dimanche 24 avril 2016

MDCCXIII : La rue des Nonnains d'Hyères... qui venaient d'Yerres

  

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue des Nonnains d'Hyères qui est située dans le quartier Saint-Gervais entre la rue de Fourcy (qui la prolonge au Nord) et le Pont-Marie (vers le Sud). Elle est très courte puisqu'elle ne fait que 139m de long.


 

Cet article m'a conduit à revoir ce qui pour moi était une évidence alors que je me trompais lourdement. Je pensais jusqu'ici que les "Nonnains d'Hyères" désignait une abbaye située dans le Var à Hyères. En effet, pour m'être un peu promené là-bas, je savais qu'on trouvait sur l'île d'Hyères un monastère bénédiction devenu au XIIIe siècle une abbaye cistercienne.

Or, en préparant, cet article je me suis rendu compte qu'en fait l'orthographe d'Hyères était erronée. Il faudrait en effet écrire Yerres, le nom de la commune de l'Essonne (à 15 Km au Sud de Paris) où fut fondée au début du XIIe siècle l'abbaye Notre-Dame. 

L'abbaye d'Yerres était d'après ce site un monastère de moniales bénédictines fondé autour de 1130 avec comme première abbesse Hildegarde de Senlis. Les bâtiments ont été agrandis et reconstuits à plusieurs reprises et voici un plan que propose ce même site : 

C'est en 1280 que les moniales de cette abbaye ont installé au 14 de l'actuelle rue des "Nonnains d'Hyères" une maison de ville qui leur permettait de revendre dans Paris un partie de leur production agricole.

On peut voir sur ce détail du plan Turgot l'aspect de cette rue au XVIIIe siècle :

Aucune façade de cette époque n'a subsisté. Côté pair, on peut par exemple voir depuis la rue l'Hôtel de Sens grâce aux jardins qui ont remplacé les demeures. Il en est de même côté impair avec la vue sur le Jardin de l'Hôtel d'Aumont et le petit square Albert Schweitzer situé  à l'angle avec la rue de l'Hôtel de Ville.
 


jeudi 21 avril 2016

MDCCXII : La croix surmontant le dôme de Saint-Paul-Saint-Louis a retrouvé ses ors... Ce qui m'a fait découvrir une surprenante décision prise par la Monarchie de Juillet

 

Pendant de longs mois, le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis a été masqué par un énorme échafaudage qui ressemblait à un impressionnant piédestal (voir mes articles du 18 octobre 2014 et du 4 juin 2015).

Ces échafaudages ont commencé à être démontés même si on peut encore les voir partiellement comme le montre cette photo prise hier (le 20 avril 2016) :

Cependant, la partie supérieure du dôme a été complètement dégagée et laisse apparaître une croix dorée tout étincelante  :
 
Cela surprend quand on compare avec la version antérieure. Pour ceux qui auraient oublier, j'ai fait une comparaison avec une photographie que j'avais prise en 2009 alors que l'ensemble de l'église était en très mauvais état :

En écrivant cet article, j'ai trouvé un ouvrage qui m'a permis d'en savoir plus sur cette croix et de faire une surprenante découverte concernant une décision prise par la Monarchie de Juillet. D'après un ouvrage écrit par Denis de Hansy, Notice historique sur la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis, en 1842 et imprimé par Dondey-Dupré, une croix avait existé à cet endroit avant la Révolution française à l'époque où il s'agissait de l'église Saint-Louis-des-Jésuites. Cette croix aurait été détruite à la Révolution. Or, une nouvelle croix dorée a été réinstallée pendant la Restauration. Cependant, comme la dépense était importante il a fallu attendre 1826 pour que le Conseil de fabrique programme une dépense de 1000 francs étalée sur deux ans  MAIS cette nouvelle croix dorée  a semble-t-il été démontée en 1831 : "par ordre de l'autorité publique tombèrent à la fois en février 1831, la plupart des croix élevées sur le sommet des églises parisiennes, comme si leur destruction dût calmer les factions, et effacer de l'extérieur de nos temples ce caractère religieux que nos pères savaient leur imprimer" (page 19).

Je n'ai pas de certitude concernant la date à laquelle une croix a été rétablie sur le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis. Cependant, il est fort possible que cette nouvelle érection ait eu lieu aux alentours de 1861 pendant le Second Empire. En effet, c'est à ce moment que la façade a été restaurée sous la direction de l'architecte Balthard (d'après le dossier de presse à l'occasion de la restauration de l'église Saint-Paul-Saint-Louis édité vers 2012)


 

mardi 19 avril 2016

MDCCXI : Le Coeur de Paris Hier et aujourd'hui : Il y a 100 ans on pouvait acheter des chaussures "Incroyable" à l'Hôtel de Sully

 Voici un nouvel article que je consacre aux cartes postales anciennes du 4e arrondissement. Celle-ci a été affranchie en 1919 comme le montre l'agrandissement du timbre ci-dessous :


 Elle représente l'Hôtel de Sully. Le changement qui saute aux yeux quand on observe cette carte postale est la partie centrale qui reliait les deux ailes :

Je rappelle (pour ceux qui ne fréquentent pas le 4e arrondissement que l'hôtel de Sully a aujourd'hui un aspect très différent :

Voici un montage pour montrer le changement :

Rappelons que l'Hôtel de Sully a été racheté par l'Etat en 1944, d'après Danielle Chadych (dans Le Marais, Parigramme). Elle ne précise pas quand le pavillon central a été supprimé mais d'après un article du Parisien ce lifting date de 1955 (voir article du Parisien du 16 janvier 2010). Quelques décennies plus tard, l'Hôtel de Mayenne situé de l'autre côté de la rue Saint-Antoine quelques dizaines de mètres plus  à l'Est a connu la même transformation afin de lui redonner son aspect "originel" (voir mon article du 9 octobre 2012).

Il est intéressant de noter que dans la partie située à gauche du pavillon central on trouvait par le passé une agence du Crédit Lyonnais :

Dans la partie droite, on pouvait aller acheter des chaussures dans un magasin qui avait une assez grande devanture : les chaussures Incroyable dont il est précisé qu'il existait "120 succursales en province à l'étranger":

J'ai trouvé un lien qui montre une action de l'entreprise "Chaussures incroyable" sur la galerie Numistoria

 Cette entreprise avait son siège 17-17 bis avenue Bolivar. Elle appartenait au financier Albert Oustric. Celui-ci est à l'origine d'un des scandales  des années 1930 contemporain de l'affaire Stavisky. En février 1934, cette enseigne ainsi qu'une dizaine d'autres sociétés du groupe ont été déclarées en faillite (voir article du 26 juin 2011 du blog "Des usines à Paris"). Rappelons aussi qu'à l'intérieur de l'Hôtel de Sully, on pouvait trouver d'autres commerces  dont un fabriquant de lampes et un marchand de meubles (voir mon article du 23 septembre 2013).
 

 

 

mardi 5 avril 2016

MDCCVI : Paris Centre Hier et aujourd'hui : Achèvement du chantier des Halles : la Vue sur Saint-Eustache depuis la place des Innocents.

 Je publie cet article "à chaud" après la lecture d'un des titres de la "Une" du journal Le Monde daté du dimanche 3 avril 2016 qui a pour titre "Architecture - la malédiction des Halles".

L'article nous apprend en effet que le nouveau forum des Halles qui va être inauguré le 5 avril  2016 fait l'objet de "critiques à l'encontre du toit d'une couleur lavasse et d'un coût élevé (216 millions d'euros auxquels s'ajoutent 400 000€ d'entretien annuels").

 Pour ma part, je regrette amèrement la disparition de la perspective que l'on avait depuis la fontaine des Innocents vers l'église Saint-Eustache et à laquelle j'étais très attaché :

Aujourd'hui, voici la nouvelle vue que l'on a depuis la place des Innocents :

Certains adoreront la nouvelle version. Il y a en effet, beaucoup plus d'espace pour faire du commerce. Une grande marque d'un équipementier de sport va  occuper ce secteur particulièrement stratégique à l'angle des rue Berger et Pierre Lescot. N'est-ce pas ce qui importe ?

samedi 2 avril 2016

MDCCV : Les façades de Paris Centre : Le 67 rue Rambuteau avec les quatre Saisons et un... lion facétieux

 

Je republie en août 2022, cet article paru en avril 2016 en y ajoutant des photos prises en juillet 2022 ce qui me permet de compléter l'article.

Le thème des quatre saisons est représenté sur plusieurs édifices du 4e arrondissement. J'ai déjà consacré un article aux bas-reliefs de la cour de l'Hôtel de Sully (article du 26 avril 2010) ou sur la façade de la Maison des épiciers située 12 rue du Renard (article du 13 septembre 2015).

 Cependant il existe une façade à laquelle je veux consacrer un article depuis des années sans trouver le temps de l'écrire. La représentation des saisons sur une façade où ce thème est représenté de manière assez belle mais par contre très peu visible car les sculptures sont placées en hauteur (au 4e étage) et il n'est pas facile de prendre du recul : l'immeuble du 67 rue Rambuteau (situé dans le coin Nord-Ouest du 4e arrondissement). 

On peut y voir de droite à gauche :

 
Le Printemps

 
L'été

 
L'automne

 
L'hiver

Je n'ai pas trouvé la date de construction de cet immeuble. La rue Rambuteau a été tracé sous la Monarchie de Juillet et  la façade doit dater des années 1840 ou 1850.
 
Le portail est particulièrement travaillé :
On observe de plus un détail intéressant : dans la partie située au dessus du portail à gauche :

Quand on le regarde de près ce lien a l'air d'avoir du mal à mordre dans le repas qui lui est servi :


MDCCV : Une autre représentation des quatre saisons : la façade du 67 rue Rambuteau

 

Le thème des quatre saisons est représenté sur plusieurs édifices du 4e arrondissement. J'ai déjà consacré un article aux bas-reliefs de la cour de l'Hôtel de Sully (article du 26 avril 2010) ou sur la façade de la Maison des épiciers située 12 rue du Renard (article du 13 septembre 2015).

Cependant il existe une façade à laquelle je veux consacrer un article depuis des années sans trouver le temps de l'écrire. La représentation des saisons sur une façade où ce thème est représenté de manière assez belle mais par contre très peu visible car les sculptures sont placées en hauteur (au 4e étage) et il n'est pas facile de prendre du recul : l'immeuble du 67 rue Rambuteau (situé dans le coin Nord-Ouest du 4e arrondissement).  On peut y voir de droite à gauche :

 
Le printemps

 
L'été

 
L'automne

 
L'hiver