Affichage des articles dont le libellé est 08 Le Coeur de Paris des XVIIe et XVIIIe siècles. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 08 Le Coeur de Paris des XVIIe et XVIIIe siècles. Afficher tous les articles

samedi 16 novembre 2024

MMDCCLXIX : La façade de l'église Saint-Eustache telle qu'on aurait pu l'admirer... si elle avait été achevée

  

Une gravure a récemment attiré mon attention. Elle représente le portail de l'église Saint-Eustache dans la version finale qui était prévue avant la Révolution française. En effet, l'aspect de cette façade est bien différent malgré la superbe restauration achevée en 2024 (voir article du 10 août 2024).

La gravure date de la période qui précède la chute de la Monarchie en 1792. Le dessin est dû à Jean-Nicolas-Louis Durand (1760-1834) et elle a été gravée par Jean-François Janinet (1752-1814).


On voit que la façade aurait dû être symétrique et comporté des statues :

De plus, il semble qu'il était prévu de transformer complètement le quartier en créant une vaste place symétrique dans ce quartier des Halles. Un projet qui lui non plus n'a jamais abouti.


samedi 2 novembre 2024

MMDCCLXVI : Le superbe escalier à double hélice de l'ancienne halle aux blés

 

La Bourse de commerce abrite depuis 2019 la Fondation Pinault. Le bâtiment avait été construit dans la dernière moitié du XVIIIe siècle pour servir de halle au blé. Il reste un superbe témoignage de ce passé : l'escalier à double hélice  C'est une prouesse architecturale qui a été signée Nicolas Le Camus de Maizères (26 mars 1721-29 juillet 1789). Le bâtiment a été construit entre 1763 et 1769. Le blé était stocké dans la partie supérieure de la rotonde.

et l'escalier permettait aux ouvriers qui montaient et qui descendaient de ne pas se croiser :

Ce qu'il reste de cet escalier est une véritable splendeur :




mercredi 30 octobre 2024

MMDCCLXV : Au 115 rue Saint-Honoré, une nouvelle signalétique pour mettre en valeur la plus ancienne pharmacie de Paris

  

Au 115 rue Saint-Honoré (Paris 1er), on trouve une élégante façade qui date du début du XVIIIe siècle. Elle fait partie de cette partie du Centre de Paris dont la physionomie n'a pas changé depuis le plan Turgot des années 1730. On peut y voir cette façade :

Depuis ce mois d'octobre 2024, une nouvelle signalétique a été mise en place pour mettre en évidence les lieux patrimoniaux de Paris. Elles sont élégantes et sobres :

Ces plaques écrites en lettres blanches sur un joli fond bleu en lave de Volvic contient un texte au contenu irréprochable avec en outre une traduction en anglais :

Cela permet d'apprendre que l'on trouve ici certainement la plus vieille pharmacie de Paris et qu'elle a ouvert dans les années 1760.

Avec des panneaux informatifs aussi denses et précis, je ne vais bientôt plus avoir de raison de publier des articles sur ce blog !


lundi 28 octobre 2024

MMDCCLXIV : Au 203 rue Saint-Martin, le lieu d'où sont apparus les fiacres parisiens

 

Au 203 rue Saint-Martin, à l'angle avec la rue Bourg l'Abbé (Paris 3e) on peut lire une intéressante plaque consacrée à l'histoire de Paris et à l'apparition des fiacres :

On y explique que c'est à cet endroit que Nicolas Sauvage aurait lancé depuis une grande maison qu'il avait loué une entreprise destinée à faire circuler des véhicules tirés par des chevaux et conduits par un cocher qui ont pris le nom de fiacres :

Un fiacre parisien, détail d'une gravure de Théophile-Alexandre Steinlen, vers 1900

On y apprend aussi que ce nom de fiacre viendrait du bienheureux frère Fiacre qui aurait prédit la naissance du futur roi Louis XIV en 1638 alors que Louis XIII et Anne d'Autriche étaient mariés depuis plus de 20 ans sans avoir eu d'enfant qui ait survécu.

Pour en savoir plus sur ce frère fiacre, on peut se rendre à l'église Notre-Dame-des-Victoires (Paris 2e). Un panneau explique l'histoire de ce curieux personnage qui a connu son heure de gloire :

Vocidonc l'image du bienheureux frère Fiacre qui semble-t-il étai destinée à protéger les fiacres des accidents :


Je pense cependant qu'il y a eu au XVIIe siècle une confusion car le nom de la maison louée au XVIIe siècle s'appelait "l'Hôtel Saint-Fiacre". Le bienheureux fiacre n'a jamais été canonisé. Par contre il existait depuis le Moyen Âge un Saint Fiacre qui jouait un rôle important dans cette partie de Paris puisqu'il était le protecteur des Jardiniers. Il a donné son nom à une rue du 2e arrondissement ( voir mon article sur la rue Saint-Fiacre du 12 janvier 2024). La très grande notoriété de frère Fiacre a certainement conduit  à cette erreur qui a conduit à penser que le nom "Hôtel Saint Fiacre" faisait référence à lui.

jeudi 10 octobre 2024

MMDCCLXI : Au 52 rue de Beauregard, une plaque qui rappelle une conspiration destinée à libérer le roi Louis XVI le jour de son exécution

Au 52 rue Beauregard une plaque très discrète permet d'évoquer un épisode méconnu mais qui aurait pu changer le cours de l'Histoire de France. 

Le matin du 21 janvier 1793, une conspiration a(urait) été organisée par le baron de Batz pour parvenir à l'évasion du roi Louis XVI lors de son transfert de la prison du Temple vers la place de la Concorde via les Grands Boulevards. 

Le Baron de Batz né dans les Landes à Goutz le 26 janvier 1754. Il a été élu représentant de la noblesse de Nérac (Lot-et-Garonne) en 1789. La tentative d'évasion du roi Louis XVI sur le chemin de l'échafaud n'est confirmée par aucune archive mais elle est mentionnée dans plusieurs mémoires écrites à l'époque de la Restauration après 1814. Le baron mourut en 1822. 


 Ce qui est certain c'est que la conspiration échoua. Louis XVI fut guillotiné place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) à 10h22.


vendredi 26 juillet 2024

MMDCCXXXVI : La Naissance de la Vierge par Louis Le Nain, une sublime peinture qui ornait jadis Notre-Dame

 

A l'exposition concernant les Grands décors restaurés de Notre-Dame qui s'est tenue aux Gobelins, on pouvait admirer plusieurs Mays comme je l'ai déjà évoqué dans un récent article (paru le 11 juillet 2024)

Cependant, on pouvait aussi redécouvrir d'autres merveilles de peintures qui ornaient Notre-Dame mais ne faisaient pas partie de la série des Mays. Tel est le cas du tableau de Louis Le Nain peint en 1640 représentant la naissance de la Vierge :

Ce tableau décorait la première chapelle du bas côté Nord de Notre-Dame :

Saisi à la Révolution, il avait été transféré à l'église Saint-Etienne-du-Mont avant de revenir en 1964 à Notre-Dame et de retrouver son emplacement.

La scène représentée fait écho à la situation de 1640 quand l’œuvre a été peinte. En effet, après une longue attente la reine Anne d'Autriche, mariée avec Louis XIII depuis 1614, avait donné naissance au futur roi Louis XIV le 5 septembre 1638. Cette naissance considéré comme miraculeuse aurait été précédée en 1637 des apparitions de la Vierge Marie au Père Fiacre annonçant la naissance du futur Roi Soleil. Le 11 décembre 1637, le roi Louis XIII avait consacré le royaume de France à la Vierge Marie.

Sur le tableau des frères Lenain, on voit à l'arrière-plan Anne la mère de Marie qui vient d'accoucher :


Au 1er plan, Anne et son mari Joachim sont en admiration devant Marie :

Cette scène est vraiment d'une très grande grâce. Ce tableau est un des chefs d’œuvre de la peinture du XVIIe siècle.

vendredi 5 juillet 2024

MMDCCXXX : Que sest-il passé en décembre 1696 au Pont Royal ?

 

J'ai déjà consacré un article au Pont Royal (article du 20 février 2021). Or, à propos de ce pont, voici une petite énigme. Sur un des piliers du pont neuf, le 1ere en partrant de la rive droite côté amont, on peut voir une inscription : 

La voici de plus près : 

Il semble qu'il soit écrit : 1C   12   1696 :

J'ai cherché à quoi pouvait correspondre cette date. Ce n'est pas la date de construction (qui a eu lieu entre 1685 et 1689). Cela ne correspond pas non plus à une crue particulière de la Seine. 

Bref... je n'ai pas réussi à savoir le sens de cette inscription...

vendredi 28 juin 2024

MMDCCXXVII : Sur les traces de l'église St Jean-en-Grève

 

Au musée Carnavalet, on peut voir ce tableau peint en 1800 par Hubert Robert qui représente la Démolition de l'église Saint-Jean-en-Grève.

Cela m'a donné envie de me pencher sur cette église oublié qui a longtemps participé à l'Histoire du Coeur de Paris.

On peut voir cette église sur le plan Turgot des années 1730. Elle était située juste à l'Est de l'Hôtel de Ville qui était beaucoup moins étendu que l'édifice actuel :

L'église apparaît aussi sur le plan dit de Bâle des années 1550 :

 Le plan De La Caille de 1714 présente en introduction une "skyline de Paris" où on peut voir cette église :

Voici un agrandissement. On voit que le clocher de Saint-Jean-en-Grève était un des plus hauts du Centre de Paris : 

Sur une gravue d'Isaac Silvestre (1621-1691), on peut se rendre compte de la hauteur des deux tours clochers qui surplombaient l'Hôtel de Ville


 Voici pour comparer une vue actuelle depuis le même endroit pour bien comprendre l'emplacement de cet église :

La gravure imprimée au XIXe siècle - donc après la destruction de l'église- montre l'aspect qu'elle devait avoir :

On peut se rendre compte des dimensions de l'église sur un plan Verniquet de 1790 en comparant avec l'église St Gervais St Protais qui était toute proche :

On se rend ainsi compte qu'elle était d'une assez grande dimension. L'église était reconnaissable au lanternon qui surmontait la tour clocher Nord :


La paroisse St Jean-en-Grève avait été crée en 1212 et l'église datait de 1325.  Un tableau d'Antoine Demachy représentant aussi la démolition de cet édifice permet d'observer la nef gothique :

 On ne possède pas de plan de cette église mais elle est représentée sur une carte de Paris dit "Plan de Lagrive" de 1728 :

L'église avait un choeur  principal et des chapelles latérales :

Au Nord, on voit un cloître. Cela est confirmé par le plan Verniquet qui date de 1791 et qui mentionne un "cloître Saint-Jean":

Autre détail intéressant -qui m'avait été appris par le regretté Raphaël Goebbel en 2008- l'église possédait un cimetière qui était situé à quelques centaines de mètres de là à l'emplacement de l'actuelle place Baudoyer :

La paroisse de l'église St Jean-en-Grève (coincée entre les églises Saint-Merry et Saint-Gervais-Saint-Protais) avait une curieuse forme en latte de parquet comme on le voit sur ce pan des Paroisses de 1781. Elle était très étroite mais s'étendait au Nord-Est au de-là des actuelles archives Nationales jusqu'au niveau de la rue Pastourelle.

 On trouvait dans cette église de nombreuses reliques. L'une des plus célèbres était l""hostie miraculeuse" qui en 1290 aurait échappé à la profanation qu'un juif du quartier aurait voulu perpétré et qui a conduit à la création de l'église des Billettes. Un exemple de l'antisémitisme médiéval (voir article du 4 novembre 2021).

 Parmi les personnages célèbres enterrés dans l'église, on peut remarquer le peintre Simon Vouet mort à Paris le 30 juin 1649. Simon Vouet habitait donc dans ce quartier. Rappelons qu'il a peint pour les décors de nombreuses églises du Centre de Paris. Par exemple le retable du choeur de Saint-Nicolas-des-Champs (voir article du 21 juillet 2022).

Il ne reste plus rien de l'église Saint-Jean-en-Grève. Cependant pour en garder la mémoire, la grande salle qui se trouve le long et qui sert souvent pour des expositions- le long de la rue de Lobau porte le nom de "salle Saint-Jean" :

Des expositions très intéressantes y étaient organisées dans le passé. Par exemple celle relative à Gustave Eiffel (voir article du 8 juillet 2009). La photo que j'avais prise à cette occasion donne une idée de l'aspect de la "Salle Saint-Jean" :