dimanche 30 août 2009

CDLXXXVII : Réaménagement des Halles : pitié pour ces 279 arbres qui arrivent à peine à maturité

  

Le projet de réaménagement repose sur un dogme : il faudrait créer une grande pelouse appelée "La prairie". Du coup, il est prévu que 279 arbres soient abattus (nombre donné par les défenseurs du projet lors de la réunion d'information publique du lundi 22 juin au gymnase Suzanne Berlioux).

Les Parisiens qui ont vécu à côté du trou des Halles dans les années 70 (l'immense espace qui est resté creusé pendant des années), s'étaient réjoui de la mise en terre de ces arbres qui pour la plupart datent des années 1980. La plupart des arbres ont à peine vingt ans, c'est-à-peine l'âge de la maturité.

Je pense donc qu'il faudrait sérieusement que les habitants  se rendent compte que l'on va les priver d'un ses seuls poumon vert du centre de Paris. 

"L'affaire du saule pleureur" à la pointe de l'île de la Cité a montré que la gestion des arbres était très discutable en ce qui concerne un arbre vénérable et ancien de Paris. En ce qui concerne les 279 arbres abattus aux Halles, ils n'auront même pas le temps d'atteindre le statut d'arbres anciens. Les arbres ne sont pas des variables d'aménagement urbain ajustable comme les autres. Ils ont droit à un minimum de respect car le développement d'un arbre demande du temps. 

Je me demande si tous les Parisiens sont vraiment d'accord avec cette décision. Rappelons encore une fois pour finir que le coût total du projet de réaménagement des Halles est estimé à 763 millions d'euros. N'y a-t-il pas de moyen plus judicieux d'utiliser l'argent des contribuables parisiens que de mener un tel projet ?


 

jeudi 27 août 2009

CDLXXXIV : Rue Pierre au Lard, une rue au nom (peut-être) mégalithique

 

Voici une toute petite rue du 4e : la rue "Pierre Au Lard". C'est une ruelle qui fait un coude au coin de la rue Saint-Merri et de la rue du Renard. 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire "Pierre Au Lard" n'est pas le surnom médiéval d'un ancien habitant du lieu. C'est la déformation progressive de l’appellation "rue pierre en l'air".

On trouvait en effet à cet endroit une zone mégalithique qui à l'époque romaine était située très à l'extérieur de Lutèce - beaucoup plus développée sur la rive gauche. Il semble que jusqu'au Moyen Âge une grande pierre levée ait subsisté dans cette partie de Paris. Elle a donné son nom à cette rue qui a été grandement amputée car elle se prolongeait au-delà de la rue du Renard à l'emplacement actuel du centre Pompidou. 

On le voit sur le plan Turgot des années 1730 ci-dessous :

avec ci-dessous la partie qui a disparu avec le percement de la rue du Renard puis la construction du Centre Pompidou :

 

 

 

 

mercredi 26 août 2009

CDLXXXIII : Une ménorah dans le décor de la nef l'église des Blancs Manteaux

 

La ménorah, le chandelier à 7 branches, est un objet sacré de la religion juive. Celui qui apparaît ci-dessus est cependant surprenant car on peut le voir dans un lieu de culte catholique... l'église des Blancs-Manteaux.

En effet, dans la nef de cette église qui a la particularité d'être orientée Nord/Sud, on trouve dans la partie ouest de la nef, dans la frise en hauteur une représentation de ce chandelier à 7 branches.

 Les béotiens pourraient croire que cette ménorah dans une église est surprenante et mystérieuse. Cela pourrait peut-être même justifier l'écriture d'un roman à la Da Vinci Code. Ce serait faire preuvre d'une grande inculture.

En effet, ce décor date du XVIIe siècle puisque la 1ère pierre de l'église actuelle a été posée par le chancelier Michel Le Tellier en 1685. Comme ce dernier n'était pas réputé pour sa tolérance (voir mon article du 25 avril 2009), il n'est pas sûr que la présence de cette ménorah était initialement un signe de respect envers la religion juive. La ménorah figure, avec d'autres symboles, "l'Ancien Testament" qui dans l'optique de l'époque ne pouvait être compris qu'avec sa relecture chrétienne.

 Avec le temps, on peut cependant aujourd'hui trouver que ce symbole dans une église chrétienne invite les différentes religions à voir ce qui les rapproche plutôt que ce qui les divise.

samedi 22 août 2009

CDLXXX : Elisa Léontine DEROCHE (suite) : une contribution pour l'Histoire d'une femme qui mérite plus d'intérêt que celui qui lui a été témoigné !

  

Elisa Léontine DEROCHE, dite Raymonde de Laroche (1882-1919)

 Juste après la pause de la plaque consacrée à Elisa Deroche rue de la Verrerie (voir mon article du 2 mars 2009), je me suis étonné de la discrétion avec laquelle elle avait été inaugurée.

J'avais posé la question à la fin d'une séance d'un conseil d'arrondissement et il a fallu beaucoup d'insistance pour que deux conseils d'arrondissement plus tard j'obtienne enfin une réponse. La famille ne pouvait venir à Paris qu'en semaine et de plus, le jour de l'inauguration de cette plaque... il pleuvait.

Je reste cependant persuadé qu'il est très dommage que la municipalité du 4e n'ait pas davantage communiqué sur la personnalité de cette femme exceptionnelle. Je rappelle que cette année, la Journée mondiale des femmes tombait un dimanche et on aurait donc pu prévoir une 2e cérémonie lors de laquelle la population aurait été davantage impliquée... et en plus le dimanche il faisait beau !

Je restais de plus un peu sur ma faim concernant les informations relatives à la personnalité de cette femme. Or, en visitant le musée Saint-Rémi de Reims le 15 août dernier, j'ai eu la surprise de découvrir une vitrine consacrée à "Elisa Deroche" :


 On y apprend plusieurs informations sur sa vie : Elisa Deroche était une actrice dramatique dont le nom de scène était Raymonde de Laroche. C'est en mars 1910 à Mourmelon (Marne) qu'elle a été  la 1ère femme au monde a obtenir son 1er brevet de pilote. (Il est vrai que l'aviation étant apparue dans la décennie précédente, les hommes n'avaient pas des milliers d'années d'avance dans ce domaine).

 En 1914, elle a voulu s'engager dans l'armée de l'air mais cela lui a été refusé.

La vitrine du musée de Reims montre un superbe portrait d'Elisa Deroche (voir la photo en tête d'article), mais aussi :

- une maquette de l'avion qu'elle a piloté à Reims en 1909 : 

- une carte postale qui montre "Mme Deroche" aux commandes d'un avion en 1909 :

Voilà de quoi donc compléter l'information concernant cette femme qui a, à sa manière, montré que les discriminations contre les femmes étaient sans fondement.

vendredi 21 août 2009

CDLXXVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (48e volet) : François-DenisTronchet par Vital Gabriel Dubray

Voici le 48e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle représente Tronchet et elle se trouve rue de Rivoli dans le pavillon en retour d'angle de la façade principale au 2e étage.

François-Denis Tronchet est un juriste et un homme politique français... plutôt conservateur.

Il était né à Paris le 23 mars 1723. Il  était membre d'une famille de juriste (son père était procureur) et il a lui-même été un homme de droit. C'est la Révolution française puis le Consulat et l'Empire qui lui ont permis de jouer un rôle important :

En mai 1789, il fut un des représentants de Paris élu par le Tiers Etat. Il fut le mois suivant un des rares à essayer de s'opposer à la transformation des Etats généraux en Assemblée générale constituante. Trois ans et demi plus tard, il fit partie des rares juristes qui osèrent prendre la défense de Louis XVI lors de son procès. Son rôle d'avocat le conduisit à prendre le chemin de l'exil pour éviter d'être lui-même poursuivi par la Convention.

L'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte après le Coup d'Etat du 18 brumaire (en 1799) lui donna l'occasion de jouer un rôle important. Aux côtés de Cambacérès, il fut un des rédacteurs du Code civil dit "Code Napoléon". De 1800 à 1804, il exerça une des fonctions les plus importantes dans le nouveau dispositif judiciaire qui se mettait en place : il fut président du tribunal de Cassation, l'ancêtre de la Cour de Cassation.

Tronchet est mort à Paris âgé de 80 ans le 10 mars 1806. Ses cendres ont été transférées au Panthéon le 17 mars 1806.

La rue Tronchet est une rue du 8e arrondissement [Seule son extrémité Nord-Est se trouve dans le 9e arrondissement]. C'est un axe prestigieux puisqu'elle est située derrière la Madeleine dans le prolongement de la rue Royale. Elle porte ce nom depuis son percement en 1824 et elle est à proximité du monument expiatoire à la mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette.

La statue est une œuvre de  Vital Gabriel Dubray né à Paris le 27 février 1813 et mort à Paris le 1er octobre 1892. On peut voir deux autres de ses oeuvres dans Paris Centre sur les façades du Louvre : Maximilien de Béthune dans la cour Napoléon et Penthésilée (1862) dans la cour carrée

dimanche 16 août 2009

CDLXXIII : Station Pont-Marie Cité-des-arts : une déco des années 1920

  

La station Pont-Marie est située sur la ligne 7. Elle porte le nom du pont tout proche qui relie la rive droite à l'île Saint-Louis.  

 
Elle porte aussi le nom de "Cité des arts" en référence à ce bâtiment situé juste à côté de la station et qui accueille depuis 1965 des artistes venus du monde entier.

Cette station a été inaugurée en 1926. Elle a conservé le décor de cette époque. Il n'était pas très différent de celui qui avait été choisi quelques vingt ans plus tôt pour la ligne 1 qui en 1900 avait été la 1ère ligne a traversé le 4e arrondissement. On peut y admirer (comme de nombreuses autres stations du métro de Paris), des céramiques assez élégantes. En voici plusieurs vues :

- des cadres qui entourent l'affichage publicitaire: 


- des détails de la frise qui marque la limite du carrelage dans les couloirs d'accès :


samedi 15 août 2009

CDLXXII : Une superbe restauration de façade : le "temple de la visitation Sainte-Marie"

 Le temple de la Vistation Sainte-Marie, 17 rue Saint-Antoine, comparaison de deux vues prises le 15 février 2007 et le 6 avril 2009.

 Le 4e arrondissement possède un lieu de culte au nom bien étranger : "Le temple de la Visitation Sainte-Marie". Quand on sait la profondeur du culte marial dans la religion calviniste, ce nom peut surprendre. La façade de cet édifice religieux a été restaurée en 2008.

Cette chapelle a été bâti entre 1632 et 1634 pour les soeurs du couvent des Visitandines. L'ordre de la Visitation avait été créé quelques années plus tôt en 1610 à Annecy par François de Sales. Cette chapelle est une des plus belles constructions religieuses de François Mansart. C'est un des bâtiments à coupoles typiques du Paris de cette époque (je pense notamment à l'église du Val-de-Grâce commandée par Anne d'Autriche, la chapelle de la Sorbonne pour Richelieu et pas très loin de là l'église Saint-Paul Saint-Louis construite par les Jésuites). A l'intérieur on peut admirer un décor qui reste très baroque : 


Le couvent des Visitandines fut supprimé à la la Révolution (avec la fermeture de toutes les congrégations monastiques). Les turpitudes de notre Histoire nationale firent que ce bâtiment qui par son esprit baroque était une des oeuvres caractéristiques de la Contre-Réforme catholique fut attribué en 1802 au culte réformé : le décor ne correspondait pourtant pas aux recommandations de Calvin mais comme tous les temples calvinistes avaient été détruits sous Louis XIV, il fallait bien que les "Huguenots" puissent enfin avoir des lieux de prière avec la reconnaissance d'un grand acquis du Consulat : la liberté de choisir sa religion et de l'exercer.

La façade du temple de la Visitation Sainte-Marie était dans un triste état comme on le voit sur la photo prise ci-dessus en 2007. Elle a connu d'importants travaux comme on le voit sur la photo ci-dessous :

 Une photo du Temple de la Visitation Sainte-Marie prise le 23 décembre 2007

 Les travaux se sont achevés fin 2008 ce qui nous a permis en cette année 2009 de profiter de cette magnifique façade que l'on peut admirer lorsque l'on remonte la rue Saint-Antoine. Il faut notamment admirer les trophés qui ont retrouvé les consoles placées autour de la coupole et le magnifique fronton situé au-dessus du portail principal :


 

vendredi 14 août 2009

CDLXXI : Les Billettes, le dernier cloître médiéval de Paris.

 

Au 22-24 de la rue des archives, on trouve le dernier cloître médiéval de Paris. Un ensemble religieux avait été construit dans cette partie du 4e arrondissement suite à un fait qui rappelle combien l’antisémitisme sévissait au Moyen-Âge.

En effet, d’après la tradition, cet endroit était le lieu où se trouvait la maison d’un juif nommé Jonathas et qui était usurier. En 1290, une femme qui lui avait déposé en gage ses vêtements pour obtenir de l’argent ne put rembourser sa dette. Jonathas fut accusé d’avoir accepté de rendre les habits en échange d’une hostie que la pauvre personne aurait du rapporter après avoir assister à la messe en l’Eglise Saint-Merri le jour de Pâques. L’histoire est ensuite assez classique : Jonathas aurait tenté de percer l’hostie de plusieurs coups de canifs. Aussitôt un sang abondant se serait mis à couler à grand flot. Ne sachant que faire, Jonathas aurait jeté l’hostie dans une chaudière d’eau bouillante. Celle-ci devint aussitôt rouge comme du sang alors que l’hostie s’élevait au-dessus d’elle. Le quartier fut ameuté. Jonathas fut arrêté et brûlé vif tout près de là, en place de grève (place de l’Hôtel de Ville). Voilà donc une histoire qui rappelle que la communauté juive était présente dans cette partie de Paris dès le Moyen Âge. Elle était victime de préjugés qui se sont renforcés au XIIIe siècle comme le montre les édits pris par Louis IX dans les années 1250.

A la fin du XIVe siècle, pendant le règne de Charles VI, cela conduisit à la décision d’expulser tous les Juifs hors du royaume de France. Les biens de Jonathas furent confisqués au profit du roi Philippe IV le bel qui fit construire sur son emplacement une chapelle expiatoire. Il y établit « l’ordre des frères de la charité » qui y restèrent jusqu’au XVIIe siècle. En 1633, les bâtiments furent repris par l’ordre des « carmes billettes » qui sont à l’origine du nom actuel de ce lieu.

 


 Le cloître des billettes tel qu’on le voit aujourd’hui a été construit dans la 1ère moitié du XVe siècle. C’est un bel exemple de gothique, assez dépouillé, alors que le siècle est normalement caractérisé par un style flamboyant parfois un peu exubérant. A côté, on trouve l’église qui a été complètement reconstruite au milieu du XVIIIe siècle par l’architecte dominicain, le frère Claude. Elle est un bel exemple de construction en style néo-classique. L’ensemble formé par le cloître et l’église a donc une certaine harmonie malgré deux époques de construction très différentes.

Après avoir été fermé au culte pendant la Révolution française, l’empereur Napoléon Ier a installé en ce lieu, en 1808, le consistoire de l’Eglise luthérienne de France. On y trouve aujourd’hui le centre  culturel luthérien. Le cloître accueille régulièrement des expositions qui permettent de le visiter. L’église est un lieu de cérémonie religieuse de l’église évangéliste. Elle accueille régulièrement des concerts. Un magnifique orgue a été installé dans les années 1980.

mercredi 12 août 2009

CDLXIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (47e volet) : Corot par Henri-Edouard Lombard

 

Voici le 47e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne Corot dont on peut voir la statue rue de Rivoli au 2e étage dans la partie en renfoncement du pavillon qui de l'autre côté donne sur la place de l'Hôtel de Ville.

Il est vrai que Jean-Baptiste Corot, plus connu comme Camille Corot (son 2e prénom), est un peintre célèbre du XIXe siècle.

Né à Paris le 17 juillet 1796, il est un des plus grands peintres du XIXe siècle (il est mort le 22 février 1875 à Ville d'Avray). Son oeuvre prépare l'apparition de l'impressionnisme par son goût pour les paysages.

Le 13 juillet dernier, je suis allé voir à la National Gallery de Londres l'exposition (gratuite) qui avait pour thème "Corot to Monet, French landscape painting". Elle présentait une bonne quinzaine d'oeuvres de Corot (dont la plupart faisaient partie des collections permanentes de ce musée).

La rue Corot est elle aussi située dans le 16e arrondissement... pas très loin de la rue Wilhem.

P.S. : Je republie cet article sur L'Indépendant du Coeur de Paris près de 12 ans plus tard la 1ère publication. Avec le temps, je me suis rendu compte que j'appréciais plutôt les oeuvres de jeunesse de Corot qui correspondent à sa période italienne. Voici deux exemples avec deux vues de Rome qui datent des années 1826/1828 :


La statue est une œuvre du sculpteur Henri-Edouard Lombard né à Marseille le 20 janvier 1855 et mort à Paris 8e le 25 juillet 1929.

mardi 11 août 2009

CDLXVIII : 3e sexe... De Fursac au féminin !

  

Le 28 juin dernier, en prenant la ligne 7 avenue Victoria, j'ai utilisé mon appareil photo pour immortaliser cette surprenante composition qui comprend un panneau publicitaire avec une inconnue qui cherchait son chemin sur le plan situé au dos.

En republiant l'article-en février 2021- j'ai un peu modifié l'original qui ressemblait à ça :


 

dimanche 9 août 2009

CDLXVI : La mairie du 4e : une mairie d'arrondissement impériale...

 

La mairie du 4e arrondissement a été bâtie sous Napoléon III. En effet, c'est en 1860 que la carte de Paris a été profondément transformée avec les annexions décidées par le préfet Haussmann : les contours du 4e arrondissement n'ont pas changé depuis. De plus, sous Napoléon III, ce quartier a été profondément réaménagé puisque la rue de Rivoli a été prolongée à cette époque.

Il est surprenant cependant de se rendre compte que malgré la proclamation de la République en 1870, à peine 3 ans après l'inauguration de notre mairie, la plaque qui rappelle la construction décidée par l'empereur et surtout les chiffres de Napoléon III (N et B entrelacés pour Napoléon et Bonaparte) apparaissent toujours dans la cour. La mairie du 4e arrondissement, contrairement à l'Hôtel de ville tout proche, a échappé à la destruction des Communards. 

Si on regarde bien le chiffre de Napoléon III qui apparaît sur la photo en haut de cet article on voit que le N.B. de Napoléon III est entrelacé avec un E... pour rappeler le prénom de l'impératrice Eugénie de Montijo.

La mairie du 4e arrondissement a subi quelques destructions lors de la Commune de Paris c'est pourquoi la plupart des décors intérieurs datent des années 1880.
 

vendredi 7 août 2009

CDLXIV : Le tribunal de commerce : une surprenant façade... par volonté de l'Empereur Napoléon III

  

Le tribunal de commerce a une surprenante façade car le dôme qui le surmonte n'est pas centré.. Depuis la Seine, il semble décentré vers la droite. Il faut vraiment chercher pour masquer ce déséquilibre. On peut le faire grâce aux arbres situés sur les quais : 

 Pour le comprendre, il faut savoir que ce bâtiment a été construit sur ordre de Napoléon III.

L'architecte Nicolas-Louis Bailly (1810-1892) proposa les plans du bâtiment en 1858. Le préfet Haussmann tenait à ce que le bâtiment soit monumental car il était dans l'axe du boulevard Sébastopol.

L'Empereur avait exigé que ce bâtiment soit surmonté d'un dôme semblable à celui de l'Hôtel de Ville de Brescia... qui n'a pas de dôme !

Quand Napoléon III inaugura le bâtiment le 26 décembre 1865... Il ne reconnut pas du tout son modèle. "Des changements trop importants avaient été apportés". Il en marqua son mécontentement au préfet de la Seine et l'architecte tomba quelques temps en disgrâce. Comme quoi servir un chef d'Etat touche-à-tout, pas très cultivé et caractériel, ce n'est pas forcément une bonne idée !

L'Empereur a quand même accepté que l'aigle domine la façade : 

L'effet voulu est finalement assez réussi puisqu'en 1996, quand je me suis installé à Paris, une amie japonaise qui me rendait visite et qui traversait le boulevard Sébastotpol à la hauteur de la rue Lareynie a été impressionnée par ce bâtiment. Elle voulait aller jusqu'à la Seine pour le voir.  Il a fallu que je lui explique en anglais que c'était juste le tribunal de commerce.

Source : Fabien OPPERMANN, "Le tribunal de commerce", in Autour de Notre-Dame, Action artistique de la Ville de Paris, 2003, pages 269 à 271.

 

jeudi 6 août 2009

CDLXIII : Hôtel de Fieubet : une aile dans un goût très "baroque" qui date de Napoléon III

  

A l'angle entre le quai des Célestins et la rue du Petit-Musc, l'Hôtel de Fieubet présente une aile au goût incroyablement baroque qui tranche avec le style plus "classique" du reste de l'Hôtel. On peut s'en convaincre en le longeant par la rue du Petit-Musc : 


 Cette aile présente un décor incroyablement surchargé avec des "atlantes" : 


 des mascarons avec des figures féminines... 

un lion...

et même un soleil dans les demi-lunes qui surmontent les fenêtres supérieures : 

Ce décor ne date pas du XVIIe. En effet, il est dû en grande partie au XIXe siècle. Il semble que des travaux avaient été entrepris dès l'époque de Napoléon Ier comme on peut le voir dans un détail de la façade :

Il est écrit Boula de Mareuil de Colombier d'Orvil de 1813 à 1816.

L'origine est en fait beaucoup plus récente. En effet, dans le guide de Danièle CHADYCH, Le Marais, éditions Parigramme, page 196 on peut lire :

"En 1857, le comte Pierre-Marie-Joseph-Adrien de La Valette, homme d'affaires, financier, créateur du journal L'Assemblée nationale, acquit cet hôtel particulier. Il le fit transformer par l'architecte Jules Gros, élève de Labrouste, qui ajouta une profusion d'ornements, des cariatides, des statues, des balustrades et couronna l'édifice d'un lanternon. En 1865, faute d'argent, les travaux furent suspendus."

Cette aile de l'Hôtel de Fieubet n'est donc pas caractéristique du "vrai" baroque. Elle reflète tout le bon goût et la sobriété du style à la mode pendant le règne de Napoléon III (1852-1870).

mercredi 5 août 2009

CDLXII : Un hall d'immeuble Napoléon III rue de Rivoli

Rue de de Rivoli, dans le quartier Saint-Merri, côté impair (si on réfléchit bien ça limite les possibilités), au hasard des halls d'immeuble on peut découvrir cet intéressant décor Napoléon III. Un remake de l'école de Fontainebleau à la sauce XIXe siècle... C'est un peu chargé mais c'était le style de l' époque.

 Cela nous rappelle que la rue de Rivoli (commencée par Napoléon Ier avec le tronçon compris entre la place de la Concorde et le Palais royal) a été prolongée après 1850 par le Baron Haussmann pour aller jusqu'à la rue Saint-Antoine. Cela a profondément changé la configuration du 4e arrondissement qui  n'est devenu le 4e arrondissement qu'en 1860.

lundi 3 août 2009

CDLX : Un autre bâtiment Belle époque : le 64 rue de la Verrerie

  

Voici la fenêtre d'un immeuble qui  montre une forte influence de l' "art nouveau". Elle est un élément de la façade de l'immeuble situé au 64, rue de la Verrerie (Paris 4e).


 Comme cela est écrit sur la façade, cet immeuble date de 1907 et le nom de l'architecte Masson y figure*.

Tout comme l'immeuble situé au 21, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (voir article du 6 novembre 2008), il s'agit d'un immeuble en partie de style Art nouveau et il s'inspire de motifs végétaux. Cependant, comme il est un peu plus tardif on sent poindre une nouvelle tendance : le style art déco qui se caractérise par le retour de lignes géométriques plus classiques (voir par exemple les consoles triglyphes, les frontons et les demi-lunes au-dessus des portes).

De plus, le linteau de la porte principale correspond lui à un décor rococo qui rappelle plutôt le XVIIIe siècle : 


L'ensemble est donc assez composite, mais je trouve cette façade assez réussie !

* P.S. : En republiant cet article, je peux donner plus d'information :  La propriétare de l'immeuble était Mme Lemaire, 77 boulevard Malesherbes ; Le cabinet d'archictecte : A. et G. Masson, 23 rue Galvani et le permis de construire a été déposé le 12 mars 1907.