vendredi 25 juin 2010

DCCV : Dominique Bertinotti est-elle toujours la maire du 4e arrondissement ? Une question suite à la mise en place du double sens pour les vélos rue de la Verrerie...

  

Ceux qui lisent régulièrement ce blog se rappellent peut-être que Dominique Bertinotti, il y a à peine un peu moins de deux mois, lors d'un Conseil d'arrondissement, avait répondu de manière très catégorique que tant qu'elle serait maire du 4e arrondissement, il n'y aurait pas de double-sens pour les vélos dans le tronçon situé derrière le BHV. En effet, malgré un voeu déposé par son adjointe verte Corine Faugeron, elle avait soutenu l'idée qu'il y allait de la sécurité de tous et qu'elle ne voulait pas être responsable d'un accident en raison des manoeuvres effectuées dans cette rue par les camions de livraisons du BHV. J'avais écrit un article pour expliquer assez longuement pourquoi je n'étais pas d'accord. (voir l'article paru le 29 mai 2010).

On comprendra donc ma grande surprise quand j'ai vu apparaître le marquage au sol que l'on voit sur la photographie qui ouvre cet article. Après le "non" catégorique défendu par la maire il y a à peine quelques semaines, je me suis demandé si Mme Bertinotti avait démissionné.

Tel n'est pas le cas bien sûr ! Si sur le fond je me réjouis personnellement que le bon sens l'ait emporté, il faut cependant craindre que ce soit l'indice du fait que la mairie centrale et le maire de Paris (Bertrand Delanoë) recentralisent de nombreuses prises de décision et font peu de cas des points de vue des maires d'arrondissement. Une dérive qui ne va pas vraiment dans le sens de l'Histoire !

mercredi 23 juin 2010

DCCIII : Statues de l'Hôtel de Ville (59e volet) : Paul-Louis Courier par Edouard Houssin

  

Voici le 59e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne P.-L. Courier qui apparaît sur la façade de la place de l'Hôtel de ville. C'est la 2e en partant de la gauche au 1er étage :

Paul-Louis Courier est né à Paris le 4 janvier 1772 à Paris. Après des études de mathématiques, il a commencé par une carrière d'officier d'artillerie pendant les guerres de la Révolution puis sous l'Empire mais il quitte l'armée en 1809.

Il revient à Paris en 1812. Installé par la suite en Touraine, il dénonce les excès de la Restauration en écrivant en 1816 "La pétition aux deux chambres".  Il prend ensuite des risques en écrivant plusieurs pamphlets qui lui attire des ennemis nombreux. Il est emprisonné quelques mois en 1821... et pour finir il meurt mystérieusement assassiné en Indre-et-Loire le 18 avril 1825.

C'était aussi un éminent helléniste. Stendhal a loué son intelligence.

La rue Paul-Louis Courier est une petite rue du 7e arrondissement située à l'Ouest du boulevard Saint-Germain.

La statue de Paul-Louis Courier a été sculptée par Edouard Houssin né à Douai le 13 septembre 1847 et mort dans le 5e arrondissement de Paris le 15 mai 1919.


 

mardi 22 juin 2010

DCCII : Bas-reliefs de l'Hôtel de Sully : l'allégorie de l'été, côté jardin

 

Ce bas-relief représentant une allégorie de l'Eté apparaît -aux côtés du Printemps- sur la façade côté jardin de l'Hôtel de Sully. Il est intéressant de noter que l'Hiver et l'Automne sont au contraire représentés côté cour (voir l'article daté du 26 avril 2010). Il faut donc traverser le corps de bâtiment pour observer les quatre saisons.

 
 Il s'agit à nouveau d'un superbe legs de la première moitié du XVIIe siècle même si on ne connaît pas le nom de leur sculpteur.L'été est représentée comme le temps des moissons. L'allégorie tient une faucille dans la main droite :
 et elle est environnée de blé en pleine maturité notamment dans une corne d'abondance qu'elle tient dans la main gauche :


lundi 21 juin 2010

DCCI : Les façades d'immeuble de Paris Centre : un exemple d'immeuble des années 1850 dans le style typiquement Haussmannien au 38 bis rue de Rivoli

  

Au 38 bis de la rue de Rivoli (Paris 4e), on trouve un immeuble avec une façade assez classique de l'époque haussmannienne.Ce tronçon de la rue de Rivoli entre le Louvre et la rue Saint-Antoine a été percé à partir de 1848. Les immeubles datent pour la plupart des années 1850. On retrouve la caractéristique des immeubles de cette époque avec un balcon courant tout le long du 2e et du 3e étage.
On peut admirer un très beau linteau au dessus du portail d'entrée caractéristique de cette époque :

Le reste de la façade a lui aussi un aspect assez classique avec des pilastes, des palmettes et des consoles cannelées :
avec un petit détail des mascarons féminins situés sous le balcon du 3e étage : 
et  on trouve sur ce bâtiment ce petit panneau du vieux Paris "Gaz à tous les étages" :


lundi 14 juin 2010

DCXCVI : Pose d'une plaque en l'honneur des femmes compagnon de la Libération à l'esplanade des Villes Compagnon de la Libération

Comme on peut le lire dans le magazine de la ville de Paris, "A Paris" N°35 de l'été 2010, page 10, "Paris honore des femmes compagnon de la Libération [...] en apposant, le 17 juin, les noms de six d'entre elles sur une plaque dans le 4e arrondissement".

Le lieu et l'heure ne sont pas précisés... Il semble, comme trop souvent, que la Ville de Paris ne cherche pas trop à associer les Parisiennes et les Parisiens à la pose de plaques qui rendent hommage à des personnes qui pourtant devraient avoir droit à l'estime générale afin que leur exemple puisse être pris pour modèle. En ce qui concerne le lieu, j'ai pu le savoir car j'ai assisté à un conseil d'arrondissement du 4e au début de 2010. Lors du vote, il avait été annoncé que la plaque serait apposée sur l'esplanade des Villes "Compagnon de la Libération". J'ai consacré un article à ce lieu la semaine dernière (voir l'article 9 juin 2010).

Voici les six femmes qui sont honorées par cette plaque :

- Bety ALBRECHT (née en 1893, fusillée en 1943).

- Laure DIEBOLD (née en 1915, déportée en janvier 1944, décédée en 1965).

- Marie HACKIN (née en 1905, disparue en mer le 21 février 1941).

- Marcelle HENRY (née en 1895, déportée en 1944, décédée dans un hôpital à son retour en France le 24 avril 1945).

- Simone MICHEL-LEVY (née en 1906, déportée en 1944, pendue en avril 1945 avant la libération du camp où elle était internée).

- Emilienne MOREAU-EVRARD (née en 1898, arrêtée en 1941, libérée en 1942, décédée en 1971).

 

Un visuel présenté à l'exposition organisée à l'Hôtel de Ville sur l'Ordre des  Compagnons de la Libération

 

Chaque année, je travaille avec une de mes classes de 3e en partenariat avec une collègue de lettres sur un thème (Cette année, nous avions choisi le Journal d'Hélène BERR). L'an prochain,  nous allons proposer aux élèves un projet sur les femmes dans la Résistance. 

 

mercredi 9 juin 2010

DCXCII : Places et rues de Paris Centre : l'esplanade des Villes "Compagnon de la Libération"

  

L'esplanade des Villes "compagnon de la Libération" est le nom de la la terrasse située entre le bassin de l'Arsenal et le pont de Sully. C'est un lieu qui aurait tout pour être agréable s'il n'y avait les voitures qui passent à vive allure juste à côté. 

Le nom rend hommage aux villes de France qui ont reçu le titre de "compagnons de la Libération": Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'Ile-de-Sein. Une "pacte d'amitié" entre ces 5 villes a été signé en décembre 1981 à l'époque où Jacques Chirac était maire de Paris. Quand tous les compagnons de la Libération (les héros de la Résistance pendant l'occupation nazie entre 1940 et 1944) auront disparu, ces villes se sont engagées à perpétuer leur mémoire.

Cette esplanade  porte ce nom depuis un arrêté municipal du 25 juin 2007 à l'époque où Bertrand Delanoë était maire de Paris.

mardi 8 juin 2010

DCXCI : Les façades d'immeubles de Paris Centre : Une façade très haussmannienne construite en 1884 à l'angle de la rue du Pont-Louis-Philippe et de la rue François-Miron

  

A l'angle de la rue du Pont-Louis-Philippe et de la rue François-Miron, on trouve un restaurant à tapas fort prisé : "La Perla". Je me suis intéressé à la façade de l'immeuble car je la trouve très élégante.

En effet, première particularité, un balcon longe non seulement le 2e et le 5e étage (comme dans la plupart des immeubles de type haussmannien) mais aussi le 3e et le 4e étage. C'est un type de façade assez répandu pour les immeubles situés en angle. 

Le décor reprend des thèmes très classiques avec des consoles et des ferronneries aux formes assez sobres.

L'immeuble date des années 1880, précisément de 1884, comme on peut le lire sur la façade avec la signature de l'architecte : 

Les formes classiques sont dans la continuité des immeubles construits sous le Second Empire (1852-1870) mais avec la plus grande rigueur qui caractérise les premières années de la IIIe République. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que les façades retrouveront une plus grande exhubérance comme le montre d'autres articles que j'ai consacrés aux immeubles du 4e arrondissement. 

P.S. (lors de la réédition de l'article en mars 2021) :

- le permis de construire de cet immeuble date précisément du 7 juin 1884. Le propriétaire s'appelait Maugas. L''architecte Barré était installé au 2, rue Charles V (dans le 4e).

- l'immeuble est situé à un angle entre une partie de la rue du Pont -Louis Philippe percée une cinquantaine d'années plus tôt sous Louis-Philippe (percement décidé par ordonnance du 13 août 1833) et la rue François Miron dont le tracé est très ancien (voir article du 20 janvier 2010).

dimanche 6 juin 2010

DCXC : Le jardin des Halles : quelques nouvelles suite à la manifestation du 22 mai.

  

Voici un nouvel article consacré au réaménagement des Halles avec le sujet le plus d'actualité en ce moment : le référé contre les travaux de démolition du jardin des Halles.

 Voici deux photos que je suis allé prendre lors de la manifestation organisée par l'association Accomplir le samedi 22 mai. La banderole dénonçant l'abattage des 343 arbres du jardin a rencontré un vif succès. Tous les passants se montrant surpris qu'un tel projet soit prévu. C'est dans une ambiance conviviale et familiale que cette banderole a circulé, le tout accompagné d'une sympathique chorale qui entonnait des chansons relatives à Paris.

 Des photos que bien sûr on ne peut voir sur aucun des magazines ou sur le site de la Ville de Paris !

A noter que le communiqué, distribué à cette occasion, a précisé à propos d'Anne Hidalgo (1ère adjointe de la Ville de Paris) : "Elle a démontré depuis 2008 son incapacité à mener convenablement le dossier des Halles et à mettre en oeuvre la démocratie articipative indispensable à ce genre de projet". Mme Hidalgo est présentée comme la potentielle future maire de Paris si Bertand Delanoë se retire, cela nous prépare un bel avenir !

J'ai appris par courriel que grâce à cette manifestation du 22 mai, l'association Accomplir avait désormais les ressources financières qui lui permettront de pouvoir supporter les frais de Justice du recours déposé contre le permis de démolition.

Il faut noter à ce sujet que du côté de la Ville de Paris on assiste à un sauve qui peut général. Lors du Conseil d'arrondissement du 4e du 31 mai dernier, le premier vote à l'ordre du jour portait sur le projet de réaménagement des Halles. Le maire adjoint en charge de l'urbanisme, Richard Jean-Baptiste, a présenté la décision qui doit valider l'ensemble du projet... dans tous ses aspects. Comme ça on est sûr que rien n'a été oublié.

J'ai vraiment été content de voir que les élus UMP et Nouveau Centre (Vincent Roger et Elisabeth Castel) ont voté contre et que l'adjointe verte, Corinne Faugeron, s'est abstenue. Il est de plus en plus clair que le réaménagement des Halles, notamment le jardin, ne fait plus l'unanimité !


 

samedi 5 juin 2010

CLXXXIX : Une des peintures que l'on peut voir dans la Cathédrale Notre-Dame : Le triomphe de Job par Guido Reni, un symbole de persévérance

  

Ce tableau de grand format (4,10m de haut pour 2,70m de large)  est situé dans le transept Nord de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le thème est un peu obscur. On a longtemps cru que ce tableau d'un peintre inconnu représentait Jésus recevant des offrandes.

Cependant, il est aujourd'hui attribué à Guido Reni (1575-1642), peintre italien bolonais dont l’œuvre était très appréciée au XVIIe siècle. Le roi Louis XIV a acheté plusieurs de ses peintures.

Le tableau date de 1636. Il représente le triomphe de Job. Ce personnage apparaît dans la Bible Hébraïque (et chrétienne) et il est considéré comme un prophète dans le Coran sous de nom d'Ayoub (أيوب ʾ). Il symbolise la persévérance dans la foi suite à un pari entre Dieu et Satan... Ce dernier aurait parié avec Dieu que si Job, qui était un bon croyant, subissait un sort abominable, il perdrait la foi. Après bien des avanies, Job montra qu'il ne renonçait pas à sa confiance en Dieu. On doit au Livre de la Bible qui raconte l'histoire de ce personnage, l'expression "Pauvre comme Job". Finalement Job fut récompensé et Dieu lui accorda une belle fin de vie : le tableau montre le moment où Job retrouve l'ensemble de ses biens. Pour les Chrétiens, ce personnage est considéré comme un prophète qui a annoncé la venue d'un Dieu rédempteur.

C'est ce "triomphe de Job" qui semble représenté sur ce tableau. Ce thème est fort rare dans l'histoire de l'art.

Job apparaît en haut de la composition à droite :

En bas sur la droite, dans le mouvement diagonale, on voit des animaux qui lui sont aussi rendus avec deux personnages à la musculature emblématique du style baroque :

Le tableau a été initialement  décoré l'église Sainte-Marie des Mendiants à Bologne. 

Le Louvre possède aussi un dessin de ce tableau saisi à Modène par Bonaparte en 1796 dans la collection des ducs d'Este :

et une copie datant du XVIIIe siècle a aussi été vendue aux enchères en décembre 2019 (chez Mallié-Arcelin). Elle était de format beaucoup plus petit (58cm x 41cm) :




vendredi 4 juin 2010

DCLXXXVIII : Une superbe verrière de l'âge industriel au 18 rue de la Verrerie où on trouvait un ancêtre des Restos du Coeur

  

En consultant le livre de Danielle CHADYCH, Le Marais, (éditions Parigramme, 2005, page 352), on apprend qu'au 18 rue de la Verrerie, Xavier Ruel le fondateur du BHV (voir article du 24 mai 2010) avait créé une pension alimentaire. Il est écrit dans cet ouvrage que l'édifice construit par Harouard en 1876 comportait "une vaste salle couverte d'une verrière et qui pouvait accueillir 420 places assises".

Voici donc les photos que j'ai pu prendre de cette superbe construction  :

 

Cette pension alimentaire pour personnes en difficulté  -une sorte d'ancêtre des Restos du Cœur donc- a été ouverte en décembre 1877, mais elle a dû fermer assez rapidement car les commerçants voisins se plaignaient de la gêne occasionnée.

Ce lieu est privé mais on peut le visiter quand il y sont organisés des expositions ou des "événementiels".

P.S. Une photographie qui illustre cet article a été réutilisée dans l'ouvrage de Parigramme, le Marais Secret et Insolite, écrit par Nicolas Jacquet, paru en 2012.

Des articles sont aussi parus depuis le site Paris Bise Art :

- article du 11 novembre 2015

- article du 22 juin 2016