mercredi 22 mars 2017

MDCCCXLIX : Une peinture de Maximilien Luce qui représente l'église Saint-Gervais-Saint-Protais et le quai de l'Hôtel de Ville en 1897

Au musée Lambinet à Versailles, on peut voir ce  tableau signé par Maximilien Luce en 1897. Il représente à l'arrière-plan l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, avec devant les immeubles du quai de l'Hôtel de Ville. A gauche, on voit une arche Pont Louis-Philippe puis au 1er plan la pointe Ouest de l'ïle Saint-Louis.

Les lieux ont peu changé depuis. En me rendant in situ, j'ai pu observer que le peintre avait certainement peint depuis un des immeubles situé sur le quai aux Fleurs de l'ïle de la Cité. En effet, en me plaçant sur le qui à cet endroit, j'ai réussi à avoir un point de vue assez semblable, sauf que comme j'étais placé plus bas, l'église se détachait moins des immeubles du quai :

Il est cependant intéressant de voir combien ce paysage a très peu changé en 120 ans.

La seule différence notable en 2017 est l'absence de l'arbre qui apparaissait au 1er plan à droite du tableau de Maximilien Luce. On ne trouve plus de végétation dans cette partie du quai aux fleurs sur l'île de la Cité.

J'ai consacré un article à un autre article de Maximilien Luce qui représente le parvis de Notre-Dame en 1901/1904 (voir article du 8 mars 2014).

 

jeudi 9 mars 2017

MDCCCXLIII : Deux statues de Sainte Catherine à quelques mètres de distance.


 A l'angle de la rue de Sévigné et de la rue Saint-Antoine, on peut voir une statue à laquelle j'ai déjà consacré un article du 29 mai 2009. Je publie un nouvel article pour aller un peu plus loin que les informations que j'avais données il y a maintenant près de 8 ans.


 

Cette femme est une martyre chrétienne comme le montre la palme qu'elle tient dans sa main droite. On peut voir derrière elle sur la gauche, une roue qui rappelle son supplice. Il s'agit de Sainte-Catherine d'Alexandrie qui a subi le martyr au tout début du IVe siècle d'après la tradition catholique (voir le site viechretienne.catholique.org )

Une église Sainte-Catherine a été construite tout près de là au début du XIIIe siècle suite à un voeu de soldats de la bataille de Bouvines en 1214. La première pierre de l'église avait été posée en 1229 par le tout jeune Saint-Louis, futur Louis IX. Le prieuré s'étendit progressivement et comprenait une cloître et des champs, qui ont donné leur nom aux "Coutures [cultures] Sainte-Catherine" dans l'actuel 3e arrondissement.

L'ensemble est progressivement tombé en ruine. En 1767, lors de la dissolution de l'ordre des Jésuites, Louis XV décida de transférer les chanoines du prieuré Sainte-Catherine dans les bâtiments de cette congrégation qui étaient situés de l'autre côté de la rue comme on le voit sur le plan Turgot ci-dessous. Les chanoines de Sainte-Catherine se sont installés dans et autour de l'église Saint-Louis-des-Jésuites, devenue après la Révolution notre actuelle église "Saint-Paul-Saint-Louis".


 

L'église et le prieuré Sainte-Catherine ont été détruits dans les années 1780 dans le cadre d'une opération urbanistique décidé sous Louis XVI. C'est à cette époque qu'a été créé la place du Marché Sainte-Catherine et des rues dont une porte le nom d'un ministre de l'époque, la rue Necker (voir article du 7 août 2012). C'est aussi de cette époque que date la fontaine de l'impasse de la poissonnerie (voir article du 16 septembre 2016).

Il est à noter qu'on trouve une autre statue de Sainte-Catherine sur la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis. C'est une oeuvre d'Auguste Préault :


 De manière assez amusante, ces deux statues de Sainte Catherine sont situées l'une en face de l'autre et peuvent se regarder :

 

On trouve une autre statue de Sainte-Catherine dans Paris à l'angle de la rue de Cléry et de la Poissonnerie dans le 2e arrondissement.

A lire :

Une page très intéressante du site tombes-sepultures.com

Sur la statue de Sainte Catherine de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : http://parissculptures.centerblog.net

La Bible sur le sujet : Danièle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2006, notamment pages 416-118

 

 

 

lundi 6 mars 2017

MDCCCXLII : Les rues (et les quais) de Paris Centre : Le quai de Béthune, source d'inspiration pour le poëte Louis Aragon

 

Je reprends la série consacrée aux rues de Paris Centre avec cet article consacré au quai de Béthune qui se trouve dans la partie Sud-Est de l’Île Saint-Louis (et donc de l'arrondissement).

Long de 365m, il est compris entre le pont de la Tournelle et le pont Sully :


 Il fait 7m80 de large ce qui permet (pour le moment) des places de parkings pour voiture de chaque côté du quai :

C'est un endroit très lumineux puisqu'il est tourné vers le sud avec en face un bras de la Seine assez large et le quai de la Tournelle (5e arrondissement) :

en remontant le quai vers l'Est on peut admirer un magnifique point de vue en direction sur le chevet de la cathédrale Notre-Dame :

Comme le reste de l'ïle Saint-Louis, il a été intégralement loti au XVIIe siècle. Il s'est d'abord appelé le quai du Dauphin puis quai des balcons comme on peut le voir sur le plan Turgot des années 1730 :


 Après s'être appelé "quai de la Liberté" à la Révolution, il a pris le nom de quai de Béthune en l'honneur de Maximilien de Béthune, plus connu comme duc de Sully, le fameux ministre de Henri IV et qui a donné son nom a de très nombreux lieux du 4e arrondissement (un hôtel, un pont et une rue) car il y a joué un rôle particulièrement important avec la construction de l'Arsenal et de la Place des Vosges.

Le quai possède un très bel ensemble de façades sur lesquels je reviendrai dans de prochains articles. (Je renvoie aussi vers le site Ile Saint-Louis qui consacre une page très complète à ce quai).

Louis Aragon a écrit un poème intitulé "quai de Béthune" qui est sublime et évoque de manière très émouvante l'ambiance de l'Île Saint-Louis :

Connaissez-vous l'île
Au cœur de la ville
Où tout est tranquille

Éternellement

L'ombre souveraine
En silence y traîne
Comme une sirène
Avec son amant

La Seine profonde
Dans ses bras de blonde
Au milieu du monde
L'enserre en rêvant

Enfants fous et tendres
Ou flâneurs de cendres
Venez-y entendre
Comment meurt le vent

La nuit s'y allonge
Tout doucement ronge
Ses ongles ses songes
Tandis que chantant

Un air dans le noir
Est venu s'asseoir
Au fond des mémoires
Pour passer le temps

Et le vers qu'il scande —
L'amour qu'il demande
Le ciel le lui rende —
Bat comme le sang

Est-ce une fenêtre
Qui s'ouvre et peut-être
On va reconnaître
Au pas le passant

Est-ce Baudelaire '
Ou Nerval un air
Qui jadis dut plaire
A d'anciens échos

Vienne le jour blême
Montrant qui l'on aime
Rendre son poème
A Francis Carco