MMCXCVI : Les statues de la Tour Saint-Jacques (5e épisode) : Saint Léonard

  

 

Je continue la série que j'ai commencée il y a plusieurs années relatives aux statues de la Tour Saint Jacques à laquelle j'ai consacré de nombreux articles.

 

L'épisode d'aujourd'hui concerne la statue sur la face Est au 2e étage à gauche (et à gauche de la statue de Saint Jean Baptiste à qui j'ai consacré un article paru le 25 janvier 2020). 

Il s'agit d'un personnage qui tient des liens.

Il s'agit de Saint Léonard. Celui-ci aurait vécu à la même époque que Clovis et il aurait obtenu du roi le droit d'aller dans les prisons et de libérer les détenus qu'il considérait comme récupérables. Il serait mort vers 559.

 

Le saint est représenté tenant des liens car il était le saint patron des prisonniers. Le saint est enterré dans un village du Limousin près duquel il avait fondé une abbaye et qui porte son nom : Saint-Léonard-de-Noblat. Anne d'Autriche qui désespérait de tomber en ceinte est allée vénérer ses reliques avant de tomber en ceinte et d'accoucher de Louis XIV en 1638.

 

Cette statue est une oeuvre du sculpteur Jean-Bernard Duseigneur (1808-1866), dont le nom d'artiste était Jehan Du Seigneur. C'était un élève de Jean Bosio.

MMCXCV : Un escalier en trompe l'oeil rue Etienne Marcel qui a près de 38 ans

 

Depuis quelques temps, je m'intéresse aux escaliers. Cela m'a conduit à prêter attention à une immense fresque murale située au 17 rue Etienne Marcel. Un leu auquel je suis un peu attaché car en 1998 j'avais failli m'installer dans l'immeuble situé juste à côté :

 

 

 Cet immeuble est situé juste à la sortie de la station Etienne Marcel à l'angle entre la rue Rue Etienne Marcel et la rue de Turbigo :

La préparation de cet article m'a permis d'apprendre grâce à un article publié dans le journal Le Parisien en 2016 que cette fresque murale était due à Fabio Rieti et qu'elle occupe cet emplacement depuis 1982. Elle a été restaurée en 2016 par la fille et la petite fille de l'artiste.

 On doit à Fabio Rieti d'autres fresques murales de Paris Centre dont je ne manquerai pas de reparler dans de prochaines articles. 

MMCXCIV : Un article pour retrouver les sources de la Seine dont un élu de Paris Centre est adjoint à la maire de Paris

 

Depuis la réélection de Anne Hidalgo comme maire de Paris, la capitale s'est dotée d'un maire adjoint en charge de la Seine en la personne de Pierre Aidenbaum, élu de Paris Centre (et maire du 3e arrondissement de 1995 à 2010).

 Cet été comme je suis passé sur le site des "Sources de la Seine" et que j'ai découvert que la Ville de Paris gérait ce charmant endroit, je me suis dit que je devais consacrer un article à ce lieu situé en plein cœur de la Bourgogne (à 40 Km au Nord Ouest de Dijon). 

Le panneau d'accueil qui donne un petit air de Paris :

 La plaque qui explique la création de ce domaine à l'époque de Napoléon III et du baron Haussman en application d'une délibération du Conseil général de la Seine du 18 août 1865  :

La grotte qui abrite une nymphe symbolisant les sources de la Seine Seine (une œuvre du sculpteur  François Jouffroy) 

Le parc dans lequel si situe ce domaine :

 

 

Le panneau du GR indiquant la distance avec l'embouchure :

Le 1er pont sur la Seine :

Une fontaine avec les armes de la Ville de Paris (nef d'époque 2nd Empire) : 

MMCXCIII : A Paris, nous on n'a rien contre Marseille comme on peut en avoir la preuve en plein coeur de la capitale

 

Fin juillet, j'ai pris des photos du BHV qui arborait fièrement les couleurs de Marseille. J'ai trouvé cela formidable car cela montrait que la rivalité et même l'inimitié entre Paris et Marseille étaient très surfaites car côté Parisien je connais peu de monde qui a quoi que ce soit contre Marseille. Je me demandais ce qui me donnerait l'occasion d'utiliser ses photos.

 L'actualité me le permet puisqu'on a appris hier que le préfet de police de Marseille s'apprêtait à interdire le port du maillot du PSG dans le Centre Ville. J'ai vraiment trouvé cela absurde car cela conduit à rendre officiel et à donner raison à ceux qui prêchent la haine et le rejet de l'autre fondé cette fois sur le soutien à une équipe de foot... Jusqu'où va-t-on tomber ?

Je voulais du coup rendre hommage au BHV qui lui au contraire à mis à l'honneur Marseille en plein coeur de Paris face à notre Hôtel de Ville. 

Dimanche soir, dans le match PSG/ Bayern de Munich que le meilleur gagne. Vive le sport et vive l'amitié entre les Villes !

MMCXCII : Un lieu qui mérite peut-être d''être mieux connue : la place du Châtelet

La place du Châtelet est un lieu que tous les Parisiens savent situer car elle est en plein coeur de Paris. Cependant, il m'est arrivé de devoir expliquer à des visiteurs que "Châtelet-les-Halles" (nom de la station de RER) correspondait à deux endroits différents. La plupart voient bien à quoi correspondent les Halles (grâce au centre commercial) mais par contre tous n'ont pas à l'esprit la place situé à plusieurs centaines de mètres de là. Quand vous êtes à l'église Saint-Eustache, vous êtes arrivés aux Halles, mais il faut faire encore près de 800m pour arriver place du Châtelet.

Il faut dire que la place du Châtelet es surtout un îlot autour du quel tournent les voitures car pour les piétons ce n'est pas un endroit très accessible. Elle forme dans sa partie Sud un cul-de-sac d'où il n'est pas possible de traverser vers le trottoir situé en face.

Il m'est arrivé plus d'une fois de surprendre même des Parisiens en leur expliquant que le lieu s'appelait le Châtelet car à cet endroit il y avait un château, enfin plutôt un petit château (un ... châtelet), mais quand même quelque chose qui ressemblait à un château fort.

Pour compendre à quoi servait cette forteresse on peut revenir au plan Turgot des années 1730. On voit que le Châtelet protégeait l'accès depuis la rive droite au pont au change (qui a été rebâti depuis mais est l'emplacement du plus vieux pont entre la rive droite et le l'île de la Cité) :

Voici une gravure qui donne une reconstitution de l'aspect qu'avait l'entrée du Châtelet :

Cet édifice qui a servi de prison sous l'Ancien régime a été détruit au début du XIXe siècle sur ordre de Napoléon Ier. Elle a été remplacée par une fontaine surmontée du monument que l'on peut voir aujourd'hui :

Il est constitué d'une colonne (un modèle inspiré de Rome que Napoloén Ier réutilisera pour la place Vendôme) surmontée d'une statue :

Cette statue est due au sculpteur Louis-Simon Boizot (1743-1809). Elle représente une victoire ailée tenant deux couronnes de lauriers (la statue est souvent appelée la "Renommée de Boizot"). Il s'agit d'une copie car l'original est conservée au Musée Carnavalet (où on pourra peut-être la revoir bientôt quand le musée aura rouvert).

La colonne se finit dans sa partie supérieure par un motif à feuille de palmier. C'est pourquoi l'édifice est appelé "la fontaine du palmier". Sur le fût de la colonne sont indiqués le nom des victoires remportées par Napoléon Bonaparte en tant que général de la République puis en tant consul et par la suite par Napoléon Ier en tant qu'empereur :

Sur la face de la colonne photographiée ci-dessus on peut ainsi lire Lodi (1796), Les Pyramides (1798), Marengo (1800), Ulm (1805) et Dantzig (1807).

A la base, Bloziot a représenté quatre statues allégoriques qui représentent la Vigilance, la Justice, la Prudence et la Force. Elles surmontent des cornes d'abondance et l'aigle impérial :

Le monument a été achevée en 1808 mais il a été déplace 50 ans plus tard en 1858 quand la place a été agrandie. Pour qu'il continue à être situé au centre, il a été déporté de 12m vers l'Ouest. A cette occasion, une base décorée de quatre sphinx (sculptés par Henri-Alfred Jacquemart) a été ajoutée :

Si vous passez par cette place située dans le 1er arrondissement à la limite avec le 4e arrondissement et que vous avez lu cet article, vous la regarderez peut-être d'un peu plus près.

MMCXCI : les arbres de Paris Centre : le superbe Savonnier de l'angle de la rue du Mail et de la rue Montmartre

 

Je reprends une série que j'avais commencé il y a très longtemps et qui m'avait permis de faire des progrès en botanique : celle relative aux arbres de Paris Centre. Je la reprends à propos d'un arbre superbe situé à l'angle de la rue Montmartre et de la rue du Mail 

Cet arbre m'a attiré en raison de son volume impressionnant mais aussi en raison des fruits abondants qu'il portait en juillet : 

quand on y regarde de près ces fruits ont une forme étrange : 

 

Après une petite enquête (je ne suis pas expert sur le sujet), j'ai appris qu'il s'agissait d'un savonnier, (aussi appelé Koelreuteria Paniculata). Cet arbre est originaire de Chine et de Corée.  Il a aussi de nombreux surnoms : "Arbre aux lanternes", "Arbre à pluie d'or", "Lampions de Chine". Je trouve cela assez bien trouvé. 

MMCXC : La façade de la Société Albert Tronc rue du Mail

Au 25-27 rue du Mail (Paris 2e), mon attention a été attirée par les initiales (les chiffres) que l'on peut voir sur la façade :

Ce joli "A.T. a attiré mon attention. Ceux qui me connaissent sauront pourquoi. En ce qui concerne cette façade, il n'est pas difficile de comprendre ce que signifie ces deux lettres :

Cela m'a conduit à me demander quelle était l'activité de la société Albert Tronc. En faisant une petite recherche par Internet, je suis tombé sur une facture du début du XXe siècle :

On y retrouve l'adresse de la façade à laquelle cet article est consacré :

mais aussi une gravure représentant une usine avec en dessous sa localisation :

Cela m'a permis de retrouver sur un site qui vend des cartes postales une vue des usines Albert Tronc à Fures dans l'actuelle commune Tullins (département de l'Isère à moins de 20 Km au Nord-Ouest de Grenoble):

Cela permet de savoir que la société Albert Tronc était une entreprise de tissage quand on regarde la légende de cette carte postale :

Je n'ai pas été étonné (puisque nous sommes dans le quartier du Sentier) que cette enseigne vende des tissus. En continuant ma recherche, j'ai trouvé ce superbe cataloque des successseurs d'Albert Tronc

Voilà comment avec une simple façade, on peut faire un peu de l'Histoire économique et industrielle de la France au XXe siècle.

MMCLXXXIX : Une peinture montrant l'ïle Saint-Louis et Notre-Dame au début du XXe siècle

On peut voir ci-dessus un tableau peint par Gustave Madelain qui fait partie d'une collection particulière. On reconnaît sur la gauche la rive sud de l'île Saint-Louis, à l'arrière-plan la cathédrale Notre-Dame. Le pont qui apparaît au second plan est le le pont Sully. La vue est donc prise depuis le quai Henri IV dans la pointe Sud-Est du 4e arrondissement.  Je suis allé sur place tout pour avoir une idée de la vue aujourd'hui :

Bien sûr on observe que depuis l'incendie de 2019, la flèche de Notre-Dame a disparue et a été remplacée par la grue qui permet en ce moment la restauration en court. 

 Voici un avant/après quand on juxtapose les deux vues :

Gustave Madelain a vécu de 1867 à 1944 et peint Paris sur de nombreuses décennies.Il est cependant possible certain d'être certain que le tableau a été fait avant les années 1920 en raison d'un détail :

Derrière le pont de Sully, on voit les piles d'un 2e pont. Il s'agit du pont de la Tournelle dans l'aspect qu'il avait jusqu'au début des années 1920. J'avais publié le 24 octobre 2011 sur l'Indépendant du 4e un article à propos de ce pont avec comme illustration cette carte postale :

Ce pont était très dangereux car ses arches étaient trop peu espacées ce qui rendait dangereux la navigation. Il a été remplacé par un pont très différent dans les années 1920 :

Aussi sur la vue actuelle, les arches de l'ancien pont de la Tournelle n'apparaissent (on voit du coup encore plus loin celles du pont de l'Archevêché) mais par contre, on y voit très bien la statue de Sainte Geneviève qu'on ne voit pas sur le tableau  de Madelain :

On remarquera qu'il y a plus d'un siècle, la vie sur la Seine était très intense avec un très grand nombre d'embarcations représentées sur la peinture :

Au moment où je suis allé prendre la photo, la Seine était beaucoup plus calme :