lundi 29 juillet 2013

MCCXCIV : Les statues de l'Hôtel de Ville (97e volet) : Madame Roland par Emile François Chatrousse

  

Voici le 97e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne la statue de Madame Roland que l'on peu voir sur la façade qui donne vers la Seine à l'angle avec la place.


Parmi les 97 personnes auxquels j'ai consacrés un article, on ne trouve que deux autres femmes : Madame Geoffrin (article du 16 février 2009)  et Madame de Staël (article du 22 avril 2009). Le point commun entre ses trois statues féminines est qu'elles sont au 1er étage de la façade qui donne sur le quai, elles sont donc très peu visibles...

"Madame Roland" est la fille de Gatien Philippon, maître graveur installé quai de l'Horloge. Elle est née à Paris le 17 mars 1754 sous le nom de Manon Philippon. En 1776, elle épousa un économiste réputé Jean-Marie Roland de la Platière qui était de 20 ans son ainé. Ce dernier joua un rôle très important sous la Révolution française. Il fut ministre de l'intérieur en juin 1792 puis après le 10 août 1792. Elu député de la Convention, il préféra conserver son ministère. Ce n'est que le 23 janvier 1793 qu'il quittât cette fonction (2 jours après l'exécution de Louis XVI).

Après la prise de pouvoir des Montagnards, Madame Roland fut victime de la traque dont furent l'objet les Girondins. Elle fut arrêtée le 1er juin 1793, jugée le 8 novembre 1793 et guillotinée le jour même. Son mari, exilé en Normandie, se suicida en apprenant l'exécution de sa femme. Il s'empala sur sa canne. Pourtant madame Roland n'avait pas été très fidèle puisqu'elle avait vécu une longue romance avec un autre ministre girondin : François Buzot.

Voici la notice concernant Mme Rolland dans le Georges Veyrat :

 Madame Roland n'a donné son nom à aucune rue parisienne...

 La statue est une oeuvre d'Emile-François Chatrousse né à Paris le 6 mars 1829 et mort aussi à Paris le 14 décembre 1896. On lui doit aussi la statue de Jeanne d'Arc libératrice du faubourg Saint-Marcel.

Dans Paris Centre, il a aussi sculpté la Résignation dans l'église Saint-Eustache et l'Industrie au Conservatoire National des Arts et Métiers.

lundi 15 juillet 2013

MCCLXXXIX : La superbe façade restaurée de l'église Saint-Paul-Saint-Louis

 

J'avais publié un article à propos de la cérémonie d'inauguration de la façade restaurée de l'église Saint-Paul-Saint-Louis (voir article  du 15 décembre 2012). J'ai attendu ce 15 juillet pour publier les photographies de l'ensemble de la façade. C'est ma façon de montrer ma fidélité à la mémoire de Raphaël auquel je dédie chaque année un article à cette date précise.

Voici un petit comparatif : 

Après la chute de pierres au début de l'année 2008, nous étions plusieurs à nous être mobilisés pour obtenir la restauration de cette façade qui était dans un triste état. J'y avais participé grâce à ce blog et à l'association que je préside, le 4e au coeur, qui avait organisé une pétition qui avait recueilli plusieurs centaines de signatures. Raphaël lui-même avait laissé sur ce blog un commentaire pour rappeler son attachement à cette église (voir article du 28 mai 2008). Il avait écrit un excellent article à propos de cet édifice sur le blog "le 4e que j'aime" à la date du 9 février 2008.

Les travaux avaient été reportés comme cela avait été annoncé très maladroitement par Bertrand Delanoë lors d'un de ses compte-rendus de mandat (voir article du 20 décembre 2008). Ils ont finalement démarré pendant l'été 2011. La fin de leur réalisation a permis de retrouver un peu plus d'un an plus tard une véritable merveille. 

 On a pu notamment voir de nouveau la pendule qui décorait jadis la façade de l'église paroissiale Saint-Paul détruite à la Révolution française : 

On notera sur la photographie ci-dessus que dans la demi-lune qui surmonte le portail central, la décision a été prise de ne remettre en place les armoiries du Cardinal Richelieu qui avaient disparu à la Révolution. Le cardinal avait célébré en 1641 la première messe dans cet édifice.

Cependant les armes du Roi de France et de Navarre qui dominent la façace et qui avaient échappé aux marteaux des révolutionnaires sont elles superbement restaurées : 

On peut voir en dessous un "L" Qui rappelle que cette église a été construite sous Louis XIII. Par contre les "H" que l'on peut voir autour n'ont rien à voir avec Henri IV (comme je l'ai entendu dire par un guide qui expliquait la façade à des touristes). En effet, il s'agit d'une représentation de l'ordre du Saint-Esprit fondé par Henri III et qui comportait des représentations de cette lettre pour cette raison (aucun rapport non plus avec la marque Hermès...).

La façade est véritablement belle à voir le matin quand le soleil brille dessus et que l'on prend un peu de recul c'est -à-dire que l'on remonte la rue de Sévigné :


mercredi 10 juillet 2013

MCCLXXXVII : Hôtel Lambert : quelle tristesse !

 

C'est avec une grande tristesse que j'ai appris ce matin en écoutant France Info qu'un incendie ravageait l'Hôtel Lambert depuis la nuit en cours. Après avoir reçu plusieurs coups de fil, je suis allé sur place pour me rendre compte.

Ce sont surtout les parties hautes de l'Hôtel qui ont été touchées par les flammes. Quand je suis passé vers 10h, les pompiers intervenaient dans l'étage situé au-dessus de la galerie d'Hercule :

En passant par l'intérieur de l'île, on pouvait encore voir de la fumée s'élever au-dessus de la rue Saint-Louis-en-l'Île.

Il semble que cet incendie n'ait pas fait de victimes. Je suis cependant très triste quand je repense à toutes les énergies qui avaient été déployées pour obtenir la préservation de ce joyau du XVIIe siècle au moment où les travaux de restauration avait été annoncés. 

Une  pensée, évidemment, pour les soldats du feu qui ont risqué leur vie pour éteindre les flammes.