jeudi 25 décembre 2008

CCXXXIX : La crèche de Notre-Dame version 2008

En ce 25 décémbre, je souhaite bien sûr un joyeux Noël à tous les lecteurs assidus ou occasionnels de ce blog.

J'ai choisi un thème de circonstance : la crèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, version 2008.

En effet, de prime abord, le "visuel" semble un peu minimaliste cette année : Marie et Joseph avec un berceau (vide sur la photo car je l'ai prise lundi dernier) le tout avec un écran qui projette un ciel légèrement ennuagé et des petites lumières pour finir le décor...

Cependant, à y regarder de plus près, cette crèche rend hommage aux bas-relief situés juste derrière et qui ornent le tour de choeur (qui date du XVe siècle). Un éclairage progressif permet de faire apparaître l'Annonciation, puis l'arrivée des bergers, l'adoration des rois mages...



 

lundi 22 décembre 2008

CCXXXVI : Un superbe legs de la fin du XVIIIe siècle au 24 rue Vieille-du-Temple

 

En me promenant récemment, j'ai été ravi de constater qu'au 24 de la rue Vieille du temple, une restauration était achevée.   Pour en savoir plus sur ce lieu, il faut lire la page 36 de la revue Paris Village N°19 (novembre-décembre 2006) :

" L'histoire de cette vaste demeure est assez mal connue. On sait seulement qu'en 1792, elle appartenait à l'architecte Bénigne Joseph Varin qui la transforma pour lui donner sa physionomie actuelle. La façade arbore une décoration "retour d'Egypte" [celui de Napoléon Bonaparte après l'expédition de 1798]. Dans l'imposte peinte en bleu, deux griffons ailés se découpent, de profil sur un fond ajuré. Dos à dos, une patte posée sur un blason, ils s'adossent à une colonette centrale agrémentée de palmettes".

Côté cour, le plafond à caisson qui menaçait ruine a retrouvé une seconde jeunesse. Il est soutenu de chaque côté par des colonnes massives qui sont typiques du style Directoire (que l'on retrouve rue des Colonnes dans le 2e arrondissement tout près de la Bourse).


dimanche 21 décembre 2008

CCXXXV : Statues de l'Hôtel de Ville (26e volet) : Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon par Louis-Adolphe Eude

  

Voici le 26e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Nous sommes toujours rue de Lobeau, dans la partie gauche de la façade quand on lui fait face. Au 2e étage, on peut voir la statue de Saint-Simon :

Il s'agit ici d'un personnage resté très célèbre pour la qualité littéraire et l'intérêt historique de ses mémoires. En effet, le duc de Saint-Simon, qui n'a pas hésité à critiquer très sévèrement le roi Louis XIV et sa cour, est devenu un classique à l'époque où la mémoire du Roi-soleil était décriée c'est-à-dire à l'époque de la IIIe République triomphante qui se plaisait à ne voir dans ce grand monarque que les défauts (dont il n'était pas dénué mais qui reste un personnage hors du commun à bien des égards).

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon est né à Paris le 16 janvier 1675 et il y est mort le 2 mars 1755. L'immense manuscrit de ses mémoires a été écrit dans les années 1740, c'est-à-dire 25 ans après la disparition de Louis XIV.

A la mort du duc de Saint-Simon, le texte des mémoires a été confisqué sur ordre de Louis XV et ce n'est qu'en 1829-1830 partiellement, puis intégralement de 1879 à 1928 que l'oeuvre intégrale a été publiée.

Il existe une société Saint-Simon entièrement dévouée à la mémoire de du duc de Saint-Simon.

Il est un des parents éloignés du comte de Saint-Simon, un des pères de la pensée socialiste du XIXe siècle, le Saint-Simonisme. Une forme de socialisme "utopique" décriée par Marx et qui est considérée comme une source d'influence du gaullisme.

La rue Saint-Simon (il semble qu'elle rende davantage hommage au duc qu'au comte) est située à Paris dans le 7e arrondissement.

La statue est une oeuvre de Louis-Adolphe Eude (de son vrai nom Jean-Louis Eude) né le 26 octobre 1818 à Arès (Gironde) et mort à Paris le 8 avril 1889.
 

samedi 20 décembre 2008

CCXXXIV : Restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : un surprenant report annoncé par le maire de Paris

 

Avant-hier soir, je suis allé écouter le maire de Paris, M. Delanoë qui faisait son compte-rendu de mandat. Pas grand chose de très nouveau dans cet exercice rituel d'auto-satisfecit. Heureusement que la municipalité a eu cette heureuse initiative depuis 2001. Quelles que soient les questions, tout ce que fait le maire de Paris est sublissime.

Un scoop cependant...

Suivant le message passé par son adjointe chargée de la culture et contredisant la maire du 4e, Mme Bertinotti, il a annoncé que les travaux de la restauration de la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis, ce ne serait pas pour 2009. M. Delanoë a semblé dans un premier temps ne pas être très au point sur la question, mais ne se décontenançant jamais il a fini par trouver une justfication...

En effet, cet oukaze de report des travaux a semblé surprendre la maire du 4e. Elle a soufflé à son "ami" Bertrand qu'il y avait "des pierres qui tombaient"... Réponse du maire : "ce n'est pas le seul endroit où il y a des pierres qui tombent et le patrimoine ça coûte très cher".

Voilà qui est fort dommage. Je m'étais réjoui dans un article du mois de mai l'annonce des travaux de restauration de l'Eglise Saint-Paul-Saint-Louis. Une information qui avait réjoui Raphaël qui avait laissé le seul commentaire qu'il ait écrit sur ce blog.

dimanche 14 décembre 2008

CCXXVIII : Signalétique du métro (1) : candelabre Val d'Osne

 

Voici deux photos que j'ai prises à la station Saint-Paul du panneau "métro".


 

Au hasard de mes pérégrinations dans Paris, j'ai découvert à la station Le Peletier (dans le 9e) un panneau information qui m'a appris que ce décor urbain datait du début des années 1920 :

"Le mât Val d'Osne a été posé au début des années 1920 pour mieux éclairer et signaler les entrées de métro grâce à un globe blanc éclairé la nuit. Encore très ouvragé, il est entouré d'une frise en fer forgé, mais l'abréviation métro en caractère coupé remplace déjà le métropolitain des entourages Art nouveau créés par Hector Guimard.

Son nom, Val d'Osne, provient du fondeur qui en assurait la fabrication. Il sera suivi dès 1924 par un décor plus simple dessiné par Dervaux

(...) Les mâts Val d'Osne ont presque tous disparu aujourd'hui"

 Panneau photographié à la station Le Peletier (ligne 7) dans le 9e arrondissement

En allant au Goethe Institut, j'ai vu que la station Iéna dans le 8e arrondissement avait conservé elle aussi un candélabre Val d'Osne :


vendredi 12 décembre 2008

CCXXVI : Les statues de l'Hôtel de Ville (25e volet) : François-JosephTalma par Lange Guglielmo

  

Voici le 25e volet de la série sur les statues de l'Hôtel de ville. Il s'agit de Talma qui se trouve au 1er niveau à gauche de la façade rue de Lobau, dans la partie droite du pavillon d'angle.

 François-Joseph Talma a été l'acteur le plus prestigieux de son époque (il exerçait donc la même profession que Lekain dont j'ai évoqué la statue précédemment).

Il est né à Paris le 15 janvier 1763 et y est mort à l'âge de 63 ans le 19 octobre 1826. En 1787, il interprète Charles IX qui est un immense succès avant d'être interdit par l'Eglise. Pendant la Révolution, il a la bonne idée de se lier très tôt d'amitié avec un jeune officier : Napoléon Bonaparte. Cela explique, pour partie, que Talma ait été l'acteur le plus célèbre sous le premier Empire. Il a même eu pour maîtresse Pauline Bonaparte la soeur de l'empereur.

La statue est une oeuvre de Lange Guglielmo né à Toulon le 13 août 1839 et mort à Neuilly-Plaisance le 19 août 1917.

jeudi 4 décembre 2008

CCXVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (24e volet) : César-François Cassini d'Henri Alfred Dubois

 

Voici le 24e épisode de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Nous finissons avec Cassini la partie centrale (côté gauche) de la façade côté rue de Lobau.

Seuls des Parisiens ont été choisis pour figurer sur la façade de l'Hôtel de Ville. Ainsi, le Cassini dont il est question ici est bien un parisien. Il s'agit de César-François Cassini né à Thury-sur-Clermont le 17 juin 1714. Son père Jacques Cassini était lui-même né à Paris en 1677 et il faut remonter au grand-père, Giovanni Domenico Cassini, dit "Cassini Ier", né en 1625, pour remonter aux origines italiennes de la famille.

César-François Cassini appartient donc à une illustre famille d'origine cisalpine qui est restée célèbre pour ses travaux d'astronomie et de cartographie. Il est lui-même l'auteur avec son fils de la fameuse carte de France commandée par le roi Louis XV et dite "carte de Cassini" (au 1/86 400e). 

 César-François Cassini est mort de la variole à Paris le 4 septembre 1784.

La rue de Cassini est située dans le 14e arrondissement... tout près de l'Observatoire de Paris dont la famille Cassini a eu la charge aux XVIIe et XVIIIe siècles.

La statue est une oeuvre d'Henri Alfred Auguste Dubois né le 21 août 1859 à Rome et mort en décembre 1943. Il était le fils du médailleur Alphée Dubois (1831-1905) et petit-fils du graveur Joseph-Eugène Dubois (1795-1863).

En août 2022, @Stefdesvosges a retrouvé l'acte de décès de ce sculpteur : il est mort précisément le 1er décembre 1943 dans le 6e arrondissement de Paris.




 

samedi 29 novembre 2008

CCXIII : Mais où est passé le "chant des voyelles" ?

 

Un restaurant bien connu de la rue des Lombards s'appelle "Le chant des voyelles". Sait-on que ce nom est la trace d'une époque où l'ambition était de mettre l'art contemporain dans la rue (et pas dans les ors du château de Versailles...) ?

 En effet, ce restaurant porte ce nom car à l'angle de la rue Saint-Martin et de la rue des Lombards/rue de la Verrerie, la statue "Le chant des Voyelles" de Jacques Lipchitz avait été installée. J'ai retrouvé une carte postale des années 1970 qui montrait une vue du quartier avec cette sculpture. Je ne sais pas s'il s'agissait de l'original car aujourd'hui on peut voir cette oeuvre au Kröller-Müller Museum aux Pays Bas.


 Si quelqu'un peut m'apporter des lumières sur la question, il peut laisser un commentaire...

mercredi 26 novembre 2008

CCX : Les statues de l'Hôtel de ville (23e volet) : Eugène Scribe

  

Voici le 23e épisode de la série relative aux statues des personnages qui ornent l'Hôtel de Ville. Nous sommes toujours sur la façade rue de Lobau. La statue de Scribe se trouve sur la partie gauche de l'avancée que forme le portail d'entrée gauche (donc au dessus de la statue de Barye).

Voilà encore un personnage que je connaissais avant de me pencher sur la personnalité des individus qui ornent l'Hôtel de Ville. En effet, lors de ma préparation à l'agrégation interne, j'ai eu comme professeur Jean-Claude Yon dont la thèse porte justement sur Eugène Scribe.

Eugène (Augustin-Eugène) Scribe est né à Paris, le 24 décembre 1791. Le père d'Eugène Scribe était drapier à l'enseigne du Chat Noir  (voir article du 26 octobre 2021). 

Eugène Scribe est un auteur de pièce de théâtre.  Il est entré dans l'histoire grâce à son oeuvre de librettiste (tout comme Quinault dont j'ai parlé précédemment). Il a travaillé pour de nombreux opéras écrits par exemple par Auber (La muette de Portici, 1828), Rossini (Le comte Ory, 1828), Verdi (Les vêpres siciliennes, 1855). Il a aussi composé le livret de la Juive (1835), opéra de Halévy compositeur que l'on connaît grâce au 17e épisode de cette série. Il a été élu à l'Académie française en 1834. Il est mort à Paris le 20 février 1861.

La rue Scribe est située dans le quartier de l'Opéra (9e arrondissement), tout comme la rue Halévy dont j'ai déjà parlé et avec laquelle elle est parallèle.

La statue est une oeuvre d'Anatole Marquet de Wasselot né à Paris le 16 juin 1840 et mort à Neuilly-sur-Seine le 10 avril 1904. Voici une photographie de Marquet de Wasselot par Nadar qui date de 1876-1884 à l'époque où la statue de Scribe a été sculptée :


 

mardi 25 novembre 2008

CCIX : Guerre des Roses : qui a gagné... dans le 4e ?


Certains de mes amis, qui savent que je suis de très près l'histoire locale, me demandent qui l'a emporté au P.S. dans l'arrondissement. Nous avons en effet dans le 4e , deux représentants qui se sont beaucoup investis dans la campagne récente pour les élections internes : Dominique Bertinotti, maire du 4e, (une proche de Ségolène Royal) et Christophe Girard, le maire adjoint de la ville chargé de la Culture (un proche de Bertrand Delanoë).

La réponse à la question de savoir qui l'a emporté n'est pas simple :

- pour les motions lors du vote du 6 novembre la motion A de Bertrand Delanoë n'est arrivée en tête qu' à trois voix près devant la motion E de Gérard Collomb, porte drapeau de Ségolène Royal  (avec  un score de 38,95% contre 37,21%). Il faut tenir compte du fait que certains collaborateurs du maire de Paris, Bertrand Delanoë, votent dans le secteur, ce qui a joué au détriment de la motion E de Ségolène Royal.

- pour l'élection au poste de 1er secrétaire de la section PS, le vote du jeudi 20 novembre opposait Nils Pedersen (un proche de Christophe Girard présenté donc par la motion A) à Marie-Sophie du Montant, candidate sur la liste de gauche aux municipales de 2008 en 9e position au 1er tour et qui avait défendu la motion B "pôle écologique" et avait le soutien de la motion E de Ségolène Royal. Là encore, ce sont les partisans de Bertrand Delanoë qui l'ont emporté :  Nils Pedersen a obtenu 97 voix (51,9%) et, Marie-Sophie du Montant, 90 voix (48,1%). Nils Pedersen a donc été élu dès le 20 novembre.

- lors du vote final à propos du choix final du 1er secrétaire au niveau national (le vendredi 21 novembre), Ségolène Royal l'a emporté (dans le 4e arrondissement...)  par 93 voix contre 90 à Martine Aubry. Pour l'élection du secrétaire fédéral, David Assouline (candidat Ségoléniste) a obtenu UNE voix de plus que Rémi Féraud (candidat delanoëiste) avec 91 voix contre 90 voix.

La question du vainqueur, pour le 4e, varie donc selon le vote dont on parle. On voit que suivant les postes et les candidats les votes pouvaient se déplacer d'un camp à l'autre. Autre remarque, si le PS du 4e compte en théorie 414 inscrits, seuls 188 militants se sont déplacés pour le vote du 22 novembre.

 Sources : le blog d'Olivier Francheteau qui est très complet sur la question et qui montre le point de vue des Ségolénistes. (Ca me gêne toujours d'entendre parler des "Royalistes" : ça me donne l'impression de revenir aux temps obscurs de l'Action Française et de Charles Maurras).

N.B. : La "Guerre des Roses" a opposé au milieu du XVe siècle les Lancastre et les York qui se sont déchirés pour obtenir la couronne d'Angleterre.

Addendum (mercredi 26 novembre) : Merci à mon ami Philippe de m'avoir signalé que le décompte des voix dans la section PS du 4e arrondissement avait fait l'objet d'un reportage dans l'Emission "C'est dans l'air" de lundi 24 novembre diffusée sur la 5e et que l'on peut retrouver sur Internet (de la 33e à la 34e minute). Comme je l'avais suggéré dans un article précédent, on peut y voir que le dépouillement n'a pas été simple. J'y ai pourtant reconnu des militants que je connais et même David qui a été assesseur dans le bureau de vote où j'étais président pour les élections présidentielle, législatives et municipales...

 

vendredi 21 novembre 2008

CCV : Rue Eginhard, un "endroit hors du temps"

 

La rue Eginhard est une charmante rue du 4e arrondissement. Située, tout près du village Saint-Paul, c'est une voie piétonne (et pas seulement le dimanche de 10h à 18) en équerre. Au fond du tronçon le plus long de cette rue, on trouve une fontaine très agréable à voir.

L'ensemble date en grande partie du XVIIe siècle à l'époque où ce secteur a été aménagé par les Hospitalières de Sainte-Anastase qui étaient propriétaires des maisons du côté pair de cette rue.

La plupart des immeubles, à l'exception du 2 au 6, sont l'oeuvre du maître-maçon, Charles de Brécy.

Comme il est écrit dans le N°19 de la revue Paris Village (Novembre/décembre 2006), "Cette voie piétonne possède véritablement une atmosphère particulière : la fontaine, les maisons avec leur jardin, l'étroitesse de la voie et son tracé en coude, qui protège du tumulte environnant, le caniveau central... tout concourt à créer ce charme d'un endroit hors du temps".

Cette rue s'appelait au XIVe siècle la ruelle Saint-Paul. Jusqu'en 1864, elle s'est appelée la rue Neuve-Sainte-Anastase. Elle porte aujourd'hui le nom d'Eginhard, ce grand intellectuel a écrit une biographie du contemporain auquel il avait mis ses services : Charlemagne. La Vita Karoli écrite de 816 à 823 est une des principales sources utulisée pour étudier la vie du restaurateur de l'Empire d'Ocident. Le nom d'Eginhard a certainement été choisi car la rue donne sur la rue Charlemagne et qu'elle est située tout près du célèbre lycée du même nom.

mercredi 19 novembre 2008

CCIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (22e volet) : Louis-AntoineBarye... et un lion par Louis-Emile Décorchemont

 

Voici le 22e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Nous commençons la partie en retour d'angle située à gauche de l'entrée gauche rue de Lobau (donc des statues que l'on voit de côté).

Louis-Antoine Barye ne devrait pas être un inconnu des lecteurs de l'Indépendant du 4e. J'ai déjà évoqué ce personnage à propos des coqs qui ornent la colonne de la place de la Bastille (article du 14 septembre 2008).
 Né le 2 vendémiaire an IV (24 septembre 1795) à Paris, ce personnage était en effet un sculpteur très célèbre pour ces sculptures d'animaux (comme on le voit d'ailleurs avec les attributs qui ornent la statue : le lion, le marteau et le burin).

Son Lion au serpent (qui date de 1833) que l'on peut admirer au Louvre est une commande de Louis-Philippe. C'est une allégorie de la monarchie écrasant la sédition et aussi un témoignage de la fougue romantique de cette époque... mise au service de la "réaction". A propos de ce lion, Musset a écrit « Le lion en bronze de M. Barye est effrayant comme la nature. Quelle vigueur et quelle vérité ! Ce lion rugit…»

Sculpteur quasi-officiel de Napoléon III pendant le second empire (1852-1870). On lui doit la statue équestre de Napoléon Ier en empereur romain qui orne la place Charles de Gaulle à Ajaccio.

Barye est mort à Paris le 25 juin 1875 sous la IIIe république naissante.  

La statue est une oeuvre de Louis-Emile Décorchement né à St-Pierre-d'Autils (Eure) le 11 juillet 1851 et mort à Conches-en-Ouche (Eure) le 21 janvier 1920.

lundi 17 novembre 2008

CCI : Un fronton de l'ancien Hôtel de Noirat

 

 

En contrebas du chevet de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, au bas de la rue des Barres, on trouve le long de la rue de l'Hôtel de ville, au N°80, ce fronton laissé un peu à l'abandon.

Il s'agit d'un reste de l'Hôtel de Noirat qui a été érigé au XVIIe siècle. Il se trouvait au 50, rue Vieille-du-Temple, juste au Nord de l'endroit où se trouve aujourd'hui l'espace d'animations des Blancs Manteaux Pierre-Charles Krieg.

Le fronton a été remonté rue de l'Hôtel de Ville en 1955. Il est percé d'un oculus surmonté d'une tête d'enfant et entouré de guirlandes florales. Ce décor se trouvait à l'avant-corps de la façade qui donnait sur ce jardin.


mercredi 12 novembre 2008

CXCVI : Les statues de l'Hôtel de Ville (21e volet) : L'acteur Lekain par Léon-Alexandre Delhomme

 

Voici la 21e statue de l'Hôtel de Ville. Nous sommes toujours sur la façade rue Lobau. Nous achevons avec Lekain, les statues qui ornent de chaque côté les deux portails d'entrée.


 Contrairement à ce que pourrait laisser penser le costume de cette statue, Lekain n'est pas la 1ère femme de notre série. Il s'agit encore une fois d'un homme. Henri-Louis Lekain est né à Paris le 31 mars 1729. C'était un dramaturge. Il est représenté ici avec le costume oriental qu'il a utilisé pour certains de ces rôles. Il a par exemple joué dans les pièces de Voltaire intitulées Sémiramis et Mahomet.


 Il était membre de la Comédie Française. En 1765, il a joué à la Comédie de Nancy.

Il est mort à Paris le 8 février (ou le 3 mars)  1778, un peu moins de deux mois avant Voltaire.

Il existe une rue Lekain dans le 16e arrondissement.

La statue est une oeuvre de Léon-Alexandre Delhomme né le 20 juillet 1841 à Tournon-sur-Rhône (Ardèche) et mort le 16 mars 1895 à Paris.

 

samedi 8 novembre 2008

CXCII : Leave us alone : un graffitti en céramique polysémique

 

Depuis quelques semaines, sur un des murs situés rue du Temple à l'angle avec la rue Rambuteau (donc côté 3e), on peut voir en hauteur ce graffitti en petite céramique. Cela me conduit à plusieurs remarques.

1°) Je continue à penser que le centre de Paris manque de lieu d'expressions libres dans la rue pour les créations en tout genre. Cet exemple montre combien l'ingéniosité de certains est grande. Cela fait de nombreuses années que j'observe les petits messages qui apparaissent en petits carrelages... Je n'en avais jusqu'ici pas vus de si grands par leur dimension. Quand on voit à quelle hauteur il est placé, on se demande comment ceux ou celles qui en sont les auteurs ont fait.

2°) Le message "Leave us alone", c'est-à-dire "laissez-nous tout seul"/ "laissez-nous tranquille" peut être interprêté de nombreuses façons :

Hypothèse  A : (du 1er degré) : c'est un message par lequel des habitants du quartier souhaitent signaler qu'ils veulent pouvoir vivre en paix sans subir un tourisme agressif.

Hypothèse B : (du 2e degré) : c'est une caricature qui justement se moque de ceux qui prétendent vouloir vivre tranquille dans le quartier et qui sont donc dénoncés comme des grincheux. Les crénaux qui se dessinent en bas de l'oeuvre plaide en faveur de cette lecture.

Hypothèse C : comme le message est tourné en direction du 4e arrondissement, c'est un créateur subventionné par le maire du 3e arrondissement M. Adenbaum. Les relations de ce dernier avec la maire du 4e arrondissement Mme Bertinotti,  sont, de notoriété publique, très détestables même si tous deux sont socialistes... Là c'est moi peut-être qui fait du 3e degré...


 

jeudi 6 novembre 2008

CXC : Les façades d'immeuble de Paris Centre : au 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie : une superbe immeuble "Art nouveau"

 

Au 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on peut admirer un très bel immeuble qui date du début du XXe siècle : précisément de 1905 comme on peut le lire sur la façade. (A cette époque, dans le prolongement des percements décidés par Haussman, tout ce secteur a été rénové dans les années 1880-1900.) Cet édifice situé à l'angle avec la rue de Moussy est emblématique de "l'Art nouveau".

e suis particulièrement sensible à ce style car, en août, j'ai visité pour la 2e fois le musée de "l'Ecole de Nancy". Dans la capitale de l'ancien duché de Lorraine, on peut en effet découvrir ce lieu qui permet de mieux connaître ce style de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ce courant artistique aussi appelé "Art nouveau" s'est caractérisé par la volonté d'intégrer des formes végétales (parfois aussi animales) dans l'architecture et le mobilier. C'est l'époque où à Paris, Guimard a conçu les bouches de métro-libelulles.

Au 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, l'architecte A.SIBIEN (d'après ce qu'on peut aussi lire sur le mur) a pris le parti d'intégrer dans une façade assez austère une profusion de détails végétaux qui donnent à l'ensemble une très grande élégance.

J'avoue que je ne suis pas un spécialiste de botanique. Si certains ont des connaissances en la matière, ils peuvent peut-être préciser les différentes essences végétales que l'on peut reconnaître dans les photographies que j'ai prises des détails de cet immeuble.


 

 


 

dimanche 2 novembre 2008

CLXXXVI : Deux têtes de boeufs signées Gaulle rue des Hospitalières Saint-Gervais

 

Rue des Hospitalières Saint-Gervais, en face des l'espace des Blancs-Manteaux-Pierre-Charles-Krieg, on trouve cette curieuse tête de boeuf en bronze. Il s'agit d'une œuvre d'Edme Gaulle (1769-1841), un sculpteur qui a été le maître de François Rude (le sculpteur entre autres de la Marseillaise qui orne l'Arc de Triomphe). 

 On trouve une 2e tête du même genre juste à côté. Toutes les deux datent de 1819. Elles correspondent à ce goût très néo-classique du début du XIXe siècle marqué par le retour à l'Antiquité : elles sont ornées et préparées pour le sacrifice.

Ces têtes de bovidés ornaient un pavillon qui servait pour le commerce de la viande et qui, par la suite, a été intégré à l'école des hospitalières Saint-Gervais qui l'on trouve aujourd'hui à cet endroit. Il s'agissait en fait de fontaines : l'eau sortait du mufle de chacun des deux bœufs.

Sources : Georges POISSON, Guide des statues de Paris, Monuments, décors, fontaines, Guides visuel Hazan, 1990.

jeudi 30 octobre 2008

CLXXXIII : L'ancienne maison de ville de l'abbaye de Maubuisson ou comment dormir pour pas cher dans un des plus vieux édifices du 4e arrondissement

 

A l'angle de la rue des Barres et de la rue du Grenier sur l'eau, en face du chevet de Saint-Gervais-Saint-Protais, on trouve une des rares maisons à colombages de Paris. Il s'agit de l'ancienne maison de ville de l'Abbaye de Maubuisson (Val d'Oise), fondée par la reine Blanche de Castille (mère de Saint-Louis) en 1242. L'édifice actuel a été bâti vers 1540. De 1664 jusqu'à la Révolution, il a servi de couvent pour les Jeunes filles de la Croix qui s'occupaient de l'éducation des filles.

Sur la façade qui donne du côté de la rue du Grenier-sur-l'eau, on peut admirer l'encorbellement monté sur des consoles massives. De telles avancées sur rue ont presque partout disparu (on en trouve aussi dans la rue des arbalétriers qui est situé à la limite du 4e arrondissement mais côté 3e). Elles étaient la règle au Moyen Âge car elles permettaient une utilisation intensive de l'espace urbain et de plus elles protégeaint de la pluie.

Cet édifice accueille aujourd'hui la MIJE (Maison Internationale de la Jeunesse et des Étudiants). On y trouve des lits à prix défiant toute concurrence (29€ la nuit en dortoir).

Source : Paris Villages , le magazine du Patrimoine parisien, N°19, décembre 2006, page 22.

Jacques HILAIRET, Connaissance du Vieux Paris, Editions Princesse, 1956.

mardi 28 octobre 2008

CLXXXI : Boutique(s) "animaux" du BHV. Une bonne blague sexiste...

  

L'an dernier, le rayon du BHV consacré aux animaux domestiques a été rouvert du côté pair de la rue de la Verrerie (en face donc du magasin principal). Ce chien et ce chat en plastique ont été placés à l'entrée cette boutique. En ce moment, comme il fait froid, le matou et le toutou à son maître sont placés derrière la vitrine...

Une amie et collègue m'a fait une remarque "sexiste" assez amusante à ce sujet... Elle trouve très normal que le BHV ait placé du même côté la boutique "Hommes" et celle des animaux ! Sans doute avec l'idée que les êtres un peu primaires sont rangés du même côté alors que les dames (dont le rayon vient d'être rénové dernièrement) ont droit au "vrai" magasin.

Les propos "sexistes" ne sont politiquement corrects que quand ils visent les hommes.

dimanche 26 octobre 2008

CLXXIX : Place des Vosges... Pourquoi "des Vosges" ?

  

 La place des Vosges est certainement la place la plus célèbre et la plus touristique du 4e et du 3e arrondissement. C'est la 1ère place parisienne à avoir été conçue dans le cadre d'un aménagement urbain. Commencée en 1605 sous le règne d'Henri IV, elle a été achevée sous le règne de son fils, Louis XIII dont la statue orne le centre du jardin (voir un article précédent). C'est un carré presque parfait puisqu'elle fait 140 mètres sur 127 mètres. Cependant, à son origine, elle était appelée la place Royale...

Je ne m'étais jamais demandé à quelle époque cette place avait pris le nom de "place des Vosges". On aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'un reste de l'époque où la France avait les yeux tournés vers la "ligne bleue des Vosges" qui servaient de frontière avec l'Allemagne (de 1871 à 1918). Tel n'est pourtant pas le cas !

En effet, dès 1792, avec la chute de la monarchie, la place avait été rebaptisée place "des Fédérés" puis, en 1793, de "l'Indivisibilité". Le nom actuel a été choisi car, en l'an VIII de la République (1799-1800), les Vosges avaient été le premier département à acquitter la totalité de sa contribution. Elle a perdu ce nom à l'époque de la Restauration (1814) pour reprendre le nom de place Royale avant de redevenir en 1831 la "Place des Vosges". En 1852, nouveau retour au nom de place royale (sous le 2nd empire) avant de reprendre en 1870, à la proclamation de la IIIe République, le nom actuel.

Le nom reste donc un hommage  au civisme bien connu des Vosgiens... Un civisme et un sens de l'intérêt général dont mon ami Lionel est un témoignage manifeste !

Sources :

- Alfred FIERRO, Jean-Marc LERI, Andrée JACOB,  Vie et histoire du 4e arrondissement, éditions Hervas, 2001.

- Bernard STEPHANE, Dictionnaire des noms de rues, Mengès, 1977, réédition, 2005.

J'avais écrit sur Héliosse en octobre 2007, un article à propos de la pièce de Corneille, La place royale qui se déroulait dans cette partie de Paris.

jeudi 23 octobre 2008

CLXXVI : Statues de l'Hôtel de ville (20e volet) : Le peintre Théodore Rousseau par Adrien Gaudez

  

Voici le 20e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville. Nous sommes toujours rue Lobau, à la hauteur du portail de gauche quand on a l'église Saint-Gervais dans le dos, à gauche, au 2e étage on peut voir la statue de Th. Rousseau.

 Ce Rousseau ne doit pas être confondu avec l'auteur des rêvereies du promeneur solitaire ou de l'Emile qui, étant suisse, ne peut pas figurer parmi les "grands" personnages parisiens statufiés sur ce monument.

Théodore Rousseau est né à Paris le 15 avril 1812. C'est un peintre (une des catégories les plus représentées jusqu'ici dans cette série). Comme Daubigny, il appartient à l'école de Barbizon (les peintres de cette école sont la dernière génération disparue avant la reconstruction de l'Hôtel de Ville dans les années 1880, ce qui leur permet d'avoir la chance de figurer parmi les statues). Théodore Rousseau peut même étre considéré comme le fondateur de cette école qui est une des "sources" de l'impressionnisme, notamment par sa volonté de représenter des paysages naturels. Rousseau est resté célèbre pour les vues qu'il a faites de la forêt de Fontainebleau.

En 1852, il a obtenu la Légion d'honneur après la présentation au Salon du tableau Groupe de chênes à Apremont. Il est mort le 22 décembre 1867 à Barbizon.

La statue est une oeuvre du sculpteur Adrien Gaudez né à Lyon le 9 février 1845 et mort à Neuilly-sur-Marne le 23 janvier 1902.

lundi 20 octobre 2008

CLXXIII : Les Ponts de Paris Centre (3e volet) : Le pont Saint-Louis, le petit dernier du 4e arrondissement

  

Depuis 1630, neuf ponts se sont succédés à l'emplacement de l'actuel Pont-Saint-Louis pour relier l'île du même nom à l'ïle de la Cité. (Voir le très bon article sur au Fil du temps). Cependant, le pont actuel est le plus récent de tous les Ponts du 4e arrondissement.

 Le 1er pont avait été construit dans les années 1630 à l'époque du lotîssement du l'île de la Cité. Une des opérations immobilières les plus juteuses du règne de Louis XIII. Par la suite plusieurs ponts se sont succédés à cet endroit.  

J'ai retrouvé un article, publié dans le catalogue du festival du Marais de l'édition 1964, qui expliquait la nécessité de supprimer, entre l'ïle de la Cité et l'ïle Saint-Louis la passerelle très laide qui avait été refaite en 1941 : "Un fouillis de poutrelles métalliques" selon l'auteur.

L'article est intéressant car il rappelle qu'à l'époque sans l'intervention du Comité de Sauvegarde pour le Marais, un projet prévoyait la création d'un pont à 4 voies à la hauteur du Pont Louis-Philippe pour relier la rive gauche à la rive droite... dans le but de faciliter le passage des camions qui allaient aux Halles.

L'abandon de ce projet "stupide" en raison du déménagement programmé des Halles a permis du coup à la fin des années 1960 de relancer le projet concernant le pont qui reliait l'ïle Saint-Louis et l'ïle de la Cité.

Le Pont Saint-Louis situé actuellement entre l'île de la Cité et l'ïle Saint-Louis a donc été construit en 1969-1970. C'est un pont avec une poutre unique en acier de 67m de long. Il fait 16m de large. C'est du coup le pont le plus récent construit dans le 4e arrondissement.

 Comme il est depuis de très nombreuses années uniquement piétonnier et cycliste, c'est un lieu où très souvent les passants peuvent voir des spectacles de rues tout en dégustant les glaces achetées chez les nombreux vendeurs de l'ïle Saint-Louis.

Il est amusant de constater qu'un graffitti, présent au sol, depuis de nombreuses années, montre que certains se sont appropriés ce pont :


mercredi 15 octobre 2008

CLXVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (19e volet) : Le botaniste Victor Jacquemont par Ernest Damé

  

Voici le 19e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Il s'agit toujours de celles situées rue de Lobau. Je continue avec le portail côté Seine, je commence par le 1er étage de la partie gauche avec Victor Jacquemont.

Victor Jacquemont est un personnage sur lequel il est difficile de trouver des informations. J'ai été obligé de me rabattre sur celles données par le site wikipédia car je n'en ai pas trouvé d'autres sur la toile. Victor Jacquemont, d'après donc Wikipédia, serait né à Paris le 8 août 1801. C'était un naturaliste et un explorateur. Il serait arrivé à Calcutta en 1829 et il serait mort à Bombay de la dysenterie le 7 novembre 1832.

D'après le site Floraquebeca, Victor Jacquemont s'était aussi rendu aux Etats Unis en 1826 puis au Québec en 1827. Non sans lyrisme, l'auteur de l'article de ce site parle du "Schubert de la botanique"...

La statue est une oeuvre du sculpteur Ernest Damé, né à Saint-Florentin dans l'Yonne le 1er octobre 1842 et mort le 22 novembre 1920. On lui doit le buste de François Raspail au cimetière du Père Lachaise