Puis, en allant vers la gauche, on arrive sur le portail principal d'accès à l'immeuble, au n°101 :
C'est sur le côté latéral droit que l'immeuble est signé et daté :L'immeuble date donc de 1898 et il est dû à l'architecte Albert Walwein (né à Rully en Saône-et-Loire, le 11 juin 1851, et mort dans le 16e arrondissement de Paris, le 21 février 1916). Il s'agissait d'un architecte important de l'époque : il était architecte en chef du gouvernement et, en 1885, architecte du ministère de la Marine et des colonies. (On lui doit aussi la façade du 116, rue Réaumur située juste en face (voir article du 30 juillet 2018) comme j'en reparlerai par la suite).
La partie la plus impressionnante de cette immeuble est située à l'angle de la rue Réaumur et de la rue d'Aboukir :
On peut admirer, au 2e étage, deux autres carayatides (mais celles-ci sont privées de bras) :La partie supérieure de l'angle, de forme arrondi, est surmontée par une coupole d'aspect néo-byzantin très en vogue à l'époque :
et sur la façade de la rue de Cléry :
Ces lions sont situés sur les consoles qui soutiennent le balcon du 2e étage On trouve aussi des lions au dessus des fenêtres de part et d'autre de l'angle au 2e étage :
Ces lions, m'ont permis de retrouver la trace de l'industriel qui a commandé cet immeuble. Un peu grâce au hasard.
En effet, on retrouve aussi sur celui du 116, rue Réaumur, dessiné lui aussi par Albert Walwein,... des lions. Je me suis dit que les deux immeubles qui se font face, de part et d'autre des côtés pairs et impairs de la rue Réaumur, étaient peut-être dus à une commande pour un personnage prénommé Léon.
Or, l'immeuble du 116, (auquel j'avais consacré un article paru le 30 juillet 2018) a été édifié pour un certain M. Storch. Cela m'a permis de retrouver un personnage appelé Léon Lazare Storch que j'ai retrouvé sur la page d'un site consacré au cimetière du père Lachaise, On y apprend que ce personnage est né à Paris le 28 mai 1861 et qu'il est mort le 29 septembre 1923 à Paris 20e. Il était le président honoraire de la chambre syndicale de confection pour dames. Il a obtenu la légion d'honneur le 9 mars 1908. Il a été promu officier en 1910.
J'ai poursuive l'enquête en cherchant des traces de ce Léon Storch.
Son nom d'usage était Storch, mais son nom à l'état civil était Storck;. J'ai retrouvé son acte de décès dans les registres de la mairie du 20e arrodissement, qui en fait la précision :
J'ai aussi retrouvé un courrier, daté de 1910, écrit par lui quand il a été fait officier de la légion d'honneur. Il mentionne comme le 116, rue Réaumur. C'est bien de lui, Léon Storch, dont il s'agit :Au moment de son mariage, Léon Storch/Storck habitait au 26, rue d'Aboukir (Paris 2e). Il a épousé à la mairie du 3e arrondissement Gabrielle Weil (merci à @stefdesvosges de m'avoir aidé à retrouvé l'acte) :
Léon Storck était né dans le 11e arrondissement, rue d'Angoulême (actuelle rue Jean-Pierre Timbaud) le 29 mai (déclaré le 30) mai 1861 :En 1902, Léon Storch avait été chargé de rédiger le rapport du groupe 85 de l'Exposition universelle de Paris de 1900, qui avait pour sujet l'Industrie de la confection pour hommes, femmes et enfants.
Tout indique que Léon Storck était d'une modeste origine juive de la confection et qu'il est devenu un personnage influent de l'industrie textile dans le quartier du sentier comme en atteste les superbes immeubles des 101 et 116, rue Réaumur qui forment un seul et même ensemble (ce que j'ai cherché à démontrer dans cet article).
Liste des façades de la rue Réaumur auxquelles j'ai consacré un article :



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