Voici un nouvel article de la série consacrée aux stations de métro de Paris Centre. Il concerne l'édicule de la sortie du métro Châtelet, place Sainte-Opportune. Une des plus belles sorties de métro de Paris Centre.
Cet édicule est en effet un très bel exemple du modèle dessiné au tout début du XXe siècle lors de l'ouverture de la ligne 1 par Hector Guimard.
Cependant, ce qui est intéressant c'est que cet édicule date de l'an 2000 quand pour le 100e anniversaire du métro parisien, il a été décidé de mettre en avant la beauté du design de cette époque. Les édicules encore en place ont été restaurés et celui de la place Sainte-Opportune a été mis en place... avant il ressemblait à ça :
J'ai trouvé sur Internet un page de l'an 2000 qui explique les principes de rénovation de ces sorties de métro. On pouvait y lire que les principes suivants étaient appliqués :
Les accès Guimard sont classés, depuis 1978, à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Depuis 1999, chacune de ces entrées est en cours de rénovation. Un chantier qui devrait s'achever dans le courant de cette année. La signature n'est pas oubliée sur les accès Guimard "d'origine" comme l'édicule de la Porte Dauphine. La restauration est réalisée par des équipes RATP du département des infrastructures et aménagements et sous-traitée pour des travaux très spécialisés. Une enquête préliminaire a permis de retrouver les références d'origine ainsi que les méthodes et techniques de l'époque. La restauration concerne principalement :
> La ferronnerie. Les pièces sont soit restaurées, soit reproduites à partir de modèles originels dans une fonderie de Haute-Marne.
> Les pierres. Le soubassement des accès est en pierre de Comblanchien. Les blocs sont restaurés avec de la poussière de pierre reconstituée. Les enseignes, à l'origine en pierre de lave, retrouvent leur matériau d'origine en provenance directe des volcans d'Auvergne.
> Les rivets. Le système de fixation par rivets, technique utilisée au début du siècle, remplace les vis.
> La peinture d'origine. Des analyses approfondies ont été effectuées pour rechercher et reproduire la couleur d'origine des ferronneries. Deux tons de vert ont été retenus : un ton chaud (vert wagon) utilisé dans un environnement plutôt végétal et un ton froid (vert allemand), légèrement bleuté utilisé dans un site plus urbain.
Enfin, la RATP a pu procéder à la reconstruction d'un modèle d'édicule qui avait disparu de la surface des rues parisiennes. Différent de ceux de Porte Dauphine et Abbesses, ce nouvel ouvrage, formé d'une verrière en V et aux côtés ouverts, est situé à la place Sainte-Opportune, métro Châtelet.
Un exemple qui montre qu'il est toujours possible après une période de gestion désastreuse du Patrimoine d'essayer de réparer les erreurs commises. La ville de Paris ferait bien de s'en inspirer pour réinstaller des bancs Davioud du XIXe siècle en respectant les codes couleurs et les techniques de l'époque.
A la station Châtelet de Sainte-Opportune, le résultat est formidable :