jeudi 26 juin 2008

LXX : Statues de l'Hôtel de ville : 3e volet : Louis-Antoine de Bougainville par Emile-Louis Truffot

 

 Après Biot et Quinault, voici Bougainville dont la statue située au 3e étage tout à droite de la façade de l'Hôtel de ville côté rue Lobau domine en hauteur (voir la photographie ci-dessous).

 Louis-Antoine de Bougainville a un nom qui est resté davantage célèbre que les deux précédents personnages auxquels j'ai consacré une note. Il est né à Paris le 11 novembre 1729 et y est mort le 31 août 1811. A nouveau, une belle longévité puisqu'il est mort à presque 82 ans.

Il est resté célèbre comme un grand navigateur et explorateur. Il monte une expédition qui fait le tour du monde de 1766 à 1769 et publie en 1771 Description d'un voyage autour du monde. Sa description des moeurs des indigènes conduit Diderot à écrire l'année suivante Supplément au voyage de Bougainville.

Militaire de carrière, Bougainville participe à la guerre d'Indépendance des Etats Unis : un des bateaux qu'il dirige participe à la bataille de Chasepeake le 5 septembre 1781. Resté fidèle au roi Louis XVI -avec lequel il partageait le goût des expéditions maritimes-, il est arrêté pendant la Terreur avant d'être relâché après la chute de Robespierre en 1794.

Couvert de titres sous le 1er empire, il est fait "Grand officier" de la légion d'honneur lors de la création de cette récompense en 1804. Il est comte d'empire en 1808.Sur décision de l'empereur Napoléon Ier, il est inhumé au Panthéon juste après sa mort.

Une fleur découverte au Brésil par un botaniste qui l'accompagnait pendant son tour du monde porte son nom : le bougainvillée. La rue de Bougainville est située dans le 7e arrondissement près de l'Ecole militaire.

Voici sa  notice dans l'ouvrage de Georges Veyrat sur les Statues de l'Hôtel de Ville (1892) :

Cette statue est une œuvre du sculpteur Emile-Louis Truffot, né le 26 juillet 1843 à Valenciennes et mort à Paris le 26 octobre 1895.

lundi 23 juin 2008

LXVII : Les arbres de Paris Centre : 1er volet : les muriers de l'angle Tournelles/Saint-Antoine

 

Voici encore une nouvelle série que je commence. Elle concerne les arbres du 4e. C'est une série à laquelle je pense depuis que j'avais écrit sur le blog "le 4e que j'aime" un article à propos de l'orme de Saint-Gervais (dont je serai amener à reparler d'ici peu). L'idée d'une série consacrée aux arbres du 4e n'a fait que se renforcer quand le 18 juin dernier au soir mon ami Nizar m'a signalé les arbres dont je vais parler dans cette note.

Je suis un peu béotien en matière de règne végétal. J'ai donc été surpris d'apprendre par Nizar, alors que nous passions rue Saint-Antoine à l'angle de la rue des Tournelles, que les arbres qui se trouvaient sur cette place étaient des mûriers blancs. Il faut vraiment les admirer en ce moment car ces arbres donnent des fruits très particuliers que j'ai pris en photo ci-dessous : des mûres blanches. Nizar m'a affirmé qu'il s'agit aussi là des arbres plantés dans certaines régions du monde pour nourrir les vers à soie (grâce à leurs feuilles).

Recherche faite le mûrier blanc, Morus Alba, originaire de Chine, a été introduit à Paris en 1600 au jardin des Tuileries par Olivier de Serres. Je n'ai aucune idée de l'époque à laquelle des mûriers blancs de la rue Saint-Antoine ont été plantés.


 

jeudi 19 juin 2008

LXIII : Statues de l'Hôtel de ville : 2e volet : Philippe Quinault par Théodore-Charles Gruyère

  

Voici le 2e volet des personnages sculptés sur l'Hôtel de ville. Sa statue est située au 2e étage tout à droite de la façade côté rue Lobeau, juste au dessus de celle de Biot (1er volet de la série) comme on le voit sur la photographie ci-dessous.
Il s'agit de Philippe Quinault qui est né à Paris le 3 juin 1635 et y est mort le 26 novembre 1688. Tout comme Biot, c'est un "immortel" puisqu'il est entré à l'Académie française en 1670. Mais, contrairement au personnage précédent les lettres étaient sa spécialité, même s'il a possédé une charge d'auditeur à la Cour des Comptes.

En effet, Quinault, fils d'un boulanger, est entré dans l'histoire grâce à sa carrière de poète, de dramaturge et de librettiste sous le règne du roi Soleil. En effet, sa 1ère comédie en 5 actes, Les Rivales, date de 1653. Cependant, si Quinault a joué un rôle important c'est parce qu'il fut le librettiste, à partir de 1671, des opéras de Jean-Baptiste Lully. Quinault est donc un des pères d'un genre spécifiquement français : la tragédie lyrique. Il est ainsi l'auteur du livret de l'opéra Thésée (1675) que je suis allé voir cette année au Théâtre des Champs Elysées. Un opéra écrit à la gloire de Louis XIV.

Voir la notice que lui consacre Georges Veyrat dans son ouvrage sur les Statues de l'Hôtel de Ville paru en 1892 :

 Il existe une rue Quinault dans le XVe arrondissement. 
 
La statue est une oeuvre de Théodore-Charles Gruyère (1813-1895) auquel on doit aussi la statue de Sainte Genevière sur la Tour Saint-Jacques (voir article paru le 27 février 2022)


mardi 17 juin 2008

LXI : Anges de Paris Centre (4e épisode) : 4 rue du Bourg Tibourg

 

Au 4 rue du Bourg Tibourg (au sujet de laquelle j'ai publié un article), on peut admirer ce linteau de porte orné de deux anges. Il s'agit de la partie reconstruite au XIXe siècle à l'époque où les pouvoirs publics voulaient élargir cette rue.

On retrouve ici une esthétique inspirée des putti d'époque baroque, encore un exemple de l'école historiciste du XIXe siècle qui réutilisait, de manière pas toujours très raffinée les motifs décoratifs des époques antérieures.

Ce sont ces anges du 4 rue du Bourg Tibourg qui m'ont été signalés par Aurélie ce qui m'avait donné l'idée de lancer cette série sur les anges du 4e. En voici donc le 4e volet.

samedi 14 juin 2008

LVIII : Le Porte-Avions Charles De Gaulle à l'Hôtel de ville

 

Voilà encore un article qui va conforter celui (ou ceux ?) qui pense(nt) que je suis un odieux réactionnaire. Je vais peut-être même être taxé de militarisme !


 En effet, intrigué par les nombreuses affiches qui dans le secteur de l'Hôtel de ville annoncent que l'on peut voir dans ce lieu une exposition consacrée au porte-avions Charles de Gaulle, je me demandais bien à quoi elle pouvait ressembler. De plus, professeur d'éducation civique, je me suis dit que cette visite me permettrait de compléter mes connaissances sur la Défense nationale qui correspond au dernier chapitre du programme (sujet qui est tombé au brevet des colllèges l'an dernier).

Je n'ai pas été déçu... L'exposition permet d'admirer des photographies dont on ne peut nier quelles sont fort belles. Il y en a même une qui montre François Mitterrand avec Edouard Balladur pendant la 2e cohabitation (cela fera plaisir à notre maire du 4e arrondissement, Mme Bertinotti, qui a été archiviste à l'Elysée à cette époque après le départ de Georgette Elgey).

De plus, la maquette photographiée en début d'article permet de se rendre compte de l'immensité de ce bâtiment militaire. On peut y voir des vidéos d'un intérêt très varié (J'avoue que le documentaire sur la vie à bord ne m'a pas enthousiasmé). Par contre, sur un petit écran situé sur le côté j'ai appris énormément d'informations concernant ce type d'équipements. Je ne savais pas par exemple, que les premiers porte-avions français avaient été des bâtiments cédés par le Royaume Uni et les Etats Unis à la France après la Seconde guerre mondiale. C'est à la IVe République que l'on doit le lancement des deux porte-avions, le Foch et le Clémenceau, livrés au début de la présidence de Charles De Gaullle dans les années 60.

Le porte-avions actuels a été programmé en 1986 à l'époque de la cohabitation entre  François Mitterrand et Jacques Chirac. Une vidéo laisse entendre qu'un 2e porte-avions est encore dans les cartons... mais vu le coût ce n'est peut-être pas demain qu'il va être mis en construction.

Pour finir cette exposition a un petit côté "Engagez-vous, rengagez-vous". On trouve dès l'entrée un guichet pour tous ceux qui seraient intéressés par le métier. Pour ma part, j'ai passé l'âge et je ne crois pas que j'avais la vocation...






vendredi 13 juin 2008

LVII : Statues de l'Hôtel de ville : 1er volet : le scientiffique Jean-Baptiste Biot par Léon-François Chervet

  

Je commence une nouvelle série. Tant pis si elle agace ceux qui considèrent que ce blog est bien trop prosaïque ou qu'il est "réactionnaire" tant je m'intéresse au passé. L'idée m'en est venue car depuis bientôt douze ans, chaque matin comme de nombreux riverains, je prends le métro à l'angle de la rue Lobau et de la rue de Rivoli. La façade de l'Hôtel de ville est peuplée par une impressionnante série de statues dont beaucoup de personnages sont des grands oubliés de l'Histoire. Dans l'idéal de la IIIe république naissante, ces scupltures devaient pourtant faire oeuvre d'exemples puisqu'elles avaient été choisies pour commémorer la mémoire de Parisiens de naissance ou d'adoption que se sont signalés dans l'Histoire avec une place prépondérante pour les scientifiques et les artistes. -Pour mémoire, le précédent bâtiment avait été incendié en 1871 par les Communards. Tous les personnages choisis sont donc morts avant les années 1880 époque où l'Hôtel de ville a été reconstruit.-

Procédant avec méthode, j'ai décidé de commencer par le personnage qui apparaît en bas à l'extrême droite de la façade côté rue Lobau (voir la photo ci-dessous). Il est indiqué que ce personnage s'appelle Biot et qu'il a vécu de 1774 à 1862. Un bel exemple de ce que j'entends faire avec cette série car je n'avais aucune idée de ce qui pouvait l'avoir distingué dans l'Histoire. Il a donné son nom à une unité de courant électrique qui vaut 10 ampères. 

Ce personnage m'est sympathique car il est aussi l'auteur d'un livre intitulé Eloge de Montaigne (Les Essais de ce dernier et Les Pensées de Marc-Aurèle sont deux livres de chevet qui rendent la vie beaucoup plus douce à vivre...).

De plus, on peut souligner l'incroyable résistance de J.-B. Biot aux changements politiques. En effet, mort à 88 ans, il est né à Paris le 21 avril 1774, quelques jours avant la mort de Louis XV. Il a été enfant sous Louis XVI et est mort sous Napoléon III. A 18 ans, en 1792, il s'engage dans les armées de la Révolution pour sauver la République en danger. Sous le Directoire, il obtient ses premières fonctions d'enseignant. Il entre en 1803 sous le Consulat à l'académie des sciences. Il est un des rares à protester contre la mise en place de l'Empire en 1804.

Il est nommé en 1808 sous l'Empire professeur à la faculté des sciences de Paris. Il garde des fonctions éminentes à la Restauration.  Sous la monarchie de Juillet, il devient même en 1840 doyen de la faculté de sciences. En 1849, sous la IIe République, il est nommé commandeur de la Légion d'Honneur et pour finir il entre à l'Académie française en 1856 sous le Second Empire.

Enfin, il faut souligner qu'il semble avoir joué un rôle important pour aider Louis Pasteur à mener ces travaux. Cependant, ce n'est que 23 ans après la mort de J.-B. Biot que le vaccin contre la rage sera mis au point. ce personnage a donné son nom à une petite rue du XVIIe arrondissement, tout près de la place Clichy.

 Voici la notice que Georges Veyrat a consacré en 1892 à Jean-Baptiste Biot :

La statue est une œuvre de Léon-François Chervet (1839-1900). On peut voir à Agde, une statue dite d'Amphitrite qui ornait jadis le palais du Trocadéro construit en 1878 et détruit pour l'exposition universelle de 1937.

mercredi 4 juin 2008

XLIX : Rue du Bourg Tibourg

 

Voilà encore une rue du Marais au nom bien sympathique. Un de mes contacts "facebook" me disait qu'il adorait le nom de cette rue mais avouait qu'il ne connaissait pas l'origine de ce nom étrange.

Pour le comprendre, il faut se rappeler que l'enceinte du Haut-Moyen Âge, construite au Xe siècle pour répondre à la menace Viking, passait un peu plus au sud au niveau de la place Baudoyer (où se trouvait une porte). Un petit bourg s'est développé hors de cette enceinte dans les siècles qui ont suivi. Quand une nouvelle enceinte a été construite par Philippe Auguste, vers 1190, le "Tibourg" est devenu une rue de ce Paris du XIIe siècle.

A l'époque des travaux d'Haussmann, sous le second empire, cette rue devait devenir un vrai boulevard. On peut s'en rendre compte à la largeur de la rue dans sa partie Sud : cela forme une véritable place qui avait vocation à se prolonger vers le Nord dans la logique du XIXe siècle. Heureusement que tel n'a pas été le cas puisque, si bien sûr nous ne voulons pas que notre arrondissement devienne qu'un musée, il aurait été très dommage que des rues avec un tel charme disparaissent.