mercredi 24 avril 2013

MCCLVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (94e volet) : Jean-Nicolas Pache par Joseph-Michel Caillé

  

Voici le 94e épisode de la  série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne la statue de Pache qui se situe au 1er étage à l'extrémité droite de la façade qui donne sur la place.


Jean-Nicolas Pache est né à Verdun le 5 mai 1746 et il est mort à Thin-le-Moutier dans les Ardennes le 18 novembre 1823. Il est jusqu'ici le seul personnage auquel j'ai consacré un article qui ne soit pas né à Paris ou dans sa banlieue.

Il faut dire que Jean-Nicolas Pache a été maire de Paris (comme quoi les parachutages ne sont pas une mode nouvelle !). 

Issu d'une famille suisse, il fut un protégé du maréchal de Castries avant la Révolution française.  Il avait de très nombreux contacts dans les cercles militaires. Cela le conduisit à devenir ministre de la Guerre d'octobre 1792 à février 1793.

En février 1793, il fut élu maire de Paris. C'est à ce titre qu'il fit graver sur de nombreux monuments parisiens "Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort". Après avoir exercé cette fonction au plus fort de la Terreur, il finit par être arrêté le 21 floréal an II (10 mai 1794) lors d'une dernière purge décidée par Robespierre. Ce n'est qu'après l'exécution de ce dernier) qu'il fut libéré puis amnistié en Brumaire an IV (octobre 1795)

Après cela, il se retira à Thin-le-Moutier (Ardennes) où il resta jusqu'à sa mort un peu moins de 30 ans plus tard.

Sa statue est disposée de telle façon qu'elle fait pendant à celle de Bailly,1er maire de Paris, qui est situé à l'autre extrémité de la façade au même étage. (Je le signale car c'est la première fois que je vois un semblant de logique dans la façon dont sont disposées les statues sur cet édifice).

La rue Pache est située dans le 11e arrondissement. Elle porte ce nom depuis un arrêté de 1885 après avoir été ouverte en 1883. Un legs de la IIIe République triomphante.

La statue est une oeuvre de Joseph-Michel Caillé né à Nantes le 17 mars 1836 et mort dans la même ville le 13 août 1881. Il n'a donc pas du voir la statue quand elle a été installée.

 

dimanche 21 avril 2013

MCCLVII : Les façades de Paris Centre : l'Hôtel Bouthillier de Chavigny, un autre legs de François Mansart

 

L'Hôtel Bouthillier de Chavigny est situé 7-9 rue de Sévigné (Paris 4e). Il abrite aujourd'hui une caserne de pompiers mais on peut le visiter lors des Journées du Patrimoine.

Cet hôtel est un très bel exemple de l'art classique français du XVIIe siècle.

A l'emplacement de cet hôtel depuis le XIIIe siècle, on trouvait l'hôtel qui a donné son nom à une rue toute proche : la rue du roi de Sicile. Charles d'Anjou, fils cadet de Louis IX et devenu roi de Sicile en 1266, y avait en effet édifié sa résidence parisienne. On voit encore des vestiges de cet hôtel sur le plan de Bâle dans les années 1550 :

Par la suite, cet hôtel a été transformé et rebâti à plusieurs reprises. Au milieu du XVIe siècle, Antoine Seguin, évêque d'Orléans, y fait édifier une luxueuse demeure qui fut achevée après sa mort en 1559 par son nouveau propriétaire le cardinal René de Birague (1506-1583), chancelier de 1573 à 1583. En 1612, il devint la propriété de François d'Orléans-Longueville, comte de Saint-Pol (il prit alors le nom d'Hôtel de Saint-Paul ou Saint-Pol[ à ne pas confondre avec" l'autre" Hôtel de Saint Pol qui était situé à l'emplacement de l'actuel village Saint-Paul plus au Sud]. François d'Orléans Longueville ( était le dernier descendant d'un fils bâtard de Louis d'Orléans (1372-1407), le frère cadet de Charles VI.

Léon Bouthillier de Chavigny (1608-1652) acquit cette résidence en 1635.  Ce personnage était très puissant : il a en effet été Secrétaire d'Etat des Affaires étrangères de 1632 à 1643. Il a succédé à cette charge à son père, Claude Bouthillier de Chavigny (secrétaire d’État aux affaires étrangères de 1629 à 1632) quand celui est devenu surintendant des Finances (charge qu'il a exercé lui aussi de 1632 à 1643).

 L'hôtel  apparaît au 1er plan à droite sur cette gravure d'Israël Silvestre qui représente en arrière-plan l'église Saint-Louis-des-Jésuites (devenue depuis Saint-Paul-Saint-Louis) édifiée elle aussi pendant le règne de Louis XIII :

Sur cette gravure qui date d'environ 1650, on reconnaît la partie située à l'angle gauche de la façade quand on se place dans la cour de l'Hôtel :

L'Hôtel Bouthillier de Chavigny a été agrandi et transformé en 1642/1643 sur les plans de François Mansart. La façade est par sa symétrie, par sa relative sobriété et ses décors antiques est un très bel exemple du Classicisme français du XVIIe siècle.

 L'Hôtel passa entre les mains de différents propriétaires dès la 2e moitié du XVIIe siècle et il est très visible sur le plan Turgot des années 1730 :

Après la création du Corps des Sapeurs Pompiers de Paris par l'empereur Napoléon Ier, l'hôtel est devenu en 1813 une caserne de Pompiers. C'est la plus ancienne de Paris.

 La caserne accueille la 11e compagnie du régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris.



mercredi 10 avril 2013

MCCLIII : La nef de Paris dans le 4e (épisode n°14) : Une version très récente dans la salle des fêtes de la mairie du 4e

  

Voici un nouvel épisode de la série consacrée à la nef de Paris dans Paris Centre. Il s'agit ici de celles qui décorent la salle des fêtes de la mairie du 4e.

Comme on peut le voir sur cette photographie que j'ai prise lors de la réunion consacrée à l'Hôtel Dieu du 28 mars, ces nefs ornes la partie supérieure de chacune des portes :

Cette nef est très différente de celle que l'on peut voir dans la salle des fêtes de l'Hôtel de ville située à quelques centaines de mètres de là. J'en reparlerai très bientôt.

La nef de la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement a un aspect qu'elle n'a pris qu'au début du XXe siècle. Une version très librement inspirée du blason de Paris au Moyen-Âge : 

On remarquera que cette nef est donc radicalement différente de celle qui orne la façade de la mairie du 4e arrondissement qui elle date de l'époque de Haussmann (voir mon article du  1er juillet 2010).