vendredi 31 mai 2013

MCCLXXII : Les façades de Paris Centre : Une superbe façade du XVIIe siècle au 15 rue de la Cerisaie

  

Le quartier de l'Arsenal a été en grande partie restructuré au moment du percement du boulevard Henri IV sous Haussmann. Pour cette raison, il subsiste dans ce secteur très peu de façades d'immeubles du XVIIe siècle. Pour cette raison, une grande partie de ce secteur du 4e arrondissement ne fait pas partie du Plan de Sauvergarde et de Mise en Valeur du Marais (PSMV).

Cependant au 15 rue de la Cerisaie, mon attention a été happée par une très belle demeure qui possède un portail encadré par de superbes pas reliefs d'angles :

Voici une détail de l'angle gauche :

On peut observer un détail végétal avec tout à gauche un visage.

De plus, au-dessus de chaque fenêtre de très beaux cartouches sont sculptés. En voici trois exemples : 

Cet immeuble est inscrit dans l'Annexe 6 du Plan Local d'Urbanisme du 4e arrondissement : "Hôtel Titon de Tillet, construit dans le dernier quart du XVIIe siècle, il appartient en 1690 à Titon du Tillet. Il offre une remarquable façade en pierre de taille Louis XIV composée de trois travées et de trois étages carrés sur rez-de-chaussée, ornée d'appuis de fenêtre en fer forgé, de bas-reliefs couronnant les baies des deux étages, et d'une balustrade coiffant l'élévation. Bandeaux d'étage plats. Remarquable porte cochère cintrée à vantaux en boisconservés ornée d'écoinçons sculptés".

Un mystère à résoudre : Evrard Titon du Tillet est né à Paris le 16 janvier 1677 et il y est mort le 26 décembre 1762. En 1690, il avait seulement 13 ans ce qui est un peu jeune pour posséder un Hôtel particulier. Il s'agit donc peut-être d'une propriété de son père, Maximilien Titon (1632-1711), seigneur d'Ognon, secrétaire du roi et directeur général des magasins d'armes sous Louis XIV. Il aurait paru assez judicieux qu'il se soit installer près de l'Arsenal. 

Maximilien Titon a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1688 :

Quand à Evrard Titon du Tillet c'était un chroniqueur et un musicologue, célèbre. en son temps.



mercredi 29 mai 2013

MCCLXXI : Les statues de l'Hôtel de Ville (95e volet) : le peintre David, un natif du quai de la Mégisserie, par Jean-Baptiste Boujault

 
 
Voici le 95e article de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de "L. David" qui se situe au 2e étage à l'extrêmité droite de la façade qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville :
Jacques-Louis David est un des peintres français les plus connus. On lui doit notamment le tableau qui représente le sacre de Napoléon achevé en 1808 et que l'on peut voir au Louvre. 

David était né pas loin du 4e arrondissement, quai de la Mégisserie le 30 août 1748. Élu député de la Convention en 1792, il a voté en janvier 1793 la mort de Louis XVI ce qui explique qu'après 1815, il a dû s'exiler en raison de la Restauration. Il est mort à Bruxelles le 29 décembre 1825.

On peut trouver très facilement beaucoup d'informations sur ce personnage donc je vais m'abstenir de faire un article très long !
 
La rue Louis David est située à Passy dans le 16e arrondissement. Elle porte ce nom depuis 1863. 

La statue est une oeuvre de Jean-Baptiste Boujault né le 19 avril 1829 à La Crèche (Deux-Sèvres) et mort dans la même ville le 27 novembre 1899 à La Crèche (Deux-Sèvres).
 

samedi 25 mai 2013

MCCLXIX : La Vierge de l'angle Aubriot/Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, une oeuvre de Marek Szwarc

  A l'angle des rues Aubriot et Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on trouve cette statue de la Vierge Marie.


Cette statue est une oeuvre de Marek Szwarc (1892-1958), père de Tereska Torrès, femme de lettres et membre des Forces Françaises Libres.  Marek Szwarc, né en Pologne en 1892, d'origine juive, est arrivé en France en 1910. Il s'est converti au catholicisme. La statue de l'angle située à l'angle de la rue Aubriot et de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie date de 1939.  


Elle a certainement remplacé une représentation de la Vierge beaucoup plus ancienne et qui avait disparu (peut-être à la Révolution) comme le montre l'inscription située en dessous qui est typique de celles faites au XVIIIe siècle :

 Il y a de fortes chances que la statue originelle ait disparu dès la Révolution française. Ce type de statues saintes à l'angle des rues étaient très fréquentes par le passé (on en trouve encore par exemple à l'angle des rues Sévigné/Saint-Antoine ou du quai de Bourbon et de la rue Le Regrattier). En 1528, la mutilation d'une de ces statues qui était à l'angle de la rue des Rosiers et de l'actuelle rue Ferdinand Duval a été l'origine de la première grande vague de persécutions contre les Protestants.

La parole "voici ta mère ! " a été prononcée d'après les Evangiles par Jésus sur la Croix quand il a indiqué à Jean qu'il devait désormais considérer Marie comme sa propre mère et lui porter assistance :

Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean, 19 25-27).

P.S. : Voir article du 10 février 2020 à propos de la pose d'une plaque à cet endroit pour rendre hommage à Marek Szwarc

vendredi 24 mai 2013

MCCLXVIII : Paris Centre hier et aujourd'hui : l'Hôtel de Ville et la rue de Rivoli au début du XXe siècle

  

Voici un nouvel article de ma rubrique consacré au Centre de Paris hier et aujourd'hui à partir d'une carte postale qui fait partie de ma collection personnelle. Elle a été envoyée il y a un peu plus de 100 ans depuis le 4e arrondissement. En effet, au verso, elle est datée : 


 Cependant l'absence totale d'automobiles sur la chaussée laisse penser que la vue est un peu plus ancienne et qu'elle date soit des premières années du XXe siècle, soit même de la fin du XIXe siècle.

 On peut voir au centre,en plein milieu de la rue de Rivoli un omnibus tiré par des chevaux :
La personne qui a envoyé cette carte l'a adressé à ses petites-filles installées à Béziers. Elle venait d'enménager au 68 rue de Rivoli comme elle l'écrit au verso : 

Elle a encadré sur la partie gauche de la vue les fenêtres de son "nouvel appartement" situé au 1er étage à droite de la façade :

On peut juxtaposer cette vue qui date donc d'il y a plus de 100 ans à une vue actuelle. La vue a été prise depuis la rue de Rivoli à la hauteur de la place de Ville, en se plançant du côté impair de la rue et en regardant vers l'Est :

On se rend compte tout d'abord que le 68 re de Rivoli, où habitait la personne qui a envoyé la carte, n'a presque pas changé d'aspect :

L'immeuble a peu changé d'aspect depuis... mais il a perdu ses volets. L'appartement d'habitation a certainement été transformé en bureaux :

L'immeuble suivant, le 66 rue de Rivoli, a aussi un aspect qui est resté très semblable : 

Cet immeuble lui a conservé ses volets :

Par contre, en continuant à remonter la rue de Rivoli côté pair, un élément du paysage a énormément changé : l'immeuble du BHV était radicalement différent :

Le bâtiment actuel avec son angle en coupole de style néo-byzantin a ét construit à partir de 1911, donc avant l'époque où la carte postale a été envoyée.

On peut observer que par contre du côté impair de la rue, l'Hôtel de Ville avait déjà sa physionomie actuelle (il avait été reconstruit dans les années 1880) :

mercredi 22 mai 2013

MCCLXVII : Les rues et... les places du 4e : la place du Père Teilhard de Chardin

 

Voici un nouvel episode de la série consacrée aux rues et placs du 4e. Il concerne la place Teilhard de Chardin située entre la rue de Suly, le boulevard Henri IV et le boulevard Morland. Elle forme comme un parvis devant le pavillon de l'Arsenal.

Il s'agit d'un espace très "minéral" : 


La majorité municipale s'est engagée depuis des années a y planter un jardin. Le Conseil de quartier Arsenal en attend la mise en oeuvre depuis des années. Il semble que pour la rentrée 2013, des jardinières vont y être installées... faute de mieux.

On peut voir sur cette place la statue dédiée à Arthur Rimbaud due à Jean-Robert Ipousteguy et qui a pour nom "l'homme aux semelles devant". 

Il est amusant de noter que Verlaine avait donné à Arthur Rimbaud le surnom de "l'homme aux semelles de vent". Il s'agit donc d'une méprise ou d'un mauvais jeu de mots... Cette oeuvre date de 1985. Elle avait été commandée par François Mitterrand.


 

mercredi 1 mai 2013

MCCLVI : Mémoire du bataillon français de Corée : Un monument oublié ?

  

Le 4e arrondissement possède un monument commémoratif qui semble presque complètement oublié. Celui dédié à la mémoire des combattants français intervenus dans les forces de l'ONU pendant la Guerre de Corée entre 1950 et 1953 et qui est situé entre la rue et le quai de l'Hôtel de Ville : 

Au vu des menaces que fait aujourd'hui peser la Corée du Nord sur les relations internationales, j'espére qu'à l'occasion du 60e anniversaire des accords de Pan Mun Jon (signé le 27 juillet 1953) une petite cérémonie sera organisée. En effet, cet armistice a prévu la mise en place d'une ligne de partage (le 38e parallèle) qui a ainsi permis à la Corée du Sud de pouvoir rester indépendante. Après bien des viscissitudes, cet Etat est aujourd'hui emblématique du triomphe de la liberté économique et politique par opposition à l'ignoble régime à la Ubu de la Corée du Nord.

Il n'est pas inutile de rappeler que cela a été en partie possible grâce aux 267 militaires français sont morts sous le drapeau de l'ONU à l'occasion de ce conflit (voir le site du Ministère de la Défense).

Dans les années 1990, la Mémoire de ce conflit emblématique de la Guerre froide avait permis de tisser quelques liens entre le 4e arrondissement et la Corée du Sud. Cependant depuis 2001,  il n'a pas semblé judicieux de continuer à rendre hommage à ces combattants français de la Liberté,morts pour endiguer la progression du totalitarisme communiste.