mardi 30 mars 2021

MMCCLXXV : Les statues de la Tour Saint-Jacques (9e volet) : la statue du Saint Patron, Saint Jacques le Majeur

    

Voici le 9e volet de la série consacrée aux statues de la Tour Saint-Jacques : il concerne la statue qui se trouve tout en haut de la statue dans l'angle Nord-Ouest :

 

Elle représente... Saint Jacques le Majeur, celui à qui était dédié l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie dont cette tout est le vestige. Voici à quoi ressemblait cette église dans les années 1730 d'après le plan Turgot :

Cette église a été détruite pendant le Directoire entre 1795 et 1799. Quelques années plus tôt, la statue de Saint Jacques qui se trouvait en haut de la tour a aussi été détruite et ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle lors de la restauration par l'architecte Théodore Ballu qu'on a songé à y replacer une statue du saint.

Ce travail a été confié à Jean-Louis Chenillon (1810-1875) qui s'est inspiré en 1853/1854 des vestiges qui avaient été retrouvés de la statue détruite. On a du mal à admirer cette statue de près mais voici plusieurs prises de vues :

Saint Jacques est représenté en tenue de pèlerin. Il tient un bâton dans la main gauche.


 Rappelons que cette église était le point de ralliement pour les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle en ce qui concerne l'étape parisienne.

On voit cette statue de très loin quand on se met dans l'axe de la rue de Rivoli, par exemple ici depuis le 4e arrondissement à la hauteur de la mairie du 4e :

mais depuis cet endroit, Saint-Jacques-le-Majeur nous tourne le dos :



dimanche 28 mars 2021

MMCCLXXIV : Plusieurs anniversaires en ce 28 mars, dont les 13 ans de L'Indépendant

  

Le 28 mars est depuis quelques années un jour un peu spécial pour ce blog. En effet c'est un 28 mars, en 2008 qu'a été publié le 1er article de "L'Indépendant du 4e", cela fait donc 13 ans aujourd'hui. Depuis cette date, 2274 articles sont parus  (comme peuvent le lire au début du titre de cet article ceux qui savent -encore- lire les chiffres romains).

C'est aussi un 28 mars, en 2018, pour le 10e anniversaire et à l'occasion du regroupement programmé des quatre premiers arrondissements de Paris, qu'une nouvelle version du blog a été lancée avec un nouveau nom :  "L'Indépendant du Coeur de Paris". Les 1965 articles publiés sur L'indépendant du 4e de 2008 à 2018, reparaissent progressivement sur ce blog (en faisant une petite sélection) à leur date de parution initiale. Depuis le 28 mars 2018,  plus de 300 articles supplémentaires sont parus, et je compte bien continuer, notamment grâce aux messages de sympathie et d'estime que je reçois régulièrement y compris du maire de Paris Centre depuis mars 2020, Ariel Weil le maire de Paris Centre (pour lequel pourtant on ne peut m'accuser de complaisance puisque j'ai même été candidat sur une liste concurrente de la sienne l'an dernier) et d'Aurélien Véron, le chef de l'Opposition municipale à Paris Centre depuis le mois de juin (pour lequel on ne peut pas non plus me faire le procès d'être à son service... pour la même raison).

 Le 28 mars 2018, j'avais prévu d'organiser pour la transformation de "L'Indépendant du 4e" en "L'Indépendant du Coeur de Paris" un pot avec des amis et des lecteurs mais j'avais préféré tout annuler au dernier moment pour pouvoir participer au rassemblement organisé place de la Nation après l'odieux attentat antisémite de Mireille Knoll  (et alors même que le même jour j'avais participé à la minute de silence en l'honneur d'Arnaud Beltrame).

Parmi les amis que j'avais conviés à ce pot annulé du 28 mars, il y avait Pierre Housieaux. Or, ce 28 mars 2021 marque aussi le premier anniversaire de son décès des suites du COVID. Sa disparition brutale m'avait conduit l'an dernier à sortir de mon silence et  à renoncer à l'interruption des publications que je m'étais imposé pendant des deux premières semaines du 1er confinement (voir mon article hommage du 31 mars 2020). J'ai bien sûr en ce 28 mars une pensée émue pour le souvenir de Pierre qui avait tant apporté à Paris Centre.

jeudi 25 mars 2021

MMCCLXXIII : Les façades de Paris Centre (et les animaux de Paris Centre) : huit lions du Second Empire au 77 rue de Turbigo.

 

Au 77 rue de Turbigo, à l"intersection avec la rue Vertbois, on trouve une façade d'immeuble assez curieuse : elle forme un angle et la porte est située en plein à l'emplacement de cet angle :

Cela m'a permis de me rendre compte que la façade était signée (G.Roger et fils architecte) et datée (1869).

De plus, j'ai été amusé par les huit lions que l'on peut voir à la base des consoles qui soutiennent les balcons du 2e étage :


On peut aussi l'élégance des étage supérieurs :

Avec au dessus de chaque fenêtre du 2e étage un fronton avec un mascaron féminin:

lundi 22 mars 2021

MMCCLXXII : Une exposition rue des Petits-Champs qui permet d'en savoir plus sur l'enceinte de Charles V

 

Rue des Petits-Champs le long des murs de la Banque de France, on peut voir en ce moment une très intéressante exposition consacrée à l'enceinte de Charles V construite dans la 2e moitié du XIVe siècle. En effet, en ce moment on lieu des fouilles qui vont permettre d'en savoir plus cette fortification.

Ces fouilles désignées par le gros point rouge sur la carte ci-dessous concernent une partie de la muraille qui était vers l'Ouest, entre la porte Saint-Honoré et la Porte Montmartre : 

On se rend mieux compte grâce à un plan reconstitué de Paris en 1460 de la localisation (à nouveau ave le gros point rouge) de ces fouilles par rapport à l'ensemble de l'enceinte :

Il est surtout intéressant de voir une vue qui permet de se rendre compte de l'espace pris par cette enceinte. Les fouilles portent en fait sur la contrescarpe du fossé en eau (large de 28m !) qui permettait de protéger la muraille :

Un panneau explique très bien les raisons de ce dispositif : l'apparition du canon au milieu du XIVe siècle :

Cependant au début du XVIIe siècle, cette partie de l'enceinte est devenue inutile comme on le voit sur le plan Mérien de 1615 en raison de la création d'une enceinte bastionnée encore mieux adaptée aux nouvelles techniques militaires :

Là encore les panneaux explicatifs sont très bien faits :

Par la suite, pendant le règne de Louis XIV l'enceinte de Charles V a été démolie et dans ce quartier, l'espace urbain s'est étendu en laissant peu de trace si ce n'est l'orientation de la rue du Mail. Cela était vrai dès le début du XVIIIe siècle comme on le voit sur le plan Turgot des années 1730 : 

 
 Cette présentation rue des Petits-Champs fait aussi de nombreuses allusions aux fouilles qui ont eu lieu à propos de cette même enceinte place Teilhard-de-Chardin. A ce sujet je renvoie à mon article du 19 octobre 2015.

samedi 20 mars 2021

MMCCLXXI : Le Saule pleureur de la pointe Est commence son 12e printemps à cet endroit même s'il n'a pas encore retrouvé la majesté de son prédécesseur...

 

Voici en cette fin de l'hiver 2021, le saule pleureur que l'on troue à la pointe Est de l'île de la Cité. Il a été planté à cet endroit il y a exactement 11 ans en mars 2010. Voici une photographie que j'avais prise et qu illustrait l'article publié le  à cette occasion :

Ce tout jeune saule pleureur remplaçait alors le saule pleureur centenaire qui avait été tronçonné les 28 et 29 juin 2009 comme je le racontais dans le même article et qui était superbe :

Le remplaçant n'a pas acquis la majesté de ce saule pleureur centenaire comme on peut le voir que cette photo prise il y a quelques jours :

Certains me diront qu'en cette saison l'arbre n'a pas de feuilles. Voici donc une photo prise l'été dernier où il était plus étoffé :

on est encore très loin de l'aspect visuel de l'ancien mais le charme commence à opérer :

jeudi 18 mars 2021

MMCCLXX : Les rues de Paris Centre : La rue Mauconseil, une rue qui a été raccourcie et dont l'origine du nom reste obscure

Voici une rue de Paris Centre dont le nom est assez intrigant : la rue de Mauconseil située dans le 1er arrondissement entre la rue Montorgueil et et la rue Française. Elle ne fait que 65m de long mais tel n'a pas toujours été le cas.


En effet sur le plan Turgot des années 1730 ci-dessus on voit qu'elle s'étendait plus à l'Est jusqu'à la rue Saint-Denis. 

Le percement de la rue de Turbigo sous le 2nd Empire en 1866 a profondément remanié ce quartier et la rue Mauconseil ne correspond plus qu'a la partie Ouest de l'ancienne rue à l'emplacement où était indiquée la  "Comédie Italienne".:

 

Quand on regarde la rue actuelle depuis sa partie la plus à l'Est en direction de l'Ouest, on voit que seule l’extrémité Ouest de cette portion de rue est très ancienne avec des façades antérieures au milieu du XIXe siècle :

 👇

 
De plus on voit sur le plan Turgot la rue Montorgueil s'appelait- à l'angle qu'elle forme avec la rue Monconseil- la "rue de la Comtesse d'Artois" :
Ce n'est plus le cas aujourd'hui : les plaques qui ornent l'angle de ces deux rues comportent un très beau décor :
 

Quant au nom, il est très ancien puisqu'il est attesté depuis au moins 1250. Il serait en lien avec un seigneur de Mauconseil dont le château du nom d'un château qui était situé sur la commune d'Ourscamp dans l'Oise mais je n'ai trouvé aucun information très convaincante à ce sujet.

On aurait pu pensé que le nom rappelait que ce quartier était mal famé (la rue de la Grande Truanderie n'était pas loin) et que donc il était assez déconseillé de s'y rendre mais je n'ai trouvé personne qui s'engageait dans cette voie. Cela n'empêche que de 1792 à 1806 la rue avait été rebaptisée rue de Bon Conseil !

Vous pouvez retrouver une vue de cette rue en 1866 (avec le percement de la rue Turbigo) prise par Charles Marville sur ce site avec en plus des explications très intéresssantes : vergue

lundi 15 mars 2021

MMCCLXIX : Un très beau décor XVIIIe dans la cour de mai du Palais de Justice avec notamment deux anges de Pajou

 

La cour de Mai du Palais de Justice sur l'île de la Cité est celle tournée vers l'Est. C'était l'entrée officielle du Palais de Justice quand il avait encore cette fonction jusqu'à l'an dernier.

Le décor est caractéristique du style néo-classique en vogue dans la 2e moitié du XVIIIe siècle. En effet, après un incendie en 1776, la cour a été reconstruite entre 1783 et 1786 pendant le règne de Louis XVI juste avant les tourments de la Révolution française.

On peut admirer (de loin) un très bel ensemble sculpté :

Au centre (le "1" sur la photo ci-dessus), domine un très bel ensemble signé Augustin Pajou (1730-1809) :


 Les fleurs de lys sont encadrés par le grand cordon de l'ordre du Saint-Esprit fondé par Henri III (d'où les H que l'on peut voir) le tout surmonté par la couronne royale:

Ils sont tenus de part et d'autre par des anges dont celui de gauche semble assez jeune :

alors que celui de droite est plus âgé mais non moins gracieux :

En dessous, on trouve quatre allégories. Les deux situées aux extrémités sont des oeuvres de Pierre-François Berruer (1733-1797) avec tout à gauche (n°2 sur la photographie) une représentation de l'abondance (elle tient dans la main gauche une énorme corne d'abondance) :


et tout à droite (n°5 sur la photographie) "la force" qui tient une massue dans la main droite et un fouet dans la main gauche :

le visage de cette statue que  l'on peut voir avec de bonnes jumelles est particulièrement réussi :

Au centre, on trouve deux statues de Félix Lecomte (1737-1817) qui représente pour l'une la Justice et pour l'autre la Tempérance.

J'ai lu à plusieurs reprises que celle de droite représentait la Justice mais je suis à peu près certain que c'est le contraire : celle de droite tient un miroir qui symbolise la Tempérance :


 
Celle de gauche tient dans la main droite une épée et dans la main gauche un bâton avec des chaînes : elle symbolise la rigueur de la Justice qui tranche :