vendredi 27 juillet 2012

MCXLI : Les statues de l'Hôtel de Ville (85e volet) : Pierre Lescot par Jean-Antoine Injalbert

  

Voici le 85e épisode de la série consacrée aux statues des personnages que l'on peut voir sur l'Hôtel de Ville. Il concerne celle de Pierre Lescot que l'on peut voir à droite du pavillon central.

Pierre Lescot est né à Paris en 1515. Son père (qui s'appelait aussi Pierre Lescot) était membre de la bourgeoisie aisée d'Île-de-France et a été prévôt des marchands de Paris de 1518 à 1520.

A la mort de son père en 1533, Pierre Lescot a hérité de la seigneurie de Clagny (dans l'actuelle ville de Versailles). Il est surtout connu pour ses talents d'architecte. On lui doit notamment la nouvelle aile de la Cour carrée du Louvre, dite "aile Pierre Lescot" (qui est aujourd'hui la partie la plus ancienne du Louvre si on excepte les fondations de la forteresse), la fontaine dite des "Innocents" dans le quartier des Halles et le début de la construction de l'actuel Hôtel Carnavalet. Pierre Lescot est ainsi un des grands architectes de la Renaissance française.

A la fin de sa vie, Pierre Lescot est aussi devenu un membre influent du clergé. Il est devenu chanoine de Notre-Dame-de-Paris en 1554 et a été ordonné prêtre en 1557.

Il est mort à Paris le 10 septembre 1578 et a été inhumé dans la cathédrale.

La statue de Pierre Lescot est une œuvre de Jean-Antoine Injalbert (né le 23 février 1845 à Béziers et mort le 20 janvier 1933 à Paris) tout celle de Germain Pilon située juste à droite (voir article du 28 août 2012). 

On peut voir au Musée d'Orsay une très belle oeuvre de ce sculpteur : un vase orné de mascarons, de nymphes et de satyres qui date environ de 1905 :


 

jeudi 26 juillet 2012

MCXL : Paris Centre hier et aujourd'hui, le Pont Marie et les quais de Seine depuis le Pont de Sully dans la 1ère moitié du XXe siècle par Edmond Sigrist

Edmond Sigrist (1882-1947), Le Pont-Marie vu depuis le Pont de Sully, Collection particulière

Edmond Sigrist (1882-1947) est un peintre d'origine provençale actif pendant la 1ère moitié du XXe siècle. Elève de Luc-Olivier Merson, il a beaucoup peint à Paris (On lui doit notamment la fresque centrale du lycée Hélène Boucher dans le 12e arrondissement de Paris).

Sur ce tableau -qui est dans une collection particulière-, on voit le quai d'Anjou dans la partie Nord-Est de l'île Saint-Louis et le quai des Célestins sur la rive droite vus depuis le Pont de Sully. On reconnaît à l'arrière-plan la tour de Saint-Gervais-Saint-Protais et au 2e plan les arches du pont Marie.

Voici une comparaison hier/aujourd'hui :

Il est intéressant de noter que des péniches sont amarrées le long de la rive Droite :

Sur le quai de l'île Saint-Louis, quai d'Anjou, on voit qu'il y avait des arbres mais l'essence n'est plus la même :

 

 Sur Edmond Sigrist : voir l'Univers des Arts

jeudi 19 juillet 2012

MCXXXVI : Une Mater Dolorosa et deux anges de Jean-Pierre Cortot dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais

  

J'ai commencé il y a quelques années, une série consacrée aux représentations des anges dans le Centre de Paris. Voici deux anges qui décorent une Pieta que l'on peut voir dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais.

Cette mater dolorosa  date de 1840 et qui est due à Jean-Pierre Cortot (né le 20 août 1787 à Paris et mort le 12 août 1843 à Paris). On doit aussi à cet artiste le bas-relief Le triomphe de Napoléon Ier qui décore une des faces de l'Arc de Triomphe. Cortot est aussi le sculpteur qui a achevé la statue équestre de Louis XIII sur la  place des Vosges (voir mon article du 2 mai 2008).

Voici deux photos de ces deux anges :

mardi 3 juillet 2012

MCXXVII : Changement de maire dans le 4e arrondissement : beaucoup de surprises et d'émotions hier soir au Conseil d'arrondissement

 
Conseil d'arrondissement du 4e hier soir à 19h dans la salle des fêtes de la mairie. Jean-Louis Pourriat, en tant que doyen, ouvre la session qui doit conduire à la désignation du nouveau maire.

La date était connue depuis quelques jours. Les élus du 4e arrondissement devaient désigner un nouveau maire hier soir le lundi 2 juillet à 19h après la démission de Dominique Bertinotti devenue ministre déléguée à la Famille.

Le public, nombreux, n'a pas été déçu !

Pour ma part dès le matin, j'avais été surpris par l'article paru le matin-même dans le Parisien. Christophe Girard y annonçait que Dominique Bertinotti resterait conseillère de Paris  et qu'elle conserverait "un poste d'adjoint à la mairie du IVe, sans délégation et sans indemnités" (une solution que je trouvais fort habile pour répondre à l'interdiction contenue dans la charte déontologique signée par les ministres et qui leur interdisait de participer à un exécutif local. Le reste des propos de Christophe Girard montrait cependant que la tension restait forte puisqu'il ajoutait à propos de Dominique Bertinotti "Quant à la déclaration maladroite que vous évoquez, elle a créé un mauvais climat. Nouvelle ministre, elle est apparue comme une directrice d'école. Mais c'est la vie médiatique, elle apprend et je suis indulgent" !

Il semblait donc que les relations étaient loin d'être complètement cordiales entre la maire démissionnaire et son successeur. Les tensions que j'avais évoquées dans un article 8 juin 2012 restaient donc fortes.

Dominique Bertinotti a donc surpris toute l'assistance quand elle a pris la parole au début du Conseil d'arrondissement pour annoncer qu'elle démissionnait non seulement de son poste de maire du 4e mais aussi de conseillère de Paris.

Dominique Bertinotti prend la parole. Elle annonce sa démission de son siège au Conseil de Paris
 
 
On peut m'accuser de tout, sauf d'être un bertinottiste béat (il y en a d'autres qui ont fait ça très bien pendant des années), mais il faut admettre que madame Bertinotti a été bluffante et d'une grande classe lors de sa prise de parole. L'ensemble du Conseil et du public ont connu un vrai moment d'émotion quand elle a évoqué son passé en tant que chef de l'opposition de 1995 à 2001 puis de maire du 4e pendant 11 ans.

Christophe Girard a alors pris la parole. Tout en annonçant sa volonté de prendre en main les choses, il a rendu hommage à Dominique Bertinotti. Il s'est même joint à une standing ovation lancée par Mme Zarka en la faveur de la maire démissionnaire. Vu les propos lus dans Le Parisien le matin même, cela a semblé pour le moins surprenant.

Cependant, peu après, le Conseil a connu un nouveau rebondissement quand Jean-Louis Pourriat a pris la parole pour annoncer une décision qui a provoqué une autre très grande surprise :

Entre Dominique Bertinotti et Chistophe Girard, Jean-Louis Pourriat, 1er adjoint du 4e depuis mars 2008

Le premier adjoint de Dominiqe Bertinotti a en effet annoncé qu'il n'acceptait pas la nouvelle donne. Tout en évoquant les tensions qu'il avait connu à propos de l'Hôtel-Dieu avec la maire sortante (J.-L. Pourriat est le directeur des Urgences de cet hôpital), il n'a pas semblé accepter le rôle qui semblait lui être attribué dans la nouvelle répartition des postes de maires adjoints prévue par Christophe Girard.

Ce ne sont donc pas un, mais deux conseillers d'arrondissement qui ont démissionné hier soir.

Vincent Roger, le leader de l'opposition municipale avait pris la parole une première fois pour rendre hommage à Madame Bertinotti après l'annonce surprise de sa démission. Il est à nouveau intervenu pour avoir des mots très chaleureux envers Jean-Louis Pourriat :

Vincent Roger entre Elisabeth Castel et Jean-Michel Sokol

Il a aussi annoncé que l'opposition ne participerait pas au vote pour la désignation du nouveau maire du 4e puisqu'il s'agissait de questions purement internes à la majorité municipale.

Le vote a donc eu lieu. Les 10 conseillers de la majorité municipale sont venus voter à tour de rôle.

 
Christophe Girard met son bulletin dans l'urne

 Christophe Girard a obtenu 10 voix (sur les 10 suffrages exprimés). Il a donc fait le plein des votes des élus de la majorité municipale.

Une fois proclamé officiellement maire, Christophe Girard a pris la parole pour annoncer les dossiers dont il compte se préoccuper en priorité : le manque de civilité des deux-roues (motorisés ou pas) et les problèmes de propreté.

 
Christophe Girard, élu maire du 4e, prend la parole.

Après cela, le Conseil d'arrondissement a repris un cours à peu près normal, mais j'en parlerai peut-être plus tard car comme souvent, tous les sujets ne sont pas passionnants.

Donc si on résume cette soirée :

- Dominique Bertinotti démissionne non seulement de son poste de maire du 4e mais aussi de conseillère de Paris. Pour cette raison Claire Guidi (qui jusqu'ici était simple conseillère du 4e) devient conseillère de Paris et elle sera élu maire adjointe lors du prochain conseil d'arrondissement.

- Jean-Louis Pourriat démissionne aussi du Conseil d'arrondissement.

Pour cette raison, deux nouvelles personnes devraient devenir conseillers du 4e : Marianne de Chambrun et Olivier Francheteau (qui d'après son blog que je suis encore de temps en temps s'est installé dans une grande ville du Sud-Est) puisqu'ils étaient en 11e et 12e position sur la liste de Gauche au 2e tour en mars 2008. Tous deux sont membres de Désirs d'avenir, donc paradoxalement les partisans de Ségolène Royal (dont Madame Bertinotti est proche) vont continuer à se renforcer. Ils seront six sur les 10 élus de la majorité municipale  : Claire Guidi, Julien Landel, Gaël Lapeyronnie, Claudine Mukizwa, Marianne de Chambrun et Olivier Francheteau (s'il siège).

Christophe Girard est certes maire, mais les partisans de Dominique Bertinotti restent dominants dans la majorité municipale. On verra à l'usage quelle sera la marge de manoeuvre du nouveau maire, Christophe Girard...

Suite des aventures dans une dizaine de jours puisqu'un nouveau Conseil d'arrondissement doit se réunir pour organiser la désignation des cinq maires adjoints du 4e ainsi que leur délégation.