mardi 27 septembre 2011

CMLVIII : L'accident du Pont de l'Archevêché du 27 Septembre 1911

 

Le 27 septembre 1911, un terrible accident d'autobus survenait tout près du 4e arrondissement.

Je l'ai appris grâce à cette carte postale que j'ai trouvée dans une brocante en mars dernier. Comme on peut le voir en légende de ce document, le bus au lieu de prendre le pont de l'archevêché a fini son parcours dans la Seine. Le bilan fut relativement lourd : 11 morts.

En regardant la carte postale plusieurs détails :

- il s'agissait d'un autobus de la ligne de la  "compagnie générale des omnibus" qui reliait le Jardin des Plantes aux Batignolles : 

- à l'arrière-plan on peut voir le pont de la Tournelle dans sa version ancienne puisqu'il a été complètement reconstruit dans les années 1920 (voir mon article du 11 octobre 2010) :

- toujours à l'arrière-plan, on voit les badauds massés sur le quai d'Orléans. Une confirmation de la curiosité légendaire des Parisiens !

dimanche 25 septembre 2011

CMLVI : Les statues de l'Hôtel de Ville (74e volet) : Henri Estienne par Jean-Jules Allasseur

 

Voici le 74e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne "H. Estienne" que l'on peut voir dans le pavillon central au 1er étage légèrement à gauche :

Les Estienne sont une très célèbre famille d'imprimeurs et d'humanistes parisiens du XVIe siècle. Il existe deux Henri Estienne (le grand-père et le petit-fils) et il est difficile de savoir lequel est représenté sur la façade :

Henri Estienne l'Ancien est né à Paris vers 1470 et il est mort après 1520. Il a ouvert une imprimerie à Paris en 1502. Il est resté fameux pour la qualité de ses publications. Il a ainsi publié le grand humaniste français Lefèvre d'Etaples.

Son petit-fils Henri Estienne (fils de Robert Estienne) est né à Paris à Paris en 1528. Il a reçu une éducation humaniste et a appris le latin et le grec dès son plus jeune âge. Grand voyageur, il a parcouru toute l'Europe (notamment l'Italie) et est mort à Lyon en 1598.

Henri Estienne le jeune était comme le reste de sa famille un imprimeur mais il a aussi édité de nombreux auteurs anciens et écrit des livres en faveur de la défense de la langue française. Son ouvrage le plus célèbre est le dictionnaire de la langue grecque paru en 1572. 

 C'est peut-être le livre qu'il tient ouvert dans la main. Henri Estienne est donc à mettre en relation avec un autre humaniste représenté un peu plus à gauche : Guillaume Budé (voir l'article du 15 janvier 2011).

Il n'existe pas de rue "Henri Estienne" mais c'est le fils ou le père (suivant la génération à laquelle on se place) qui a eu droit à cette honneur puisque dans le 8e arrondissement où plusieurs rues sont consacrées au XVIe siècle, il existe une rue Robert Estienne (1503-1559).

La statue d'Henri Estienne est une oeuvre de Jean-Jules Allasseur (né le 1er septembre 1818 à Paris et mort le 23 mars 1903 dans le 18e arrondissement de Paris) dont on peut voir deux œuvres sur les façades du Louvre : Leucothéa (dans la cour carrée) et Malherbe (dans la cour Napoléon).

 

mardi 20 septembre 2011

CMXCIII : Dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis : Les 4 souverains représentés dans le dôme : Clovis, Charlemagne, Saint Louis et Robert Ier


 Le dôme de l'église Saint-Paul-Saint-Louis s'élève à 55m de hauteur. C'est un dôme du XVIIe siècle caractéristique de la Réforme catholique (appelée par certains la "Contre-Réforme". Il est le 1er construit à Paris avant ceux qui ont suivi par exemple à la Chapelle de la Sorbonne, au Val-de-Grâce, aux Invalides ou encore au Panthéon.

Ce dôme construit pour les Jésuites de Paris s'inspire directement de l'église du Gesù de Rome. Comme les Jésuites étaient au moment de la construction de l'édifice très proches des rois de France, l'église a été placée sous le patronage de Saint-Louis. Après la construction, les coeurs des rois Louis XIII et Louis XIV y ont été conservés.

 Après l'interdiction de l'Ordre des Jésuites sous le règne de Louis XV, l'église Saint-Louis a par la suite connu d'importantes destructions à la Révolution. Cependant, les peintures qui ornaient le dôme depuis le XVIIe siècle n'ont été détruites qu'en 1871 pendant la Commune de Paris. 

Le décor actuel date donc du dôme est donc assez récent :

On peut y voir quatre grisailles en trompe-l'oeil qui sont donc très récentes. Elles sont l'oeuvre de Paul-Joseph BLANC et datent de 1873.

 Parmi les quatre souverains représentés, trois d'entre eux ne sont pas une véritable surprise :

On trouve bien sûr Louis IX, roi de 1226 à 1270, qui est le seul roi de France a avoir été canonisé. Il tient la couronne d'épines pour laquelle le roi a fait construire la Sainte-Chapelle sur l'île de la Cité et qui est aujourd'hui conservée dans le Trésor de la Cathédrale Notre Dame :

On trouve aussi bien sûr Clovis, le roi des Francs fondateur de la dynastie mérovingienne et qui aux alentours de 496 a décidé de se convertir à la religion catholique. On voit qu'il tient dans la main droite la francisque, l'arme considérée comme emblématique des guerriers francs. Dans sa main gauche il tient un reliquaire, peut-être celui de Sainte-Geneviève, la sainte patronne de Paris pour laquelle il a fait construire un monastère (à l'emplacement de l'actuel Panthéon) :

Il n'est pas non plus surprenant de trouver Charlemagne. En effet, le 2e représentant de la dynastie carolingienne a réussi à se faire couronner empereur, par le pape, à Rome en l'an 800. Les Empereurs du Saint-Empire-Romain Germanique, notamment Frédéric Ier au XIIe siècle, ont même voulu le considérer lui aussi comme un saint.

Le dernier souverain représenté est par contre beaucoup plus difficile à deviner. En effet, tout d'abord c'est le moins visible car il est dans la face du dôme qui est du côté de la nef et il faut donc se mettre dans le choeur pour le voir. Il s'agit du roi Robert :

Il s'agit vraisemblablement de Robert I, comte de Paris élu roi des Francs en 922, après avoir vaillamment protégé Paris pendant les invasions Vikings. Ce roi n'a régné qu'un an mais il est le grand père d'Hugues Capet et donc le fondateur de la dynastie Capétienne.

samedi 3 septembre 2011

CMXLV : La nef de Paris dans Paris Centre (épisode n°6) : une version en forme de galère qui date du XIXe siècle à l'école des Fauconniers.

 

Voici le 6e épisode de la série consacrée aux représentations de la nef de Paris dans Paris Centre. Il concerne le blason que l'on peut voir au dessus de l'entrée de l'école de la rue du Fauconnier dans le 4e arrondissement.

Ce blason montre une version relativement rare de cette nef. En effet, le navire représenté est, incontestablement, une galère, comme en atteste la présence de quatre rames :

Je n'ai pas réussi à savoir de quand date précisément cette nef en forme de galère. Peut-être de la même époque (donc les années 1880) que celle que l'on voit sur la façade du lycée Sophie Germain. (voir article du 17 novembre 2011)