mercredi 28 janvier 2015

MDVII : 19 quai aux fleurs, un autre immeuble avec un bow window, fin XIXe siècle

 

Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux façades  du 4e arrondissement : il concerne l'immeuble situé au 19 quai aux fleurs, dans la partie Nord-Est de l'ïle de la Cité.

Tout comme la dernière façade à laquelle j'ai consacré un article (à propos du 19 de la rue Pavée, article paru le 21 décembre 2014), cet édifice est caractérisé par la présence  peu fréquente dans la capitale d'un bow windox (ou oriel) central :

Ce bow window est soutenu par un décor végétal en fleur de lotus :

De nombreux éléments décoratifs de cet immeuble s'inscrivent dans la tradition décorative du XIXe siècle avec notamment de superbes ferronneries :

Des bas-reliefs avec le motif de la corne d'abondance :
 
et, autre emprunt des arts décoratifs inspirés par la Renaissance dans le goût de l'Historicisme XIXe, des frontons en demi-lune au dessus de certaines fenêtres :

Cependant, on peut observer dans cette façade, la présence d'éléments moins fréquents dans les arts décoratifs parisiens de cette époque avec des céramiques situées dans le linteau de certaines fenêtres :

avec parfois une exubérance qui s'inscrit dans ce courant de l'Art nouveau qui va devenir dominant dans les années qui suivent : 

Cette façade au goût très éclectique mais qui ne manque pas d'une certaine harmonie est signée et datée. Elle est l’œuvre de  Victor Rich, en 1893 :


Grace à la base Mérimée du Ministère de la Culture, j'ai découvert que cet architecte était l'auteur du monument élevé à la Mémoire des Girondins place des Quinconces à Bordeaux... en 1893. (voir le lien).

Après avoir écrit ce post, j'ai découvert qu'un blog avait déjà consacré un article à cette façade . Il est illustré par de superbes photographies (voir le lien). Je ne suis donc pas le seul à avoir remarqué ce très bel immeuble du 4e !

 


mercredi 21 janvier 2015

MDIV : La façade de l'église des Blancs Manteaux a été déplacée de près d'un kilomètre au XIXe siècle.

Cette idée d'article m'est venue grâce au livre "Paris déplacé" écrit par Ruth Fiori et édité par Parigramme en 2011.La façade de l'église des Blancs manteaux a en effet une histoire assez originale. L'église en effet n'avait pas de façade (pour voir à quoi cela pouvait ressembler je renvoie à la page 29 du livre).

Cependant, lors des travaux entrepris par Haussmann sur l'île de la Cité, il a été possible de "récupérer" une faaçde : celle qui ornait l'église Saint-Eloi-des-Barnabites qui avait été édifiée au XVIIe siècle et dont la façade datait de 1703. Elle était située dans le 4e arrondissement puisqu'elle était dans la partie Est de l'actuel boulevard du Palais en face du palais de Justice.

On voit bien cette église sur le plan Turgot réalisé dans les années 1730:


avec un agrandissement dans lequel on reconnaît la façade qui donnait sur une petite placette en retrait de la rue

On peut voir l'arrière de la façade de cette église sur une vue prise avant 1855 (et que j'ai touvée sur une site merveilleux : http://paris-atlas-historique.fr) :

Vouée à la destruction, la façade de l'église a été déplacée par l'architecte Baltard et remontée sur l'église des Blancs-Manteaux en 1863 à l'extrémité de la nef des Blancs Manteaux. J'ai indiqué sur la carte ci-dessous la migration que cela représente :


La distance séparant l'ancien et le nouvel emplacement de la façade est à vol d'oiseau d'un peu plus de 900m (d'après Google Earth).

"Ce plaquage ne se fit pas sans modification, puisque la façade des Barnabites était trop étroite pour la nef de l'église des Blancs Manteaux. Elle fut donc élargie par l'ajout d'entre pilastres et de volutes latérales que l'on peut voir au niveau de la porte centrale, étirant la composition d'origine" (in Ruth FIORI, Paris déplacé, 2011).


mardi 6 janvier 2015

MCDXCVII : Les animaux de Paris Centre : les animaux dont un escargot du portail de l'église Saint-Merry

  

Depuis l'automne 2014, les habitants et les visiteurs du 4e ont pu redécouvrir la façade de l'église Saint-Merry. Certains pouvaient avoir oublié à quoi elle ressemblait puisqu'un filet masquait les décors du portail central depuis des années.

La restauration a permis de redécouvrir le travail des tailleurs de pierre du gothique flamboyant revu à la sauce XIXe siècle. La plupart des statues avaient été détruites pendant la Révolution française. Elles ont été refaites en 1842 par Henri Brun (1816-1887) et Louis Desprez (1799-1870).

De chaque côté du portail, on peut voir les apôtres.



mais ce qui a surtout retenu mon attention ce sont les animaux (pour alimenter la rubrique de ce blog consacrée aux "animaux de Paris Centre") avec notamment un escargot :