent emporté sur le souci de faire le métier d'historien. Il a sans doute eu raison puisque ses ouvrages continuent de décorer nombre de bibliothèques. Pierre Chaunu a eu cette remarque à son propos "connaissez-vous quelque chose de plus nul que Michelet ? […] le culte de Michelet… soit…, il est vrai qu'il y a de belles pages, mais sur le plan de la recherche historique, c'est nul."

 Né à Paris le 21 août 1798, Jules Michelet est mort à Hyères le 9 février 1874. 

 La rue Michelet est située dans le 6e arrondissement, tout près de la rue d'Assas où Jules Michelet avait son dernier domicile parisien. Elle porte ce nom depuis un décret du 24 mars 1884.

La statue qui orne l'Hôtel de Ville est une œuvre de Jean Turcan (né à Arles le 13 septembre 1846 et mort dans le 15e arrondissement de Paris le 3 janvier 1895) présentée au public en 1882. On doit aussi à ce sculpteur une autre statue qui orne la façade de l'Hôtel de Ville : celle de Richelieu qui date de 1880. (voir article du 17 février 2010).


 

mercredi 16 janvier 2013

MCCXXIV : Le quai de Gesvres et l'Ouest du 4e arrondissement en 1788

  

Le musée Carnavalet est trop peu connu des Parisiens. J'ai décidé de consacrer cet article à un tableau que l'on peut y voir de Pierre-Antoine Demachy (1723-1807) dont le titre est "vue du quai de Gesvres, depuis le Pont-au-Change, au moment de la démolition de ses maisons" (1788). Ce tableau est entré dans les collection de la Ville de Paris en 2005.

 Pour se repérer, voici sur le plan Turgot des années 1730, le point de vue d'où c'est placé le peintre :

 et pour détailler attentivement ce tableau, j'ai placé des numéros afin de pouvoir se repérer :

Le n°1 désigne les maisons de l'île de la Cité situées entre le Pont-au-Change et le Pont Notre-Dame. Elles sont peu visibles sur la photographie en raison du reflet mais elles montrent combien la densité urbaine était forte en plein cœur de Paris.

 Le n°1 désigne les maisons de l'île de la Cité situées entre le Pont-au-Change et le Pont Notre-Dame. Elles sont peu visibles sur la photographie en raison du reflet mais elles montrent combien la densité urbaine était forte en plein cœur de Paris. Tout cet espace urbain a été modifié sous Napoléon III, à l'époque du préfet Haussmann, qui a ordonné à cet endroit la construction du tribunal de commerce.

 Le n°2 désigne le Pont-au-Change au moment de la destruction des maisons (qui avait été ordonnée en 1786). 


 J'ai consacré à un article paru le 3 octobre 2012 à deux tableaux d'Hubert Robert qui montrent la démolition des maisons de ce pont.

On reconnaît la silhouette de l'actuelle "tour Saint-Jacques" puisque le reste de l'église a été détruit une dizaine d'années plus tard sous le Directoire. 

Le n°4 désigne ce qui a le plus retenu mon attention dans ce tableau de P.-A. Demachy : l'aspect du quai de Gesvres :

Les voûtes que l'on peut voir en bord de Seine sur la rive droite ont été construites en 1642 par la volonté du marquis de Gesvres. Je renvoie à l'article que j'avais publié le 25 juillet 2009 à propos de la station Châtelet. J'y expliquai comment une de ces galeries avait été redécouverte lors de la construction de la ligne 7 dans les années 1920.



Le n°5 désigne la partie Nord du pont Notre-Dame. On y voit une construction :

Il s'agit d'une des pompes dont le but était de prélever l'eau de la Seine pour la consommation des Parisiens. La "tour" servait de château d'eau pour permettre une pression suffisante afin d'alimenter les fontaines de la ville. Paris connaissait encore au XVIIIe siècle de grands problèmes d'adduction d'eau et donc les habitants devaient se contenter d'une eau de piètre qualité (d'où la consommation massive de vins et de bières). Cette pompe était mentionné sur le plan Turgot :  

Le n°6 désigne le Pont Notre-Dame lui même : 

On voit que sur ce pont, les maisons avaient déjà été détruites. Hubert Robert a aussi peint les travaux de la "déconstruction" qui avait eu lieu quelques années plus tôt. Ce pont a été complètement reconstruit sous Napoléon III puis considérablement modifié en 1912 (voir mon article du 19 mai 2009). En regardant ce détail du tableau, on comprend pourquoi la circulation sur la Seine était périlleuse dans Paris tant il était compliqué de passer sous les ponts.

 Le n°7 désigne à l'arrière-plan à droite deux édifices à l'horizon :  

 
A gauche, on voit une tour avec un drapeau. Il s'agit  du beffroi de l'Hôtel de Ville qui est au même emplacement aujourd'hui même s'il a été reconstruit au XIXe siècle. Juste derrière on aperçoit une volume rectangulaire. Il s'agit de l'église Saint-Jean-en-Grève. La destruction de cette église a elle aussi été ordonnée en 1797 sous le Directoire. 
A droite, on peut voir une autre autre église. On reconnaît sans difficulté la façade classique et la tour de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais qui, elle, a échappé à la démolition. La tour est masquée par des échafaudages sur la photo ci-dessous tout à droite.

mercredi 9 janvier 2013

MCCXX : L'escalier d'honneur de la mairie du 4e dans toute sa Majesté.

J'avais publié un article cet été pour regretter que les bouteilles recyclées apparues pour la décoration de Noël se soit un peu longtemps éternisées dans l'escalier de la mairie du 4e (voir mon article du 10 août 2012). Par le plus grand des hasards, dans semaine même où j'ai fait paraître ce "post", cette "création artistique" a été démontée et nous pouvons depuis à nouveau admirer ce très bel escalier dans toute sa majesté.


samedi 5 janvier 2013

MCCXVI : Façades de Paris Centre : Un élégant immeuble Napoléon III au 28 rue du Pont-Louis-Philippe

Les façades d'immeubles de l'époque Napoléon III ne sont pas rares dans Paris Centre puisque l'aspect des rues a été profondément modifié pendant le 2nd Empire avec notamment la percée du boulevard Sébastopol et le prolongement de la rue de Rivoli depuis le Louvre jusqu'à la rue Saint-Antoine.

L'essentiel de la rue du Pont Louis-Philippe dans le 4e arrondissement date des années 1830/1840 sauf le tronçon situé entre la rue François Miron et la rue de Rivoli que date du préfet Haussmann et qui est situé à la hauteur de la maire du 4e arrondissement. Au  28 de la rue, on trouve un immeuble dont la façade m'a intéressé en raison de la très belle marquise que l'on y trouve :

Les petits lions qui décorent les fixations qui tiennent cette marquise sont charmants : 

On peut noter de nombreux autres détails décoratifs qui embellissent cette façade. Tout d'abord, la plaque de rue n'est pas sans une certaine élégance :

Au dessus des fenêtres, on peut aussi voir des linteaux avec un décor plutôt sobres : 

A chaque extrémité des ces linteaux, on peut voir de jolies fleurs de nénuphar :

Au 2e étage, le visage de deux femmes à l'Antique apparaît en bas relief :

Ces deux femmes sont représentées avec des traits qui font apparaître une saisissante gravité :