mercredi 30 octobre 2024

MMDCCLXV : Au 115 rue Saint-Honoré, une nouvelle signalétique pour mettre en valeur la plus ancienne pharmacie de Paris

  

Au 115 rue Saint-Honoré (Paris 1er), on trouve une élégante façade qui date du début du XVIIIe siècle. Elle fait partie de cette partie du Centre de Paris dont la physionomie n'a pas changé depuis le plan Turgot des années 1730. On peut y voir cette façade :

Depuis ce mois d'octobre 2024, une nouvelle signalétique a été mise en place pour mettre en évidence les lieux patrimoniaux de Paris. Elles sont élégantes et sobres :

Ces plaques écrites en lettres blanches sur un joli fond bleu en lave de Volvic contient un texte au contenu irréprochable avec en outre une traduction en anglais :

Cela permet d'apprendre que l'on trouve ici certainement la plus vieille pharmacie de Paris et qu'elle a ouvert dans les années 1760.

Avec des panneaux informatifs aussi denses et précis, je ne vais bientôt plus avoir de raison de publier des articles sur ce blog !


lundi 28 octobre 2024

MMDCCLXIV : Au 203 rue Saint-Martin, le lieu d'où sont apparus les fiacres parisiens

 

Au 203 rue Saint-Martin, à l'angle avec la rue Bourg l'Abbé (Paris 3e) on peut lire une intéressante plaque consacrée à l'histoire de Paris et à l'apparition des fiacres :

On y explique que c'est à cet endroit que Nicolas Sauvage aurait lancé depuis une grande maison qu'il avait loué une entreprise destinée à faire circuler des véhicules tirés par des chevaux et conduits par un cocher qui ont pris le nom de fiacres :

Un fiacre parisien, détail d'une gravure de Théophile-Alexandre Steinlen, vers 1900

On y apprend aussi que ce nom de fiacre viendrait du bienheureux frère Fiacre qui aurait prédit la naissance du futur roi Louis XIV en 1638 alors que Louis XIII et Anne d'Autriche étaient mariés depuis plus de 20 ans sans avoir eu d'enfant qui ait survécu.

Pour en savoir plus sur ce frère fiacre, on peut se rendre à l'église Notre-Dame-des-Victoires (Paris 2e). Un panneau explique l'histoire de ce curieux personnage qui a connu son heure de gloire :

Vocidonc l'image du bienheureux frère Fiacre qui semble-t-il étai destinée à protéger les fiacres des accidents :


Je pense cependant qu'il y a eu au XVIIe siècle une confusion car le nom de la maison louée au XVIIe siècle s'appelait "l'Hôtel Saint-Fiacre". Le bienheureux fiacre n'a jamais été canonisé. Par contre il existait depuis le Moyen Âge un Saint Fiacre qui jouait un rôle important dans cette partie de Paris puisqu'il était le protecteur des Jardiniers. Il a donné son nom à une rue du 2e arrondissement ( voir mon article sur la rue Saint-Fiacre du 12 janvier 2024). La très grande notoriété de frère Fiacre a certainement conduit  à cette erreur qui a conduit à penser que le nom "Hôtel Saint Fiacre" faisait référence à lui.

mardi 22 octobre 2024

MMDCCLXIII : La rue Bachaumont : une rue percée à la Belle époque qui rend hommage à un défenseur du Patrimoine

  

La rue Bachaumont est sitéue dans le 2e arrondissement entre le 78 de la rue Montmartre (à l'Ouest) et le 63 de la rue Montorgueil  (à l'Est). 

Elle se situe dans un pâté de maison qui était très étendu avant la fin du XVIIIe siècle comme on peut le voir sur le plan Turgot des années 1730 (la partie floutée correspond à l'emplacement de la rue Bachaumont) :

Ce pâté de maisons a été percé d'une rue à l'époque de la Révolution avec la création de la rue Mandar autour de 1790 et qui est située un peu plus au sud (voir article du 21 mai 2022).

La rue Bachaumont a remplacé un passage construit au XVIIIe siècle (peut-être un des plus anciens de Paris) : le passage du Saumon. Le blog de l'Association Marais-Louvre a publié le 21 mai 2021 un article très complet à son sujet. Le tronçon du passage du Saumon situé entre la rue Montorgueil et la rue Montmartre a été vendu par son propriétaire le fils du général ottoman Mahmoud ben Aïad et transformé en rue. Celle-ci par un arrêté préfectoral du 7 décembre 1900 a pris le nom de rue de Bachaumont pour rendre hommage à l'écrivain Louis Petit de Bachaumont (né le 2 juin 1690 à Paris et mort dans la même ville le 29 avril 1771). Il était l'admirateur de Marie-Anne Dublet (1677-1771) dont il était le compagnon. Cette femme de lettres tenait un salon réputé dans le quartier couvent des Filles Saint-Thomas (vers l'actuelle Bourse). Louis Petit de Bachaumont a entre autre écrit en 1751 un Essai sur la Peinture, la sculpture et l'architecture. On lui doit aussi d'avoir sauver de la destruction la colonne astronomique de l'Hôtel de Nevers qui en 1748 était promis à la destruction (la colonne située à côté de la Bourse de Commerce).

Bachaumont veillant sur la colonne astronomique de l'Hôtel de Nevers (gravure du XVIIIe siècle)

 La rue Bachaumont ayant été percée à partir de 1899 ne manque pas d'élégance : elle a une largeur de 12m et s'étend sur 174m. Presque toutes les façades datent des deux premières décennies du XXe siècle par exemple le n°11 dont le permis de construire a été déposé en 1908 (voir article du 14 septembre 2024).

La rue Bachaumont depuis l'extrémité Est en regardant vers l'Ouest.

mercredi 16 octobre 2024

MMDCCLXII : Rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie... pourquoi ce nom ?

  

La rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie est une de ses nombreuses rue du Marais au nom étrange et poétique. Elle relie la rue du Temple à la rue rue Vieille du Temple. 

Je ne m'étais jamais demandé l'origine de ce nom mais mon attention a été attirée à son sujet en regardant un plan La Caille qui date de 1714. A la hauteur de cette rue, dans la partie située "square Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie" on peut voir un édifice religieux aux dimensions assez impressionnantes :

Sur le plan Turgot des années 1730 (qui est orienté avec l'Est en haut alors que sur le plan La Caille c'est le Nord) on se rend moins compte des dimensions de cet édifice :

Cet édifice religieux datait du XIIIe siècle et avait été institué par la volonté du roi Louis IX. Il avait obtenu un terrain sur un terrain qui s'appelait le "champ aux Bretons" et qui était situé à l'intérieur de l'enceinte de Philippe Auguste. Il y installa en 1258 les chanoines de la Sainte-Croix un ordre de chanoines réguliers fondé en 1211 à Lièges par Théodore de Celles (1166-1236).  L'ordre était placé sous la protection de Sainte Odile et avait vocation à exalter la vraie croix La dévotion de Saint Louis (canonisé dès la fin du XIIIe siècle) l'avait conduit à acheter la relique de la "Sainte-Croix" et à construire la Sainte-Chapelle sur l'île de la Cité pour la conserver.

La communauté de Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie fut supprimée en 1778. L'église a été détruite en 1793. Ainsi le plan Verniquet qui représente Paris en 1790 est un des derniers sur lequel on peut voir les contours de l'église et des bâtiments conventuels :



Source principale : Histoiredumairais.canalblog



jeudi 10 octobre 2024

MMDCCLXI : Au 52 rue de Beauregard, une plaque qui rappelle une conspiration destinée à libérer le roi Louis XVI le jour de son exécution

Au 52 rue Beauregard une plaque très discrète permet d'évoquer un épisode méconnu mais qui aurait pu changer le cours de l'Histoire de France. 

Le matin du 21 janvier 1793, une conspiration a(urait) été organisée par le baron de Batz pour parvenir à l'évasion du roi Louis XVI lors de son transfert de la prison du Temple vers la place de la Concorde via les Grands Boulevards. 

Le Baron de Batz né dans les Landes à Goutz le 26 janvier 1754. Il a été élu représentant de la noblesse de Nérac (Lot-et-Garonne) en 1789. La tentative d'évasion du roi Louis XVI sur le chemin de l'échafaud n'est confirmée par aucune archive mais elle est mentionnée dans plusieurs mémoires écrites à l'époque de la Restauration après 1814. Le baron mourut en 1822. 


 Ce qui est certain c'est que la conspiration échoua. Louis XVI fut guillotiné place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) à 10h22.


vendredi 4 octobre 2024

MMDCCLX : Une Jeanne d'Arc Arc Déco au 163 rue Saint-Honoré

 

Au 163 rue Saint-Honoré (Paris 1er) un détail dans la façade peut échapper aux passants trop pressés. On peut voir une tête sortir de la façade :

Ce visage rappelle que vers cet endroit se trouvait la porte Saint-Honoré et que Jeanne d'Arc y fut blessée à la cuissel e 8 septembre 1429 par un arbalétrier en essayant de reprendre la ville Paris aux mains des Anglais :


 La porte Saint-Honoré était un des accès pour entrer dans Paris protégé par l'enceinte de Charles V à la fin du XIVe siècle. On la voit ici sur le plan de Bâle des années 1550 :

 Ce décor sculpté date de 1929 à l'occasion du 500e anniversaire de la tentative de la Ville par Jeanne d'Arc qui venait d'être canonisée par le pape Benoit XV en 1920 et qui donc était devenue pour les Catholiques Sainte Jeanne d'Arc.

Comme cela est indiqué en bas à gauche du médaillon, la sculpture est due à Maxime Real del Sarte (2 mai 1888-15 février 1954). Elle a été installée à cet endroit en septembre 1929 pour le 500e anniversaire de la tentative de la prise de Paris par Jeanne d'Arc. Le décor est dans le goût Art Déco à la mode dans l'Entre-deux-Guerres.