lundi 29 juin 2020

MMCLXXIV : Les représentations de Louis XIV dans le Centre de Paris : la Porte Saint-Martin


Certains ont estimé qu'ils n'étaient pas la peine de représenter Louis XIV sur les armoires électriques du Marais car ils ne se seraient pas trop intéressés au Centre de Paris.

En tout cas, dans Paris Centre, on peut voir de nombreuses représentations du Roi Soleil dont l'image est visible à de nombreux endroits.

J'ai décidé de commencer par la porte Saint-Martin qui certes est située dans le 10e arrondissement mais on peut voir d'assez loin la face sud dans l'axe de la rue Saint-Martin comme on le voit sur la photographie ci-dessus.

La Porte Saint-Martin a été construite en 1674 sur les plans de l'architecte Pierre Bullet.


Sur la face sud, le roi Louis XIV est représenté deux fois. A gauche :
Louis XIV est représenté torse nu tenant une massue par Etienne Le Hongre.


A droite, il est représenté à droite Louis XIV est représenté lors de la prise de Besançon.C'est une œuvre de Martin van der Bogaert.

L'inscription située au dessus permet de savoir de quoi il s'agit : LUDOVICO MAGNO VESONTIONE SEQUANISQUE BIS CAPTIS ET FRACTIS GERMANORUM HISPANORUM BATAVORUMQUE EXERCITIBUS. PRAEF. ET AEDIL. P. C.C. ANN. R. S. H. MDCLXXIV traduction : À Louis le Grand, qui prit deux fois Besançon et la région des Séquanes et battit les armées des Germains, des Espagnols et des Bataves. Le préfet des marchands et l'échevin de Paris en 1674.

Pour être complet on peut aller regarder la face Nord qui est tournée vers le 10e arrondissement :


Cela permet tout d'abord d'avoir une très belle vue sur la partie Nord de la rue Saint-Martin à travers l'arche central :


De plus il semble qu'on peut y voir une 3e représentation du roi Louis XIV sur la gauche :


Louis XIV est représentée en Dieu Mars Portant le bouclier aux armes de la France et repoussant l'aigle allemand. Il s'agit d'une œuvre de Gaspard Marsy.

Par contre à droite, pas de Louis XIV : la prise de Limbourg est représentée sous la forme d'une femme terrassant un lion :


Là encore sur l'inscription permet de savoir ce qui est représenté :
LUDOVICO MAGNO QUOD LIMBURGO CAPTO IMPOTENTES HOSTIUM MINAS UBIQUE REPRESSIT. PRAEF. ET AEDIL. P. C.C. ANN. R. S. H. MDCLXXV traduction : À Louis le Grand, qui après la prise du Limbourg a partout repoussé les menaces d'ennemis impuissants. Le préfet des marchands et l'échevin de Paris en 1675.

Limbourg est une place forte située au sud de Liège (en Belgique actuelle). Elle a été prise par les armées de Louis XIV le 26 juin 1675.

jeudi 25 juin 2020

MMCLXXIII : Les passages de Paris Centre : le passage de l'Ancre


Je continue ma série sur les passages. Ma passion du moment... et dans Paris centre il y a de quoi faire.

En sortant du passage du Bourg-L'Abbé par la rue de Palestro, en traversant le boulevard Sébastopol et la rue de Turbigo on peut voir l'entrée d'un passage peu connu : le passage de l'Ancre.

Quand on avance, on arrive d'abord dans une partie en partie couverte :

avant de traverser ce qui ressemble à un long point de passage à ciel ouvert qui donne une idée de l'aspect des vielles rues de Pari :


On peut après cela ressortir et se retrouver rue Saint-Martin :


Ce linteau de guingois rappelle lui aussi les constructions du Vieux Paris :


Ce passage est considéré comme l'un des plus vieux de Paris. Il fait moins de 70m de long. Il porte ce nom en raison d'une échoppe qui s'y trouvait et dont l'enseigne représentait un ancre de marine.

Ce passage est considéré par le blog Pariszigzag comme le plus beau de Paris.

lundi 22 juin 2020

MMCLXXII : Les passages de Paris Centre : La Galerie Vivienne


Certains passages de Paris Centre sont appelés des Galeries. Tel est le cas de la Galerie Vivienne qui possède une entrée Notre-Dame des Petits-Champs au Sud, une rue de la Banque à l'Est et une rue Vivienne à l'Ouest.

L'ensemble construit en 1823 est d'une très grande élégance comme le montre les photographies qui suivent :










Une seule fausse note : l'état du pavage à l'entrée de la galerie rue des Petits-Champs :


par contre on peut y apercevoir un superbe escalier :


vendredi 19 juin 2020

MMCLXXI : Le tombeau de Jean-Baptiste Lully... où comment en savoir plus sur la vie familiale d'un des compositeurs les plus célèbres du Roi Soleil


La relecture du Guide Bleu dont j'ai déjà parlé précédemment a été attirée par une information qui m'avait échappée jusqu'ici. Le tombeau de Jean-Baptiste Lully, le grand compositeur de la 1ère partie du règne de Louis XIV, dont j'apprécie la musique et les opéras, est situé dans Paris Centre : dans l'église Notre-Dame-des-Victoires (à quelques centaines de mètres de la place des Victoires).

J'ai par contre cherché le tombeau avant de découvrir qu'il était dans un endroit assez étonnant : au dessus d'une porte qui relie les chapelles des bas-côtés, très en hauteur. Il est donc très difficile de voire ce tombeau de près.



Mon attention a été attiré par l'énorme plaque située en dessous (donc juste au-dessus de la porte).
 La lecture n'est pas aisé mais en prenant une photo et en agrandissant on peut lire dans la première partie, un texte assez classique : un éloge de Jean-Baptiste Lully dont on dit qu'il était  "célèbre par le haut degré de perfection où il a porté les chants et la symphonie, qui lui ont fait mériter la bienveillance de LOUIS LE GRAND et les applaudissements de toute l'Europe".
La suite est un peu plus technique. Il est fait référence au testament du compositeur dont un article précisait qu'il instituait à perpétuité une messe célébrée tous les jours à 11h afin de prier pour son âme et les membres de sa famille.
Mon attention a été attirée par le fait que ce testament a été exécuté par sa femme Madeleine Lambert. J'avais en effet tellement vu de documentaires ou de films (par exemple "Le Roi danse") qui insiste sur l'homosexualité de Lully que j'en avais oublié qu'il avait été marié et même qu'il avait eu une descendance ce que l'on comprend puisque cette plaque invite à "prier pour le repos de leur âme", l'ensemble de la descendance de Lully.
Cela m'a permis d'apprendre que Jean-Baptiste Lully avait eu au moins trois fils :
Louis Lully né à Paris le 4 août 1664 et qui est mort aussi à Paris le 1er avril 1734 à près de 70 ans. Il avait pour parrain le roi Louis XIV et pour marraine la reine Marie-Thérèse d'Autriche. Marié avec une dénommée Marthe Bourgeois. Le couple a eu 5 enfants baptisés entre 1693 et 1705 dans l'église Saint-Paul dans le 4e arrondissement (église détruite pendant la Révolution). Louis Lully était aussi compositeur mais avec moins de talent semble-t-il que son père.
Le 2e fils appelé Jean-Baptiste Lully  est né le 6 août 1665 et mort le 9 mars 1743 à l'âge de 77 ans.Il est devenu surintendant de la Musique du roi en 1696.
Le 3e fils Jean-Louis Lully est né le 24 septembre 1667 et est mort le 23 décembre 1688. Il avait succédé à son père comme surintendant et compositeur de la Musique de la Chambre du roi.

Quant à Madeleine Lambert, née en 1642 elle a survévu longtemps à son mari puisqu'elle est décédée en 1720.Elle était la fille de Michel Lambert (1610-1696)  qui était lui-même compositeur.

On trouve dans Paris Centre plusieurs de ces monuments de grands personnages du Grand siècle. J'ai déjà consacré des articles à ceux de Colbert à Saint-Eustache et au chancelier Séguier à Saint-Gervais-Saint-Protais.




mardi 16 juin 2020

MMCLXX : Les allégories situées autour du Palais Brongniart

La façade Est du Palais Brongniart

La Bourse de Paris est orné sur chacune de ses façades Est et Ouest de deux statues féminines. Ce sont des allégories. Sur la façade Est, on peut voir :
- à gauche L'Industrie (1851) par James Pradier :
- à droite L'Agriculture (1851) par Charles-Emile Seurre (1798-1858) :


Les deux autres statues sur la façade Ouest :

on trouve à droite : Le commerce (1852) par Auguste Dumont (1801-1884). (On lui doit aussi le Génie de la Bastille auquel j'ai consacré un des premiers articles du L'Indépendant en mars 2008) :


Enfin la statue située à gauche, la dernière statue représente la Justice consulaire (1851) sculptée par Francisque Duret (1804-1865) auquel on doit la Statue de Saint-Michel terrassant le démon qui orne la fontaine située dans le 5e arrondissement :


De manière un peu étonnante, la balance de la Justice est repliée dans la main gauche de la statue :
Elle est accoudée sur une table où est gravé le Code de Commerce :


Quatre témoignages dont de l'art officiel du milieu du XIXe siècle réalisées lors de la transition entre la 2e République et le 2nd Empire.

samedi 13 juin 2020

MMCLXIX : Les passages de Paris Centre : Le passage du Bourg l'Abbé


Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux passages de Paris Centre. Il concerne le Passage du Bourg L'Abbé entre la rue Saint-Denis (au 120) et la rue Palestro dans le 2e arrondissement.

L'entrée Rue Saint-Denis (située presqu'en face du passage du Grand Cerf (voir article du 26 mai 2018) a gardé le charme de son époque de construction : 1828, c'est-à-dire pendant la Restauration :


Le passage fait 47m de long et est aussi dans le style de ce style de la 1ère moitié du XIXe siècle :
il a gardé un charme qui le rend plus authentique que d'autres passages plus sophistiqués.

Tout comme le passage du Pourceau (auquel j'ai consacré un article il y a peu [voir article du 16 mai 2020 ]) il a été amputé dans la sa partie Est à l'époque des travaux d'Haussmann et l'entrée qui sonne sur la rue de Palestro parait plus monumentale que celle de la rue Saint-Denis :


On trouve à gauche, une statue qui représente l'Industrie :
et à droite le Commerce :

Ces deux statues sont dues à Aimé Millet (1819-1891).

mercredi 10 juin 2020

MMCLXVIII : Une fake news de 1802 : la maison natale de Molière du 31 rue du Pont Neuf


En passant devant le 31 de la rue du Pont Neuf, l'attention du passant ne peut être qu'attiré par la façade où on peut voir le buste de Molière :

En dessous on peut voir une inscription qui annonce fièrement que Jean-Baptiste Poquelin est né à cet endroit en 1620 :

L'ensemble est visuellement assez impressionnant :

Cependant, en lisant le blog Paris Zigzag, on se rend compte que le propriétaire qui a fait édifier cet immeuble en 1802 a été peu scrupuleux avec la vérité historique. Tout d'abord, Molière n'est pas né en 1620 mais le 15 janvier... 1622 mais surtout en réalité Jean-Baptiste Poquelin est né au 96 de la rue Saint-Honoré à l'angle avec la rue Sauval (deux pâtés de maisons plus loin à un peu plus de 200m. La plaque qui y a été apposée est beaucoup plus discrète :  


mais son contenu est beaucoup plus exact que ce qui est écrit sur la façade de la rue du Pont-Neuf :