jeudi 28 juillet 2011

CMXXXI : Les statues de la Tour Saint-Jacques : Blaise Pascal.

A la base de la Tour Saint-Jacques, on peut voir une grande statue de Blaise Pascal (1623-1662) qui est un célèbre écrivain et philosophe du XVIIe siècle.

J'ai ainsi pu prendre en photo le nom du sculpteur et la date de cette statue :

 Il s'agit de Jules Cavelier (1814-1894) auquel on doit aussi la statue d'Abélard dans la cour du Louvre.

Au pied de Blaise Pascal on peut voir un gros baromètre qui rappelle que le penseur était aussi un scientifique qui a montré l'existence de la pression atmosphérique :

Cela nous rappelle que contrairement à l'église, la tour a échappé à la démolition car c'était du haut de cette tour que Blaise Pascal avait fait une expérience en 1648 sur la pression atmosphérique..

La statue a été mise en place sous le Second Empire au moment où ce square était aménagé en même temps que le boulevard Sébastopol.

Certains ont affirmé qu'en fait l'expérience n'a certainement pas eu lieu du haut de cette tour, mais du haut du clocher de l'église Saint-Jacques-du-haut-pas, situé sur la rive gauche mais c'est faux comme on le verra dans un prochain article.

lundi 25 juillet 2011

CMXXX : Les statues de l'Hôtel de Ville (72e volet) : Jean Bullant par André Allar

  

Voici le 72 volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne J. Bullant qui se trouve dans le pavillon central de la façade principale de l'Hôtel de Ville, juste à gauche de celle d' Achille de Harlay.

Jean Bullant est né vers 1520. Contrairement à beaucoup de personnages représentés sur l'Hôtel de ville, il n'est pas né à Paris. Jean Bullant était certainement né à Ecouen dans l'actuel département du Val-d'Oise.

Après Philibert Delorme et Pierre Lescot, c'est le 3e grand architecte français qui a introduit dans le milieu du XVIe siècle la Renaissance en France. Il a notamment travaillé pour le château d'Ecouen d'Anne de Montmorency et pour l'achèvement du château de Saint-Maur-des-Fossés appartenant à l'évêque de Paris, Jean Du Bellay. Il a aussi travaillé au plan du château de Chenonceau pour la reine Catherine de Médicis.

A Paris Centre, on lui doit aussi l'Hôtel de Soissons construit à partir de 1572 pour la reine Catherine de Médicis. Il n'en reste que la colonne Médicis située tout près de la Chambre de Commerce et d'Industrie aux Halles. (voir article du 21 avril 2021).

Jean Bullant est mort à Ecouen le 13 octobre 1578.

Pour en savoir plus : la page de Structurae.

La statue est une oeuvre du sculpteur provençal André-Joseph Allar (né à Toulon le 22 août 1845 et mort dans la même ville le 11 avril 1926). On lui doit aussi la statue de Jean Goujon située sur la même façade à l'Hôtel de Ville (voir article du 15 décembre 2010).

 *P.S. On doit aussi à ce sculpteur les caryatides de la façade de l'Opéra Comique (voir article du 5 décembre 2020).

 

dimanche 17 juillet 2011

CMXXVI : Une peinture de Saint-Merri à l'église Saint-Merri par Simon Vouet

 

Dans le transept Nord de l'église Saint-Merri, on peut admirer ce tableau du XVIIe siècle qui est une oeuvre d'un artiste auquel je suis sensible car pendant mon enfance, j'ai habité une des rares villes de France où une des avenues principales porte son nom : Simon Vouet (1590-1649).

Simon vouet , après un long séjour en italie, est rentré en France en 1627 pour devenir 1er peintre du roi Louis XIII. Il est un des peintres les plus prolifiques de ce règne. Peintre officiel, il a décoré ou redécoré une grande partie des églises parisiennes à l'époque du triomphe de la Contre-Réforme en France au XVIIe siècle.

Le tableau représente Saint Merri délivrant les prisonniers. En effet, ce saint était invoqué pour obtenir la libération des esclaves chrétiens pris en otage ou razziés par les pirates mauresques du Nord de l'Afrique (une pratique qui a existé jusqu'au tout début du XIXe siècle).

 Pour en savoir plus sur la vie de Saint-Merri  qui était unmoine bénédictin des VIIe-VIIIe siècles, je renvois à cette fiche très bien faite sur le site d'Odile HALBERT.

Saint Merri est honoré par l'Eglise catholique le 29 août 2011.

mardi 12 juillet 2011

CMXXIV : Paris Centre Hier et aujourd'hui : La Seine en amont du Pont Marie depuis le quai des Célestins

  

Voici un nouvel article dans lequel je publie une carte postale ancienne du 4e arrondissement issue de ma collection. Elle est prise depuis les bords de la Seine au niveau du quai Henri IV juste avant le Pont de Sully. La carte est difficilement datable car il n'y a ni timbre, ni cachet de la poste. Au dos on peut voir une publicité pour le "lait d'Appenzel", ce qui ne m'a pas beaucoup aidé pour la datation...

Voici la même vue prise en 2011 :

Au premier plan, on peut voir un cavalier dont le cheval a les jambes qui semblent s'appuyer sur une petite retenue d'eau. Il semble s'agir d'un abreuvoir comme on pouvait en trouver plusieurs au bord de la Seine. Un vestige de l'époque où les chevaux étaient nombreux avant l'arrivée en masse des voitures :

 
Les bateaux, que l'on peut voir à droite de la photographie, étaient donc situés le long dela rive droite. La création de la voie express Georges Pompidou a radicalement modifié la berge. Le seul vestige que l'on peut en voir encore aujourd'hui sont les anneaux qui permettaient d'attacher les navires: 
 
Enfin à gauche de la carte postale, au 3e plan, on peut voir des embarcations situées le long de l'île Saint-Louis, juste avant le pont Marie. Il s'agit certainement de bateaux-lavoirs alors fort nombreux le long de la Seine. Ils sont devenus complètement inutiles avec l'apparition des machines à laver :

dimanche 10 juillet 2011

CMXXIII : La Commune ou les débuts de la démocratie participative

 

En visitant l'exposition qui s'est tenue jusqu'au 19 juin 2011 au réfectoire du couvent des cordeliers dans le 6e arrondissement, j'ai été constaté que pendant la Commune de Paris, les élus avaient eu la même volonté de faire des bilans participatifs dans le 4e arrondissement.

 Voici en effet l'affiche que l'on pouvait voir :

 Voici la retranscription de l'affiche :

"Les Membres de la Commune élus dans le 4e arrondissement, en vertu du principe démocratique qui exige que tout administrateur rende compte à ses administrés, et que tout mandataire politique rende compte de sa conduite devant ses mandants, convoquent les Electeurs du 4e arrondissement pour samedi soir, 20 mai 1871, à huit heures, au Théâtre-Lyrique.

On ne sera reçu que sur présentation d'une carte d'électeur ou de toute autre pièce constatant l'identité.

Paris, le 16 mai 1871.

Les membres de la Commune,

AMOUROUX, Arthur ARNOULD, LE FRANCAIS, CLEMENCE, E. GERARDIN"

Le théâtre lyrique où cette réuion devait se tenir avait été construit entre 1862 et 1864 sur la place du Châtelet sous Napoléon III.  Il a été incendié le 24 mai 1871 juste une semaine après l'impression de cette affiche pendant la Semaine sanglante. Il été reconstruit en 1874 pour devenir l'actuel "théâtre de la Ville").

dimanche 3 juillet 2011

CMXIX : les façades d'immeuble de Paris Centre : au 9 rue d'Arcole un immeuble de l'extrême fin du XIXe siècle.

  

L'immeuble auquel est consacré cet article est situé sur l'île de la Cité, au 9 rue d'Arcole, il forme une pointe, il donne aussi sur la rue Chanoinesse et sur la rue de la Colombe.

 La façade visible de la rue de la Colombe est assez austère et avec un parement en simples briques :

Les deux autres façades présentent au contraire un très riche décor typique des immeubles construits sous Napoléon III et dans les premières décennies de la IIIe République. Le permis de construite de l'immeuble a été déposé le 29 décembre 1897 avec comme pour propriétaire un (ou une) dénommé(e) Ménage qui était domicilié(e) tout près de là au 14 rue Chanoinesse. Quant à l'architecte, il se nommait Guilbert et était domicilié 13 bis rue de Grenelle.

L'inspiration est marquée par éclectisme, cette volonté de reprendre des motifs inspirés de styles plus anciens. On trouve ainsi des fenêtres surplombés par des frontons et une frise géométrique qui court dans la partie supérieure du 1er étage : 


 Les balcons sur la façade de la rue d'Arcole sont supportés par de très belles consoles : 

Les balcons sur la façade de la rue d'Arcole sont supportés par de très belles consoles :

De chaque côté de ce portail on peut voir des mascarons inspirés de la Renaissance italienne : 

A cet ensemble très éclectique, s'ajoute une utilisation de motifs végétaux. On peut par exemple voir des fruits, des grenades, à la base des consoles :

mais aussi des glands et les feuilles de chêne de part et d'autre du portail : 

Dans cet immeuble de l'extrême fin du XIXe siècle, on peut donc voir les décors à motif végétal qui foisonneront dans la première décennie du XXe siècle avec l'apogée de l'Art Nouveau dans les façades d'immeubles parisiens par exemple celui du 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie qui date de 1905 (voir article du 6 novembre 2008).