lundi 30 octobre 2023

MMDCXXXVII : Les statues du Louvre : Série les personnages (15e volet) : Bouffon par Eugène-André Oudiné

  

Voici le 15e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de Jean-Baptiste Colbert que l'on peut voir dans la partie de l'aile Turgot qui est tournée vers la Pyramide du Louvre :

La statue de Buffon est la 7e en partant de la gauche :

On peut aussi la voir de derrière depuis les fenêtres du musée :

Georges-Louis Leclerc de Buffon est né le 7 avril 1707 à Montbard (Côte d'Or) et il est mort le 16 avril 1788 à Paris. C'est un très célèbre naturaliste du XVIIIe siècle. Son Histoire naturelle, générale et particulière parue en  15 tomes de 1749 à 1767 a été la plus célèbre encyclopédie d'Histoire naturelle du XVIIIe siècle.

Il est entré en 1733, à l'âge de 26 ans,  à l'Académie des Sciences pour ses travaux de physique et de géométrie. En 1739, il est devenu intendant du Jardin du roi (l'actuel Jardin des Plantes). En 1753, il a été élu à l'unanimité membre de l'Académie française.

En 1753, Buffon a été élu à l'Académie française (fauteuil n°1). (voir sa fiche sur le site d'Académie française).

On peut voir derrière lui sur sa droite, les ouvrages qu'il a écrit :


 Son visage montre une grande gravité :

La statue est signé à l'arrière sur le côté gauche de Buffon. On peut lire Oudiné :

 Eugène-André Oudiné est né le 1er janvier 1810 à Paris et mort à Paris 6e le 11 avril 1887. Ce sculpteur est très intéressant car il fait partie des rares sculpteurs qui ont travaillé à fois pour la série des Grands Hommes de de la Cour du Louvre (donc dans les années 1850) mais aussi sur la façade de l'Hôtel de Ville : on lui doit la statue d'Horace Vernet (voir article du 12 septembre 2009). Il est aussi l'auteur des deux médaillons qui ornent la façade de l'Hôtel du Timbre, rue de la Banque, qui datent eux de la 2e moitié des années 1840 (voir article du 6 novembre 2020). Il existe un superbe portrait de ce sculpteur : il est dû au peintre et photographe Adolphe Dallemagne (1811-1882) qui travaillait pour l'atelier Nadar :


jeudi 26 octobre 2023

MMDCXXXVI : Les statues du jardin des Tuileries : Le monument en l'honneur de Pierre Waldeck-Rousseau dans le jardin des Tuileries

  

Dans la partie Nord du Jardin des Tuileries, au pied du mur d'enceinte où est situé le Jeu de Paume, on peut voir un monument un peu à l'écart. J'ai décidé de lui consacrer cet article...

Ce monument, comme cela est indiqué, est dédié à Pierre Waldeck-Rousseau. Il date de 1909 et c'est une œuvre du sculpeur Laurent-Honoré Marqueste, sculpteur né à Toulouse le 12 juin 1848 et mort le 5 avril 1920 dans le 14e arrondissement de Paris (on lui doit aussi la statue de Pierre de Montreuil qui orne la façade de l'Hôtel de Ville (voir article du 25 mars 2011), l'achèvement de la statue équestre d’Étienne Marcel sur le quai de l'Hôtel de Ville (voir article du 16 avril 2008) et le monument en l'honneur du sculpteur Antoine Barye du square de l'Hôtel de Ville (voir article du 23 avril 2009). L'ensemble de la composition est due à l’architecte Gustave Rives (1858-1926).

Au centre, on peut voir un buste de Pierre Waldeck-Rousseau :

Sur la gauche, on observe deux personnages dénudés encadrés par une femme :

A l'arrière-plan, on reconnaît une allégorie de la République :

Il s'agit d'une évocation de la "Loi Waldeck-Rousseau" du 21 mars 1884 par laquelle la loi Le Chapelier de 1791 a été abrogée et les syndicats ont été autorisés. C'est pourquoi les deux personnages masculins représentent le monde ouvrier :

Pierre Waldeck-Rousseau est né à Nantes le 2 décembre 1846 et il est mort à Corbeil-Essonne le 10 août 1904. Il a notamment été ministre de l'Intérieur de février 1883 à avril 1885 (époque pendant laquelle il a fait voter la loi qui porte son nom) et Président du Conseil (équivalent actuel de Premier Ministre) de juin 1899 à mars 1902, époque à laquelle a été votée une loi très importante : celle sur la Liberté d'Association du 1er juillet 1901. 

A sa mort, en août 1904, Pierre-Waldeck Rousseau était considéré comme un des pères des libertés acquises avec la IIIe République. J'ai retrouvé l'article à la Une du Petit parisien du 11 août 1904 qui est très élogieux envers Waldeck-Rousseau : "Il gouverna la France en exerçant la dictature du talent., et quand il lui plût de quitter le pouvoir, le pays se sentit dépouillé d'une auréole".

Il était annoncé que le gouvernement voulait organiser en son honneur des obsèques nationales. Or, dans le journal du lendemain, on apprenait que la famille avait refusé par modestie une telle cérémonie :

Il n'y eut donc pas d'obsèques nationales mais le gouvernement décida de faire ériger un monument dans le jardin des Tuileries. Le texte situé au centre à la base du buste rend un très bel hommage au personnage :

A gauche, on peut lire : "Ce doit être le souci du législateur que de regarder l'avenir, fils d'un républicain de 1848, je n'ai jamais d'ambition plus chère que de donner à la République de 1848 cette revanche, la République définitive" et à droite "Nous avons choisi la liberté, faisons-lui confiance avant de devenir sage, il faut avoir été longtemps libre. Le législateur a fait son devoir, le temps fera son œuvre". Au centre on peut lire "RF, Waldeck-Rousseau, Hommage national, 1884 : loi sur les syndicats professionnels, 1899 : Défense républicaine, 1901 : Loi sur les Libertés d'association".

Ce monument a été d'abord présenté au Salon des Artistes Français de 1909. 

La cérémonie d'inauguration eut lieu le 6 juillet 1910 en présence du Président de la République Armand Fallières. Elle fut l'objet de la "Une" du Petit Parisien du 7 juillet 1910 :

On remarque qu'en ce début du mois de juillet, le temps était très maussade :

Plusieurs discours rendirent hommage à Waldeck-Rousseau. Le dernier fut celui du président du conseil Aristide Briand (président du Conseil pour la première fois de sa carrière politique de juillet 1909 à février 1911). Voici sa conclusion :


 Il parle à propos de Pierre Waldeck-Rousseau de "ce noble et beau modèle qui fut une exception, et aux yeux de certains, une anomalie".

Il est aussi intéressant de noter que l'inauguration fut accompagnée d'incidents qui sont relatés par l'article :

On ne sera pas surpris de voir que l'esprit contestataire que certains pensent relever du monde actuel n'a en fait rien de très nouveau.

En poursuivant, les recherches sur cette statue, j'ai découvert cette photographie qui montre l'inauguration sous un autre angle que celui qui était présenté à la "Une" du Petit Parisien :

Or sur cette photo, un détail m'a surpris : on observe sur le côté une allégorie en bronze ailée :

Cela m'a conduit à rechercher d'autres représentations de monument sur des cartes postales :

Une petite recherche m'a appris que comme beaucoup de statues en bronze, cette allégorie de la gloire a été fondue en 1942 pendant l'Occupation.

De plus, d'autres cartes postales montrent que le monument était situé dans un lieu plus visible :


De plus il n'était pas adossé à un mur ce qui fait qu'il était visible depuis la face arrière :

J'ai retrouvé un ancien plan du jardin des Tuileries qui montre que le monument était initialement situé dans la partie Sud-Est près du bassin de flore. Je l'ai entouré sur le plan ci-dessous et j'ai indiqué par une étoile l'emplacement actuel du monument :

 La localisation initiale de ce groupe statuaire avait fait l'objet d'une polémique car l'architecte du Louvre Gaston Redon s'était opposé à son installation à cet endroit. Le gouvernement de l'époque avait insisté pour cet emplacement.

Sur cette vue aérienne de 1955, on comprend mieux l'organisation du jardin des Tuileries de l'époque et la localisation du monument en l'honneur de Waldeck-Rousseau :

 On l'aperçoit aussi sur cette autre vue aérienne du jardin des Tuileries prise sous un autre angle en 1950 :

Voici une vue prise actuellement de l'endroit où était située cette statue pendant plusieurs décennies :



dimanche 22 octobre 2023

MMDCXXXV : Réaménagement de la place du Châtelet : plutôt des bonnes nouvelles !

 

Mardi 10 octobre 2023 a eu lieu dans le foyer du théâtre du Châtelet une réunion consacrée à l'aménagement prévu pour cette place. J'ai assisté à cette réunion mais je n'ai pas eu depuis le temps de lui consacrer un compte-rendu alors que depuis sauf erreur de ma part elle a eu très peu d'échos.

Il faut dire que ce qui a été annoncé va plutôt dans le bon sens et ce sont plutôt les aménagements posant problèmes qui provoquent polémique et débat mais là on peut penser qu'un certain consensus peut se dessiner, surtout qu'une partie ce qui m'avait étonné lors d'une autre réunion (voir mon article du 4 février 2023) a été rangé dans les cartons...

Voici une diapo que j'ai prise en photographie et sur laquelle j'ai fait apparaître trois de mes motifs de satisfaction :

A : La piste cyclable bidirectionnelle ne longera finalement la place que de son côté Est (je m'étais montré très perplexe sur l'idée de créer aussi une autre voie de ce genre le long de la partie Ouest de la partie centrale comme cela avait été envisagé lors de la réunion du début de l'année).

B : Il est prévu de créer le long du théâtre du Châtelet un espace piétonnisé traversé uniquement par les bus (à l'image de ce qui se fait sur le terre-plein Saint-Paul). La circulation automobile étant déjà très réduite à cet endroit cela ne paraît pas aberrant.

C : le maire de Paris Centre, Ariel Weil, a rappelé son attachement à la création d'un carrefour piétonnier sur le modèle de celui de Shibuya à Tokyo au carrefour du boulevard Sébastropol et de l'avenue Victoria, une idée pour laquelle j'ai toujours eu beaucoup d'enthousiasme.

En ce qui concerne les aménagements urbains, on peut observer la volonté de préserver le décor de l'urbanisme parisien avec l'installation de bancs Davioud :

De plus, les arbres vont continuer à être protégés par des grilles -rondes ou carrées- :

Il n'est hélas pas possible de planter plus d'arbres en raison du vaste nœud d'échange entre les stations de métro des différentes lignes qui se trouvent sous cette place.

Autre motif de satisfaction, la fontaine du palmier va être restaurée et remise en eau. J'ai posé la question à la chargée de la restauration, la plaque qui rappelle qu'on a trouvé à cet endroit au XIIe siècle la première municipalité parisienne et qui était en partie effacée (voir mon article du 8 août 2023) va être nettoyée et remise en place. 

Il est prévu de poser un revêtement en granit avec un dégradé depuis le centre de la place jusqu'à ses côtés pour lui redonner son unité. Je suis intervenu à la fin de la réunion pour suggérer que l'on pose -de la manière que l'on voudra- un marquage qui rappelle que l'on trouvait à l'emplacement de cette place du XIIe siècle au tout début du XIXe siècle une petite forteresse qui a joué un rôle déterminant dans l'histoire de Paris (voir mon article du 21 août 2020).

Je rappelle que c'était suite à une suggestion de ma part que le tracé de l'enceinte de Philippe Auguste avait été rendu visible lors des travaux de la rue Rambuteau et grâce à l'insistance de Christophe Girard le maire du 4e arrondissement de l'époque qui avait fortement soutenu cette idée. (voir mon article du 30 novembre 2014).

 J'espère que ma suggestion concernant la place du Châtelet sera soutenue par Ariel Weil, que je crois aussi très attaché à l'histoire de Paris. -Il a rassuré l'assistance en affirmant souhaité que la place continu à porter le nom de place du Châtelet (et non pas "place des théâtres" comme cela été envisagé)-.

Pour cet éventuel marquage au sol de l'emplacement de la forteresse du Châtelet (ou bien son évocation d'une manière ou d'une autre), la ville dispose d'un temps de réflexion supplémentaire puisque finalement les travaux ne sont pas prévus pour avant 2025.




samedi 21 octobre 2023

MMDCXXXIV : Au 17 rue Commines : un très bel endroit, "l'espace Commines"

 

Au 17 rue Commines (Paris 3e arrondissement), j'ai découvert ce week-end, à l'occasion de l'exposition temporaires organisées par plusieurs galeries "Abstractions +, réalités nouvelles", un très très endroit : "l'espace Commines".

Voici quelques photos que j'ai prises :


J'ai particulièrement apprécié l'escalier qui permet de monter vers la mezzanine : 


Un autre escalier non moins charmant permet d'accéder au sous-sol :

Un sous-sol qui permet aussi d'accéder à des espaces superbes :

Pour en savoir plus, cet espace possède un site : Espace Commines.



mercredi 18 octobre 2023

MMDCXXXIII : Les statues de l'Hôtel de Ville : Série sur les Villes de France (16e volet) : la ville de Toulouse par Pierre-Bernard Prouha

 

Voici le 16e épisode de la série consacrée aux statues des villes de France qui ornent la façade de l'Hôtel de Ville de Paris. Il concerne la statue de la ville de Toulouse qui est la 2e en partant de la droite de la façade principale qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville :

Il n'est pas aisé de reconnaître la ville. Elle tient dans la main gauche des armoiries qui sont peu lisibles :

Il faut être un export pour les reconnaître :

La statue tient dans la main gauche un bouquet de fleurs.

Cette statue est une oeuvre de Pierre-Bernard Prouha né au Born en Haute-Garonne le 11 février 1822 et mort dans le 18e arrondissement de Paris le 22 juillet 1888.