dimanche 28 février 2010

DCV : Rue de Lobau : le portrait du Maréchal Mouton, comte de Lobau, à l'origine du nom de cette rue

  

Voici un portrait signé Ravetat de "George Mouton capitaine de la 9e brigade de la Meurthe en 1792. Comte de Lobau. Maréchal de France en 1831".

On trouve ce portrait dans la salle consacrée aux officiers qui combattaient lors de la bataille de Valmy dans la partie du musée de l'Histoire de France "A toutes les gloires de la France" ouvert par Louis-Philippe.

C'est avec intérêt que j'ai observé ca tableau du personnage qui a donné son nom à la rue située derrière l'Hôtel de Ville dès l'année de sa mort en 1838. C'est à propos de cet officier que Napoléon aurait dit "Mon mouton c'est un lion" (voir l'article du 10 août 2008).


 

vendredi 26 février 2010

DCIV : Nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris : Une cathédrale gothique avec des colonnes romanes

  Les colonnes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Voici une photo de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette église est une des premières cathédrales gothiques de France. Cela explique que les colonnes soient massives. Elles ont été programmées au XIIe siècle pour soutenir une cathédrale avec une voute de type romane beaucoup plus lourd. Cela donne à Notre-Dame de Paris un aspect plus ancien que d'autres cathédrales construites à l'époque du gothique triomphant.

On peut comparer par exemple avec les colonnes de la nef centrale de la cathédrale de Reims : 

Les colonnes de la nef de la cathédrale Notre-Dame de Reims

 J'ai déjà consacré un article au tympan du portail droit de la façade occidentale (dit portail de Sainte-Anne) qui lui aussi est un témoignage de la transition entre le roman et le gothique. (article du 16 mai 2008)

 

mardi 23 février 2010

DCII : A l'angle de la rue Le Regratier et du quai de Bourbon, une statue sans tête sans rapport avec le fait que cette rue s'est appelée "Rue de la Femme sans tête".

Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive.


 Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue.

Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon". 

On voit ce nom apparaître sur le plan Turgot des années 1730 : "Rue Regratière ou de la femme sans tête" :

Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'île : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.

 

 

 

dimanche 21 février 2010

DC : Les mystères de la piscine Saint-Merri... ça recommence. Un problème de "susceptibilité"...

  

Cela faisait longtemps que je n'avais pas publié un article relatif à la piscine Saint-Merri que je fréquente si souvent

Cependant, me voilà contraint de refaire un nouvel article. Les usagers de cette piscine savent qu'en semaine, la piscine ne fait qu'une seule nocturne : le jeudi jusque 22h. Or, le jeudi 11 février dans l'après-midi la piscine était en grève (sans plus de précision : je ne sais pas si elle a aussi été en grève le matin et le midi). Mon étonnement vient du fait que cela s'est renouvelé le jeudi 18 février ... à partir de 15h. Avec cette surprenante formule : "la piscine est SUSCEPTIBLE d'être fermée". Panneau qui était en place à 16h45 quand la fermeture semblait pour le moins décidée puisque les portes étaient closes.

Pour ceux qui comme moi possèdent un abonnement trimestriel, cela devient pour le moins agaçant quand on nous refait le coup hier samedi 20 février 2010. Je me suis présenté à 16h30 et j'ai eu la malchance de tomber sur un panneau qui annonçait à nouveau que la piscine était fermée à partir de...  15h suite à un mouvement social.

Je suis fort attaché aux services publics. Or à chaque fois que la piscine Saint-Merri est fermée, on doit aller à la piscine la plus proche, celle des Halles. Contrairement à ce que laisse croire la propagande de la Ville de Paris qui présente cette piscine comme une piscine de la Ville, cette piscine est "concédée" et donc les cartes d'abonnement ne fonctionnent pas. Non seulement, je perds du temps à aller jusqu'aux Halles, mais il faut que je repaie une entrée. 

Voici donc plusieurs questions ou suggestions :

1°) Je ne savais pas qu'il était possible de faire grève sur une partie de la journée. Il serait en tout cas bon de le savoir un peu plus longtemps à l'avance car cela éviterait à de nombreuses personnes de venir jusqu'à la piscine Saint-Merri pour trouver porte close.

2°) L'affichage ne nous permet pas de savoir si d'autres piscines municipales un peu éloignées mais accessibles avec la carte sont elles aussi fermées ? (Je pense par exemple à celle de la Cour des Lions dans le 11e et à la piscine Jean Taris dans le 5e). Pour cette raison, j'ai toujours préféré m'orienter vers une piscine concédée même si je dois payer l'entrée. Ne pourrait-on pas prévoir une amélioration dans ce domaine.

3°) On aimerait beaucoup savoir quelles sont les revendications des agents.

4°) Ne pourrait-on exiger que la Ville de Paris rembourse une partie de l'abonnement de la carte trimestrielle ou bien qu'il ne soit prolongé d'au moins quelques jours ?

5°) Les jours de grève, il serait souhaitable que la carte d'abonnement trimestrielle soit valable dans les piscines concédées proches (les Halles et la rue de Pontoise).

Je précise que je n'ai rien contre le droit de grève qui est un droit légitime mais par contre l'employeur concerné (la Ville de Paris) devrait faire un effort pour que les usagers soient davantage respectés.

La maire du 4e, Dominique Bertinotti, nous invite à faire du sport sur les places publiques du 4e... cependant pour la natation cela me paraît difficle.

mercredi 17 février 2010

DXCVII : Les statues de l'Hôtel de ville (55e volet) : Le cardinal de Richelieu par Jean Turcan

Voici le 55e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Je commence avec elle une nouvelle façade de l'Hôtel de Ville, celle qui est la plus prestigieuse puisque c'est celle qui donne sur la place de l'Hôtel de Ville. Tout en haut à gauche, au 2e étage, on peut voir la statue de Richelieu :

Le cardinal de Richelieu n'est pas un inconnu. C'est même un de mes personnages historiques préférés. La France d'aujourd'hui lui doit encore beaucoup.

Armand Jean du Plessis est né à Paris le 9 septembre 1585. Après avoir d'abord servi Marie de Médicis pendant la régence consécutive à l'assassinat d'Henri IV le 14 mai 1610. Devenu cardinal en 1622, il est devenu le principal ministre de Louis XIII.

On pourrait écrire des volumes très épais sur les relations entre Richelieu et Louis XIII. Le roi bien qu'admiratif de son ministre lui a souvent rappelé qu'il était le maître du jeu notamment lors de la Journée des Dupes en novembre 1630.

Le cardinal politique a mené une habile Realpolitik qui a permis à la France de mettre fin à la prépondérance de la maison des Habsbourg. Il a ainsi préparé le terrain pour le règne du roi Louis XIV qui appuiera son pouvoir sur un appareil gouvernemental rénové par Richelieu (avec notamment la mise en place des intendants).

Richelieu est mort à Paris le 4 décembre 1642. Le roi Louis XIII, qui n'avait plus que 6 mois à vivre, s'est empressé de récupérer le "Palais Cardinal" qui depuis est devenu le Palais royal situé tout près du Louvre (et qui a profondément été remanié par la suite).

Le tombeau de Richelieu est situé dans la chapelle de la Sorbonne (dont le cardinal avait financé la construction de nouveaux bâtiments). Il est souvent masqué par des expositions qui malheureusement ne sont pas très respectueuses de l'illustre personne qui a été ensevelie en ce lieu (le tombeau a bien sûr été vidé de son contenu à la Révolution).

Comme aucun chef d’État ne figure sur la façade de l'Hôtel de ville, la statue de Richelieu est certainement celle qui représente le dirigeant le plus important qui apparaisse sur ce bâtiment. 

 Voici la notice biographique dans le livre de Georges Veyrat, Les statues de l'Hôtel de Ville, 1892:


La rue Richelieu est une rue située dans les 1er et 2e  arrondissement. Elle longe le Palais royal. 

 Sur les colonnes qui figurent de chaque côté de la statue, on peut lire la date à laquelle cette statue a été faite : 1881. Elle est due au sculpteur Jean Turcan (né à Arles le 13 septembre 1846 et mort dans le 15e arrondissement de Paris le 3 janvier 1895). On lui doit aussi la statue de Michelet (voir article du 25 janvier 2013).


 

On trouvait aussi sous la Restauration une statue de Richelieu sur le pont de la Concorde (alors appelée le pont Louis XVI) mais elle se trouve aujourd'hui à Richelieu (voir article du 25 août 2021).


 

samedi 13 février 2010

DXCIV : Les immeubles de Paris Centre : 48 bis rue de Rivoli : des atlantes du début du XXe siècle construit par les propriétaires du BHV

  

 Au 48 bis, de la rue de Rivoli on trouve une façade avec deux superbes atlantes, c'est-à-dire des bustes de statue masculine qui servent de support à un élément architectural placé au dessus (pour les statues féminines, on parle de cariathides).. A gauche, il s'agit d'un vigoureux jeune homme :


 Tandis que côté gauche, on peut voir un homme plus âgé qui a cependant l'air de montrer aussi une certaine vigueur :


Les deux statues ont une force qui montre une influence des compositions typiques à la fin de la Renaissance dans l'oeuvre de Michel-Ange (on peut penser notamment aux esclaves mourant exposés au Louvre).

Ces deux atlantes sont un peu surprenants sur cet immeuble car il date du début du XXe siècle. Le goût pour les reprises "à la manière de" date plutôt du XIXe siècle. De plus, le reste de la façade est pour les reste assez sobre surtout si on le compare avec les surprenants immeubles en style "art nouveau" que l'on construisait à la même époque (voir par exemple l'article du 6 novembre 2008 à propos du 21 rue de la Verrerie qui a été construit au même moment). Les éléments en forme de disques empilés situés sous les deux atlantes ont même design qui annonce le style art déco qui triomphera dans la décennie suivante.

Le permis de construire a été déposé le 22 juillet 1904 par la société "veuve Ruel et Cie" qui était domiciliée 1, rue des archives. Il s'agissait donc de la famille de Xavier Ruel le fondateur du BHV qui était décédé quatre ans plus tôt en 1900. L'architecte était Garriguenc dont l'étude était situé 41, rue Taitbout dans le IXe arrondissement.
 

vendredi 5 février 2010

DLXXXVII : Les Ponts de Paris Centre : Le Pont de Sully : un pont divisé en deux parties au Nord et Sud de l'île Saint-Louis

  

Voici le 7e pont du 4e arrondissement auquel je consacre un article (voir la catégorie "pont" pour retrouver les 6 précédents).

Le pont de Sully est un pont situé tout à l'Est du 4e arrondissement à l'extrémité de l'île Saint-Louis. Tout comme le Pont Neuf (situé dans le 1er arrondissement) il enjambe la Seine de la rive droite à la rive gauche avec une partie qui passe à travers l'ïle. Cependant, à la différence du Pont Neuf, les deux parties du Pont ont un aspect très différents.

Au sud le "grand bras" est composé par trois arches en fonte qui font 46m de long pour celles situées sur les côtés et 49m pour celle situé au centre. Ce pont fait 159m de long : 

Au contraire, dans la partie nord, le "petit bras" de la Seine est enjambé par un pont dont les deux arches latérales (de 15m) sont en pierre et seule l'arche centrale de 42m est en fonte. Ce pont ne fait que 82m de long :

 
Ce pont en deux parties distinctes est dû aux ingénieurs Vaudrey et Brosselins. Sa construction date de 1875-1876. Il a remplacé deux passerelles édifiées en 1836/1837 (côté Nord la passerelle de Damiette et côté Sud celle de Constantine).
De chaque côté on peut admirer le travail de fonderie de l'arche centrale : avec par exemple cette vue du pont dans sa partie Sud :
On peut lire sur le pont côté sud que ces arches en fonte ont été fabriqués par l'entreprise H. JORET et sont une réalisation des Fonderies de la Compagnie de Terre Noire LA VOULTE et BESSEGES : 

 

Le tablier du pont fait 20 m de large. Quand on est dessus, on a parfois l'impression que les deux parties forment un tout :

Pour avoir la meilleure vue sur ce pont, on peut aller rive gauche dans le 5e arrondissement à la terrasse de l'Institut du Monde Arabe :

 
Depuis le "port Henri IV" (le quai qui longe le quartier de l'Arsenal), On peut aussi profiter de très belles perspectives en direction du Pont de Sully et de Notre-Dame notamment au moment des couchers de soleil (en été) :

lundi 1 février 2010

DLXXXIII : Deux souvenirs de la Bastille présentés aux Archives Nationales

 

Aux Archives Nationales (rue des Francs Bourgeois, côté 3e arrondissement), on peut voir jusqu'au 15 février l'exposition "La Révolution à la poursuite du crime (1790-1792)".

 L'exposition nous permet de redécouvrir un exemplaire d'une maquette de la Bastille taillée dans une des pierres de cette prisons démantelées après sa prise d'assaut le 14 Juillet 1789.

On peut aussi y voir des clés qui ont servi à fermer les portes des cellules des cachots de cette forteresse construite au XIVe siècle par Charles V : 

Rappelons en effet que la Bastille a été édifiée initialement pour à la fois protéger et surveiller Paris qui avait manifesté une tendance à se rebeller. La forteresse était intégralement située dans le 4e arrondissement. On peut voir son tracé au sol dans l'ouest de la place de la Bastille.