jeudi 30 avril 2009

CCCLXV : Les statues de l'Hôtel de Ville (37e épisode) : Firmin Didot par Joseph Carlier

Voici le 37e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Je commence l'étude de la façade qui donne sur la rue de Rivoli. Tout en bas à droite, à l'angle avec la rue de Lobau, ceux qui prennent cette entrée de métro (dont je fais partie) peuvent voir tout en bas la statue de F. Didot.

 Firmin Didot est né à Paris le 14 avril 1764 et il y est mort le 24 avril 1836. Il est le personnage le plus célèbre d'une grande famille d'imprimeurs parisiens. Il a donné son nom à une unité typographique le point Didot qui vaut environ 0,37mm.

La rue Didot est située dans le 14e arrondissement. Elle a donné lieu à une chanson écrite par Georges Brassens "Entre la rue de Vanves et la rue Didot" reprise il y a quelques années par Maxime Le Forestier.

La statue est une oeuvre de Nestor Emile Joseph Carlier, dit Joseph Carlier né le 3 janvier 1849 à Cambrai et mort le 11 avril 1927 à Paris. Il avait été blessé pendant le Siège de Paris lors des combats à Buzenval le 19 janvier 1871 lors desquels le peintre Henri Regnault fut tué (voir article du 24 septembre 2008)

mardi 28 avril 2009

CCCLXIII : Prendre de la hauteur pour bien voir le 4e arrondissement : une vue depuis Montmartre.

  

Le 8 mars dernier, je suis allé faire une ballade à Montmartre où je ne m'étais pas rendu depuis des années... Cela ne m'a pas empéché d'avoir une pensée pour le 4e arrondissement puisque cela m'a permis de faire cette vue d'ensemble qui permet de faire apparaître certains lieux reconnaissables de l'arrondissement (pour bien voir, il faut cliquer sur la photo ci-dessus pour l'agrandir).

Voici quelques détails :

- A : La façade et la coupole de l'église Saint-Paul :

 
 
- B : le Centre Pompidou et C : les toits de l'Hôtel de Ville :

- D la Tour Saint-Jacques (dont la bâche a enfin été supprimée en 2008), E les tours de Notre-Dame (avec aussi son pinacle dans le prolongement de la Tour Saint-Jacques) et F les toits de la préfecture de Police : 



lundi 27 avril 2009

CCCLXII : La signalétique du métro (4) : le style des années 70 à une des entrées du Bastille

 

Voici un nouvel article consacré à la signalétique des entrées de métro. Il s'agit du célèbre "M" jaune qui est apparu dans les années 1970. Après le "Métropolitain" des années 1900 puis le "métro" des années 1920, il est difficile de faire plus court.

On trouve une telle signalétique à de nombreux endroits du 4e arrondissement par exemple à une des entrées de la station Bastille située à l'extrêmité du boulevard Henri IV : 


 

samedi 25 avril 2009

CCCLX : Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais : le tombeau d'un des plus puissants personnages du XVIIe siècle

  

Dans le déambulatoire de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, on peut admirer ce superbe tombeau. Je ne savais pas de qui il s'agissait mais cette oeuvre me rappelait le tombeau de Colbert, le fameux ministre de Louis XIV, que l'on peut admirer dans l'église Saint-Eustache (1er arrondissement).

Enquête faite, il s'agit du tombeau de Michel Le Tellier. On peut en effet lire dans le Guide Bleu : "dans la 4e chapelle [du déambulatoire] : tombeau de Michel Le Tellier, grand chancelier sous Louis XIV, par Mazeline et Hurtrelle (statue du chancelier et figures allégoriques ; ce monument n'est pas complet, une partie est au Louvre)".

 Michel Le Tellier est né à Paris le 19 avril 1603. Il a été un des principaux ministres de Louis XIV. Il . Secrétaire d'Etat à la guerre dès 1643 (début de la régence d'Anne d'Autriche), il a joué un rôle fondamental à ce poste : son sens de l'administration a permis à la France de remporter de nombreuses guerres pendant la 1ère partie du règne de Louis XIV.

A la mort d'Etienne (II ) d'Aligre en 1677, il a succédé à celui-ci dans la charge de chancelier qui était la plus prestigieuse parmi les ministres. Il a alors cédé sa place de Secrétaire d'Etat à la guerre à son fils, Michel Le Tellier, plus connu sous son nom de marquis : Louvois.

Michel Le Tellier était un adversaire résolu des Huguenots. Il est possible de consulter une étude des Sociétés savantes qui nous apprend que Michel Le Tellier est mort le 30 octobre 1685, à peine 12 jours après avoir signé la révocation de l'Edit de Nantes qui interdisait le protestantisme en France.

Après sa mort, Louis XIV a dit de lui : « Jamais homme n'a été de meilleur conseil en toutes sortes d'affaires. »

Ce tombeau nous rappelle que, comme l'église Saint-Paul-Saint-Louis, l'église Saint-Gervais-Saint-Protais était un lieu de culte très prestigieux et très prisé au XVIIe siècle (époque de sa reconstruction).

Voir aussi :

- l'article sur la façade de Saint-Gervais-Saint-Protais

- l'article sur les stalles du choeur de Saint-Gervais-Saint-Protais.

jeudi 23 avril 2009

CCCLVIII : La statue de Barye, square Barye, une oeuvre de Laurent Marquestre

  

Le square Barye est situé à l'extrémité Est de l’île Saint-Louis. C'est un vrai havre de paix comme on peut le voir sur ces deux premières photos.

On y trouve une statue dédiée au sculpteur animalier Antoine-Louis Barye (1795-1875) (voir l'article du 19 novembre 2008 consacré à sa statue sur l'Hôtel de Ville). Son buste apparaît au centre de l’œuvre :  


 Côté "pile", on apprend que cette statue date de 1891 : 

Or, assez bizarrement, ce groupe de statues, dédié à un de nos plus grand sculpteurs animaliers, représente avant tout deux hommes dont voici un des deux :

Mais que chacun d'eux est assis sur un fauve avec d'un côté le lion a l'air tout tranquille : 


 et de l'autre une lionne qui a l'air un peu moins docile :

Il est vrai que si l'on voulait être complet sur le sujet, ce groupe de sculptures, œuvre de Laurent Marqueste (1848-1920), a en partie été amputé. Il comportait, sur le socle supérieur et celui situé en demi-cercle sur le devant, deux groupes en bronze qui évoquaient les scènes de combat représentés par Barye. On peut en avoir un aperçu avec la carte postale publiée sur le site Paris1900. Comme beaucoup de statues en bronze, ils ont dû disparaître à l'époque de l'Occupation nazie entre 1940 et 1944...

P.S. : Une des statues en bronze a été remise en place depuis mais j'en parlerai dans un prochain article.
 

mercredi 22 avril 2009

CCCLVII : Les statues de l'Hôtel de Ville (36e volet) : Madame de Staël par Maurice Ferrary

  

Voici le 36e épisode des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne une statue qui a dû beaucoup souffrir comme le montre les impacts situés de chaque côté. -Certainement un legs des combats dans Paris en août 1944-. De plus, cette statue est peu visible car elle est masquée par des arbres et elle est située au 1er étage côté Seine (dans la partie où se trouve l'accès à la crèche créée par Bertrand Delanoë). Dommage que l'on ne la voit pas mieux que cela car elle représente la 2e femme depuis le début de cette série (après Mme Geoffrin qui est située juste à droite au même niveau mais que, elle, on peut voir depuis la rue). Elle représente une grande femme de lettres à la vie tourmentée : Madame de Staël.


Anne-Louise-Germaine Necker est née le 22 avril 1766 à Paris. Elle est la fille du financier suisse devenu ministre de Louis XVI et qui a convaincu ce dernier de convoquer les Etats généraux en 1789.

En 1786, elle a épousé M de Staël et devient donc "Madame de Staël". Elle écrit sa 1ère pièce de théâtre "Sophie ou les sentiments secrets". Elle est présente en France pendant le début de la Révolution jusqu'à la démission de son père le 3 septembre 1790. Elle le suit en Suisse où il part s'installer.

En 1791, elle rentre en France. Elle tient un salon. Elle est détestée des monarchistes et se range dans les camps des réformistes modérés. Elle publie des artcles dont son premier connu paraît dans les Indépendants (Me voilà fort content d'avoir appelé ce blog L'Indépendant du 4e...).

En juillet 1792, elle a essayé d'organiser une tentative de départ de la famille royale. Après la chute de la monarchie, elle a failli être massacré dans notre arrondissement, place de grève le 2 septembre 1792. Elle se réfugie en Suisse... où elle arrive dès le 3 septembre.

Dès 1788, elle avait entretenu une liaison avec le comte de Narbonne mais son amant le plus célèbre est Benjamin Constant qu'elle rencontre en 1794.

En 1797, elle fonde à Paris avec Benjamin Constant le Cercle constitutionnel qui regroupe des modérés. Un groupe qui peut être considéré comme un ancêtre de la Droite actuelle.

En novembre 1799, elle est plutôt favorable au Coup d'Etat du 18 Brumaire mais très rapidement les relations se dégradent avec Napoléon Bonaparte. En 1802, elle publie Dephine et en 1803, Bonaparte lui interdit le séjour à Paris, puis dans toute la France. Avec Benjamin Constant, elle part s'installer en Allemagne. Par la suite, elle se rend en Italie. Elle ne revient en France qu'en 1806.

En 1808, elle commence à écrire un des ses ouvrages les plus célèbres : De l'Allemagne qui sera envoyé au pilon en 1810... sur ordre de Napoléon. En septembre 1812, elle est à Saint-Petersbourg alors que Napoléon et la Grande armée sont dans Moscou.

Après avoir séjourné à Londres, elle rentre à Paris en 1814 après la 1ère abdication de Napoléon. Sans grande conviction, elle se rallie aux Bourbons et passe en 1815, les Cents Jours en Suisse.

En 1816, après elle épouse Rocca avec qui elle avait eu un enfant précédemment. (Son mari M de Staël est mort tué en duel quelques années plus tôt). Elle meurt le 14 juillet 1817, à Paris , sa ville natale, après une vie bien tumultueuse et beaucoup de voyages.

La statue est une oeuvre du sculpteur Désriré Maurice Ferrary, dit Maurice Ferrary né à Embrun (Hautes Alpes) le 8 août 1852 et mort à Paris le 24 novembre 1904.

 

lundi 20 avril 2009

CCCLV : Le signe du taureau sur la façade de Notre-Dame : le paysan sort contempler son champ de blé...

  

Pour les amateurs d'astrologie, nous passons aujourd'hui du signe du bélier (voir article du 21 mars) au signe du taureau. Dans le calendrier agricole qui apparaît sur le portail de la Vierge à la cathédrale Notre-Dame de Paris, ce 2e mois du printemps marque le moment où le paysan retourne dans son champ pour y contempler le blé qui pousse comme on le voit dans la partie située à gauche du taureau.


 

mercredi 15 avril 2009

CCCL : Le Pont-au-change : un pont ancien... par son emplacement


 Voici le 4e article de la série consacrée aux ponts de Paris Centre.

Le Pont au Change sert de limite entre le 1er et le 4e arrondissement. Le pont actuel date du XIXe siècle comme on peut s'en douter avec les énormes "N" qui rappellent l'époque des empereurs de la famille Bonaparte. Le pont actuel a été inauguré le 15 août 1860 sous Napoléon III. Ce pont est donc beaucoup moins ancien que le Pont-Marie construit plus de 200 ans plus tôt. 

Cependant, il semble que dès l'époque de Lutèce le pont qui reliait l'île de la Cité à la rive droite était à cet emplacement. Il a longtemps été appelé le "Grand-Pont" par opposition au "Petit-Pont" qui traverse le bras au sud de l'île de la Cité est qui est moins large.

Ce pont a pris le nom de Pont-aux-Changeurs car, à partir du XIIe siècle,  sur ordre du roi Louis VII, les changeurs avaient été dans l'obligation de s'y installer pour permettre les conversions entre les nombreuses monnaies en usage en Occident à l'époque. Ils s'installaient souvent sur un banc, ce qui est à l'origine du mot "banquier" en français... et en italien. La rue des Lombards n'est pas très loin un peu plus au Nord.

Le pont avait été reconstruit au XVIIe siècle de 1639 à 1647. C'était un pont à 7 arches qui -comme c'était la règle à l'époque- comportait des maisons (Le Pont Neuf construit quelques dizaines d'années plus tôt (dans le 1er arrondissement) restait exceptionnel car il n'en comportait pas). On peut voir sur le plan Turgot des années 1730 à quoi ressemblait le Pont-a-Change avec les maisons :un tableau sur lequel apparaissent les maisons du Pont-au-Change :

Le peintre Hubert Robert, amateur de ruines, a représenté,  en 1788, la destruction des maisons qui se trouvaient sur ce pont. (voir article du 3 octobre 2012).

Pour respecter le caractère vénérable de ce pont, les concepteurs de la construction du XIXe siècle, de la Galisserie et Vaudrey, ont fait un pont maçonné (alors que l'usage des poutres métalliques était devenue l'usage : voir le Pont d'Arcole et le Pont Notre-Dame situés à quelques centaines de mètres de là). Le pont au change est divisé en trois arches :

Voir aussi mon article sur le monument qui se trouvait à l'extrémité du pont sur la rive Droite et qui avait été construit pendant la minorité de Louis XIV (article du 3 janvier 2020)


samedi 11 avril 2009

CCCXLVI : Les statues de l'Hotel de Ville (35e volet) : Eugène Delacroix par Esrnest Guilbet

 

Voici le 35e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Celle-ci est située côté Seine dans le pavillon de droite au 2e étage. Il s'agit d'un personnage vraiment très connu : Eugène Delacroix.

Le peintre Eugène Delacroix n'est pas né à Paris, mais dans le futur "Grand Paris", à Saint-Maurice (94) qui faisait à l'époque partie du département de la Seine. Il est le 7 floréal an VI (26 avril 1798)  sous le Directoire.

Son père Charles Delacroix était un haut fonctionnaire et sa mère était la fille du célèbre ébéniste du XVIIIe siècle Oeben. Cependant comme à cette époque, Charles Delacroix n'était plus très en forme, Eugène Delacroix est peut-être le fils d'un des grands personnages de l'époque : le Prince de Talleyrand-Périgord.

Dès ses premieres oeuvres (par exemple Scène des massacres de Scio, 1824), Eugène Delacroix s'inscrit dans l'école romantique qui commence à triompher en peinture.

Son oeuvre certainement la plus célèbre est un tableau dont l'action se déroule dans le 4e arrondissement : la Liberté guidant le peuple. En effet, le décor montre de manière une baricade place de l'Hôtel de Ville avec en arrière-plan Notre-Dame. La scène représente la Révolution de 1830.

Sous la monarchie de Juillet, il effectue de nombreux voyages au Maghreb, notamment au Maroc. Il se spécialise dans les oeuvres orientalisantes.

Il meurt à Paris le 13 août 1863.

A l'époque du franc, Delacroix figurait sur les billets de 100Fr avec une reproduction de La Liberté Guidant le peuple.

 Pour mieux connaître l'oeuvre de Delacroix : Lemondedesarts.com

Le musée Eugène Delacroix est situé dans le 6e arrondissement (voir le site Internet qui est très complet sur le peintre et son oeuvre).

De manière étonnante, ce grand peintre n'a eu droit à donner son nom qu'à une toute petite rue du XVIe arrondissement. Sa statue sur la façade de l'Hôtel de Ville est peu visible car elle est côté Seine et cachée par des arbres.

La statue est une oeuvre d'Ernest Charles Démosthène Guilbert né à Paris le 17 septembre 1848 et mort à Barcelone le 1er janvier 1913.
 

jeudi 2 avril 2009

CCCXXXVII : 35e anniversaire de la mort de Georges Pompidou : le père d'un lieu culturel de renommée mondiale située dans le 4e

  

Nous célébrons aujourd'hui le 35e anniversaire de la mort du président Georges Pompidou. Le 4e arrondissement lui doit une réalisation qui a fait couler beaucoup d'encre à l'époque : le Centre Pompidou.

Assez bizarrement, alors que c'est un des bâtiments que je passe mon temps à photographier, tant il est offre des points de vue divers et variés, je me rends compte que je ne lui ai pas consacré d'article depuis la création de ce blog il y a un an. Voilà une faute qui est réparée.