mercredi 28 avril 2021

MMCCLXXXVIII : La statue de Napoléon Ier en haut de la colonne Vendôme

En haut de la colonne Vendôme, on peut voir une statue de Napoléon Ier. On a du mal à bien la voir car elle est située à 40m de haut au dessus d'une plate-forme :

Napoléon Ier est représenté en empereur romain :

La tête de l'empereur porte une couronne de lauriers :

Il tient dans la main droite un globe avec une déesse de la Victoire :

Cette statue a connu une histoire pour le moins mouvementée :

- la statue est due au sculpteur Antoine-Denis Chaudet (1763-1810). La statue a été coulée en bronze et placée en haut de a colonne le 5 août 1810. Chaudet est lui-même mort le 18 avril 1810 quelques mois avant cette installation.

- La statue a été fondue en 1814. Le bronze a été utilisé pour la fonte de la statue équestre de Henri IV au Pont Neuf inaugurée en 1818  (voir article du 29 janvier 2021)   et/ou celle de Louis XIV place des Victoires. (voir article du 5 septembre 2020). Il y a plusieurs versions à ce sujet.

- Une nouvelle statue a été sculptée sous la Monarchie de Juillet par Charles-Emile Seurre et installée en haut de la colonne le 28 juillet 1833. Elle représente Napoléon en redingote et avec son chapeau bicorne.

- En 1863, Napoléon III jugea que cette statue était en mauvaise état. Il la fit déposer (c'est la statue que l'on peut voir aujourd'hui dans la cour des Invalides). Il demanda à Auguste Dumont de refaire une statue en prenant pour modèle la statue de Chaudet. Napoléon Ier repris son aspect d'empereur romain.

- En 1871, pendant la Commune, les révolutionnaires décidèrent à la suggestion du peintre Gustave Courbet d'abattre la colonne et le statue. Il était prévu de le faire le 5 mai 1871 pour le 50e anniversaire de la mort de Napoléon mais finalement la mise à bas de la colonne fut repoussée au 16 mai 1871.

 

 
Bruno Braquehais, La statue de Napoléon à terre, 1871 (BNF)

- la statue fut réinstallée en haut de la colonne en 1873 après la reconstruction de celle-ci à partir de 1875. C'est la statue qu'on peut encore voir aujourd'hui.

lundi 26 avril 2021

MMCCLXXXVII : Expo photo "Les Parisiennes" de Nikos Aliagas sur les grilles de l'Hôtel de Ville

  

En ce moment sur les grilles de l'Hôtel de Ville, le long de la rue de Rivoli, on peut voir une très belle exposition sur le thème "Les Parisiennes". Il s'agit de photographies prises par Nikos Aliagas dont je n'ai aucun avis sur la carrière de présentateur télé (car je regarde très peu) mais qui est un photographe de grand talent.

 

 "Les Parisiennes ne sont pas des figurantes, elles sont l'essence même de la cité, son battement de cœur le plus intime".

En ces temps où les musées et les galeries sont fermés, une expo à ne pas manquer !

samedi 24 avril 2021

MMCCLXXXVI : Le Couvent des Minimes et ses vestiges. Un lieu qui a accueilli l'embryon de l'Académie des Sciences

La rue des Minimes est une rue de Paris Centre située dans le 3e arrondissement, au Nord de la Place des Vosges (depuis ce mois-ci elle fait partie du quartier Marais-Place des Vosges).

Elle fait 200m de long et relie la rue de Turenne à la rue des Tournelles.

Elle porte ce nom car on trouvait au Nord de cette rue le couvent de Minimes. On voit bien ce couvent sur le plan Turgot des années 1730 :

La chapelle du Couvent était située dans l'axe de l'actuelle rue de Béarn :

On peut trouver une gravure qui montre l'aspect qu'avait ce couvent quand on allait vers le Nord en direction de la Place des Vosges :

On voit un peu mieux l'aspect des bâtiments en regardant de près le plan Turgot :

Toute la chapelle et la partie Est du Couvent (en haut à gauche sur le plan ci-dessus) a disparu, par contre il reste une partie des bâtiments qui étaient situées à l'Ouest de l'actuelle rue de Béarn :

Il s'agit ici de la partie située à gauche du projet assez impressionnant prévu par François Mansart pour ce couvent :

Ce projet qui n'a jamais été achevé est présenté sous forme de maquette à la Cité du Patrimoine et de l'Architecture :

La partie qui a été construite et préservée est celle-ci :

Cela correspond à la façade du bâtiment du 12 rue des Minimes :

L'Ordre des Minimes est un ordre de Frères mendiants créé en 1436 en Calabre par l'italien François de Paule (1416-1507). L'Ordre a été approuvé par le pape Sixte IV en 1474. Faisant vœu d'extrême humilité, les membres de cette règle ont ainsi pris le nom de "Minimes" (les plus petits).

Le Couvent de la rue des Minimes a été édifié sur un terrain acheté par les religieux en 1609, mais Marie de Médicis (devenue régente en 1610) décida de leur rembourser le prix de l'acquisition pour pouvoir être considérée comme sa fondatrice. 

La première pierre fut posée le 18 septembre 1611 mais les travaux s’interrompirent en 1632. 

La reine Marie de Médicis dans un des tableaux de la Galerie Médicis peints par Rubens entre 1622 et 1625 pour célébrer la gloire de la reine mère.

Il faut dire que Marie de Médicis fut une mère assez affreuse avec son fils Louis XIII et qu'elle finit par partir en exil en 1631. Honoré de Balzac a dit d'elle "Marie de Médicis, dont toutes les actions ont été préjudiciables à la France, échappe à la honte qui devrait couvrir son nom". Cela explique la suspension des travaux en 1632.

Les travaux du Couvent des Minimes ont repris en 1657 sous la direction de François Mansart qui proposa le projet présenté plus haut mais après sa mort en 1666, les Minimes choisirent de ne pas construire la façade monumentale et le dôme dessinés par Mansart. C'est l'architecte Pierre Thévenot qui acheva les travaux de 1672 à 1677.

Ce couvent était au XVIIe siècle un haut lieu de la connaissance et de la recherche scientifique. L'un de ses plus éminent représentant fut Marin Mersenne (1588-1648), à la fois mathématicien, astronome et musicologue.

 
Marin Mersenne (1588-1648)

 Il participa à la rencontre entre Blaise Pascal et René Descartes le 24 septembre 1647 (soit au couvent des Minimes même, soit au domicile de Blaise Pascal [Il y a plusieurs versions à ce sujet]).

Le couvent fut supprimé en 1790 et la chapelle détruite pour permettre le percement de la rue de Béarn. Les bâtiments conventuels furent transformés en caserne de gendarme à partir de 1823. Ils furent en grande partie détruits à partir de 1911 pour permettre la construction de la caserne construite par l'architecte Louis Varcollier (travaux achevés en 1926). 


 

C'est cette caserne qui a été l'objet récente d'une réhabilitation pour y créer des logements et de nouveaux services ainsi que le jardin Arnaud Beltrame que j'ai évoqué à nouveau récemment (article du 7 avril 2021).

mercredi 21 avril 2021

MMCCLXXXV : La nef de Paris dans Paris Centre (39e volet) : la nef de la "colonne Médicis", une nef de 1812 sur une colonne du XVIe siècle

 

Voici un nouvel épisode de la série sur la représentation de la Nef de Paris dans Paris Centre. Il s'agit de la nef que l'on peut voir sur la "colonne Médicis" :

Celle-ci n'est pas très connu mais elle va le devenir un peu plus car elle est située juste à côté de l'ancienne Halle au blé dans laquelle s'installe la fondation Pinault qui va ouvrir très bientôt :

Pour dater la nef, il suffit de regarder la base de la colonne car on y trouve une fontaine :


 On peut lire au dessus de quand date la fontaine et donc la nef : 

On y lit que la colonne est un reste d'un hôtel construit par Jean Bullant après 1572 pour la reine, Catherine de Médicis. Par la suite ce palais est devenu l'Hôtel de Soissons. On voit ce très bel édifice sur le plan Turgot des années 1730

comme il est écrit sur la plaque cet hôtel a été démoli en 1749 pour construire une halle au blé. La fontaine située au pied de la colonne date elle de 1812. On peut donc voici ici une nef de la fin du 1er Empire :

Un bateau à trois mats assez proche des versions du XVIIIe siècle (voir article sur la nef de la fontaine Maubuée paru le 17 mai 2011).


dimanche 18 avril 2021

MMCCLXXXIV : Une copie de la Statue de la Liberté sur le parvis du musée du CNAM qui nous permet de voyager en attendant mieux !

 

En ces temps où il est devenu très difficile de voyager, il est agréable de pouvoir admirer une statue située à l'entrée du Musée du Conservatoire des Arts et Métiers (le CNAM) : la statue de la Liberté.


Il s'agit en fait d'une des deux statues de la Liberté possédée par le CNAM : la première est à l'intérieur de la chapelle : la statue à l'échelle 1/16e faite par le sculpteur Bartholdi pour servir de modèle à la statue érigée à New York. Celle présentée à  l'extérieur en est une copie qui n'est pas de Bartholdi et qui a été réalisée en 1881 avec l'aide de Gustave Eiffel.

Paris possède trois autres versions de la statue de la Liberté : celle située à la pointe de l'île au Cygne (qui date de 1889 mais a été placée à cet endroit en 1937), celle que l'on peut voir au Musée d'Orsay qui était avant 2013 dans le Jardin du Luxembourg et qui du coup dans ce jardin a été remplacée par une copie.

La statue de la Liberté dans le Jardin du Luxembourg

Je suis toujours impressionné par le regard de cette femme. D'après ce qu'on en dit, le modèle dont s'est servi Bartholdi était sa propre mère, Charlotte, (voir notamment cet article du magazine Géo) :

La statue tient la torche de la liberté : 

On peut voir une copie de la flamme de cette torche au dessus du tunnel de l'Alma (c'est dans ce tunnel que Lady Diana a eu son accident mortel en 1997)

Ces statues de la Liberté rappellent que la Statue de la Liberté est un don de la France aux États-Unis pour le centième anniversaire de la Révolution américaine. Après avoir été transporté de France en pièce démontée, la statue a été érigée dans la baie de New York et inaugurée le 28 octobre 1886.

Cette statue me donne envie de retourner à New York une ville que j'aime tant. Voici trois photos que j'ai prises sur place lors de ma découverte de cette ville en 2006 :

La statue de New York est vraiment impressionnante avec ses 93m de haut.


jeudi 15 avril 2021

MMCCLXXXIII : "A New Now" : oeuvre éphémère qui a délivré pendant quelques mois un message positif sur le socle de l'angle des rues du cloître-Saint-Merri et Saint-Martin

 

Depuis 2019, des oeuvres éphémères sont présentées à l'angle de la rue du cloître Saint-Merri et Saint-Martin (juste à côté de l'église Saint-Merri) sur un socle installé à cet endroit dans le cadre du projet "Embellir Paris". On peut un site à son sujet : http://www.lesocle.paris/

Depuis Octobre 2020, c'est une oeuvre de Morag Myerscough, une artiste britannique, intitulée "A New Now".

Une création particulièrement colorée et joyeuse quand le soleil brille dessus.

Personnellement j'y avais vu l'espoir de retrouver la vie un peu moins morose que nous avions avant la pandémie avec la possibilité de voir des amis, d'aller au resto, de voir des expositions mais ce n'est pas exactement cela puisqu'il est expliqué sur le panneau explicatif "Cette installation, poétique et populaire, qui est aussi une prouesse de conception et de montage, fait écho à l'imaginaire de tous ceux qui attendent la reconstruction de Notre-Dame et de sa flèche. Avec humour, elle évoque les escaliers par la peinture et les toitures par les rubans multicolores".

L'oeuvre devait initialement être en place en janvier 2021 mais fin mars, elle y était toujours présentée mais par contre en y repassant hier je me suis rendu compte que j'avais un peu trop attendu pour faire paraître l'article car l’œuvre est en cours de démontage.. 

 

J'en profite du coup pour publier trois photos prises en octobre 2019, il s'agissait cette fois d'une création de 6M3, Rero et Stéphane Parrain intitulé "Loading"



Ce buste en cours de chargement avait été présenté jusqu'en janvier 2020.