dimanche 24 mars 2013

MCCXLV : Les statues de l'Hôtel de Ville (93e volet) : Le Vice-Amiral de Tourville par Emile Peynot

Voici le 93e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Tourville qui l'on peut voir au 3e étage du pavillon de droite sur la façade principale.

Anne Hilarion de Costentin, comte de Tourville a été un vice-amiral de la flotte française et un maréchal de France. Né à Paris le 24 novembre 1642, il y est mort le 23 mai 1701.

Après être devenu chevalier de l'ordre de Malte à l'âge de 14 ans, il s'est d'abord illustré dans les guerres navales en Méditerranée contre l'Empire Ottoman. Devenu vice-amiral du Levant en 1689, il a remporté plusieurs batailles très célèbres (à l'époque) notamment celle de Lagos, au large du Portugal, le 27 juin 1693 contre une flotte anglo-hollandaise. Cela lui a permis de d'être promu maréchal de France.

Tourville a trouvé grâce aux yeux de Saint-Simon (ce qui n'est pas si fréquent). Dans ses Mémoires, il a écrite à son sujet "La France perdit le plus grand homme de mer, de l'aveu des Anglais et des Hollandais, qui eût été depuis un siècle, et en même temps le plus modeste. Ce fut le maréchal de Tourville qui n'avait pas encore soixante ans. [...] Tourville possédait en perfection toutes les parties de la marine, depuis celle du charpentier jusqu'à celles d'un excellent amiral. Son équité, sa douceur, son flegme, sa politesse, la netteté de ses ordres, les signaux et beaucoup d'autres détails particuliers très utiles qu'il avait imaginés, son arrangement, sa justesse, sa prévoyance, une grande sagesse aiguisée de la plus naturelle et de la plus tranquille valeur, tout contribuait à faire désirer de servir sous lui, et d'y apprendre."

L'avenue de Tourville est située dans le 7e arrondissement au sud des Invalides. Il m'arrive assez souvent de passer devant la plaque située 64, rue Montmartre (Paris 1er)  qui signale l'emplacement où se trouvait l'Hôtel de Tourville.

 La statue est une oeuvre d'Emile Peynot( né le 22 novembre 1850 à Villleneuve-sur-Yonne et mort à Paris le 12 décembre 1932) auquel on doit notamment la statue de la République érigée en 1889 place de la République... à Lyon.


 

vendredi 22 mars 2013

MCCXLIV : Banc avec vue sur le 4e... pendant la crue

  

Cela fait longtemps que je n'ai pas parlé de mon blog "L'amoureux des bancs publics". Voici une photo que j'y ai fait paraître. Un banc du quai des Célestins avec vue sur le pont de l'archevêché et les îles photographié pendant la crue de la Seine de cet hiver (Article paru le 3 mars 2013)

jeudi 14 mars 2013

MCCLXIV : Les façades de Paris Centre : un immeuble au 37 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie construit en 1851 pour les Chocolats Menier

  

Au 37 de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on trouve ce superbe immeuble qui vient d'être restauré. Il abrite le réfectoire du BHV, des bureaux et des logements devenu récemment des logements sociaux (ce qui est tant mieux pour certains des locataires qui occupaient ces appartements et qui sans rien avoir demandé à personne vont payer un loyer beaucoup plus faible !).

Cet immeuble a des dimensions imposantes. Il possède un superbe porche d'entrée qui est situé dans la partie la plus à droite de la façade :

Son décor comporte un décor très classique et relativement sobre :
 
Les nombreuses fenêtres qui rythment la façade sur trois étages sont encadrées par un décor d'une grande austérité avec cependant d'élégantes petites consoles dans les parties supérieures : 

Elles possèdent aussi toutes de très belles barres d'appui qui sont du bel ouvrage de ferronnerie : 

Certains détails de l'immeuble sont particulièrement élégants comme la corniche qui orne le sommet de la façade :

Cet immeuble  du 37 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie est daté de 1851 avec le nom de son créateur : Bonneau (une information qui apparaissait assez rarement sur les façades avant le 2nd Empire qui commence en 1852).

 

 

PS de juillet 2021 : Cet immeuble a été l'objet en 2019 d'une étude de la Commission du Vieux Paris dans le cadre d'un projet de réamanégement qui a abouti depuis. On y apprend que le 37 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie a été construit par le chocolatier Menier "En 1795, deux parties du lotissement sont vendues à Charles Deladrene qui y édifie des hangars. L’ensemble foncier fait l’objet de plusieurs cessions successives jusqu’à ce qu’il soit acquis par la maison des chocolats Menier, propriétaire du moulin de Noisiel et déjà implantée au n°13 de la future rue du Temple. La forte expansion de son activité lui fait commander à l’architecte Jules Bonneau - qui est déjà intervenu à Noisiel - un ensemble composé de trois corps de bâtiments : un premier, implanté à l’angle du passage et de la rue, un second en fond de cour et une série d’appentis. L’immeuble d’angle respecte le nouvel alignement. Il est large de onze travées sur rue et de huit sur le passage. Il s’élève d’un rez-de-chaussée, de trois étages carrés et d’un quatrième lambrissé, et abrite ateliers, magasins, logements de direction et bureaux. Ses façades dessinent des lignes de refends au rez-de-chaussée qui est percé de baies à clefs. Les étages séparés par des bandeaux à doubles cordons ont leurs croisées ornées de chambranles et surmontées de corniches. Le bâtiment du fond abritait d’autres magasins et des ateliers." 

 L'immeuble a donc été construit du vivant du fondateur des chocolats Menier, Antoine Brutus Menier (1795-1853) qui est mort deux ans après la construction de l'immeuble. 

Il est devenu une propriété du BHV plus tard en 1923 : " L’ensemble formé par le 37, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et le n°13 du square est vendu par la maison Menier en 1879. Il est acquis en 1923 par la société «Veuve Ruel et Compagnie», déjà propriétaire de nombreux immeubles dans le quartier en plus du grand magasin édifié rue de Rivoli au début du siècle'.
 

J'ai trouvé un article passionnant paru en 1984 dans la revue d'Histoire de la Pharmacie écrit par . On y lit que d'après les journaux Le Moniteur et le Constitutionnel du 25 mai 1851, le Président de la République en personne, Louis-Napoléon Bonaparte est venu inaugurer le bâtiment ! 


 A lire (article vraiment passionnant sur Persée) :

lundi 11 mars 2013

MCCXXXIX : Un incendie qui me conduit à rendre plusieurs hommages

  

Depuis 5 ans que ce blog existe, je n'ai jamais voulu en faire une rubrique des faits divers. Je suis cependant conduit à évoquer l'incendie survenu hier matin rue Cloché Perce dans le 4e arrondissement.

En effet, hier matin, vers 10h, j'ai constaté qu'une épaisse fumée s'échappait au-dessus de la rue de Rivoli. Mon intention n'était pas forcément d'écrire un article à ce sujet. Cependant, quand je suis passé par cet endroit près d'une heure plus tard, j'ai observé que l'incendie situé rue Cloche Percée avait provoqué d'importants dégâts. J'ai constaté l'impressionnante mobilisation des pompiers présents sur place avec un très grand nombre de véhicules :

Cela me conduit à rendre un hommage aux soldats du feu qui risquent quotidiennement leur vie pour les autres. Lors d'une visite récente de la caserne de la rue de Sévigné, j'ai photographié la plaque qui dresse la liste des 18 Sapeurs-Pompiers de Paris "morts au feu" depuis 1968.

Je tiens aussi à signaler qu'en ce dimanche matin, j'ai rencontré sur place le Directeur général des Services adjoint de la mairie du 4e. Cela montre que la Fonction Publique implique un réel engagement en faveur de l'intérêt général. Une réalité que des détracteurs de rond-de-cuir ont tendance à passer sous silence.

De même, je veux aussi évoquer la présence d'une conseillère de Paris et adjointe au maire du 4e, Claire Guidi. Cela rappellera à certains que les élus ne sont pas seulement à la recherche d'honneurs et de prébendes. L'exercice d'un mandat implique aussi des charges et des responsabilités, même à un niveau très local, dont on ne parle pas suffisamment. Être adjoint d'arrondissement, ne signifie pas seulement empocher 1 100€ par mois...

Cet incendie m'a d'autant plus touché depuis que je sais qui vivait dans l'appartement où a eu lieu l'incendie. En effet, j'ai appris qu'un membre "historique" du Conseil de quartier Saint-Gervais -dont nous sommes nombreux à apprécier les interventions d'une grande sagesse-  était directement concerné. S'il n'y a pas heureusement pas eu de décès, nous sommes j'en suis certain, nombreux à vouloir lui témoigner de notre estime et lui proposer notre soutien dans ce moment difficile.