jeudi 29 avril 2010

DCLVI : Un témoignage du caractère rebelle des Parisiens contre leur maire... en 1991

  

J'aime l'idée que mon blog contribue à la "mémoire" locale. Voici ce qui est certainement une des mes plus anciennes photos du 4e arrondissement (si on met à part les photos des lieux touristiques). Je l'ai prise en décembre 1991 alors que j'avais 21 ans. Elle était depuis des années soigneusement rangée dans un album photo. Je me suis décidé à la scanner pour lui donner une seconde vie et faire paraître cet article.

Les banderoles visaient les travaux entrepris pour installer un parking souterrain dans le tronçon de la rue Saint-Martin situé entre la rue de Rivoli et la rue des Lombards. La construction avait conduit à l'abattage des arbres ce qui était très mal accepté par les riverains. J'avais été amusé par les slogans utilisés notamment celui-ci : "Paris jumelé avec Béton-les-Gruyères".

 

Celui-ci visait le magasin Marks and Spencer dont l'arrivée dans le 4e arrondissement était une des causes de ces travaux (il fallait un espace souterrain de livraisons pour les produits frais) :

Ce dernier slogan, encore plus facétieux, visait le maire de Paris de l'époque, Jacques Chirac qui avait été battu à la présidentielle de 1988 et dont beaucoup pensaient que la carrière politique était finie... Le slogan était assez bien trouvé : "Il renonce à l'Elysée, il fait son trou ici" !!!

Près de 20 ans après, voici une nouvelle photo que j'ai prise au même endroit en cet hiver 2010... les banderoles ont bien sûr disparu depuis fort longtemps...

Entre temps, le magasin Marks and Spencer (où j'adorais aller faire les courses quand je me suis installé dans le 4e arrondissement en 1996 et où je dévalisais l'épicerie anglaise) a été remplacé par un monoprix puis par un Zara. Plus besoin donc de livraisons de produits frais...

Mais surtout, Jacques Chirac n'a pas vraiment renoncé à l’Élysée puisqu'il a été élu en 1995 et réélu en 2002 président de la République. L'Histoire n'est jamais écrite à l'avance...

lundi 26 avril 2010

DCLIV : Après une longue restauration, on peut de nouveau admirer les bas-reliefs de l'Hôtel de Sully

 

 Pendant une grande partie de l'année 2009, l'Hôtel de Sully (entre la rue rue Saint-Antoine et la place des Vosges) a été en restauration tant côté cour (photo-ci-dessus) que côté rue :

En de début d'année 2010, nous pouvons revoir que la façade a retrouvé tout son éclat : 

Les travaux ont été aussi spectaculaires dans la Cour. Elle a aujourd'hui a retrouvé toute sa splendeur (on peut comparer avec la situation en 2008 avec la photographie présentée en fin d'article) :


Les numéros qui apparaissent dans le bas de cette photographie représentent les quatre sculptures que je publie avec cet article

n°1 : Bas-relief "l'eau", côté Est de la cour d'honneur.

n°3 Bas-relief "la terre", côté Est de la cour d'honneur.
 

  
Bas-relief "l'automne", façade principale de la cour d'honneur
 
Bas-relief "l'Hiver", façade principale de la cour d'honneur

 Pour voir la qualité du travail de nettoyage, voici une vue que j'avais prise de la façade où figure ces deux derniers bas-reliefs en juin 2008 : 

 
La façade principale côté cour à gauche l'Automne [N°3] et à droite l'Hiver [N°4] photographiée le 19 juin 2008.
 

Ces sculptures datent de l'époque de la construction de l'Hôtel de Sully (1624-1630) qui est attribué à l'architecte Jean Androuet du Cerceau. Elles sont "malheureusement anonymes" comme on peut le lire dans l'ouvrage d'Alexandre GADY, Les Hôtels particuliers de Paris, du Moyen Âge à la Belle époque, Parigramme, page 185.



dimanche 25 avril 2010

DCLIII : Le dernier printemps pour le Jardin des Halles ?

  

Jardin des Halles le 14 avril 2010

J'ai fait ces derniers temps des photographies du jardin des Halles en me disant que ce serait peut-être la dernière fois que l'on pourrait le photographier  dans sa configuration actuelle au moment du printemps. Voici une petite sélection de ces prises de vues.

 
Des fleurs des treilles qui longent la rue Berger (photo prise le 14 mars 2010)
 
 
Des oiseaux faisant trempette dans un bassin promis à la destruction
 
Des tulipes ont tout de même été plantées... (photo prise le 14 avril 2010)
 
 

samedi 17 avril 2010

DCXLV : Le printemps marqué par l'arrivée de nids d'hirondelles géants de Tadashi Kawarmata sur la façade du centre Pompidou

  

Depuis une dizaine de jours on peut voir sur la façade du Centre Pompidou des ajouts dans une matière inusitée dans ce lieu : le bois.

Ces cabanes haut perchées ressemblent à des nids d'hirondelle. Comme je passe très souvent devant ce lieu, j'ai fait une petite recherche sur le Net pour savoir de quoi il s'agissait.

Je m'étais en effet demandé s'il n'y avait pas un lieu avec l'idée surprenante qu'ont défendu certains d'ajouter un étage à tous les immeubles du Marais pour augmenter le nombre de logements. Tel n'est point le cas...

En effet, il s'agit d'une création provisoire de l'artiste japonais Tadashi Kawarmata qui est professeur à Paris aux Beaux Arts. Pour en savoir plus, je vous renvoie vers un article du journal Le Monde.

Voici quelques unes des photos un peu insolites que permettent ces installations éphémères (elles disparaîtront le 23 août).


mercredi 14 avril 2010

DCXLIII : Statues de l'Hôtel de Ville (57e volet) : Bailly, le 1er maire de Paris par Eugène Aizelin

 

Voici le 57e volet de la série consacrée aux personnages représentés en statue sur la façade de l'Hôtel de Ville. Voici une photo d'une statue que j'avais prise avec la pause de cet horrible grillage qui semble servir à écarter les pigeons. 
 Cette statue se trouve au 1er étage, tout à gauche de la façade principale, place de l'Hôtel de ville. Elle représente un personnage très important dans l'Histoire de Paris même s'il a un peu été oublié depuis : Bailly.
 
En effet, Bailly a eu le privilège d'être le 1er maire de Paris... même si cela ne lui a pas trop réussi.
 Jean-Sylvain Bailly est né le 15 septembre 1736 à Paris. Il est le fils de Nicolas Bailly, peintre du roi, qui aurait bien aimé que son fils se consacre lui aussi aux arts mais tel ne fut pas la volonté de Jean-Sylvain. En effet, ce dernier s'est principalement consacré à l'astronomie ce qui lui a permis d'entrer à l'Académie des sciences en 1763.

Le 1er mai 1789, Jean-Sylvain Bailly a été élu député du Tiers-Etat pour représenter Paris. Il a été élu président du Tiers-Etat puis le 17 juin président de l'Assemblée Nationale. A ce titre, c'est lui qui le 20 juin 1789 a prononcé en 1er le fameux serment du jeu de Paume. Il est au centre du tableau représenté par David :


 Après la prise de la Bastille, il est élu maire de Paris le 15 juillet 1789. A ce titre, il accueille le roi Louis XVI à l'Hôtel de ville le 17 juillet 1789 et lui remet la cocarde tricolore. (voir l'article du 17 juillet 2009).

Par la suite, il a cependant été considéré comme trop conservateur. Après la tentative de fuite du roi en juin 1791 et son retour forcé à Paris après son "interception" à Varenne, Bailly a ordonné le 12 juillet 1791 à la Garde nationale de faire tirer sur les émeutiers qui voulaient la déchéance du roi. Devenu très impopulaire, il démissionne de toutes ses fonctions le 12 novembre 1791.

Arrêté en juillet 1793, il refuse par la suite de témoigner contre la reine Marie-Antoinette. Il est lui-même jugé le 11 novembre 1792 et guillotiné le 12 novembre 1793.

La rue Bailly est une petite rue du 3e arrondissement. Bailly méritait peut-être une artère plus prestigieuse.

Fait assez rare, le nom de l'auteur de cette statue est bien visible : en bas à droite on peut lire "E. Aizelin". Il s'agit d'Eugène-Antoine Aizelin (né à Paris en 1821, mort dans la même ville en 1902).


 

 

samedi 10 avril 2010

DCXL : Grève des piscines municipales. Les nageurs parisiens sont-ils pris en otage en raison d'un manque de dialogue social de la part de la Ville de Paris ?

Cela fait deux mois que cela dure... D'un jour à l'autre, les piscines de la Ville, et particulièrement la piscine Saint-Merri, se mettent en grève à des horaires qui varient d'un jour à l'autre ce qui fait que l'on ne sait jamais si on va trouver portes ouvertes ou portes closes comme le montre ces deux photos prises mercredi 7 avril (vu l'horaire se sont les clubs qui étaient visés semble-t-il) et jeudi 8 avril (là c'est la nocturne pour le public qui était concernée).

J'ai déjà consacré un article à la question, il y a quelques jours. Ce conflit dure... Je suis fort surpris. Pendant la campagne pour les élections régionales de mars dernier, on nous a expliqué que des collectivités territoriales de gauche étaient le nirvâna en comparaison avec la majorité au pouvoir à la tête du pays...

En matière de piscines, la qualité du dialogue social de la municipalité socialiste conduite par M. Delanoë semble avoir bien des efforts à faire si on en juge les inquiétudes exprimées par l'intersyndicale (voir le tract reproduit ci-dessous) et la longueur de ce conflit. Pour avoir moi-même  fait grève pendant plusieurs semaines en 1998, je sais que ce n'est jamais de gaité de coeur que l'on mène ce genre de protestation sur une longue période. Si un changement d'organisation du service ne me semble pas déraisonnable, il faudrait commencer par essayer d'obtenir un accord avec les personnels concernés qui ne sont pas de simples "pions" à disposition. Il y a des réalités humaines qu'il ne faudrait pas négliger -même pour une majorité de gauche-. J'ose supposer qu'un reclassement a été prévu pour les caissiers mais il faudrait que la Ville de Paris communique sur ce sujet.

Ce sont les nageurs parisiens qui sont les premières victimes de cette situation. Il serait temps que cela cesse ! 


 

mardi 6 avril 2010

DCXXXVI : Les animaux de Paris Centre : Les dauphins de l'Hôtel de Lauzun

  

Au 17 quai d'Anjou, on peut admirer la façade de "l'Hôtel de Lauzun" avec ses surprenantes gouttières en forme de dauphin.

L'Hôtel de Lauzun a été construit au milieu du XVIIe siècle. Le premier propriétaire était Charles Gruyn des Bordes, un financier, fils de cabaretier, qui s'est enrichi grâce à sa charge de commissaire général des vivres pour la cavalerie légère. Par la suite, l'Hôtel passa dans de nombreuses mains. Le plus célèbre propriétaire est Lauzun, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, le très célèbre époux de la Grande Mademoiselle : la riche héritière de Gaston d'Orléans. (Lauzun pour cette raison fit un séjour prolongé pas très loin de là dans les geôles de la Bastille...)

 L'Hôtel de Lauzun est depuis 1928 une propriété de la ville de Paris. Il a été restauré mais malheureusement il n'est pas souvent ouvert à la visite (il est réservé pour l'accueil des "hôtes de marque" de la ville).

Lors du conseil d'arrondissement du 28 janvier 2010, les élus ont voté une décision qui valide l'installation d'un Institut d'Etudes Avancées (IEA) afin d'accueillir une vingtaine de chercheurs de très haut niveau dans des "conditions idéales"  (je cite l'article de Paris.fr).

On peut se demander si installer des chercheurs de haut niveau sur l'île Saint-Louis n'est pas caricatural. Il aurait peut-être été intéressant de les mélanger avec la population de quartier plus populaires que l'Île Saint-Louis. Le projet a été particulièrement défendu par la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, qui trouve que c'est une excellente idée.

Lors du vote, l'adjointe Verte, Corinne Faugeron a dénoncé le coût des travaux puisqu'elle a affirmé que cela reviendrait à 240 000€ par bureau. Un chiffre qui peut sembler astronomique (le montant total des travaux est estimé à 5 millions d'Euros). Vincent Roger (le conseiller d'opposition UMP) s'est lui interrogé pour savoir si ce magnifique hôtel particuler du XVIIe siècle était le lieu idéal pour installer des bureaux (avec donc de la connectique et du câblage).

lundi 5 avril 2010

DCXXXV : Un faux poisson d'avril qui me redonne l'occasion de parler de la piscine Saint-Merri

  

Voici le panneau que l'on pouvait lire sur la porte de la piscine Saint-Merri  jeudi dernier :

"Ce jour 1er.04.2010. Fermeture de la caisse 18h45, évacuation du bassin 19h00, fermeture piscine et gymnase 19h30.

Merci.

P.S. : ce n'est pas un poisson."

J'ai eu la chance de venir à 16h30 et donc de pouvoir nager (contrairement à ce qui s'est passé en février où à plusieurs reprises, la grève avait commencé à 15h). Par contre, pour ceux qui voulaient nager en profitant de la nocturne (jusque 21h30) et qui sont arrivés après 18h45, je ne suis pas sûr que ce petit panneau informatif, les ai beaucoup amusés.

Il est vrai que les usagers des piscines de la ville (et notamment ceux de Saint-Merri) ne sont malheureusement plus surpris par ce genre de fermeture. Depuis février, les grèves surprise à répétition se succèdent (voir mon article du 21 février 2010).

A la fin du Conseil d'arrondissement du mois de mars, j'ai posé une question   à ce sujet en demandant :

1°) la cause de ce mouvement social.

2°) la mise au point d'un système d'information par Internet plus efficace afin que les personnes qui viennent de loin ne se retrouvent pas devant une porte fermée.  (Il y a fort peu de piscines dans le centre de Paris).

3°) la possibilité de prolonger la validité des cartes d'abonnement. Ceux qui en sont titulaires comme c'est mon cas se sont retrouvés plusieurs fois devant une porte close.  Pour ma part, cela m'oblige à aller nager à la piscine des Halles où la carte d'abonnement de la Ville n'est pas valable. D'autres jours, la caisse était fermée avec un accès gratuit pour la piscine, mais là encore les détenteurs d'une carte d'abonnement se sont faits avoir !

Après la séance du Conseil, la maire adjointe du 4e chargée du sport, Evelyne Zarka m'a donné quelques premiers éléments de réponse (en attendant la réponse officielle lors du prochain conseil d'arrondissement) :

1°) le mouvement social est dû à la décision de supprimer un poste dans les piscines municipales : une personne est chargée de donner un ticket, une autre doit le récupérer, un des deux postes devrait disparaître. (Il est vrai qu'à la piscine des Halles, ce système a disparu depuis fort longtemps).

2°) les grèves sont des "grèves sauvages" ce que regrette Mme Zarka. Elle a bien conscience que, pour les usagers, cela crée une très grande gêne, surtout pour ceux qui viennent de loin.

Addendum (06/04/2010).

Le mardi, j'essaie d'aller nager à la piscine Valeyre dans le 9e arrondissement car, le mardi, cette piscine fait sa "nocturne" de 17h à 21h30. Elle était en grève... mais j'ai pu récupérer un tract de l'intersyndicale qui dénonce le projet de " suppression des 94 caissiers des piscines" municipales. Valeyre est justement la piscine où on trouve un caissier qui a la surprenante habitude de jeter le ticket à certains clients de sexe masculin... Un surprenant type de préjugé, il faut bien l'admettre ! Un maître nageur m'a suggéré de me déguiser en femme pour passer aux caisses !  On peut aussi comprendre qu'une telle personne à un tel poste  n'est pas le meilleur moyen pour nous rendre sympathique ces personnels de la Ville.

On apprend aussi dans ce tract que les piscines sont ouvertes "de 6h30 à 23h, 7 jours sur 7 et 360 jours sur 365". On y annonce que ces horaires comprennent l'accueil du public, des écoles et des clubs... Ne me rangeant que dans la 1ère catégorie, je me demande de qui on se moque quand on affirme que les piscines sont ouvertes de 6h30 à 23h. Il est triste de constater que dans d'autres pays d'Europe, par exemple, en Allemagne, dans la plupart des villes, le public a effectivement droit à de tels horaires dans les piscines municipales.

Le tract annonce que cette grève a pour but de "barrer la route à la désorganisation du service public parisien, voire à la privatisation"... Je trouve cela aussi assez paradoxale puisqu'en raison de ce mouvement de grève, je n'ai jamais autant fréquenté la piscine Suzanne Berlioux des Halles qui a l'énorme avantage d'être un établissement... concédé (mais avec un tarif malheureusement plus cher). C'est donc cette grève qui fait le bonheur du secteur privé ! 

samedi 3 avril 2010

DCXXXIII : Une exposition à ne pas manquer sur le génocide tsigane

 

Voilà un sujet qui est fort mal connu : le génocide des Tsiganes pendant la 2nde guerre mondiale. Chaque année, quand j'enseigne cette période, je donne à mes élèves un petit texte à mes élèves de 3e pour leur expliquer qu'outre les Juifs, un autre peuple a été victime d'une volonté d'extermination totale par les nazis : les Tsiganes. Ce petit texte nous apprend qu'au moins 220 000 d'entre eux ont été tués, mais pour le reste, j'avoue que je n'en savais pas beaucoup plus sur cette question.

Mon attention a donc été particulièrement attirée par l'exposition qui se tient à la salle Jean Mouly dans la mairie du 4e arrondissement (la porte au rez-de-chaussée au fond de la cour). Elle s'intitule en effet "Mémoires tsiganes 1939-1946. Regards artistiques sur l'internement et le génocide des Tsiganes. Kkrist Mirror et Gabi Jimenez".

La visite permet de connaître les faits de manière très précise et très rigoureuse. On apprend que les Tsiganes de France (contrairement à ce qui sait passer dans des nombreux autres pays d'Europe) n'ont pas été déportés vers les camps d'extermination. Après le rattachement de l'Alsace et de la Lorraine par la France, la population tsigane de ces territoires a même été envoyée de force vers les camps situés en France.

Pour les Tsiganes de France, la politique raciale menée par l'Allemagne nazie et le gouvernement de Vichy a conduit à un internement systématique de tous les Tsiganes dans des camps de concentration. Un panneau explique très précisément les différentes phases de la mise en oeuvre de cette décision (je le reproduis car en tant que professeur d'histoire-géographie du secondaire, je le trouve vraiment intéressant) : 

Un autre panneau montre de manière très précise la répartition des camps dont 5 étaient en "zone libre" et 25 dans la "zone occupée" :

Les conditions de vie dans ces camps étaient particulièrement pénibles. Une lettre envoyé par un prisonnier à un préfet montre que les détenus vivaient dans le plus total dénuement.

J'étais aussi venu en me demandant pourquoi le titre de l'exposition fixe comme limite finale de la période l'année 1946 : chacun sait que la 2nde guerre mondiale s'est finie en Europe en mai 1945. J'ai eu la surprise de découvrir que les camps d'internement mis en place pendant l'Occupation n'avaient libérés leurs prisonniers qu'en août 1946, soit deux ans après la libération d'une grande partie du territoire français. Cela s'explique car la République n'était pas non plus dénuée de préjugés à l'égard des Tsiganes. Dès 1912, une loi avait été votée pour obliger les seules populations nomades à subir un mode de contrôle très étroit : chaque individu de plus de 13 ans devait avoir sur lui une carte anthropométrique.

L'exposition s'accompagne d'oeuvres de deux artistes.

Kkrist Mirror est l'auteur d'une bande dessinée à propos du camp de Monteuil Bellay où 4000 Tsiganes ont été enfermés. Je n'ai jamais très sensible à la B.D. mais c'est un bon moyen de montrer les souffrances dont on été victimes les détenus et certaines vignettes montrent aussi combien le reste de la population a été souvent au mieux indifférente au pire favorable à cette politique.

J'ai été plus sensible aux créations de Gabi Jimenez représenter la France au « Roma Pavillon » de la Biennale d'art contemporain de Venise en 2007. Je trouve que ces oeuvres marquées par le contraste entre un côté très bariolé et un autre relatif à l'enfermement sont très réussies.  J'ai notamment apprécié l'oeuvre suivante :

L'exposition commencée mercredi 31 mars s'achève dès jeudi 8 avril. Elle est ouverte en semaine de 14h à 18h et le samedi de 14h à 17h... donc si vous travaillez la semaine, il n'y a que cet après-midi samedi 3 avril 2010. N'hésitez pas à y aller.