vendredi 23 mai 2008

XLII : Eglise Saint-Paul-Saint-Louis : annonce du calendrier de restauration de la façade

 

L'église Saint-Paul-Saint-Louis située en plein coeur de l'arrondissement est un très bel exemple d'un style d'inspiration baroque pas si fréquent à Paris. Rappelons que cette église de la 1ère moitié du XVIIe siècle a été construite pour les Jésuites. Elle est un symbole de la Contre-Réforme triomphante. (Voir l'article très intéressant qu'avait écrit Raphaël pour le 4 que j'aime).

C'est donc avec une grande tristesse que, début février 2008, on a appris que des pierres étaient tombées de la façade de cette église. Cette situation était due à l'état déplorable dans lequel ce bâtiment avait été laissé. La photo ci-dessus a été prise quelques jours plus tôt car, depuis, la partie supérieure de la façade est masquée par un filet peu esthétique.

Au cours du Conseil d'arrondissement du 20 mai, la maire Mme Bertinotti, répondant à une question posée lors du Conseil Municipal précédent (du 15 avril 2008) a donné un calendrier de réstauration. Répondant avec Christophe Girard, adjoint à la culture, elle a tout d'abord rappelé que les bâtiments religieux construits avant la loi de séparation des  Eglises et de l'Etat de 1905 étaient à la charge des communes. A mon avis, il y a eu une défaillance concernant l'entretien de la façade de cette église.

Il y a désormais urgence. Cependant, en raison de l'importance de la dépense et des délais légaux à respecter (appels d'offre et passation des marchés), les travaux ne devraient avoir lieu qu'à partir de 2010 et ils devraient durer deux ans.

L'addition risque d'être salée : l'ensemble des travaux est estimé à 4 200 000 €.

Espérons que le ministère de la Culture fera un geste. Il faut en effet rappeler que Mme Albanel, la ministre de la Culture, est conseillère d'arrondissement depuis mars 2008.

lundi 19 mai 2008

XXXIX : Rue du Petit Musc : une référence à une activité disparue dans cette rue

 

La rue du petit musc, située elle dans le quartier de l'Arsenal, a sans doute connu un passé pas très reluisant puisque son nom est une déformation de "La pute y muse" c'est-à-dire "La pute y flâne". Cette rue, qui existait déjà en 1358 et qui était située tout près du port Saint-Paul, était un "val d'amour" pour reprendre la surprenante expression de Jacques HILLAIRET, Connaissance du vieux Paris, Edition Princesse, 1956, page 15.

 

vendredi 16 mai 2008

XXXVI : Notre-Dame de Paris : un portail qui nous rappelle le XIIe siècle

Sur la façade principale de Notre Dame (donc la façade occidentale), le portail à droite est très particulier. En effet, si on l'observe attentivement on peut se rendre compte qu'il est d'une facture beaucoup plus ancienne que le reste de la façade. En effet, ce portail qui raconte l'histoire de la Vierge a une forme arrondie qui montre qu'il a été conçu à une époque où le style était encore roman.

De plus, on peut observer que la Vierge en majesté représentée au centre avec l'enfant Jésus est dans un style qui rappelle les églises romanes du Massif central construites au XIe et XIIe siècles.

 

Enfin, information peut-être encore moins connue, le tympan représente les deux principaux dirigeants de Paris au moment où la reconstruction de la cathédrale a été décidée puisqu'à gauche avec une crosse et une mître est représenté l'évêque de Paris, Maurice de Sully, et, à droite, agenouillé, avec une couronne sur la tête, Louis VII, roi de France de 1137 à 1180. 

 

Cela nous rappelle que la pose de la première pierre, en 1163, a justement eu lieu en présence de ces deux personnages... et du pape Alexandre III, réfugié en France en raison de sa querelle avec Frédéric Ier Barberousse. On ne s'étonnera donc pas que, par décision du maire actuel, le parvis porte le nom d'un autre pape : Jean-Paul II...

Il est cependant fort probable que ces bas-reliefs ne soient pas d'époque car ce portail a été très endommagé en 1793 et la restauration opérée par Viollet-le-duc au XIXe siècle a parfois été un peu fantaisiste.

 

lundi 12 mai 2008

XXXIII : Enceinte gallo-romaine rue de la Colombe

 

 Rue de la Colombe dans le 4e arrondissement, dans un des rares quartiers préservés par la réorganisation de l'île de la Cité décidée sous Haussmann au XIXe siècle, on peut voir l'emplacement de la plus ancienne enceinte parisienne connue. En effet le pavage au sol - en plus clair sur la photo ci-dessus - signale son emplacement. On ne le remarquerait pas s'il n'était pas signalé par une plaque très discrète apposée sur un mur.

Il s'agit de l'enceinte construite au Bas Empire Romain, au IVe siècle après J.-C. pour faire face à la menace de plus en plus forte d'invasions par les peuples "barbares". Ce mur a été construit avec des matériaux de récupération pris dans les monuments gallo-romains comme on peut s'en rendre compte dans la crypte archéologique située sous le parvis de Notre Dame.

mercredi 7 mai 2008

XXX : Les Ponts de Paris Centre (1er volet) : Le Pont Marie

 

Voici un pont sous lequel, d'après les guides des bateaux mouches, les amoureux doivent s'embrasser : le Pont Marie. Il s'agit du plus vieux Pont du  4e arrondissement.

 En effet, le plus vieux pont de Paris, le Pont Neuf, n'est pas dans le 4e arrondissement (il relie le 1er et le 6e arrondissement). Certains ponts du 4e sont construits à l'emplacement de ponts beaucoup plus anciens comme par exemple le Petit Pont et le Pont au Change. Mais, par sa construction et par son aspect le pont Marie est le plus ancien pont du 4e arrondissement : c'est ce qui fait son charme très particulier.

Il a été dessiné par l'architecte Christophe Marie. Sa construction a commencé en 1614 pour relier la rive droite à l'ïle Saint-Louis au moment où celle-ci était l'objet d'un projet d'aménagement. Christophe Marie a même pris en charge le coût de construction en contrepartie d'une concession de terrains sur l'ïle Saint-Louis-. Le pont a été fini en 1635. En 1658, suite au dégel, deux des arches du pont Marie ont été emportés par une crûe avec vingt-deux maisons. Par la volonté de Colbert, le pont a été reconstruit à partir de 1679 mais sans remplacer les maisons disparues. C'est dans cet état qu'il apparaît sur le plan Turgot des années 1730 : 

 Il a fallu attendre 1788 pour que les maisons qui avaient subsisté soient détruites comme ce fut le cas pour de nombreux autres ponts habités du centre de Paris pendant le règne de Louis XVI.

Ce pont fait 92m de long. Il comporte cinq arches de taille différente en forme de dos d'âne (la partie centrale est légèrement plus élevée). C'est un pont en pierre mais la charpente des piles, en bois, est d'origine. Mise à part une petite modification qui date de 1850, il  est donc le seul pont du 4e arrondissement à conserver l'aspect qu'il avait sous l'Ancien régime.


 

mardi 6 mai 2008

XXIX : Anges de Paris Centre (3e épisode) : angle Temple/Saint-Merri

  

A l'angle de la rue du Temple et de la rue Saint-Merri, en hauteur, quand la lumière du soleil le permet on peut admirer ce bas-relief. Je n'ai rien trouvé sur ce décor urbain qui doit avoir été sculpté il y a plus de 200 ans.


 

vendredi 2 mai 2008

XXVII : Statue de Louis XIII


Au centre de la place des Vosges, on peut "admirer" une statue un peu cachée par les arbres : celle de Louis XIII dit le "Juste" roi de France de 1610 à 1643.

Richelieu avait fait ériger cette statue en 1639. L'ouvrage fut renversé à la Révolution. Nous devons l'oeuvre actuelle à la Restauration. Je ne résiste pas à l'envie de vous citer la description de cette statue faite dans un ouvrage de Georges POISSON : "Le souverain affiche un air niais et absent sous la couronne de lauriers.  A tout prendre le cheval est plus expressif que le cavalier.  De plus, les sculpteurs, délaissant le bronze, traditionnel pour les statues équestres, avaient choisi le marbre, qui ne permet pas la légèreté des supports : ils ont dû placer un tronc d'arbre pour supporter son ventre, ce qui n'ajoute rien à la légèreté ni à la véracité de l'ensemble".

On peut même ajouter que Louis XIII est disproportionné par rapport au cheval. On a l'impression que les pieds du roi vont presque traîner dans le sol comme le montre cette autre photo. Les deux sculpeurs qui se sont commis à faire cette oeuvre d'art, Dupaty, puis Cortot, ont mis 11 ans à la réaliser. On aurait pu ranger cet article dans la catégorie "peut mieux faire" mais finalement cette statue a son charme...

A lire : Georges POISSON, Guide des statues de Paris, Les guides visuel, Hazan, 1990