dimanche 28 novembre 2021

MMCCCLXVII : Des vues prises en différentes saisons du square Jean XXIII avant l'incendie de la cathédrale Notre-Dame

  

Au moment où certains semblent considérer comme une urgence de repenser le square Jean XXIII situé au chevet de Notre-Dame, je me suis replongé dans mes archives pour retrouver des photos que j'avais prises avant le triste incendie de la cathédrale en avril 2019.

On jugera que ce jardin que ne manquait pas de charme et ce, quelque soit le mois de l'année, même en hiver au moment où les feuilles sont tombées  !








jeudi 25 novembre 2021

MMCCCLXVI : Les anges du Coeur de Paris : l'ange en bois du 31 rue de la Ferronnerie

 

Voici un nouvel épisode la série sur les anges de Paris Centre (que j'ai commencé dès 2009), il concerne un ange que l'on peut voir dans le 1er arrondissement au 31 rue de la Ferronnerie dans le 1er arrondissement :

Les informations sur cet ange sont très limitées : sur une article d'un site du Routard qui date de 2014 on y lit que cet ange correspond à l'enseigne d'une corderie et qui daterait de 1807. 

Sur la photo de 2014, cet ange avait déjà perdu son bras droit mais comme la statue est en bois il paraît difficile quelle le récupère un jour !


lundi 22 novembre 2021

MMCCCLXV : Les façaces du Coeur de Paris : Au 46 rue Saint-André-des-Arts : un charmant immeuble néo-Renaissance du Second Empire

  

Pour la 1ère fois, je consacre un article concernant la Rive Gauche. Il concerne le 46 rue Saint-André-des-Arts, donc nous sommes toujours en plein Coeur de Paris. Ce petit immeuble rythmé par cinq fenêtres très rapprochées est charmant :

On peut y voir des éléments décoratifs qui rappellent l'école de Fontainebleau avec une profusion de mascarons, de colonnes et des pilastres avec des chapiteaux et des consoles très décorées :




Les sculptures sont signées d'un dénommé Roussel :

On peut aussi lire sur la façade, l'année de construction : 1867 et le nom des architectes, "T. Ramand" et "G.Ramand".

De façon assez curieuse, on trouve très peu de traces de ces deux architectes sur Internet mise à part un dessin conservé à Carnavalet représentant "l'architecte Ramand, fils" :



vendredi 19 novembre 2021

MMCCCLXIV : Mardi, Benjamin Randow, un amoureux du Coeur de Paris (et d'ailleurs) dédicacait son premier roman à la Librairie Delamain

  

Mardi dernier un événement a eu lieu dans Paris Centre : Benjamin Randow dédicacait son 1er livre "Carrousel-des-Anges" à la Librairie Delamain (Paris 1er). Je m'y suis rendu afin de rencontrer l'auteur de cet ouvrage. En effet, je ne connaissais Benjamin Randow que par Twitter et je suis très régulièrement épaté par son amour de la Culture et du Patrimoine. Il fait partie d'un groupe, pour certains des amateurs, pour d'autres des professionnels, de spécialistes l'Histoire de l'Art, qui jour après jour  font sur ce réseau social des comptes-rendus passionnants de leurs visites et des spectacles auxquels ils assistent.

Voilà qui ne pouvait que me donner l'envie de lire ce roman... ce que je m'apprête à faire désormais que j'ai le plaisir d'en posséder une version dédicacée.

On notera que que le Coeur de Paris est à l'honneur puisqu'on reconnaît la colonnade du Plais royal sur la très belle couverture de ce livre.

mardi 16 novembre 2021

MMCCCLXIII : Les 4 statues féminines de la façade sud du Palais de Justice et un hommage à la 1ère avocate et à la 1ère juge en en France.

 

Continuant de faire l'inventaire des statues qui ornent Paris Centre et ses façades, voici un article relatif aux statues de la façades Sud du Palais de Justice. (J'ai déjà consacré le 15 mars 2021 un article concernant les décors qui ornent la cour de Mai sur le côté Est).

Les statues qui surplombent le bras sud de la Seine ont toutes été installées en 1914. Certains sont un peu curieuses...

De gauche à droite on peut voir tout d'abord la Vérité... qui permet de confirmer que la Vérité est nue...

Cette statue est une oeuvre de Henri-Edouard Lombard (1855-1929) auquel on doit une des statues de l'Hôtel de Ville : celle du peintre Camille Corot qui est représenté de manière moins dénudée (voir article du 12 août 2009).

A sa droite, la statue suivante représente le Droit :

Cette statue est une oeuvre de André-Joseph Allar (1845-1926). On peut voir trois autres de ses créations dans Paris Centre : deux sur la façade de l'Hôtel de Ville avec les statues de Jean Goujon (voir article du 15 décembre 2010) et de Jean Bullant (voir article du 15 juillet 2011) ainsi que les Caryatides de l'Opéra comique (article du 5 décembre 2020).

La 3e statue représente l'Eloquence :

Cette statue est une œuvre de Raoul Verlet (1857-1923). 

Enfin la dernière statue, celle tout à droite représente la Clémence :

Il s'agit d'une oeuvre de Jules Coutan (1848-1939).

Avec toutes ces représentations des qualités de la Justice sous la forme de femmes, je me suis demandé quand les femmes avaient pu exercer au Palais de Justice des métiers liés à la Justice.

En ce qui concerne, la profession d'avocat, au moment où les statues ont été faites, elle était déjà accessible au personne de sexe féminin.  La première femme avocate, Jeanne Chauvin (1862-1926) a prêté serment le 5 décembre 1900. Cela a été possible grâce à la pression des féministes puis à une loi proposée par Raymond Poincaré et René Viviani paru au Journal officiel du 1er décembre 1900.

 Par contre pour la fonction de juge, il a fallu attendre encore près d'un demi siècle. Charlotte Béquignon-Lagarde (1900-1993) a pu devenir magistrate juste après la loi du 11 avril 1946. Professeur de Droit, elle a été intégrée à la Magistrature par un décret du 10 octobre 1946.

Mme Béquignon-Lagarde a fréquenté ce palais puisqu'elle a été nommée à la Chambre sociale de la Cour de Cassation.

samedi 13 novembre 2021

MMCCCLXII : Carte postale du Coeur de Paris : Le Palais Brongniart dans les premières années du XXe siècle

 

Voici un nouvel épisode consacré aux cartes postales du Ceur de Paris. Celle-ci vient d'entrer dans ma collection car j'ai trouvé intéressante cette vue de la Bourse quand le Palais Brogniart avait un aspect visuel plus esthétique qu'aujourd'hui

En effet, comme le montre cette superposition avec une vue actuelle. Le Palais Brongniart était initialement un bâtiment rectangulaire, inspiré comme l'église de la Madeleine, des temples grecs. Les plans avaient été dessinés par l'architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) sur une commande de Napoléon Ier en 1807 mais le bâtiment ne fut achevé qu'après la mort de l'architecte en 1825.

Or, entre 1902 et 1907, pour agrandir le bâtiment, des ailes ont été ajoutées de part et d'autre sur les plans de l'architecte Jean-Baptiste-Frédéric Cavel. Le bâtiment a pris la forme d'une croix grecque :

Mon premier centre d'intérêt a donc été le côté rectiligne qu'avait le bâtiment avec cet ajout. Ce que j'ai désigné par le 1 ci-dessous:

La vue a donc été prise avant les travaux achevés en 1907. 

Elle a aussi été prise après 1899/1900 car la coupole que l'on voit en arrière-plan (le n°2) correspond à l'immeuble du 134 rue Réaumur construit à ce moment là (voir mon article du 2 septembre 2019) :

A l'angle Sud-Ouest on reconnait une des quatre statues qui ornent le palais depuis le Palais Brogniart depuis le milieu du XIXe siècle : 

il s'agit de l'allégorie du Commerce sculptée en 1852 par Auguste Dumont (voir mon article du 16 juin 2020) :

Pour finir, il est intéressant d'observer les moyens de transport utilisés dans les toutes premières années du XXe siècle : des omnibus, des vélos et la marche à pied.

La station de métro "Bourse" n'était pas encore ouverte. Cette statue a été ouverte en 1904 (voir mon article relatif à une autre carte postale qui représente la place de la Bourse que j'ai fait paraître le 13 décembre 2020).



mercredi 10 novembre 2021

MMCCCLXI : Une exposition à ne pas manquer au Pavillon de l'Arsenal : la Bibliothèque de Robert Badinter

 

Jusqu'au 12 décembre 2021 se tient au pavillon de l'Arsenal une exposition que je recommande vivement pour tous ceux qui s'intéressent à la Justice, et plus généralement à l'Histoire de France : on y présente une collection de documents possédés par Robert Badinter à l'occasion du 40e anniversaire de la peine de mort. 

En tant que professeur d'histoire-géographie, j'ai été très content de voir ou de revoir certains documents passionnants. Voici une toute petite sélection :

Une authentique lettre de cachet du 25 novembre 1677 ordonnant une mise en détention à la Bastille.


La déclaration du roi Louis XVI du 24 août 1780 abolissant l'usage de la torture.

Le décret de la Convention du 16 Pluviôse an II abolissant l'esclavage dans toutes les colonies françaises.

L'exposition se tient dans des salles du pavillon de l'Arsenal qui ont gardé des décors du XVIIe et du XVIIIe siècle. J'en reparlerai dans un prochain article.

 On peut aussi y voir une vidéo très intéressante avec la rediffusion du discours de Robert Badinter du 17 septembre 1981 et une interview captivante qui montre toute l'humanité et la force d'esprit de celui qui présente sa collection dans cette exposition. Certains extraits du discours sont repris dans des petites affichettes disposées sur les murs dont celui-ci que j'aime beaucoup :

A voir avant le 12 décembre 2021 tous les jours sauf le lundi de 12h à 19h et l'entrée est gratuite !


dimanche 7 novembre 2021

MMCCCLX : Les statues de la Tour Saint-Jacques (14e volet) : Sainte Marie-Madeleine

 

Voici un nouvel épisode de  la série consacrée aux statues de la Tour Saint-Jacques. Il s'agit dans celui-ci de celle de Marie-Madeleine qui est située au 1er étage à l'angle Sud-Ouest :

Elle est placée entre la statue de Saint Marcel (auquel je consacrerai un article très bientôt et celle de Saint Louis (auquel j'ai consacré un article paru le 21 mai 2018).

La sainte est encadrée par une chevelure abondante qui cache son corps de pécheresse et deux anges se tiennent à ses pieds :

Marie Madeleine est citée à plusieurs reprises dans les écritures. Selon l'évangile de Saint-Jean, elle serait la première qui aurait vu Jésus Christ après la résurrection.

Cette statue est une oeuvre du sculpteur Noël-Jules Girard (1816-1886) auquel on doit aussi entre autre la statue de La Rochefoucauld au Louvre.



jeudi 4 novembre 2021

MMCCCLIX : Au château de Saumur, une gouache sur velin qui rappelle un fait divers révélateur de l'antisémitisme médiéval. L'affaire de la profanation de l'hostie venue de Saint-Merry.

 

Ayant été un voisin pendant plus de quinze ans de l'église des Billettes (située 22 rue des Archives dans le 4e arrondissement de Paris), mon attention a été attirée par cette gouache sur velin du début du XVIe siècle que l'on peut voir dans les collections du château de Saumur. En effet, elle représente un fait divers de la fin du XIIIe siècle, le "miracle des billettes" qui est emblématique de l'état d'esprit profondément antisémite qui régnait à cette époque en France et en Europe.

Cette bande dessinée raconte en onze vignettes de manière détaillée la profanation de l'hostie à la quelle ce serait livré le juif dont la maison a été confisquée pour édifier ce qui est devenu l'église des Billettes.

Au registre supérieur : 

1 (A gauche) : Une femme à Saint-Merry reçut son Dieu (c'est-à-dire l'hostie) le jour de Pâques. 2 (à droite)  Elle la porta à un juif pour paiement d'argent prêté sur sa robe.

3. Le juif d'un canivet perce l'hostie entre les mains de la femme et des enfants qui l'adorent et le sang en sort abondamment.

4 (à gauche), le Juif a tout une escorgie (à coups de fouets) frappe sur l'hostie volant ça et là / 5 (à droite) puis la cloue à une solive et le sang coule sur le plancher.

Au registre du milieu :

6 (à gauche) : le juif prend l'hostie et la jette au feu voletant sans brûler / 7 (à droite)  puis prend une lance et frappe l'hostie contre la cheminée et sang en sort.

8 (à gauche) : Le juif pend un couteau et hache l'hostie et sans en découle / 9 (à droite) puis la jette en la chaudière et l'eau vient vermeille et l'hostie voletait.

10 : Au Juif appart un la cheminée un crucifix ensanglanté. La femmes et enfant et enfants l'adorent et lui sur son lit devient enragé.

Au registre inférieur :

11 (à gauche) : Vient une femme en l'hôtel du juif et ayant un vaisseau beau et net et la sainte hostie la met dedans / 12 (à droite) et la porte au prêtre à Saint-Jean (c'est-à-dire l'église Saint-Jean-de-Grève qui était située à l'Est de l'Hôtel de Ville).


12 : L'évêque et le prévôt de Paris viennent en la maison du juif avec sergents. Et la voyant ensanglanté et vaisseaux et chaudières firent prendre le juif.

13 : Lequel juif condamné à mort demanda son livre lui étant en la charrette et feu du ciel vient de loin qui lui et son livre en la charrette brûla.

 

Une histoire édifiante qui était destinée à inciter les Chrétiens à avoir du respect pour l'hostie et à ne pas éprouver les meilleurs sentiments qui soient envers les Juifs...

Aujourd'hui à l'emplacement de la maison de ce juif on trouve une église luthérienne avec le dernier cloître médiéval de Paris (voir mon article du 14 août 2009) et la façade de l'église (qui date du XVIIIe siècle) est en travaux depuis la fin de l'année 2020 (voir mes articles du 24 décembre 2020 et du  article du 1er mars 2021) comme je l'avais demandé dans un article du 15 février 2017).