lundi 29 juin 2009

CDXXV : Exposition "L'itinéraire des Séfarades vers les Etats-Unis".

Une vue de la salle Jean Mouly, mairie du 4e, place Baudoyer

 Voilà une petite exposition qui, si elle ne paie pas de mine (7 panneaux informatifs dans la salle Jean Mouly de la mairie du 4e), est cependant très intéressante. Elle s'intitule "L'itinéraire des Séfarades vers les Etats Unis". Elle se tient jusque mardi 30 juin dans le cadre du 5e festival des cultures juives qui cette année a pour thème "L'Amérique".

 Cette petite exposition m'a remis les idées en place concernant les grandes lignes de l'histoire des Séfarades et m'a permis d'enrichir mes connaissances. Je savais que "Séfarade" était le nom donné aux communautés juives installées en Espagne jusqu'à leur expulsion à la fin du XVe siècle. L'exposition m'a appris plusieurs choses :

1°) Le mot "Séfarade" est apparu à la fin du VIIIe siècle. Il s'agit du terme utilisé couramment en langue hébraïque pour désigner l'Espagne dans laquelle les Juifs étaient protégés grâce à la grande tolérance arabo-musulmane de l'époque.

2°) Je savais que les Séfarades à partir de l'expulsion de 1492 s'étaient dirigés principalement vers les territoires sous influence musulmane. J'ignorais par contre complètement que dès le XVIIe siècle, des communautés Séfarades avaient commencé à s'installer sur le territoire actuel des États-Unis (pour certaines d'entre elles, elles avaient fait étape en Amérique latine).

3°) Les colonies anglaises d'Amérique du Nord sont très tôt devenues un lieu de tolérance pour les Juifs. Un des principaux lieux d'accueil était l'actuel Etat de Rhode Island. La plus ancienne synagogue des États-Unis est située à Newport, elle date du milieu du XVIIIe siècle :


 4°) Dès l'Indépendance, le président Washington a affirmé que les Juifs devraient avoir les mêmes droits que les autres citoyens (à une époque où en France était votée la loi sur l'émancipation des Juifs qui date de 1791).

dimanche 28 juin 2009

CDXXIV : La statue de "Charlemagne et ses leudes"... une statue en bronze qui a eu bien du mal à trouver une place !

  

 On trouve sur le parvis Jean-Paul II cette immense statue de l'Empereur Charlemagne accompagné par ses "leudes" comme il est écrit sur le socle. Cette statue est d'un goût un peu douteux mais néanmoins on finit par s'y attacher. Je la photographie régulièrement :

 Au printemps avec un soleil couchant sur Notre-Dame

 

En hiver sous la neige

Cette statue a eu une histoire assez épique. Elle a été conçue sous Napoléon III à une époque où il était bon de glorifier l'Empire... Mais, après la proclamation de la République en 1870, cette idée est rapidement passée de mode. De plus, Charlemagne symbolisait une époque lors de laquelle la France et l'Allemagne ne faisaient qu'un ce qui n'était plus un thème très porteur après l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par le traité de Francfort en 1871.

En effet, un modèle de plâtre de la statue avait été proposé en 1853 par les deux sculpteurs Louis et Charles Rochet puis a été présenté pour l'exposition universelle de 1867. La statue en bronze, quant à elle, fut terminée pour l'exposition universelle de 1878. Le problème est que plus personne ne voulait de cette statue. Charles Rochet proposa donc de prendre à sa charge les frais d'installation de son oeuvre.

En janvier 1879, le conseil de Paris délibéra sur la question. La gauche combattait l'érection de cette statue car à ses yeux elle représentait un hommage au pouvoir absolu. Le rapporteur du débat, Viollet-le-duc, vitupéra mais contre son avis, la statue fut refusée. L'opinion publique se saisit de l'affaire et huit jours plus tard le conseil de Paris devait accepter l'installation provisoire de cette statue sur le parvis de Notre-Dame.

L’œuvre de 15 tonnes, haute de 7 m fut finalement acquise par la Ville de Paris en 1895 pour 30 000 francs. Cependant, en 1973, elle faillit déménager : le Conseil de Paris voulait la remplacer par le "pilier des nautes" qui avait été retrouvé dans le sous-sol. Cependant, la statue de Charlemagne avait été offerte à la ville de Metz qui refusa de payer les frais nécessaires au déplacement... Résultat, la statue est restée en place !

La représentation de Charlemagne est pour le moins folklorique. Il tient en main le sceptre dit de Charlemagne que l'on peut admirer au Louvre. Ce sceptre date en fait certainement de Charles V et est donc une œuvre du XIVe siècle (de plus de 500 ans postérieur à Charlemagne).

De plus, l'empereur est accompagné par deux "leudes", deux vassaux : Roland et Olivier. Les deux sculpteurs ont oublié que, au moment où Charlemagne est devenu empereur en 800 (il porte la couronne impériale sur la tête), Roland est censé avoir été tué dans une embuscade à Roncevaux en 778, soit 22 ans plus tôt !

A lire : Georges POISSON, Guide des statues de Paris, Guides visuel, Hazan,1990

 

mardi 23 juin 2009

CDXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (42e volet) : Claude Ballin par Alfred Rass

 

Voici le 42e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne la statue de Ballin qui est situé au 3e étage de la façade côté rue de Rivoli : 


 Claude Ballin est né à Paris en 1615 et il y est mort le 22 janvier 1678.

C'était un orfèvre très célèbre. Il est l'un des principaux créateurs du mobilier d'argent de Louis XIV. Ces créations ont donc été en grande partie fondues en 1689 pour financer la guerre de la Ligue d'Augsbourg. Le 1er mars 2008, j'ai consacré sur mon blog heliosse un article consacré à l'exposition "Quand Versailles était meublé d'argent".

Il n'existe pas de rue Ballin à Paris...

La statue est une oeuvre du sculpteur Alfred Rass sur lequel je n'ai pas trouvé d'information.

jeudi 18 juin 2009

CDXIV : Bastille : "LA" station avec vue sur le port

  

La ligne 1 a été ouverte pour l'exposition universelle de 1900. Depuis cette époque, la station bastille est une des rares stations de métro au monde dont les quais donnent une vue sur d'autres... quais : ceux du port de Paris.


Tout en passant par cette station très régulièrement, je trouve que cette vue depuis la rame de métro est toujours aussi insolite.

samedi 13 juin 2009

CDIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (41e volet) : Jean-Rodolphe Perronet

Voici le 41e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville. Il s'agit de la statue de Perronet que l'on peut voir au 2e étage sur la façade côté rue de Rivoli :

Jean-Rodolphe Perronet est né à Suresnes le 27 octobre 1708. Il est mort à Paris le 27 février 1794.

C'était un ingénieur. Il fit exécuter un grand nombre de ponts, par exemple le pont de Neuilly (1750) et le pont Louis XVI, finalement appelé le pont de de la Concorde (1787-1791) et construit en partie avec les pierres de la Bastille.

Il a créé avec Trudaine l'Ecole des Ponts et Chaussées en 1775. Il a participé à la rédaction des articles de l'Encyclopédie dirigée par Diderot et D'Alembert.

La rue Perronet est une petite rue du 7e arrondissement.

La statue est une oeuvre d’Émile Hugoulin né à Aix-en-Provence le 8 avril 1848 et mort à Clamart le 2 mars 1923. 

vendredi 12 juin 2009

CDVIII : Fontaine Wallace (2) : un hommage au sculpteur des fontaines Charles Lebourg

 

J'ai récemment consacré un article aux fontaines Wallace. Leur sculpteur Charles-Auguste Lebourg (1829-1906)  a aussi travaillé pour la décoration de nombreuses façades de Paris notamment une devant laquelle je passe très souvent : celle d'un immeuble situé 17, rue de Châteaudun dans le 9e arrondissement. Les deux caryatides qui décorent la façade de cet immeuble sont bien de cet artiste  : son nom y est même mentionné.


mardi 9 juin 2009

CDV : Commerce de chevaux dans le 4e...

 

Au 56 rue du roi-de-Sicile,  à l'angle avec la rue vieille-du-Temple, on peut voir cette surprenante mosaïque. Il s'agit d'une ancienne échoppe qui achetait des chevaux, peut-être pour en faire de la viande (comme le laisse penser le rouge de la bordure).

Il n'y a plus trace de commerce de chevaux dans le 4e depuis belle lurette et cette devanture est aujourd'hui celle d'un magasin qui n'a aucun rapport avec la vente d'équidés... Dans cette boutique, un magasin de chaussettes est sur le point d'ouvrir en ce mois de juin 2009... Heureusement que ce ne sont pas des sous-vêtements car les culottes de cheval ça n'aurait pas fait beaucoup vendre !

dimanche 7 juin 2009

CDIII : Les animaux de Paris Centre : Les béliers du Pont-Notre Dame

 

J'ai récemment consacré un article au Pont-Notre-Dame. J'ai oublié de signaler un détail amusant. Sur les piliers (qui date du XIXe siècle si on a lu attentivement mon article), on peut voir ces surprenantes têtes de bélier. 


 


samedi 6 juin 2009

CDII : Les animaux de Paris Centre : Deux magnifiques chevaux et un lion sur la porte de l'Hôtel de Chenizot

 

L'Hôtel de Chenizot, rue Saint-Louis-en-l'île, est un hôtel magnifique en style rocaille caractéristique de la première moitié du XVIIIe siècle.  

La porte, qui compte elle aussi de très beaux motifs typiques du style rocaille, est ornée de deux splendides chevaux en bronze avec à leur base une tête de lion.


 

lundi 1 juin 2009

CCCXCVII : Les statues de l'Hôtel de Ville (40e épisode) : Pierre-Antoine Berryer

 

Voici le 40e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne Berryer que l'on peut voir sur la façade de la rue de Rivoli au 1er étage, la 2e statue en partant de la gauche.

 Pierre-Antoine Berryer est né le 4 janvier 1790 à Paris et il est mort dans le Loiret le 29 novembre 1868. C'était un avocat monarchiste qui a soutenu Louis XVIII lors de la Restauration. Cependant très attaché au droit,  il a participé à la défense du maréchal Ney qui a finalement été exécuté en 1815.

Elu à la chambre des députés en janvier 1830, il fut un ardent défenseur de la couronne et de Charles X ce qui fit qu'après la Révolution de Juillet, il fut un ennemi déterminé de Louis-Philippe. Il continua à siéger à la chambre des députés dans le parti légitimiste. C'est à cette époque qu'il prit part à la défense de Louis-Napoléon Bonaparte après sa tentative de coup d'Etat en 1840.

La Révolution de février 1848 lui permit de voir avec plaisir Louis-Philippe quitter le pouvoir. Il continua à siéger dans le parti légitimiste. Il fut cependant l'avocat du socialiste Louis Blanc.

Lors du coup d'Etat du 2 décembre 1851, il fit partie des députés qui se réfugièrent à la mairie du Xe arrondissement (ancien découpage) et votèrent la déchéance du Prince-Président. Cela lui valu d'être emprisonné avant d'être libéré en février 1852. Il préféra se retirer de la vie politique.

Elu membre de l'Académie française en 1852, il ne fut reçu qu'en 1855. Il s'abstint de rendre la visite de courtoisie au chef de l'Etat... Il occupa le 4e fauteuil des Immmortels (occupé entre autres avant lui par Massillon, après lui par Maurice Barrès, le cardinal de Courtray, puis le cardinal Lustiger et aujourd'hui par Jean-Luc Marion).

En 1868, il soutint Jules Ferry qui dans une série d'articles avait dénoncé les travaux d'Haussmann à Paris. Néanmoins, il resta jusqu'à sa mort attaché à la monarchie et à la personne du comte de Chambord.

La conférence Berryer est un concours très prestigieux organisé chaque année entre 12 avocats du barreau de Paris.

Depuis 1877, Berryer a donné son nom à une petite rue du 8e arrondissement.

La statue est une œuvre d'Etienne Henri Dumaige né à Paris le 30 mars 1830 et mort à Saint-Gilles-Croix-de-Vie le 31 mars 1888.