mardi 25 juin 2024

MMDCCXXVI : Les statues de l'Hôtel de Ville : Série sur les Villes de France (24e volet) : Rouen par Ernest-Eugène Chrétien

  

Voici le 24e épisode de la série consacrée aux statues des villes de France qui ornent la façade de l'Hôtel de Ville de Paris. Il concerne la statue de la ville de Rouen qui est la 2ème en partant de la gauche de la façade principale qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville :

Cette statue représente Rouen (Seine Maritime). On l'identifie en regardant les armoieries qu'elle tien dans la main gauche :


 Voici la description officielle : "de gueules à l'agneau pascal d'argent à la tête contourné nimbée d'or portant un bannière d'argent chargée d'une croisette d'or, à la hampe du même, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or." L'agneau rappelle l'importance de la corporation des Drapiers au Moyen  Âge dans la capitale économique de la Normandie médiévale.

Dans la main droite, la statue tient des pommes :
Une évocation de la présence des pommiers et de la production de cidre en Normandie.

La statue est une oeuvre du sculpteur Ernest-Eugène Chrétien, né à Elbeuf (en Seine Maritime) le 14 juin 1840. Il est mort dans le 15e arrondissement de Paris le 12 juin 1909.

Une autre statue d'Esnest-Eugène Chrétien se trouvait dans le 4e arrondissement : "Le guerrier reforgeant son épée". Cette statue en bronze avait été érigée en 1883 sur le square de l'Alma et déplacée en 1925 dans l'actuel square Henri Galli. Elle a été fondue en 1942.


 


 

samedi 22 juin 2024

MMDCCXXV : Les façades de Paris Centre : une façade d'époque Louis-Philippe au 57 boulevard Beaumarchais

  

Au 57 Boulevard Beaumarchais (Paris 3e), on peut voir une très belle façade d'époque Louis-Philippe donc des années 1830/1840. On reconnaît ce style par son goût pour éclectisme et l'utilisation parfois assez chargée de décors d'inspiration médiévale ou Renaissance.

Ici le portail est particulièrement travaillé :


 Dans les étages, on peut voir aussi des décors qui ne manquent pas d'élégance :




mercredi 19 juin 2024

MMDCCXXIV : Les rues de Paris Centre : la Rue Pastourelle (Paris 3e)

  

La rue Pastourelle est une petite de 274m de long située dans le 3e arrondissement entre le 19 rue Charlot à l'Est et le 129 rue du Temple à l'Ouest. C'est une rue en grande partie préservée du Marais :

La rue Pastourelle ne faisait jusqu'en 1877 que 135m de long avant son annexion comme on le verra plus loin dans cet article de la rue située à l'Est.  C'est de cette partie plus court donc que la rue actuelle dont parle le Dictionnaire Administratif et Historique des rues de Paris de 1844 :

C'est cette rue qui apparaît sur le plan Turgot des années 1730 :


La rue apparaît aussi sur le plan de Bâle qui date des années 1530 :


Comme l'explique le Dictionnaire de 1844, cette rue était à proximité immédiate du Temple. Elle porte le nom de Pastourel du nom de Roger Pastourelle qui y possédait un maison en 1331, mais précédemment elle portait le nom de rue Croignet "qu'elle devait au mesureur de blé du Temple". Je suppose que cela veut dire que le mesureur de blé du Temple près de laquelle cette rue s'est construite avait le nom de Croignet. 

Le plan Braun qui représente Paris en 1530, avant la destruction de l'Enceinte de Philippe Auguste montre que la rue avant la construction de l'enceinte de Charles V vers 1380 était hors de Paris :

Comme la rue Portefoin -située juste au Nord de la rue Pastourelle-, à laquelle j'ai consacré un article paru le 1er juin 2023,  la rue Pastourelle faisait partie de la Censive du Temple :

La rue Pastourelle est donc très ancienne puisque dès le XIIe siècle elle s'est développée dans l'orbite de l'enceinte du Temple... au moins donc pour sa partie ouest.

Cependant, la partie Est de la rue est beaucoup plus récente : en 1877, la rue Pastourelle s'est étendue sur la rue d'Anjou qui était dans son prolongement. On voit les deux rues sur le plan Turgot des années 1730 : 

Cette rue d'Anjou ne doit pas être confondue avec l'actuelle rue d'Anjou (située dans le 8e arrondissement). Elle date elle du début du XVIIe siècle (soit 5 siècles après la rue Pastourelle) et son nom fait partie du projet de créer une place de France voulue par Henri IV :

J'ai déjà évoqué ce projet de place de France à propos de la rue de Normandie (voir article du 4 juillet 2018) :

Ce projet de place de France était grandiose :

L'assassinat d'Henri IV par Ravaillac le 14 mai 1610 a conduit à l'abandon de ce ce projet.

Quoi qu'il en soit, même si cela ne se voit pas l'actuelle rue Pastourelle qui n'a que 274m de long, correspond à deux moments de l'Histoire urbaine de Paris : la partie Ouest correspond à un noyau urbain initialement autonome de Paris qui s'est développé au XIIe siècle autour de l'enclos du Temple, la partie Est au projet de place de France voulu par Henri IV dans la première décennie du XVIIe siècle.

Depuis 2020, la rue Pastourelle marque la limite entre le quartier Temple-Enfants-Rouges au Nord, et le quartier Marais Archive au Sud.


dimanche 16 juin 2024

MMDCCXXIII : Les statues du Louvre : Série les personnages (23e volet) : Suger par Nicolas Raggi

 

 Voici le 23e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de Suger que l'on peut voir dans l'aile Colbert  :


 La statue de la Suger est la 5ème en partant de la gauche :


 ou la 6e en partant de la droite 

Suger a été un ecclésiastique et un homme d'Etat important de la 1ère moitié du XIIe siècle en tant qu'abbé de Saint-Denis de 1122 à sa mort en 1151. Il a réformé son abbaye et a commencé la reconstruction de la chapelle abbatiale dans un style tout nouveau : le gothique. Il a été un des principaux conseillers de Louis VI (de France de 1108 à 1137) et de son fils Louis VII (roi de 1137 à 1180). En tant qu'abbé de Saint-Denis, il était en charge de la garde des insignes royaux, les regalia. C'est pourquoi il est représenté avec la couronne royale derrière son côté droit :

La statue est une oeuvre de Nicolas Raggi né à Carrare (Italie) le 13 octobre 1790 et mort le 24 mai 1860 dans le 6e arrondissement de Paris. En 1814, il s'est installé à Marseille et il a été naturalisé français en 1828.

jeudi 13 juin 2024

MMDCCXXII : La fontaine de la rue Charlemagne

  

J'ai consacré en 2016 un article à la nef de Paris qui orne la fontaine de la rue Charlemagne qui se situe dans la rue du même nom (article du 5 octobre 2016). Dans cet article, je souhaite m'intéresser à la fontaine elle-même et en particulier à la partie centrale qui représente un enfant déversant de l'eau depuis une coquille qu'il porte sur la tête :


 Cette statue est une oeuvre d'Hubert Lavigne ((né à Cons-la-Grandville [Meurthe-et-Mosele] le 11 juillet 1818 et mort le 15 janvier 1882 à Paris). On doit à ce sculpteur une autre statue que l'on peut voir dans le 4e arrondissement : la statue de Montpellier sur l'Hôtel de Ville (article du 26 septembre 2023). Il semble -mais il y a des débats à ce sujet- que la statue soit postérieure à la date qui apparaît dans la partie supérieure (1840).

A la base, on peut voir cinq dauphins :

En arrière-plan, dans la partie supérieure l'alcove est aussi décorée par un riche décor d'inspiration marine :

Cette composition n'est pas sans rappeler la "Fontaine Joyeuse" (Paris 3e) qui est date de 1847 (voir article du 12 février 2022).

A noter que la fontaine Charlemagne a été restauré. A cette occasion, au printemps 2022 elle avait pris une curieuse couleur vert caca d'oie mais finalement l'erreur suite à la mobilisation des amoureux du patrimoine a été corrigée. Je ne suis daltonion mais même moi je trouve que ça piquait les yeux :



lundi 10 juin 2024

MMDCCXXI : La vue sur l'Hôtel de Ville depuis la Tour Saint Jacques au début du XXe siècle et un curieux message de 1905

  

Voici une carte postale dont j'ai récemment fait l'acquisition. Elle représente la place de l'Hôtel de Ville et l'Est de Paris vu depuis la tour Saint-Jacques. Ce point de vue m'a frappé car en 2014 j'avais effectué la même prise de vue (voir mon article du 14 septembre 2014).

Cela m'a permis de faire une juxtaposition des deux vues pour montrer que le paysage a très peu changé :


 En regardant au dos de la carte postale, on peut voir qu'elle a été envoyée le 28 décembre 1905 et est arrivée en Charente Maritime le 29 décembre :

La carte postale date donc d'avant décembre 1905, et certainement de la décennie qui précède, donc elle représente la vue vers 1900.

On observe peu de différences. Parmi celles-ci on observe les établissements de bain qui se trouvait à la pointe de l'île Saint-Louis au niveau du Pont Louis-Philippe :

Certains immeubles ont apparemment très peu changé mais on peut observer de petites différentes qui sont amusantes à noter. Par exemple on observe des changements dans les ouvertures des toits des bâtiments où sont situés les bureaux de l'Hôtel de Ville (à gauche) et l'ancien siège de l'APHP (à droite) :

Certaines ouvertures ont été modifiées avec le temps : des œils-de-bœuf sont devenues des lucarnes :

Des lucarnes ont été rétrécies ou transformées en mansardes :

L'un des principaux intérêts de la vue est d'observer la place de l'Hôtel de Ville mais on en voit qu'une toute petite partie :

Je possède une autre carte postale -mais non datée et sans texte- qui montre l'aspect qu'avait la place de l'Hôtel de Ville au début du XXe siècle. On voit qu'il existait deux vastes terre plein à droite et à gauche de la façade.

Autre détail intéressant, sur la carte postée en décembre 1905, on voit le foisonnement d'activité sur la rue de Rivoli :


Pour finir, je soumets une énigme à mes lecteurs. Le texte de la carte postale est pour le moins intriguant :

Si un expert en cryptage est capable de comprendre ce message je suis intéressé !