jeudi 29 juin 2017

MDCCCLXXXVII : Disparition de Simone Veil, une personnalité qui doit servir de réference aux femmes et aux hommes de bonne volonté

   

Portrait de Simone Veil sur la façade de la mairie du 4e arrondissement au 1er trimestre 2016

Nous avons appris ce matin la disparition de Simone Veil. Je tenais dans ma chronique locale à saluer la disparition de cette grande dame.

Je l'avais rencontrée en 2006 à l'occasion de la remise du prix Corrin à des élèves de mon collège. C'est donc tout d'abord une des témoins de l'horreur de la Shoah que je veux saluer. Elle avait compris l'importance de transmettre cette Mémoire.

Mais Simone Veil a aussi été une très grande femme politique. Son livre "Une vie" est une très belle autobiographie dans lequel elle retrace son parcours (voir mon article du 20 février 2008 sur Héliosse 2). Elle a porté le combat pour les droits des femmes en permettant par la loi qui porte son nom l'IVG. Elle a ainsi permis de mettre fin à ces situations horribles où dans la clandestinités des femmes avortaient dans les pires conditions.

En tant que défenseur de l'Europe, je tiens aussi à saluer la première présidente du Parlement Européen  dont les membres étaient élus pour la 1ère fois au suffrage universel en 1979.

Simone Veil était par son intelligence et son humanisme un modèle qui doit guider l'action des femmes et des hommes de bonne volonté.

 

mercredi 28 juin 2017

MDCCCLXXXVI : Quand Lavoisier posait les bases de la chimie moderne dans le 4e arrondissement

 

Au Metropolitan Museum de New York, où j'étais en avril dernier, j'ai été content de voir ce tableau de Jacques-Louis David représentant Antoine Lavoisier et sa femme. En effet, avant la mise en place des nouveaux programmes de 4e, il fallait étudier avec les élèves un scientifique de l'époque des Lumières et le manuel de mes élèves avait choisi ce savant avec une très grande reproduction du tableau de David.

Cependant, en creusant la question, je me suis rendu compte que ce tableau avait un rapport avec le 4e arrondissement. En effet, le peintre représente ici Lavoisier et sa femme en 1788. 

Or j'ai appris par un article très complet de la Revue d'Histoire de la Pharmacie (n°306 de 1995) que son laboratoire se trouvait dans l'actuel 4e arrondissement. En effet, on apprend dans cette étude très documentée qu'Antoine Lavoisier, marié depuis 1771 avec Marie-Anne Paulze (qui avait 13 ans de moins que lui), se sont installés dans le Petit Arsenal en 1776, un an après sa nomination à la régie des Poudres et Salpêtre. Le petit Arsenal comportait deux cours, il donnait sur la Bastille et avait un accès par la rue de la Cerisaie comme on le voit sur le plan Turgot des années 1730 ci-dessous.


L'Hôtel des régisseurs des Poudres était un très bel Hôtel particulier qui a été détruit en 1871 lors de la Commune de Paris. Lavoisier y disposait de splendides appartements, d'une bibliothèque et d'un vaste laboratoire sous les combles.

Lavoisier y partageait son temps entre ses fonctions de régisseur des poudres et ses recherches scientifiques (auxquelles il consacrait 6h par jour, plus le samedi). Sa femme y jouait le rôle d'assistante scientifique et de secrétaire (ce n'est pas un hasard si elle est représentée avec son mari sur le tableau de David). 

C'est à cet endroit que le 27 février 1785, Lavoisier présenta devant un groupe de scientifiques une expérience "cruciale" : celle de la synthèse de l'eau.

David a représenté dans le tableau, les différents objets qui permettaient de faire ce type d'expérience :

Parmi les hôtes que Lavoisier reçut au petit Arsenal, on voit apparaître une liste impressionnante de scientifiques et d'ingénieurs de cette époque : Benjamin Franklin, James Watt, Laplace, Monge,  l'astronome Bailly.

Antoine Lavoisier et sa femme quittèrent ce lieu dans la tourmente révolutionnaire quand il perdit en août 1792 sa fonction de régisseur des poudres. Membre du comité chargé de réformer les impôts mis en place par la Convention,  il fut arrêté en novembre 1793 car il fût accusé d'avoir spéculé "contre le peuple". Lors de son procès, le président du tribunal révolutionnaire affirma "La République n'a pas besoin de savants ni de chimistes ; le cours de la justice ne peut être suspendu". Antoine Lavoisier fut guillotiné le 8 mai 1794 place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Le mathématicien Lagrange lui rendit un très bel hommage : "Il ne leur a fallu qu'un moment pour faire tomber cette tête et cent années, peut-être, ne suffiront pas pour en reproduire une semblable".

La statue de Lavoisier figure sur la façade de l'Hôtel de Ville (voir mon article du 20 janvier 2012).

samedi 24 juin 2017

MDCCCLXXXIV : Une plaque de la rue Montorgueil qui rappelle la dernière exécution d'homosexuels en place de grève.


 En 2008, j'avais consacré un de mes premiers articles de L'indépendant du 4e aux deux homosexuels brûlés en place de grève en 1750. Voici un extrait de cet article :

"la place de Grève, ancien nom de la place de l'Hôtel de ville, était sous l'Ancien Régime un des principaux lieux pour les exécutions publiques. Or c'est en cet endroit qu'à eu lieu en 1750, le dernier "bûcher de sodome" en France. Jean Diot et Bruno Lenoir, surpris rue de Montorgueil, en train de commettre ensemble un "acte interdit par la morale de l'époque", furent condamnés à être brûlés pour acte de sodomie. La sentence a été exécutée en place de grève le 6 juillet 1750. Cela nous rappelle qu'il faut lutter contre toutes les discriminations car si on laisse s'exprimer l'intolérance elle peut redevenir "banale" voire légale."

Depuis la publication de cet aticle, une plaque a été posée rue Montorgueil en 2014 (à l'angle avec la rue Bachaumont) à l'endroit où les deux hommes accusés d'homosexualités ont été arrêtés le 4 janvier 1750.

Ce lieu est devenu un endroit en hommage aux victimes de l'Homophobie.
 

jeudi 22 juin 2017

MDCCCLXXXIII : Une rétrospective des députés du 4e arrondissement depuis 1958.

 

Pacôme Rupin a été élu le 18 juin député de la 7e circonscription dont fait partie le 4e arrondissement. J'ai fait une petite recherche pour retrouver le nom des élus qui ont représenté le 4e arrondissement depuis le début de la Ve République.

 1)

Jean Legaret a été élu député de la Circonscription le 30 novembre 1958. Il était né le 29 août 1913, il avait donc 45 ans. Après avoir été membre du Rassemblement des Gauches républicaines en 1952, il avait été élu sous l'étiquette des Indépendants.  Il a été battu lors de l'élection législative provoquée par la dissolution de l'Assemblée Nationale de novembre 1962.

2)

Pierre-Charles Krieg a été élu député de la 1ère circonscription de Paris le 25 novembre 1962. Né le 18 janvier 1922, il avait donc 40 ans. Il a gardé ce mandat jusqu'en 1986 (c'est-à-dire jusqu'à l'âge de 64 ans). Il a été élu sous l'étiquette Union pour la Nouvelle République, Union pour la Défense de la République puis Rassemblement pour la République.

 En 1986, les députés ont été élus à la proportionnelle et donc le 4e arrondissement n'avait plus de député attitré.

3)  

Jacques Dominati a été élu député de la 1ère circonscription de Paris lors des élections législatives de 1988. Né le 11 mars 1927, il avait donc 61 ans. Il était député en janvier 1982 mais son ancienne circonscription ne comprenait pas le 4e arrondissement. Quand il a été élu en 1982, il avait 54 ans. Il a conservé son mandat jusqu'en 1993 à l'âge donc de 66 ans. Il était membre de l'UDF.

4) 


Laurent Dominati (son fils) né le 5 août 1960 avait 32 ans et 7 mois au moment de son élection lors des élections législatives de mars 1993. Il avait été élu avec l'étiquette de l'UDF. Il a été battu lors de l'élection législative de 2002. Il avait alors 51 ans.
 

5) 

Martine Billard . Martine Billart a été élu lors des élections législatives de  2002.  Comme elle est né le 7 octobre 1952, elle avait 49 ans. Elle était élue sous l'étiquette EELV avant de rejoindre en cours de mandat le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon. Elle a été battue aux élections législatives de 2012. Elle avait alors 59 ans.

6) 

Patrick Bloche  : Pour l'élection législative de 2012, le 4e arrondissement a été intégré à la 7e circonscription avec une grande partie du 11e arrondissement et un quartier du 12e. Il avait en 2012, 55 ans (il allait avoir 56 ans quelques jours plus tard puisqu'il est né le 4 juillet 1956 ). Cependant, Patrick Bloche était député depuis 1997 et comme il été , il avait 40 ans quand il a commencé à exercer son mandat de député. Patrick Bloche est membre du PS.

7)  

Pacôme Rupin a été élu le 18 juin dernier avec l'étiquette de La République en Marche. Il est né le 25 janvier 1985. Il avait donc 32 ans et 4 mois quand il a été élu.

Cet article a aussi montré que Pacôme Rupin devient le plus jeune député du 4e arrondissement mais c'est d'extrême justesse puisqu'il n'est que de 3 mois plus jeune que Laurent Dominati quand celui était devenu député de l'arrondissement en 1993.


jeudi 15 juin 2017

MDCCCLXXX : La nef de Paris dans le 4e (25e volet) : la nef du monument aux morts de la mairie du 4e

  

Voici le 25e volet de la série consacrée aux représentations de la nef de Paris. Il s'agit de la version que l'on peut voir dans la cour de la mairie du 4e arrondissement sur le monument aux morts :

 Complément (en mai 2023 lors de la reparution de cet article sur L'Indépendant du Coeur de Paris) :

Ce monument aux morts a été inauguré le 8 juillet 1934 comme cela est indiqué :

Le maire du 4e arrondissement s'appelait à l'époque Michel Dennery. Il a exercé cette fonction de 1932 à 1941 après avoir été précédemment maire adjoint du 4e : 

Cette inauguration a eu à l'occasion du banquet annuel des maires et maires adjoints de tous les arrondissements de Paris qui s'est donc tenu en 1934 le 8 juillet en présence du ministre de l'Intérieur Albert Sarraut :

Alors que le IIIe République connaissait des temps difficiles, à peine 5 moins après le 6 février 1934, le monument rappelle la Grande Guerre mais aussi deux dates en rapport avec la République : 1792 (la mobilisation générale dans le contexte de l'invasion prusso-autrichienne avec la proclamation de la République le 10 août ) et 1870 (la proclamation de la IIIe république le 4 septembre alors que la France et Paris étaient envahi par ce qui allait devenir en janvier 1871 l'Empire Allemand): 



lundi 5 juin 2017

MDCCCLXXVII : L'Hôtel Potard : Au 30 quai de Béthune, une élégante façade du XVIIe siècle remaniée au XVIIIe siècle

  

Le 30 quai de Béthune (dans la partie Sud-Est de l'Île Saint-Louis) possède une élégante façade.


 Tout d'abord, comme de nombreuses constructions de l'île Saint-Louis, le 30 quai de Béthune possède un très beau portail :


 Voici des détails de ce portail :

Comme souvent aussi le long de ce quai qui est situé face à la rive gauche et qui donne sur la Seine, on peut admirer un élégant balcon au 1er étage :


 L'intérêt de cette façade réside notamment dans les trois élégants bas reliefs qui séparent le 1er et le 2e étage :


 En outre, la façade possède plusieurs mascarons dont certains ont un design rococo : 

 Cependant, j'ai été attiré par les deux mascarons beaucoup plus épurés de deux ouvertures du rez-de-chaussée dont celui-ci :
Il s'agit d'un Hôtel édifié pour Louis Potard, commissaire des Guerres par Louis Le Vau père entre 1640 et 1643 mais la façade a été remaniée à plusieurs reprises par la suite, notamment au XVIIIe siècle.

Voici la description de cet hôtel dans le PLU du 4e arrondissement : "Ile Saint-Louis. Hôtel Potart. Maison de la haute bourgeoisie. Cet hôtel a été édifié par Louis Le Vau père de 1640 à 1641 pour Louis Potard, commissaire des guerres. Au début du XVIIIe siècle, la façade sur le quai reçoit une nouvelle décoration. Mascarons, guirlandes et instruments de musique sont sculptés au-dessus des ouvertures des quatre premiers niveaux d'origine. Le dernier étage et le comble sont des ajouts ultérieurs. Le grand balcon du premier étage est soutenu par six consoles de pierre à rouleaux décorés. La porte cochère, surmontée par un masque féminin encadré de feuillage, ouvre sur un long vestibule menant à la cour. Hôtel étudié par Pascal Lievaux in L'Ile Saint-Louis, Action Artistique de la Ville de Paris, 1997 (p.201)"