Voici le 97e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Madame Roland que l'on peu voir sur la façade qui donne vers la Seine à l'angle avec la place.
Parmi les 97 personnes auxquels j'ai consacrés un article, on ne trouve que deux autres femmes : Madame Geoffrin (article du 16 février 2009) et Madame de Staël (article du 22 avril 2009). Le point commun entre ses trois statues féminines est qu'elles sont au 1er étage de la façade qui donne sur le quai, elles sont donc très peu visibles...
"Madame Roland" est la fille de Gatien Philippon, maître graveur installé quai de l'Horloge. Elle est née à Paris le 17 mars 1754 sous le nom de Manon Philippon. En 1776, elle épousa un économiste réputé Jean-Marie Roland de la Platière qui était de 20 ans son ainé. Ce dernier joua un rôle très important sous la Révolution française. Il fut ministre de l'intérieur en juin 1792 puis après le 10 août 1792. Elu député de la Convention, il préféra conserver son ministère. Ce n'est que le 23 janvier 1793 qu'il quittât cette fonction (2 jours après l'exécution de Louis XVI).
Après la prise de pouvoir des Montagnards, Madame Roland fut victime de la traque dont furent l'objet les Girondins. Elle fut arrêtée le 1er juin 1793, jugée le 8 novembre 1793 et guillotinée le jour même. Son mari, exilé en Normandie, se suicida en apprenant l'exécution de sa femme. Il s'empala sur sa canne. Pourtant madame Roland n'avait pas été très fidèle puisqu'elle avait vécu une longue romance avec un autre ministre girondin : François Buzot.
Voici la notice concernant Mme Rolland dans le Georges Veyrat :
Madame Roland n'a donné son nom à aucune rue parisienne...
La statue est une oeuvre d'Emile-François Chatrousse né à Paris le 6 mars 1829 et mort aussi à Paris le 14 décembre 1896. On lui doit aussi la statue de Jeanne d'Arc libératrice du faubourg Saint-Marcel.
Dans Paris Centre, il a aussi sculpté la Résignation dans l'église Saint-Eustache et l'Industrie au Conservatoire National des Arts et Métiers.