Je commence une nouvelle série. Tant pis si elle agace ceux qui considèrent que ce blog est bien trop prosaïque ou qu'il est "réactionnaire" tant je m'intéresse au passé. L'idée m'en est venue car depuis bientôt douze ans, chaque matin comme de nombreux riverains, je prends le métro à l'angle de la rue Lobau et de la rue de Rivoli. La façade de l'Hôtel de ville est peuplée par une impressionnante série de statues dont beaucoup de personnages sont des grands oubliés de l'Histoire. Dans l'idéal de la IIIe république naissante, ces scupltures devaient pourtant faire oeuvre d'exemples puisqu'elles avaient été choisies pour commémorer la mémoire de Parisiens de naissance ou d'adoption que se sont signalés dans l'Histoire avec une place prépondérante pour les scientifiques et les artistes. -Pour mémoire, le précédent bâtiment avait été incendié en 1871 par les Communards. Tous les personnages choisis sont donc morts avant les années 1880 époque où l'Hôtel de ville a été reconstruit.-
Procédant avec méthode, j'ai décidé de commencer par le personnage qui apparaît en bas à l'extrême droite de la façade côté rue Lobau (voir la photo ci-dessous). Il est indiqué que ce personnage s'appelle Biot et qu'il a vécu de 1774 à 1862. Un bel exemple de ce que j'entends faire avec cette série car je n'avais aucune idée de ce qui pouvait l'avoir distingué dans l'Histoire. Il a donné son nom à une unité de courant électrique qui vaut 10 ampères.
Ce personnage m'est sympathique car il est aussi l'auteur d'un livre intitulé Eloge de Montaigne (Les Essais de ce dernier et Les Pensées de Marc-Aurèle sont deux livres de chevet qui rendent la vie beaucoup plus douce à vivre...).De plus, on peut souligner l'incroyable résistance de J.-B. Biot aux
changements politiques. En effet, mort à 88 ans, il est né à Paris le 21
avril 1774, quelques jours avant la mort de Louis XV. Il a été enfant
sous Louis XVI et est mort sous Napoléon III. A 18 ans, en 1792, il
s'engage dans les armées de la Révolution pour sauver la République en
danger. Sous le Directoire, il obtient ses premières fonctions
d'enseignant. Il entre en 1803 sous le Consulat à l'académie des
sciences. Il est un des rares à protester contre la mise en place de l'Empire en 1804.
Il est nommé en 1808 sous l'Empire professeur à la faculté des sciences de Paris. Il garde des fonctions éminentes à la Restauration. Sous la monarchie de Juillet, il devient même en 1840 doyen de la faculté de sciences. En 1849, sous la IIe République, il est nommé commandeur de la Légion d'Honneur et pour finir il entre à l'Académie française en 1856 sous le Second Empire.
Enfin, il faut souligner qu'il semble avoir joué un rôle important pour aider Louis Pasteur à mener ces travaux. Cependant, ce n'est que 23 ans après la mort de J.-B. Biot que le vaccin contre la rage sera mis au point. ce personnage a donné son nom à une petite rue du XVIIe arrondissement, tout près de la place Clichy.
Voici la notice que Georges Veyrat a consacré en 1892 à Jean-Baptiste Biot :
La statue est une œuvre de Léon-François Chervet (1839-1900). On peut voir à Agde, une statue dite d'Amphitrite qui ornait jadis le palais du Trocadéro construit en 1878 et détruit pour l'exposition universelle de 1937.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire