jeudi 28 octobre 2010

DCCLXX : Archéologie urbaine à l'angle de la rue du Temple et de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie

  

Le 4e arrondissement connaît un mouvement général de profonde rénovation. Je suis impressionné par ce cycle qui semble s'accélérer de transformations des logements et la valse des changements d'enseignes commerciales.

J'ai été surpris de découvrir, ces dernières semaines qu'à l'angle de la rue du Temple et de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on trouvait jadis une épicerie. En effet, des travaux ont conduit à défaire les panneaux aveugles qui masquaient la façade de ce lieu depuis qu'il était devenu un commerce de gros. On peut lire côté rue du Temple "Maison Serouge" :

 et dans le prolongement rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie "Epicerie et commissions" :

L'expression "faire les commissions" est un peu passé de mode mais on en voit ici l'origine.

On peut donc -très provisoirement- voir un vestige de ce commerce alimentaire qui a disparu à une époque dont j'ignore tout.

P.S. lors de la republication en mars 2021 : un comparatif 2010/2021


samedi 23 octobre 2010

DCCLXVII : Une enquête de l'INSEE très intéressante sur le logement et les CSP dans le 4e arrondissement

 

J'ai trouvé une enquête fort intéressante sur le site de l'INSEE à propos du logement dans le 4e arrondissement. Il s'agit des résultats du recensement qui porte sur les seules résidences principales.

On comptait, en 2006, 16 611 logements répartis ainsi :

- logements de moins de 25m² : 15,2%
- logements de 25m² à 40m² : 26,9%
- logements de 40m² à 70 m² : 28,9%
- logements de 70m² à 100 m² : 17,5%
- logements de 100m² à 150m² : 8,9%
- logements de plus de 150 m² : 2,6%

 L'enquête réserve aussi plusieurs surprises :

- Parmi ces 16 610 résidences principales du 4e arrondissement, on compte 44 maisons individuelles (4 d'entre elles ont une superficie inférieur à 25 m²).

- L'enquête donne aussi une répartition des catégories socioprofessionnelles "de la personne de référence". On apprend ainsi que le 4e arrondissement est le lieu de résidence principale de 6 agriculteurs exploitants. On peut penser qu'ils doivent faire quelques kilomètres pour se rendre sur leur lieu de travail.

La répartition des catégories socioprofessionnelles (pour les seules résidences principales je le rappelle) était la suivante :

- agriculteurs : 0,04%
- artisans, commerçants, chefs d'entreprise : 5,14%
- cadres, professions intellectuelles supérieures : 35,77%
- professions intermédiaires : 14,69%
- employés : 10,37%
- ouvriers : 3,37%
- retraités : 21,22%
- autres, sans activité professionnelle : 9,40%

 Voilà donc un outil très utile pour étudier l'évolution du nombre de résidences principales dans le 4e arrondissements et la répartition des CSP.

jeudi 14 octobre 2010

DCCLXIII : Statue de l'Hôtel de Ville (63e épisode) : Jean-Baptiste Pigalle par Pierre Loison

  

Voici le 63e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Pigalle située au 1er étage dans le pavillon droit de la façade située sur la place de l'Hôtel de Ville, dans la partie latérale :

Jean-Baptiste Pigalle est né à Paris le 26 janvier 1714 et il y est mort le 22 août 1785. C'est un des plus célèbres sculpteurs français du XVIIIe siècle. On lui doit des oeuvres qui ornent de nombreuses églises de Paris, par exemple le mausolée de Guillaume d'Harcourt dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Pigalle est surtout connu des Parisiens car il a donné son nom à un quartier à la réputation sulfureuse située à la limite entre le 9e et le 18e arrondissement. La rue Pigalle (qui portait ce nom depuis 1803) a été rebaptisée en 1993 rue Jean-Baptiste Pigalle certainement pour rappeler qu'un personnage se cachait derrière ce nom célèbre.

La statue de Jean-Baptiste Pigalle à l'Hôtel de Ville est l'oeuvre de Pierre Loison né à Mer dans le Loir-et-Cher le 5 juillet 1816 et mort à Cannes le 3 février 1886. On doit à ce sculpteur la statue de Saint Augustin sur la Tour Saint-Jacques (voir article du 2 octobre 2021) et plusieurs statues qui ornent les façades du Louvre.

P.S. : La maison d'enfance était situé 42 rue Meslay dans le 3e arrondissement (voir mon article du 20 septembre 2020).

lundi 11 octobre 2010

DCCLXII : Les ponts de Paris Centre : le pont de la Tournelle

  

Le pont de la Tournnelle vue depuis le quai Bourbon (Paris 4e) avec à l'arrière plan l'Institut du Monde Arabe

 Voici le 9e article de la série consacrée aux ponts de Paris Centre : il concerne le pont de la Tournelle qui relie l'île Saint-Louis et le 5e arrondissement.

Ce pont porte le nom de la Tournelle, la tour qui marquait l'extrêmité Est de l'enceinte de Philippe Auguste sur la rive gauche. On voit très bien cette tour sur le plan de Bâle des années 1550 à la hauteur de l'île Saint-Louis qui n'existait pas encore à l'époque et correspondait à deux îlots séparés par un petit canal creusé au XIVe siècle :


 Le premier pont bâti à cet emplacement a été construit en 1370 à l'époque où l'actuel île Saint-Louis était principalement un lieu de pâturage pour le bétail. Il portait le nom de "Fust de l'île Notre-Dame" (l'ancien nom de l'île Saint-Louis). Il était situé un eu plus à l'Ouest puisqu'il était à la hauteur de l'ilôt situé le plus à l'Ouest. Il servait donc principalement pour permettre au bétail d'accéder à cet endroit. On voit ce pont sur le plan Merian qui date de 1615 :

Ce  pont très précaire a été détruit à plusieurs reprises. Un nouveau pont un peu plus solide a été reconstruit en 1620 quand l'île saint-Louis a été lotie. Ce pont a lui aussi été emporté par une crûe de la Seine en 1637.

C'est en 1656 qu'un pont à nouveau construit à cet emplacement a pris pour la 1ère fois le nom de Pont de la Tournelle. C'était un ouvrage en pierres de 6 arches. On peut le coir sur le plan Turgot des années 1730 :


Après avoir été endommagé par la crûe de 1910, il a été détruit en 1920*. Le pont actuel a été construit entre 1924 et 1928 sur des plans de Louis et Pierre GUIDETI. C'est un ouvrage avec une arche principale en pierres à laquelle s'ajoutent deux arches latérales situées de part et d'autre sur chacune des rives.

 
Le pont de la Tournelle depuis le pont de Sully avec à l'arrière-plan la cathédrale Notre Dame.

 Dans sa partie Sud-Est (côté 5e arrondissement) le pont est décoré par un pilier de 14m de haut sur lequel se dresse une satue de 5,5m qui représente Sainte-Geneviève la patronne de Paris pour les catholiques. C'est une oeuvre du sculpteur Paul Landowski.

 
Le pont de la Tournelle depuis le quai de Béthunes (Paris 4e) avec à gauche la statue de Sainte-Geneviève.

Le pont fait 122m de long. La chaussée sur le pont fait 15m de large avec de chaque côté des trottoirs de 4m. C'est un pont en béton armé avec un parement en pierres. L'arche principale a une longueur de 74m et une hauteur de 7m.

Le pont de la Tournelle depuis le Pont de l'Archevêché avec à l'arrière-plan à gauche la préfecture de Paris.

 
* PS. Depuis la publication de cet article j'ai fait paraître deux articles qui permettent de voir des vues de ce pont détruit en 1920 : une carte postale du début du XXe siècle depuis le pont de Sully (article du 11 mars 2018) et une photographie impressionnante de 1920 lors de la destruction de ce pont (article du 6 octobre 2020).

samedi 9 octobre 2010

DCCLXI : Piscine Saint-Merri : fermeture... pour raison technique

 


J'ai écrit un article le 27 juin dernier à propos de la fermeture pour travaux de cette piscine (la seule du 4e arrondissement) pendant tout l'été. On pouvait espérer qu'après une aussi longue fermeture, la piscine pourrait enfin fonctionner. Pour mémoire, le 1er article paru sur ce blog, le 28 mars 2008, avait déjà pour sujet "les mystères de la piscine Saint-Merri" et les nombreux dysfonctionnements qu'elle connaît.

On pourra comprendre mon agacement car, après la réouverture de la piscine il y a seulement trois semaines, j'espérais au moins que je pouvais compter désormais sur un bon fonctionnement de l'établissement. J'avais programmé toute ma journée de travail d'hier pour pouvoir consacrer un temps à mon sport favori : la natation. A 11h30, j'ai donc été assez déconfit de trouver portes closes  avec cette affiche annonçant un problème technique.

En matière de piscines, Paris est dans une situation calamiteuse . Les équipements sont vétustes. Les horaires complètement inadaptés. Lors de mon séjour cet été à Hambourg, j'ai pu profiter d'une piscine ouverte tous les jours de l'année de 6h30 à 23h. Je n'en viens pas à rêver de m'établir chez nos voisins allemands, mais j'aimerais que vraiment Paris se bouge en matière de piscines.

vendredi 8 octobre 2010

DCCLX : Les façades de Paris Centre : l'école Saint-Merri, un édifice emblématique des années 1970

 

L'école Saint-Merri à l'angle de la rue Saint-Merri et de la rue du Renard est un bâtiment à l'architecture surprenante qui comprend aussi des bains douches, un gymnase et une piscine (que je fréquente assidument). Située tout près du Centre Pompidou, sa construction date du réaménagement de ce quartier dans les années 1970.

L'esthétique de l'édifice est sujette à débat.  Voici ce que l'on peut lire à son propos dans le livre de Kathy BORRUS, Jorg BROCKMANN et James DRISCOLL, One thousand buildings of Paris, 2003, page 139 : "'This elementary school typifies the irreverent architecture if the 1960s which often did not respect the historic nature of original buildings. The construction of this concrete building destroyed a seventeenth-century private construction on the the site" (Traduction :"cette école élémentaire est un exemple de l'architecture inadaptée des années 1960 qui ne respectait pas le caractère historique des bâtiments originaux. La construction de ce bâtiment en béton a occasionné la destruction de la demeure privée du XVIIe siècle qui existait sur ce site").

 Sur à un site consacré à la protection de l'architecture contemporaine, DoCoMoNo, j'ai trouvé le nom des architectes : Alain GAMARD, Daniel LOMBARD et Edouard-Marc ROUX. Le projet a été lancé en décembre 1971 et les travaux ont été fini en février 1974. Le bâtiment a été ouvert en mars 1974. A l'intérieur, l'organisation d bâtiment a répondu aux exigences d'un type de pédagogie particulière : l'absence de séparation et la présence d'une cour à ciel ouvert à chacun des 3 étages.

P.S. (de mars 2021) lors de la republication de l'article. On peut trouver un complément d'information très intéressant publié en 2017 pour préparer des travaux de réhabilitation sur ce site darchitectures.com. On peut y lire : "Livrée en 1974, l'école Saint-Merri a été conçue par les architectes Alain Gamard, Daniel Lombard et Edouard-Marc Roux avec en associaiton Edith Schreiber-Aujame et Jacques Lichnérowicz pour la programmation et Alain Constandinis pour l'ingénierie du béton. L'école constitue l'une des réalisations modernes les plus remarquables de la capitales en terme d'insertion urbaine, d'intelligence constructive et de valeur d'usage. Bâtiment-pont aux imposants pilotis de béton et à l'élégante façade de rideau, l'édifice contraste avec son environnement". On peu aussi y trouver d'intéressantes maquettes qui datent de la construction.