L'église Saint-Paul-Saint-Louis possédait avant la Révolution française un très riche décor. A droite du choeur dans la chapelle absidiale, on trouvait dans un reliquaire suspendu en hauteur le coeur du roi Louis XIV (le coeur de Louis XIII était suspendu dans la chapelle de gauche comme j'en reparlerai très bientôt).
Ce décor a complètement disparu. Il a été remplacé par des trésors artistiques qui viennent d'autres églises. Ainsi, dans la chapelle absidiale de droite, on trouve une très belle œuvre de la 2e moitié du XVIe siècle : une Vierge de la Déploration signée Germain Pilon :
D'après le site insecula.com, cette statue a une hauteur 1m31. Elle date de 1586. Il s'agit d'une commande de la reine Catherine de Médicis pour décorer l'autel Valois de la basilique Saint-Denis et honoré la mémoire de son mari Henri II (mort en 1559 après un accident survenu dans le 4e arrondissement : voir mon article du 10 juillet 2009 ).
La Vierge de la Déploration a été installée sur un autel de l'église Saint-Paul-Saint-Louis en 1802, juste après la signature du Concordat entre le 1er Consul Napoléon Bonaparte et le Saint-Siège.
Cette œuvre est à ranger dans le goût du maniérisme française de la 2e moitié du XVIe siècle. Elle s'inspire par sa composition de la pietà de Michel-Ange que l'on peut voir dans la basilique Saint-Pierre-de-Rome. Il ne s'agit cependant pas d'une pietà puisque dans la sculpture que l'on peut voir dans l'église Saint-Paul-Saint-Louis, le cadavre de Jésus n'est pas représenté. On peut légitimement parler de maniérisme puisque ce courant artistique est caractérisé par une exagération des drapés qui annoncent le goût baroque du XVIIe siècle. Les longs doigts de la main de Marie rappellent ceux que l'on peut voir dans les tableaux du peintre italien Le Primatice.
Le Louvre possède le modèle en plâtre de cette oeuvre (dans le département des Sculptures de la Renaissance) :
On doit au même sculpteur, Germain Pilon, les trois Grâces qui soutenaient l'urne dans laquelle était conservée le coeur de Henri II au couvent des Célestins (voir mon article du 10 janvier 2012).
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