dimanche 29 novembre 2020

MMCCXXVIII : Une des tours d'enceinte du prieuré de Saint-Martin-des-Champs que l'on peut voir depuis la rue du Vertbois

 


Quand on longe le Conservatoire Nationale des Arts et Métiers par la rue du Vertbois (Paris 3e), on peut observer un vestige du Paris médiéval : une tour et un morceau de mur d'enceinte sont visibles depuis la rue : 


Cette enceinte est très ancienne. Elle servait à protéger le prieuré Saint-Martin-des-Champs qui a été fortifiée entre 1130 et 1170. Elle était située hors de l'enceinte de Philippe Auguste (construite à partir de 1180 et qui ne s'étendait pas jusqu'à cette abbaye). 

 


Cette ligne de fortification a perdu son rôle vraiment défensif quand cette partie du Marais a été intégrée à l'enceinte de Charles V construite dans la 2e moité du XIVe siècle.

Néanmoins sur le plan Turgot des années 1730, le mur et les tours de l'abbaye Saint-Martin-des-Champs était encore très visibles :


Ce n'est qu'avec la Révolution française, quand cette abbaye est devenu le Conservatoire National des Arts Métiers que l'enceinte a progressivement disparu mais pas complètement puisqu'on peut encore voir ce morceau encore assez important :


l'aspect n'a pas beaucoup changé depuis le plan Turgot :



jeudi 26 novembre 2020

MMCCXXVII : La nef de Paris dans Paris Centre (35e volet) : une version du début des années 1880 place de la République

 

Je continue la série consacrée aux représentations de la nef de Paris dans Paris Centre. Cet article concerne la version que l'on peut voir sur le socle de la statue de la place de la République qui est dans l'axe de la rue du Temple :


Il n'est pas compliqué de dater cette nef : en effet elle date du début des années 1880 au moment où la 3e République a fini par s'imposer sur les courants monarchistes et bonapartistes. Elle rend hommage à la gloire de de la République française :

La place a été inaugurée le 14 juillet 1880 mais la statue en bronze a permis une seconde inauguration le 14 juillet 1883. 

La nef a trois mois est encore assez semblable à celles qui avait prévalu sous le Second Empire :




lundi 23 novembre 2020

MMCCXXVI : Les statues de la Tour Saint-Jacques (6e volet) : Saint Roch (le saint protecteur contre les épidémies) par Louis Desprez

 

Je continue la série* sur les statues de la Tour Saint-Jacques. L'article d'aujourd'hui est consacré à Saint Roch que l'on peut voir sur la face sud de la tour au 2e étage à gauche :

Saint Roch est très facile à identifier. En effet, il s'agit d'un personnage qui a vécu dans la 2e moitié du XIVe siècle. Originaire de Montpellier, il serait mort à Voghera en Italie après avoir mené une vie de pélerin et de guérisseur (notamment de la peste qui sévissait en Europe).

Saint Roch est représenté en habit de pèlerins avec une coquille du pèlerinage de Saint Jacques sur le haut du bras :

Il désigne de la main la plaie du pustule de la peste dont il aurait été guéri grâce à un ange... et un chien qui lui aurait apporté de la nourriture alors qu'il s'était retiré dans une forêt :


Cette statue est une oeuvre de Louis Desprez (1799-1870) auquel on doit aussi les statues des apôtres qui ornent la façade de l'église Saint-Merri située tout près de là.

 

* Les articles déjà parus

- Statue de Saint Georges (article du 26 décembre 2017)

- Statue de Saint Jean-Baptiste (article du 25 juin 2020)

- Statue de Saint Louis (article du 21 mai 2018)

- Statue de l'archange Saint Michel (article du 24 janvier 2018)

- Statue de Saint Pierre (article du 30 août 2020)




vendredi 20 novembre 2020

MMCCXXV : Au 42 rue Meslay, Une façade du XVIIIe siècle qui aurait été construite pour le père de Jean-Baptiste Pigalle

 

Les photos qui illustrent cet article ont été prises en juin dernier, au moment où je profitais du bonheur de pouvoir se déplacer librement dans tout Paris sans être limité à un périmètre de 1Km. Mon attention avait été attirée quand je suis passé rue Meslay au niveau du 42 devant la façade à laquelle je consacre cet article.


Cette façade m'a intéressé car on trouve entre entre le 2e et le 3e étage trois mascarons, ces têtes -parfois amusantes- qui ornent les façades des immeubles parisiens :





De plus j'avais trouvé que le portail ne manque pas d'une certains élégance :


En préparant cet article en ce mois de novembre, j'ai cherché des informations sur cette façade et j'ai eu le plaisir de découvrir qu'elle apparaissait dans la liste des immeubles inventoriés parmi protections patrimoniales du PLU du 3e arrondissement (page 9) : on peut y lire les informations suivantes :

"Au n°42, maison de la première moitié du XVIIIe siècle réputée construite vers 1715 pour le maître menuisier Jean Pigalle père du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. Ensemble composé de deux ailes disposée autour d'une cour et reliées par un corps central sur rue. L'aile de droite est composée de trois travées et de trois étages carrés sur rez-de-chaussée. Les fenêtres sont cintrées et des mascarons ornent les fenêtres du premier étage. Garde-corps Régence. Porte cintrée encadrée d'un décor de refends et surmontée d'un fronton soutenu par deux consoles et une clé sculptées. Le corps central est composé de quatre travées et de deux étages carrés sur rez-de-chaussée. Les fenêtres sont cintrées et les garde-corps à motifs d'ogives. Porte cochère à vantaux en bois conservés du XVIIIe siècle. Inscription de la façade sur rue à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques."

Jean-Baptiste Pigalle étant né le 26 janvier 1714, on peut se demander donc si le célèbre sculpteur du XVIIIe n'a pas passé un partie de sa jeunesse à cette adresse ce qui lui a permis d'admirer cette très belle façade qui alors était tout récente.

 

mardi 17 novembre 2020

MMCCXXIV : Un très bel immeuble du début des années 1910 à l'angle du Boulevards des Italiens et de la rue de Gramont édifié par la famille d'un descendant de l'aide de camp de Napoléon Bonaparte

  

A l'angle du Boulevards des Italiens et de la rue de Gramont (juste à côté de la façade du siège social du Crédit Lyonnais), on trouve un autre immeuble qui a une façade à la fois élégante et très ostentatoire.

Le sommet est richement décoré avec des pots  feu :

 


 notamment la partie en angle :


 

L'entrée de cet immeuble se fait par le 30 rue de Gramont. On peut y voir qu'il est appelé "L'Italiens Building"


Cependant une plaque située sur le boulevard des Italiens (l'immeuble est au n°15) permet de comprendre qu'il est été appelé par le passé "Paris Building" :


J'ai trouvé peu d'information à propos de la construction de cet immeuble. J'ai réussi tout de même à retrouver la date du permis de construire construction : 15 mai 1913, le nom du propriétaire de l'époque : le Comte Le Marois, le cabinet d'architecte : Lefranc, situé 56 rue de Londres.

A propos du propriétaire, le comte Le Marois, il s'agit d'un descendant de la famille de Jean Le Marois (1776-1836), aide de camp de Napoléon Bonaparte de 1795 à 1804, général élevé au rang de comte par l'empereur.  

Si certains lecteurs ont plus d'informations je les publierai en complément de cet article.

samedi 14 novembre 2020

MMCCXXIII : Les rues de Paris Centre : la rue Vide-Gousset

 

Dans le 2e arrondissement, au Nord de la place des Victoires, on trouve une rue au nom charmant : la rue Vide-Gousset. Cette rue portait ce nom au XVIIIe siècle comme on peut le voir sur le plan Turgot qui date des années 1730 : 

et les plaques de rues gravées dans la 1ère moitié du XVIIIe siècle par ordre du lieutenant général de police René Hérault en 1729 (voir mon article du 23 novembre 2011) :

Cette rue ne fait que 12m de large et 28m de long : elle relie la place des Victoires à l'église Notre-Dame-des-Victoires. 

 Ce nom rappelle que cette voie était un lieu mal famé où on trouvait de nombreux pickpockets puisqu'un gousset en vieux français signifie une poche.




mercredi 11 novembre 2020

MMCCXXII : Un autre vestige des horreurs de la Première Guerre mondiale dans Paris Centre rue de Choiseul

 


J'ai déjà consacré des articles aux bombardements qui ont frappé Paris Centre dans la dernière année de la Première Guerre Mondiale : le 29 mars 1918 le bombardement au canon de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (article du 11 novembre 2019) ) et le 12 avril 1918 le bombardement par un avion allemand de l'immeuble du 12  Rivoli (article du 27 septembre 2016).

 Or, dans le 2e arrondissement, à un angle d'un immeuble que je connais bien (le siège historique du Crédit Lyonnais), rue de Choiseul, on trouve un autre vestige d'un bombardement de la Première Guerre mondiale.

On voit dans les pierres de la façades les vestiges de la bombe :


 On peut lire la date du bombardement : le 30 janvier 1918 :

L'avion allemand responsable de ce type de bombardement était un Gotha G IV, mis au point et produit depuis 1917 :

Sur le site Paris.fr on peut trouver une page d'archives consacrées aux bombardements de la nuit du 30/31 janvier 1918.

"Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1918, 30 gothas chargés de 18 tonnes d’explosifs arrivent non loin de la capitale et onze d’entre eux arrivent à franchir les tirs de la défense aérienne. À partir de 23h30 et en l’espace de 20 minutes, 91 torpilles s’abattent sur Paris et 164 sur la banlieue, enflammant entre autres les magasins généraux d’Aubervilliers. Dans la capitale, ce sont les rues  Réaumur, Saint-Sauveur et l’avenue de la Grande Armée qui connaissent les dégâts les plus importants. ".

D'après l'Echo de Paris du 1er février 1918, ces bombardements ont fait 22 morts à Paris :


 Un rappel, toujours nécessaire des horreurs de la guerre. On s'en rend encore mieux compte en lisant cet extrait du journal Le Matin du 1er février 1918, le compte-rendu du bombardement a été censuré pour éviter de donner aux Allemands des informations sur les lieux touchés :



 

 



lundi 9 novembre 2020

MMCCXXI : Signalétique du métro : la très sobre signalétique de la bouche de la station Bourse

 

J'ai commencé il y a des années une série d'articles consacrés à la signalétique du métro parisien. Voici aujourd'hui un nouvel épisode consacré à la version la plus sobre possible : celle de l'entrée de la station "Bourse" de la ligne 3.

Le nom complet "METROPOLITAIN" écrit sur fond noir : c'est simple et efficace !


 Il existe d'autres stations où le mot "métropolitain" est indiqué en toutes lettres mais la seule version -à ma connaissance- avec le mot écrit en blanc sur fond noir.

- Article du 14 décembre 2008 : la signalétique du Métro Saint-Paul (le mât dit "Val d'Osne)

- Article du 16 mars 2009 : la signalétique du Métro Cité (la Version Guimard) 

- Article du 27 avril 2009 : la signalétique du métro Bastille (Le "M" jaune)

- Article du 2 juillet 2020 : la signalétique du métro Sentier (La version Rouge et Bleue)

vendredi 6 novembre 2020

MMCCXX : Au 9 rue de la Banque, un immeuble qui a accueilli une des plus grandes usines du Centre de Paris...

 

Au 9 rue de la Banque, face à l'ancienne mairie du 2e arrondissement, on peut voir la façade d'un immense bâtiment assez énigmatique avec sur son fronton le mot 'Timbre" et deux médaillons

l'un à gauche dédié à la loi :

l'autre à droite à la Sécurité


Au dessus du portail central, on peut lire une référence à une loi du 19 juillet 1845.

Je me suis longtemps demandé de quoi il s'agissait jusqu'à tomber sur un article très complet du  site Paristoric.

J'ai ainsi appris qu'on trouvait à cette adresse l'usine jusqu'en 1974 l'usine de fabrication des timbres fiscaux. Un immense espace industriel en plein cœur de Paris Centre. Cet "hôtel du Timbre" a été construit de 1846 à 1849 d'après cet article. Le fronton central est une œuvre de Jacquemard et les deux médaillons sont de Oudiné.

Quant à la loi du 19 juillet 1845, il s'agit de celle qui a autorisé la vente de l'ancien Hôtel du Timbre, situé rue de la Paix, pour l'achat du terrain puis l'édification de ce bâtiment.

mardi 3 novembre 2020

MMCCXIX : Un étrange petit monstre au 44 rue du Temple

 

La rue du Temple est une vieille artère des 3e et 4e arrondissements. Elle possède un grand nombre de demeures vénérables. Parmi elles, celle du 44 a attiré mon attention par son décor qui semble dater de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle.


 Entre les étages, on peut observer un décor sculpté en bas-relief placé sous les balcons :


Cependant, le portail d'entrée situé dans la partie droite de la façade est le plus  ouvragé et laisse penser qu'il date de la 1ère moitié du XIXe siècle :


Mon attention a été particulièrement attirée par ce qui permet d'indiquer le numéro du bâtiment :


Il y a un monstre assez surprenant placé juste au dessus du nombre :


Surprenant non ?