lundi 29 mai 2023

MMDLXXXII : Les statues du Louvre : Série Les personnages (10e volet) : François Rabelais par Elias Robert

 Voici le 10e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de François Rabelais que l'on peut voir dans la partie de l'aile Turgot :

La statue de Rabelais est la 2e en partant de la gauche :

On peut aussi la voir de derrière depuis les fenêtres du musée :


François Rabelais est représenté en ecclésiastique comme Grégoire de Tours qui est à sa droite mais il tient fermement une plume dans la main droite :

En effet, François Rabelais né à La Devinière près de Chinon en 1483... ou en 1494 a été à la fois un membre du clergé, un médecin et un humaniste qui a écrit une série d'ouvrages qui peuvent être considérés comme les premiers romans en français avec notamment Pantagruel (1532) et Gargantua (1534).

Initialement membre des Cordeliers, après la condamnation de ses livres par le pape, il trouva refuge en 1536 dans le monastère bénédictin de Saint-Maur-des-Fossés (d'où la présence d'un collège à son nom dans cette ville). Par la suite, il a vécu dans le Marais où il est mort le 9 avril 1553. Il a été enterré dans le cimetière qui était situé autour de cette église.

La statue est une oeuvre d'Élias Robert, le pseudonyme de Louis-Valentin Robert né à Etampes le 6 juin 1821 et mort à Paris le 29 avril 1874. La statue de Rabelais date de 1857. Il a aussi sculpté pour la cour du Louvre la statue de Jacques Coeur.

Cette statue n'est pas l'originale qui était certainement trop dégradée. Elle a été remplacée entre 1985 et 1993 par une copie (tout comme cinq des statues de personnages qui décorent la cour de la pyramide). Elle e a connu au cours de l'année 2021 un nettoyage qui lui a permis de retrouver toute sa beauté !




vendredi 26 mai 2023

MMDLXXXI : Sur les traces de l'Hôtel de Noailles où s'est marié le marquis de la Fayette, "le Héros de l'Amérique".

  

Sur la façade du 211 rue Saint-Honoré (Paris 1er), on peut lire cette plaque sur la façade de l'endroit où se trouve l'Hôtel St James & Albany. On y apprend que Gilbert Mottier de La Fayette s'est marié à cet endroit le 11 avril 1774.

Cela m'a intrigué et je me suis demandé à quoi ressemblait l'hôtel de Noailles où avait eu lieu ce mariage.

On peut assez facilement retrouver des vues de cet hôtel particulier. Voici une vue de de la façade dessinée par l'architecte Jacques-François Blondel en 1727

et une coupe de profil :

On peut voir cet hôtel sur le plan Turgot :

Après le percement de la rue de Rivoli sous Napoléon Ier, l'extrémité Sud du Parc s'est retrouvé le long de cette nouvelle artère comme on ne voit sur les plans cadastres du début du XIXe siècle :

On voit que cet hôtel particulier semblait donc vraiment superbe. La famille de Noailles était en effet une des plus grandes familles aristocratiques françaises. L'épouse de La Fayette, Adrienne de la Fayette (1759-1807) était la fille de Jean-Louis-Paul-François de Noailles (1739-1824), 2e duc d'Ayen, 5e duc de Noaille (à partir de 1793), lui-même fils de Louis de Noailles (1713-1793) qui a été maréchal de France. Fils lui-même du duc Adrien de Noailles  (1678-1766), il avait obtenu, la création du titre de Duc d'Ayen en 1733 pour l'héritier du duc de Noailles.... C'est pourquoi quand La Fayette a épousé Adrienne, elle était la fille du duc d'Ayen qui n'a pris le titre de duc de Noailles qu'en 1793 à la mort de son père. On peut donc supposer que lors du mariage, l'hôte qui possédait l'hôtel de Noailles était le grand père d'Adrienne, Louis de Noailles... le fameux maréchal.

Le père d'Adrienne, Jean-Paul-François de Noailles est mort en 1824. Son épouse Henriette-Anne-Louise Daguesseau a été guillotinée le 22 juillet 1794 dans les tous derniers jours de la Terreur. Le couple a eu sept enfants mais aucun des fils n'est parvenu à l'âge adulte. Cela explique peut-être ce qu'il est advenu de l'Hôtel de Noailles après 1824. On trouve en effet, des représentations de sa ... destruction avec cette gravure conservée au musée Carnavalet .

On apprend dans le Dictionnaire historique et administratif des rues de Paris de 1844 que cet hôtel particulier était devenu la propriété de financiers les frères Périer et un dénommé Chéronnet et qu'ils ont obtenu en septembre 1830 par ordonnance royale le droit de percer une rue rue à l'emplacement de l'Hôtel particulier :

L'Hôtel de Noailles n'existe donc plus... du tout. On se rend compte que la plaque située aujourd'hui au n°211 est quelques dizaines de mètres plus à l'Est comme je l'ai indiqué sur le plan de 1804 ci-dessous :

Le plan Verniquet de 1790/1792 permet de comprendre sur quel bâtiment la plaque est posée :

On voit que l'Hôtel de Noailles que j'ai représenté par un A était immensément plus grand que l'Hôtel où est situé la plaque (B) :

 Voici la distance que cela représente aujourd'hui. Sur cette photographie la flèche de gauche représente l'emplacement de la plaque et celle de droit la rue d'Alger où se situait l'hôtel de Noailles :

Je n'ai trouvé qu'un site (Paris Promeneur) qui ne fait pas la confusion entre les deux hôtels et qui explique que la plaque indiquant l'Hôtel de Noailles est en fait sur l'Hôtel Le Boullogne construit en 1751 par le contrôleur général des Finances Jean de Boullogne qui appartenait à une famille de peintres (son père était Bon Boullogne et son frère Louis de Boullogne). 

On trouve plusieurs documents qui jouent sur la confusion entre les deux hôtels par exemple ces cartes postales :

Contrairement à ce qui était indiqué sur ces cartes postales, le gand hall et la salle à manger de l'Hôtel St James & Albany ne peuvent pas être l'ancienne salle des gardes et l'ancienne salle des fêtes du "palais des ducs de Noailles".

De même contrairement à ce qu'indique une plaque située dans la cour de cet hôtel (voir l'article de Paris Bise Art) ce n'est pas à cet endroit que Marie-Antoinette a accueilli le 18 février 1779 le marquis de la Fayette à son retour d'Amérique. La plaque sur la façade et dans la cour, tout comme les cartes postales prennent quelques libertés avec la réalité.

Le plus sidérant est que la Ville de Paris semble elle-même relayer cette erreur. En effet, au 211 rue Saint-Honoré près de l'Hôtel Saint James &  Albany on trouve une plaque d'information :

Le texte est pour le moins fantaisiste : 

On y affirme que l'Hôtel de Noailles s'élevait "ici" (donc au 211) et qu'il "s'étendait à l'Ouest jusqu'au 229 rue Saint-Honoré". C'est -j'espère l'avoir assez prouvé avec le reste de cet article-une ineptie. L'Hôtel de Noailles n'a jamais été au 211 de la rue Saint-Honoré. Il faudrait mettre à cet endroit une plaque relative à l'hôtel Le Boullogne. La plaque relative à l'Hôtel de Noailles devrait être décalée au niveau de la rue d'Alger.

mardi 23 mai 2023

MMDLXXX : Paris Centre Hier et Aujourd'hui : la colonnade du Louvre au début du XXe siècle

  

Il y a plusieurs années, j'avais acheté cette carte postale du début du XXe siècle. Elle était intéressante car elle montrait la façade de la colonnade du Louvre avant le creusement des fossés décidés par Malraux dans les années 1960.

Voici une photographie prise à peu près au même endroit en mai 2023 :

Ce qui m'avait aussi amusé sur cette carte postale est le fait qu'on peu peut dater très précisément l'envoi de la carte postale avec le message affectueux indiqué sur la carte : "Bonne fête chère tante zouzout. J'aurais préféré vous apporté (sic) des fleurs mais étant loin je ne peux vous envoyer qu'un gros baiser tendre de votre nièce Mariette.

Or au dos, on peut voir que la tante s'appelait Marthe et que la carte a été envoyé le 28 juillet 1904 (d'après le cachet sur le timbre), la veille donc de la Sainte Marthe (le 29 juillet j'ai vérifié).

 Je publie cet article aujourd'hui car ce soir en mairie de Paris Centre a lieu une réunion sur les nouveaux projets d'aménagement de la place et des fossés situés devant la Colonnade du Louvre. Il va falloir regarder de près de quoi il s'agit mais ce qui me ferait vraiment plaisir c'est que les horribles préfabriqués qui dénaturent les fossés disparaissent définitivement. 

La vision qu'offre cet endroit depuis des années est INDIGNE de la qualité de cette façade qui est une merveille de l'Art classique français du XVIIe siècle.

J'ai consacré deux articles à la colonnade de Perrault :

1°) Le 1er à propos des vingt mascarons qui ornent la façade. (article du 7 août 2021)

2°) Le 2e à propos du fronton qui représente Louis XIV... avec les traits de Napoléon Ier (article du 5 septembre 2021).

Quant à la carte postale, elle date de 1904 mais l'absence totale d'automobiles et la présence uniquement de véhicules tirés par des chevaux laisse penser qu'elle date d'avant 1900.

Voici en tout cas la superposition des deux vues : 


lundi 22 mai 2023

MMMLXXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville : Série sur les Villes de France (11e volet) : la ville de Grenoble par Victor Chappuy

  

Je continue la série consacrée aux villes représentées sur la façade de l'Hôtel de Ville côté rue Lobau. Il s'agit d'ici de la 11e statue en partant de la droite (ou de la 4e statue en partant de la gauche) :

La statue tient entre ses deux mains les armoiries de la ville : 

Il s'agit de celles de la ville de Grenoble : "D'or aux trois roses de gueules". Pour le reste la statue est assez sobre et ne présente pas de signe particulièrement reconnaissable.

 Cette statue est une oeuvre de Victor-François Chappuy né le 14 août 1832 à... Grenoble et mort dans le 18e arrondissement de Paris le 7 juillet 1896 dans le 18e arrondissement à l'âge de 63 ans. Merci à @StefdesVosges d'avoir retrouvé l'acte de décès :

Cet artiste est mort célibataire. Il habitait 119 rue du Mont-Louis (Paris 18e).

Il avait présenté plusieurs oeuvres lors du Salon annuel :

- Le charmeur de Serpent (salon de 1864): 


- Le tondeur de moutons (salon de 1869) :

On lui doit aussi ce "Moïse sauvé des eaux" qui date de 1879 et qui fait partie des collections du musée de Grenoble :

vendredi 19 mai 2023

MMDLXXVIII : Par respect pour le Mémorial des Martyrs de la Déportation, préservons le square de l'Île de-France

J'ai publié le 24 avril dernier un article pour annoncer le lancement par @Baptiste75004 (Baptiste Gianeselli) de la pétition sauvons les squares de Notre-Dame. Près de quatre semaines plus tard, elle approche des 50 000 signatures. Je reproduis ici sous forme d'article deux excellents fils twitter que Baptiste a publiés sur Twitter les 17 mai et 18 mai. Cela permet de comprendre l'importance capitale d'un des squares concernés par les projets de la mairie de Paris, le square de l'Île-de-France, à la pointe Est de l'île de la Cité

Voici donc le contenu de son fil (avec son accord) avec les illustrations qui l'accompagnait :

 

Le square de l’Île-de-France n’est pas seulement un écrin pour le Mémorial des Martyrs de la Déportation, il en fait partie. Présentation de cet extraordinaire lieu de recueillement et explications des menaces qui pèsent sur lui.

 SOMMAIRE 

 1. Description du site 

 2. À l’origine du Mémorial 

3. Visite guidée 

4. Le projet de la mairie de Paris

 

1. Description du site 

Créé en 1914, le square de l’IDF se situe à la pointe est de l’île de la Cité, dans le prolongement du square Jean-XXIII. Il est clôturé de haies d’ifs et de grilles hautes. Il a deux ouvertures : au nord et au sud. Tout ceci est pensé, nous le verrons.


Le long du muret nord sont plantés plusieurs vieux pieds de vigne vierge. Cette vigne étend son feuillage sur le mur du quai marquant ainsi ce paysage exceptionnel de touches colorées évoluant au fil des saisons.

Le square abrite plusieurs beaux arbres : quatre majestueux mûriers permettant aux riverains et visiteurs de profiter d’une grande zone d’ombre durant les jours chauds et ensoleillés ainsi qu’un saule pleureur dédié aux victimes du nazisme.


Le long de la haie et des mûriers, une rangée de bancs fait face à une grande pelouse protégée (inaccessible) où sont plantés deux massifs de rosiers. En second plan, derrière ces massifs, se trouve la dalle du Mémorial lui servant de toit (nous y reviendrons).


Ces rosiers « Résurrection », variété créée par l’Amicale de Ravensbrück, ont été plantés le 26 avril 1975 par Anémone Giscard d’Estaing, en hommage à la résistance et à la déportation, pour le 30e anniversaire de la libération des camps de concentration.

 Ci-dessous, la maire de Paris, Anne Hidalgo,se recueillant sur la pelouse du square, face à la dalle du Mémorial, lors de la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, le 30 avril 2023.



2. À l’origine du Mémorial 

 En 1953, le Réseau du Souvenir, association d’anciens déportés, décide de faire élever à Paris un monument destiné à perpétuer le souvenir des Français déportés dans les camps nazis. Après avoir décidé de l’emplacement extraordinaire du monument - la pointe orientale de l’île de la Cité - le Réseau du Souvenir se mit d’accord sur les formes qu’il fallait lui donner. Le monument devait se rapprocher de la forme d’une dalle mortuaire invitant le passant à s’y recueillir. Cette dalle serait le toit d’une crypte à l’intérieur de laquelle on pourrait accéder à un recueillement plus intime.Le Réseau du Souvenir, présidé par Jean Cassou - conservateur en chef du Musée national d’Art moderne - choisit comme maîtres d’œuvre l’architecte Georges-Henri Pingusson et le sculpteur Raymond Veysset. Le Mémorial des Martyrs de la Déportation fût inauguré le 12 avril 1962 par le général de Gaulle, alors Président de la République. C’est un véritable chef-d’œuvre architectural, l’un des plus grands de son siècle.

 

3. Visite guidée 

Situé en bordure de Seine, le Mémorial fait office de « proue de navire ».

On entre par le Mémorial par l’entrée sud du square. On en ressort par le nord. Ce parcours a été pensé par Pingusson, nous allons le voir en images.
La haie d’ifs (charge symbolique car traditionnellement présente dans les cimetières) permet d’isoler le Mémorial du tumulte extérieur et répond à l’exigence d’une découverte progressive du site, avec la volonté de ne pas être totalement ouvert et immédiatement visible.
Pingusson a donc imaginé un parcours pour appréhender ce monument. Une fois passé le sas sud, nous entrons dans la « phase du silence ». Celle-ci correspond à la traversée du jardin jusqu’à la descente de l’escalier latéral sud.

En descendant l’escalier, nous entrons dans la « phase du dépaysement », de « rupture avec le monde des vivants ».

Nous nous retrouvons ainsi coupés du monde, face à une grande « herse hostile », face à laquelle le regard du passant « ne voit plus que l’eau qui divise l’enclos et un ciel toujours mouvant ».

« Seule une fenêtre ouverte dans la paroi laisserait voir la surface mouvante des eaux et les reflets enlacés et délacés éternellement ». Ce contraste de fermeture de pierre et d’ouverture vers un monde étranger symbolise l’évasion impossible, sinon par la mort.

Les eaux qui bordent le Mémorial n’ont rien d’une mer nourricière, elles sont la rivière du désespoir et transforment un instant la Cité en île des morts.

Une parenthèse pour noter que la distance apportée par la pelouse permet de préserver le silence au sein du monument. Les bruits résonnent facilement entre ces murs et s’engouffrent dans la crypte. On imagine donc mal des événements bruyants ou de la musique juste au-dessus…

Après avoir franchi la porte étroite de la crypte, commence la troisième et dernière phase du parcours, la « phase de présence ». Nous découvrons une salle hexagonale, qui rappelle l’étoile de David.

Sur la plaque au sol : « IIs allèrent à l'autre bout de la terre et ils ne sont pas revenus ». Isolées et encastrées dans un mur noir, 200 000 lueurs symbolisent chacune un déporté. Elles veillent sur le tombeau du Déporté inconnu et débouchent sur un symbole d’espérance.

Je n’entrerai pas davantage dans les détails. Je vous recommande vivement de prendre le temps découvrir ce monument extraordinaire quand vous en aurez l’occasion. On le quitte bouleversé, par l’escalier nord. Chaque marche nous rapproche du ciel et de la vie.

 

On a alors la terrible impression de laisser ces milliers d’âmes derrière nous, dans la crypte, tandis qu’on retrouve progressivement le chant des oiseaux et que l’on voit se dessiner dans le ciel les tours de Notre-Dame. Ce retour très progressif à la vie a évidemment pensé.


« Notre-Dame, la Basilique de France, dont le symbole de protection, de permanence, de noblesse est peut-être l’essentiel du monument, dont le caractère national et pas seulement local est ainsi manifesté…

 « On conçoit que le même monument réalisé sur un autre site, même analogue, perdrait une part immense de sa signification. » La signification, le sens, la compréhension, l’humilité et le respect. Tout ce qui manque à ce projet… Poursuivons.

4. Le projet destructeur de la mairie 
 
=> Le square est tronqué, la surface du jardin est considérablement réduite.

 => Les haies d’ifs sont arrachées et une nouvelle cloture ajourée est installée au ras des muriers, à l’emplacement de l’actuelle pelouse et de l’un des massifs de rosiers. 

 
=> Le sol est rehaussé pour créer un « belvédère » qui nécessitera d’arracher les pieds de vigne vierge. Cela menace également les arbres du square car (d’après les spécialistes) ajouter plusieurs dizaines de centimètres de terre au pied d’un arbre revient à le mettre en danger.

=> La clôture qui aura des fondations solides frôle le tronc de certains arbres. Il est évident que leurs racines risquent d’être endommagées. La mairie ne tire aucune leçon du passée et reproduit les erreurs qu’elle a failli commette au pied de la Tour Eiffel.

 
=> Au passage, le PLU indique que l’ensemble de cet espace végétalisé est à préserver. J’ignore si cela est compatible avec arracher les haies où nichent les oiseaux, arracher la vigne, réduire la surface de pelouse et mettre en danger les arbres.


 =>  La nouvelle clôture offre « une très grande porosité garantissant une accessibilité et une visibilité maximale du Mémorial. » La pelouse où l’on se recueillait devient une aire de pique-nique. On s'en rend mieux compte grâce à ce plan envoyé par Jacques Desse (@JDSE)

Pointées en jaune ci-dessous, les limites de la pelouse actuelle. Elle n’est pas accessible et elle est protégée par des grilles basses.
Dans le projet, cette pelouse est tronquée et ce qu’il en reste est rendu accessible (notamment pour y pique-niquer).
Sur le plan, e
n bleu, la partie souterraine du Mémorial des Martyrs de la Déportation. Cette partie correspond au couloir où se trouvent les 200 000 bâtonnets de verre symbolisant les victimes de la déportation, ainsi que la tombe du Déporté inconnu.

Et regardez où s’arrête la pelouse actuelle : à l’exacte limite de ce couloir. Ce n’est pas un hasard : on ne piétine pas une sépulture.


 Dans le projet de la mairie, on ne semble pas tenir compte de cela : on peut pique-niquer au-dessus de ce couloir et de la tombe du Déporté inconnu.

Ces plans sont connus des concepteurs du projet : les futurs gradins s’arrêtent là où le couloir commence (certainement pour une raison technique). Concernant l’éthique, le respect de l’œuvre de Pingusson et de la mémoire des victimes de la déportation… on repassera.



=> « Le belvédère sera un espace extrêmement parcouru. Il est nécessaire d’y permettre le développement d’usages multiples et d’événements temporaires. » Fini le jardin paisible, fini le recueillement. Bonjour la fête et la marchandisation.

Donc : 

- Ce projet constitue une atteinte à la biodiversité du site.

- Ce projet constitue une atteinte évidente à l’œuvre de Pingusson et de ce fait à la mémoire des Martyrs de la Déportation.

Le projet de l’Atelier Jacqueline Osty & Associés consistait principalement à planter de nouveaux arbres dans le square. Rien n’était dénaturé, rien n’était détruit et la volonté de Pingusson était respectée. Mais ce projet fut écarté.

 

Nous demandons que ce square soit simplement entretenu. Ce site doit demeurer un lieu de recueillement et ne doit pas subir ce réaménagement qui le dénaturerait totalement tout en menaçant les arbres qu’il abrite. Continuons de signer la pétition : Sauvons les squares de Notre-Dame !