mercredi 26 octobre 2011

CMLXXVIII : Les animaux de Paris Centre : deux lions sur la façade du BHV à l'angle de la rue des Archives et de la rue de la Verrerie

 

Voici un nouvel article consacré aux animaux de Paris Centre. On trouve deux têtes sur la façade du BHV à l'angle de la rue de la Verrerie et de la rue des Archives. Ils se trouvent de part et d'autre de la frise en bas-relief qui décore la partie haute du bâtiment de part et d'autre de l'enseigne "Bazar de l'Hôtel de Ville".

 
Ce décor date de la construction du magasin principal du BHV par les héritiers de Xavier Ruel juste avant la Première Guerre mondiale.

lundi 24 octobre 2011

CMLXXVII : Paris Centre, hier et aujourd'hui : le Pont de la Tournelle avant sa reconstruction dans les années 1920

  

Voici une carte postale ancienne montrant le Pont de la Tournelle (auquel j'ai consacré un article le 11 octobre 2010). On peut voir aussi à l'arrière-plan, à gauche, la pointe de l'île de la Cité et, au centre et à droite, le Sud-Ouest des immeubles de l'île Saint-Louis. Voici la même vue 100 ans plus tard (en octobre 2011) :

On observe très peu de changements sur les îles. Par contre le pont, lui, est complètement différent puisqu'au lieu de sept arches de la carte postale, il n'en compte plus que 3, dont une beaucoup plus longue qui enjambe la Seine.

On peut noter aussi une autre modification : les sablières situées sur le quai de la Tournelle dans le 5e arrondissement ont disparu. Les péniches déchargeaient les marchandises à l'aide d'une petite voie ferrée :

Il n'est plus possible de faire exactement la vue d'ensemble depuis la rampe qui descendait vers le quai bas car des arbres ont été plantés et ces derniers masquent la vue :
On peut, de plus, noter que sur la carte postale, une mention manuscrite donne une date, le 24 avril 1910, qui permet de dater l'époque de la carte :
On a, bien sûr, aucune preuve que cette date est authentique puisque pour le reste la carte n'est pas écrite ni timbrée.On peut penser que la vue a en fait été prise avant l'inondation qui en janvier 1910 a provoqué d'importants dégâts notamment sur les quais et sur les ponts. Le pont de la Tournelle ayant été très endommagé, il a été reconstruit dans les années 1920 d'après les plans de Pierre et Louis Guideti. Ce nouvel ouvrage était beaucoup moins dangereux pour la navigation (les arches de l'ancien pont était très nombreuses et donc très étroites).

 P.S. : J'ai publié depuis 2011 deux autres articles à propos du Pont de la Tournelle :

- le pont de la Tournelle vu depuis le Pont de Sully en 1909 (article du 11 mars 2018)

- Une photographie de la démolition du Pont de la Tournelle en 1920 (article du 6 octobre 2020).

dimanche 23 octobre 2011

CMLXXVI : Adam et Eve, perdus dans l'étagement de la façade principale de Notre-Dame (depuis Viollet-le-duc)

  

Même ceux qui passent régulièrement devant la cathédrale Notre-Dame de Paris n'en ont pas forcément conscience car cela est difficile. Dans les étages de la façade principale, on peut voir Adam et Eve dans au 2e étage au-dessus de la galerie des rois :

En effet, il faut avoir une bonne vue, des jumelles, ou un appareil photo avec un bon zoom,  pour voir au 2e étage au dessus de la galerie des rois, à droite (au-dessus du portail de Sainte-Anne) Eve :

et à droite, au dessus du portail de la Vierge, Adam :

 

Pendant la Révolution française de nombreuses statues avaient été mises à bas. Ces deux représentations d'Adam et Eve ont été installées à cet endroit lors de la restauration de la Cathédrale par Viollet-le-duc au milieu du XIXe siècle et elles sont dues à l'inventivité très libre des sculpteurs qui ont participé à la restauration entreprise par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. 

Initialement, les statues d'Adam et Eve se trouvaient dans les niches situées à l'intérieur du portail Sud. On peut admirer au musée de Cluny la statue originale qui été retrouvée après la restauration

Il s'agit d'une merveille du XIIIe siècle (vers 1260) attribuée à Pierre de Montreuil.

mercredi 19 octobre 2011

DMLXXIII : Une traversée en bateau de la place de la Bastille par le canal situé sous la colonne

  

Voici une série inédites de vues de la place de la Bastille : le passage en bateau entre le Canal Saint-Martin et le bassin de l'Arsenal. sous la place.

On peut voir en arrivant à la hauteur de la Bastille, le soubassement de la colonne avec la crypte où se trouvent les tombeaux des morts de la Révolution de 1830, mais aussi -ce que j'ignorais- ceux de celle de 1848. Les noms des "martyrs" de la Révolution de Juillet apparaissent sur le fût de la colonne (je leur avais consacré un article le 28 juillet 2010).

Le bateau avant rapidement voici une vue que j'ai pu prendre de cette crypte circulaire :

Cette crypte correspond en fait à la fondation de la fontaine que Napoléon voulait construire sur cette place. Par la loi du 26 juillet 1839, la colonne (dont la construction avait commencé en 1831) devait devenir un monument funéraire. Les corps de 504 victimes de la Révolution de 1830 furent transférés dans la crypte le 28 juillet 1840. Ils furent rejoints le 4 mars 1848 par 196 victimes de la nouvelle révolution qui cette fois avait renversé Louis-Philippe.

Le bateau sort de la partie couverte du canal sous la place de la Bastille et arrive au port de l'Arsenal (qui marque la limite entre le 4e et le 12e arrondissements) :

 

samedi 15 octobre 2011

CMLXX : Les statues de l'Hôtel de ville (75e volet) : Pierre de Viole par Jean-Louis-Désiré Shroeder

Voici le 75e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville. Elle concerne "Pierre de Viole" qui se situe au centre de la façade de la place de l'Hôtel de ville légèrement sur la gauche quand on est face à l'édifice :

 

J'ai eu bien du mal à trouver des informations sur ce personnage car il s'agit en fait de Pierre Viole (sans particule), prévôt des marchands de Paris qui, le 15 juillet 1533, a posé la première pierre de l'Hôtel de ville quand il a été reconstruit sous le règne de François Ier.

D'après les informations que j'ai trouvées sur un blog, Pierre Viole était écuyer, seigneur d'Athis sur Orge, 5e fils de Nicolas Viole, seigneur d'Andrezel, et de Catherine Poignant.

J'ai trouvé un autre blog qui consacre un article à la famille Viole. On y apprend que Pierre Viole est mort en 1554 et a été enterré dans l'église Saint-Paul (qui se trouvait dans le 4e arrondissement et qui a été détruite pendant la Révolution). Il est devenu conseiller au Parlement de Paris le 7 janvier 1522 puis commissaire aux requêtes du Palais en 1529.

Pierre Viole (avec ou sans particule) n'a donné son nom à aucune rue parisienne ce qui prouve que l'on peut avoir sa statue située à la place d'honneur de la façade de l'Hôtel de ville et être tombé dans le plus grand oubli ! Omnia vanitas...

La statue est une œuvre de Jean-Louis-Désiré Schroeder (né à Paris le 24 décembre 1828 et mort dans le 5e arrondissement de Paris le 27 décembre 1897). On lui doit aussi la statue de l'agriculture dans la Cour Carrée du Louvre. Pour la statue de Pierre de Viole, le sculpteur a dû faire preuve d'imagination puisqu'on ne possède aucun portrait de ce personnage.

jeudi 13 octobre 2011

CMLXIX : Nef de Paris dans Paris (épisode n°7) : la version la plus ancienne présentée lors d'une exposition

  

Voici le 7e épisode de la série consacrée à la nef de Paris dans Paris Centre. Il s'agit d'une représentation qui a fait une réapparition uniquement pendant quelques semaines. En effet, pendant l'été 2011, une exposition sur le thème "Paris sur Seine" se tenait à l'Hôtel de Ville. On pouvait y voi la version la plus ancienne de la nef de Paris : le sceau de la corporation des marchands d'eau comme on peut le lire en latin : sigillum mercatorum aque parisius. Il s'agit de l'agrandissement d'un sceau suspendu à un acte qui date environ de 1210 (donc de la fin du règne de Philippe Auguste).

La charte des marchands d'eau était très puissante. En 1121, le roi Louis VI lui avait accordé par exemple le droit de transporter 60 sous pour chaque bateau transportant du vin. Son fils Louis Louis VII en 1170 leur accorde le privilège de la police de l'eau pour toute la capitale.

Dans cette version la plus ancienne de la nef de Paris, le navire ne comporte qu'un seul mat soutenu par six haubans. La voile n'est pas représentée. (Pas de rames non plus contrairement à de nombreuses versions postérieures).