jeudi 27 juin 2013

MCCLXXXII : Les statues de l'Hôtel de Ville (96e volet) : Nicolas de Catinat par André-Arthur Massoulle

 

Voici le 96e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Catinat qui se trouve dans la partie la plus à droite au 2e étage de la façade principale :

Tout comme son contemporain Tourville qui est situé à gauche de cette statue (voir article du 24 mars 2013), Catinat est un officier français qui s'est illustré pendant le règne de Louis XIV. Cependant à la différence de Tourville qui servait dans la Marine, Catinat servait dans l'Armée de Terre.

Nicolas de Catinat est né à Paris le 1er septembre 1637 et il est mort à Saint-Gratien le 22 février 1712. Il était issu de la petite noblesse du Perche. Son père était conseiller au Parlement de Paris. Sous son commandement, l'armée française remporta la bataille de La Marsaille le 4 octobre 1693 contre le duc de Savoie. Il avait été nommé Maréchal de France quelques mois plus tôt en mars 1693.

Cependant, après la défaite de Créquy le 9 juillet 1701, Catinat fut obligé de se retirer.

La rue Catinat est située dans le 1er arrondissement (dans le prolongement de la rue d'Aboukir). Elle est très courte : 29m de long. Elle porte ce nom depuis une ordonnance du 11 juin 1847. Ce choix s'explique par la proximité de la place des Victoires qui est dédiée aux succès militaires du Grand Roi.

La statue est une oeuvre de André Paul Arthur Massoulle né à Epernay le 5 novembre 1851 et mort dans le 6e arrondissement de Paris le 19 juin 1901.

Voici la fiche consacrée à Catinat dans le livre de Georges VEYRAT, Les statues de l'Hôtel de Ville, 1892.


 

samedi 22 juin 2013

MCCLXXXI : Une vue inédite sur la galerie des rois de la façade occidentale de Notre-Dame

 

Depuis la fin de l'année 2012, dans le cadre du 750e anniversaire du début de la construction de Notre-Dame, une tribune a été dressée sur le parvis. En ce mois de juin, en fin de soirée, cela permet d'avoir une vue inédite sur la façade en profitant à la fois de la hauteur et de la lumière du soleil couchant.

Du haut de la tribune, on peut avoir un très beau point de vue sur la "galerie des rois" qui sert de limite entre le 1er et le 2e étage :

Avec un zoom, on peut observer de près chacun des personnages : 


Cette série de portraits représentait les rois de Juda sous les traits "paraît-il" des rois de France. Cela lui a valu d'être mise à bas à la Révolution française. Les statues actuelles sont dues aux tailleurs de pierres du XIXe siècle à l'époque de la restauration de la cathédrale par Viollet-le-Duc. Ce n'est que par la suite que les statues originales (du XIIIe siècle) ont été retrouvées. On peut les voir au musée de Cluny.

lundi 17 juin 2013

MCCLXXVIII : Les rues de Paris Centre : Rue Malher... De l'importance du "H" après et pas avant le "L"


 La rue Malher fait 160m de long. La partie comprise entre la rue Pavée et la rue du roi de Sicile a été percée suite à une décision prise en mars 1848. La partie sud, entre la rue du roi de Sicile et la rue de Rivoli a été ouverte suite à un arrêté de 1854 (à l'époque où la rue de Rivoli a été prolongée jusqu'à la rue Saint-Antoine).

 Comme cela est indiqué par une plaque située à une extrémité de la rue, le Malher dont il est question  est un "lieutenant tué sur les barricades".  Il n'est pas mort sur les barricades qui en février 1848 ont renversé la monarchie de Juillet pour mettre en place la IIe République mais le 24 juin 1848. Ce sous-lieutenant du 18e régiment léger a participé à la répression des mouvements insurrectionnels provoqués par la fermeture des Ateliers généraux. Le nom de la rue a été donné par un arrêté pris le 27 mai 1849 par le  Président de la République Louis-Napoléon Bonaparte qui voulait rendre hommage à un militaire tombé pour rétablir le calme et la tranquillité à Paris. Un héros du parti de l'ordre en quelque sorte ! 

Les barricades de juin 1848 ont été photographiées par exemple celle-ci rue du faubourg Saint-Martin :


 Le peintre Ernest Meissonier a représenté les insurgés massacrés de la rue de la Mortellerie (actuelle rue de l'Hôtel de Ville) :

Malher apparait dans un ouvrage de 1850 écrit par Jules Ducamp, Histoire de la Révolution de Février, dans une liste des héros morts mort rétablir l'ordre : 

L'autre extrémité de la rue est décorée par un pochoir installé par une personne qui volontairement ou involontairement a fait une confusion : 

Il s'agit du compositeur autrichien Gustav Mahler. Pour s'en convaincre voici une comparaison avec portrait de ce musicien :


Désolé pour les mélomanes, mais il n'y a aucun rapport entre Gustav Mahler et la rue Malher. Le compositeur autrichien est né en 1860 alors que la rue Malher existait déjà sous ce nom depuis près de 10 ans !

vendredi 14 juin 2013

MCCLXXVII : La façade de l'Hôtel de Mayenne sans son ajout du XIXe siècle

 

J'ai publié en octobre 2012 un article assez long à propos d'une carte postale qui montrait la rue Saint-Antoine et l'Hôtel de Mayenne il y a une centaine d'années (voir mon article du 9 octobre 2012). J'avais à cette occasion fait paraître plusieurs photographies qui montraient les travaux réalisés entre 2010 et 2012 pour supprimer l'ajout du XIXe siècle dans la façade qui donne sur rue. Pour mémoire, voici une vue qui date de 2010 : 

Je n'avais cependant pas publier depuis de photographies montrant la façade complètement rénovée. Cet oubli est réparé par cet article.

Voici en supplément une vue qui montre l'élégance des décors des fenêtres du 1er étage : 


mardi 11 juin 2013

MCCLXXVI : Les façades de Paris Centre : Un superbe immeuble Belle époque à l'angle quai des Célestins/Boulevard Henri IV

Depuis la place Teilhard de Chardin, à la sortie du métro Sully/Morland, on peut voir sur le trottoir d'en face un superbe immeuble qui fait l'angle entre le boulevard Henri IV et le quai des Célestins. Sa façade se prolonge dan la rue du Petit-Musc :


Dans cette voie, cet édifice est face à l'exhubérant décor de l'Hôtel Fieubet remanié au milieu du XIXe siècle (voir mon article du 6 août 2009).

Cet immeuble date de 1905 comme cela est indiqué à l'angle avec le nom de l'architecte :

On peut en effet lire "A. Poussin Architecte 1905" :
Au 2 quai des Célestins, l'immeuble possède un porche relativement austère avec des formes très orthogonales :

Cependant, le linteau à décor végétal avec des feuilles de chêne rappelle qu'en ce début du XXe siècle, les motifs de "l'Art nouveau" triomphent :

Certains aspects du décor rappellent une architecture très classique comme les consoles triglyphées mais elles sont, elles aussi, embellies par des décors végétaux :

La partie sommitale est d'une grande virtuosité : 

On notera la présence d'un mascaron féminin, un décor assez fréquent dans les décors de l'Art nouveau :

Un élément rend les façades de cet immeuble encore plus belles à voir : les ferronneries qui décorent les balcons et les fenêtres : 

On peut comparer cet immeuble avec d'autres façades édifiées à la même époque :

- celui du 17/19 rue Beautreillis qui date de 1902 (voir article du 8 novembre 2012)

- celui du 48bis rue de Rivoli qui date de 1904 (voir article du 13 février 2010)

- celui du 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie qui date de 1906 (voir article du 6 novembre 2008)

- celui du 64 rue de la Verrerie qui date de 1907 (voir article du 3 août 2009)

samedi 8 juin 2013

MCCLXXV : Un cèdre planté dans le 4e arrondissement il y aura bientôt 20 ans

  

A l’extrémité Est de l'île Saint-Louis, dans le square Barye, on peut admirer un superbe cèdre qui occupe la partie centrale de la pointe du Jardin.

Ce cèdre a été planté à cet endroit le 18 octobre 1993 par Rafic Hariri, Premier Ministre du Liban, et Jacques Chirac, alors Maire de Paris, pour symboliser l'amitié entre la France et le Liban, Paris et Beyrouth et... entre ces deux hommes.

Rappelons que Rafic Hariri a été assassiné à Beyrouth le 14 février 2005.

Le plus ancien cèdre de Paris est situé tout près de là, dans le 5e arrondissement. On peut le voir dans le Jardin des Plantes. Il a été planté par Jussieu en 1734.