Depuis mars 2008, Chronique, histoire(s), culture, patrimoine, vie de quartier du secteur Paris Centre (1er, 2e, 3e et 4e) et autour. Rédacteur Emmanuel DELARUE (Médaille de bronze de la Ville de Paris 2019). Indépendance ne veut pas dire neutralité. Refus du sectarisme et de l'intolérance.
vendredi 29 mai 2020
MMCLXIV : Les animaux du Coeur de Paris La colonne Vendôme est en fait un pigeonnier !
La colonne Vendôme a été érigé sous Napoléon Ier pour commémorer la bataille d'Austerlitz (1805). On est habitué à avoir à sa base des volatiles qui symbole le régime impérial : des aigles.
Cependant, j'ai été amusé de découvrir un autre type d'oiseau dans la colonne au niveau du 3e niveau :
Au moins un pigeon (mais je doute qu'il soit seul) a fait de ce monument historique son domicile :
Apparemment depuis la colonne, la vue est très agréable !
mardi 26 mai 2020
MMCLXIII : Les façades de Paris Centre : un autre très bel immeuble de la rue Réaumur au n°121
J'ai déjà consacré plusieurs articles sur ce blog à propos des immeubles de la rue Réaumur* qui a été percée dans la toute dernière décennie du XIXe siècle. Beaucoup des façades d'immeubles contemporains de l'exposition universelle de 1900 sont de petites merveilles architecturales.
Parmi celles-ci, on peut observer l'immeuble qui fait l'angle de la rue Réaumur (au n°121) et de la rue Notre-Dame-des-Victoires (au n°32). Il a retenu mon attention en raison de son étonnant ensemble d'oriels en courbe en forme de trèfle :
La façade est signée par l'architecte Charles Ruzé.
La date de construction est aussi fièrement affichée en haut de la façade donnant sur la rue Réaumur :
dans un cartouche qui surmonte une immense ouverture :
Comme on peut le voir sur l'ensemble des vues, la façade est très richement sculptée:
Les ferronneries sont aussi très belles :
En préparant cet article, j'ai trouvé un page très intéressante sur le blog "Paris le nez en l'air" (un blog paru de 2008 à 2010), les sculptures sont de Léon Ruffat.
*Mes autres articles paru sur les façades d'immeuble de la rue Réaumur :
- 51 rue Réaumur, angle avec le boulevard Sébastopol (article du 10 août 2019)
- 116 rue Réaumur (article du 30 juillet 2018)
- 118 rue Réaumur (article du 23 mai 2018)
- 134 rue Réaumur (article du 2 septembre 2019).
samedi 23 mai 2020
MMCLXII : Les mascarons de la place des Victoires
La place des Victoires est un très bel ensemble architectural qui date des années 1680. Elle a en partie été modifiée (avec notamment le percement de la rue Étienne Marcel au milieu du XIXe siècle) mais elle possède encore une partie de son décor du Grand Siècle.
Je me suis promis d'écrire l'article que je publie aujourd'hui depuis très longtemps. En effet, depuis des années, sur l'Indépendant du 4e, j'ai publié plusieurs posts consacrés aux mascarons (ces têtes sculptées) qui ornent les façades des immeubles de la fin du XVIe siècle au XVIIIe siècle*. Or, place des Victoires, on peut observer un nombre impressionnant de mascarons au dessus de la partie de place qui a conservé ses arches du XVIIe siècle (principalement la partie Ouest. Je les ai mis en évidence sur la photo ci-dessous :
On les voit un peu mieux quand on s'approche :
Comme il y en a un nombre impressionnant, j'ai décidé de photographier systématiquement tous les mascarons situés dans la partie Ouest en tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. J'ai fait cela un matin quand ils sont baignés par la lumière du soleil. Voici donc la série que cela donne :
J'ai même fait un petit montage pour qu'on puisse les observer, les comparer. Éventuellement même choisir ceux qu'on préfère (il y a un très large choix) :
* voir par exemple mes articles du
- 29 avril 2017 : Mascarons de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande
- 4 novembre 2011 : Mascarons de l'Hôtel de Chalon Luxembourg
- 26 janvier 2010 : Mascaron de l'Hôtel Le Rebours
jeudi 21 mai 2020
MMCLXI : Le portail Sud de l'église Saint-Nicolas-des-Champs
Depuis le 11 mai, j'ai recouvré la liberté de circuler dans tout Paris centre et je ne suis plus limité par la règle des 1Km qui s'est appliquée pendant le confinement. Cependant, comme les Parcs et Jardins tout comme les musées sont fermés, j'ai décidé de ressortir mon vieux Guide bleu sur Paris qui date de 1999 (et que d'après l'étiquette j'avais acheté 137,75 francs au BHV) pour faire de nouveaux articles.
Lors d'une de mes promenades, je me suis arrêté devant l'église Saint-Nicolas-des-Champs dans le 3e arrondissement (juste à côté du CNAM) en me disant que je n'y étais jamais entré (ou pas entré depuis si longtemps que je n'en ai pas le souvenir). J'ai été surpris par les dimensions et le riche décor de cette église ce qui m'a convaincu de lui consacrer un article.
Cependant, je me suis rendu compte qu'il y avait tant à écrire qu'il valait mieux que je tronçonne en plusieurs publications. De toute façon en ce début de 3e millénaire, 90% des lecteurs ne lisent pas des textes plus longs qu'un tweet (si vous êtes parvenu jusqu'ici c'est déjà très bien car vous êtes dans les 10% restant).
J'ai donc décidé de dédier finalement un article uniquement à une petite merveille : le portail Sud de cette église auquel je n'avais jamais prêté attention car il est situé en retrait dans la petite rue qui porte un nom très curieux "rue Cunin-gridaine". D'après le Guide bleu page 624, on peut y voir un " portail du XVIe s., chef d’œuvre de l'architecture Renaissance, il est inspiré d'un dessin de Philibert De l'Orme (sic pour l'orthographe du nom) pour une porte de l'Hôtel des Tournelles, les vantaux sont sculptés de torses de femmes, de figures d'anges, de rinceaux et d'animaux". J'ai été attiré à l'idée qu'on pouvait ainsi retrouver un décor d'un bâtiment disparu qui se situait dans le 4e arrondissement : l'Hôtel des Tournelles, rasé sur ordre de Catherine II après l'accident de tournoi qui coûta la vie à son mari Henri II en 1559 et qui était situé à l'emplacement de la place des Vosges.
J'accompagne donc cet article de plusieurs photos qui montrent des détails de ce portail de la 2e moitié du XVIe siècle :
La porte est surmontée d'une inscription dans un cartouche qui m'a conduit à me remettre à utiliser mes vieilles connaissances en latin :
Avec une bonne vue on y lit que l'église a été fondée pendant le règne du roi Robert pendant la 37e année de son règne ce qui peut paraître surprenant puisque Robert Ier n'a régné que 1 an (de 922 à 923) et que Robert II a régné 35 ans de 996 à 1031... mais on comprend mieux quand on se rappelle que Robert II a été sacré roi de France du vivant de son père Hugues Capet dès 987 et que donc officiellement la 37e année de son règne correspond à l'an 1024.
Le portail actuel a été édifié pendant le règne de Henri III, roi de France et de Pologne (puisque rappelons-le, le 3e fils de Henri II et Catherine de Médicis, avait réussi à se faire élire roi de Pologne quand il succéda à son frère Charles IX en 1574). La date donnée : 1576, correspond bien à la 2e année du règne du roi de France et de Pologne. ("HENRICI III GAL. ET POL. REG. 2).
Il semble que ce portail a été achevé en 1585. L'inscription détruite
pendant la Révolution française aurait été restituée en 1835.
samedi 16 mai 2020
MMCLXX : Les passages de Paris Centre : le passage du Ponceau
Voici un nouvel article consacré aux passages de Paris Centre. Il s'agit du passage du Ponceau qui relie la rue Saint-Denis (à la hauteur du 212) au boulevard Sébastopol (à la hauteur du 119).
Ce passage a été ouvert en 1826. Il a le charme du style Restauration :
avec deux verrières dont une arrondie dans la partie Ouest (vers la rue Saint-Denis) et une une en toit triangulaire dans la partie plus à l'Ouest :
Le passage était initialement plus long mais il a été amputé de son extrêmité Est lors du percement du boulevard Sébastopol dans les années 1850.
C'est pourquoi le porche d'entrée rue Saint-Denis :
est de 30 ans plus ancien que celui boulevard Sébastopol :
Ce n'est pas le plus célèbre des passages parisiens mais malgré tout il ne manque pas d'un certain charme.
Ce passage a été ouvert en 1826. Il a le charme du style Restauration :
avec deux verrières dont une arrondie dans la partie Ouest (vers la rue Saint-Denis) et une une en toit triangulaire dans la partie plus à l'Ouest :
Le passage était initialement plus long mais il a été amputé de son extrêmité Est lors du percement du boulevard Sébastopol dans les années 1850.
C'est pourquoi le porche d'entrée rue Saint-Denis :
est de 30 ans plus ancien que celui boulevard Sébastopol :
Ce n'est pas le plus célèbre des passages parisiens mais malgré tout il ne manque pas d'un certain charme.