samedi 31 octobre 2020

MMCCXVIII : "Paris à vol d'oiseau", Une expo à voir sur les grilles du Jardin de la Tour Saint-Jacques (pour ceux qui sont à moins de 1Km)

 

En ce moment sur les grilles du jardin de la Tour Saint-Jacques, on peut voir une exposition très intéressante : "Paris à vol d'Oiseau".

Un panneau permet de comprendre le sens de ce projet :


Il s'agit d'un projet de deux frères, Basile Dell et Jérémie Lippmann qui grâce à un drône on prit des photos au dessus de Paris entre décembre 2018 et décembre 2019.

Une bonne dizaine de photographies concernent Paris Centre. Je ne vais pas les publier toutes car il est mieux de les découvrir sur place. Voici cependant une petite sélection pour celles et ceux qui ne pourront pas aller sur place. J'en ai choisi quatre :

- la Cour du Louvre avec la Pyramide au soleil levant : 

- les toits et les tuyaux du Centre Pompidou : 


 - la Cour d'Honneur du Palais Royal :

- la place des Vosges :


J'ai préparé cet article avant le reconfinement. J'ai trouvé une application qui vous permet de savoir si vous êtes dans le périmètre situé à moins de 1Km de l'exposition :


Voici un petit zoom, pour que vous puissiez savoir si vous êtes dans le bon périmètre :


Autrement, il faudra attendre... Il faut espérer que cette exposition sera présentée jusqu'au 2e déconfinement.




 


 


mercredi 28 octobre 2020

MMCCXVII : L'Hôtel Le Féron une élégante demeure du XVIIIe siècle où a habité l'avocat de Louis XVI

 

Au 20 rue des Quatre-Fils (Paris 3e), on peut admirer une élégante façade du XVIIIe siècle. Il s'agit de l'Hôtel Le Féron qui date des années 1730. Il était la propriété de Nicolas Le Féron, Premier président de la chambre des enquêtes a qui a acquis ce lot en 1719. La reconstruction de l'Hôtel date des 1732-1733.

Le décor est dans le goût rococo qui caractérise la première moitié du règne de Louis XV avec un très élégant portail : 

qui comporte un superbe mascaron :

et de chaque côté des têtes de monstres qui servent de consoles :

On peut se rendre compte de la profondeur de cet hôtel en se plaçant sur le côté dans la partie plus à l'Ouest de la rue :


Une plaque signale qu'un des deux avocats de Louis XVI, Romain de Sèze, a vécu à cette adresse :

Romain de Sèze a eu le courage de défendre Louis XVI. On peut en effet parler de courage car l'autre avocat de Louis XVI, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malhesherbes, a lui été guillotiné le 22 avril 1794 en pleine Terreur.

Romain de Sèze est lui mort à 80 ans, dans les dernières années de la Restauration, époque où il reçut de nombreux honneurs pour avoir été le défenseur du frère des deux rois qui se sont succédés : Louis XVIII et Charles X.



dimanche 25 octobre 2020

MMCCXVI : Les représentations de Louis XIV dans le Coeur de Paris : la statue équestre par le Bernin dans la Cour du Louvre

 

Je continue la série consacrée aux représentations de Louis XIV dans Paris Centre. Il s'agit cette fois de la statue équestre que l'on peut voir dans la cour principale du Louvre tout près de l'entrée de la Pyramide :

Comme indiqué sur le piédestal, l'installation de cette représentation de Louis XIV est très récente : elle date de la fin des années 1980 et la statue elle-même a été fondue en plomb en 1988 :

Elle est directement liée à la construction de la pyramide de Peï et tout comme celle-ci a été voulue par le Président de la République de l'époque François Mitterrand. La statue originale -en marbre- du Bernin, le grand sculpteur baroque italien du XVIIe siècle, avait en effet déplu au roi Soleil et reléguée à Versailles à l'extrémité de la pièce d'eau des Suisses (un endroit placé le plus loin possible de l'axe du château). De plus, la statue fut modifiée par Girardon pour officiellement représenter le général romain Marcus Curtius qui fut précipité... aux enfers.

Cependant François Mitterrand qui avait un goût prononcé pour les chefs d'Etat qui l'avaient précédé décida que cette statue de Louis XIV galopant serait idéale pour faire un contre-point à la modernité de la pyramide et il faut avouer que l'effet visuel est assez réussi :

Il s'agit comme la statue de la place des Victoires (voir mon article du 5 septembre 2020) d'une statue équestre mais contrairement à l'oeuvre de François-Joseph Bosio (qui date de 1822) elle montre un Louis XIV sur un cheval au galop :

On peut admirer l'équidé sous les différents angles :

Cette sculpture est particulièrement belle au soleil couchant :



jeudi 22 octobre 2020

MMCCXV : Les passages de Paris : Le passage Choiseul

 

Je continue ma série sur les passages de Paris... et je vais à nouveau vous raconter ma vie et celle de ma mère avec le passage Choiseul.

En effet, ma mère ayant travaillé la plus grande partie de sa vie au siège du Crédit Lyonnais, et ayant pour ma part travaillé plusieurs été à la Direction des Etudes de cette même banque, il s'agit du passage que j'ai fréquenté depuis de très nombreuses décennies avec notamment les petits resto et les commerces qu'on peut y trouver.

Le passage Choiseul -comme de nombreux passages de Paris Centre auxquels j'ai déjà consacrés des articles- est un legs de la Restauration. Sa construction date de 1825-1827. Plusieurs hôtels vénérables ont été détruits pour cette raison, notamment celui de De Lionne. Il ne fait que 190m de long. 


Ce passage a été dessiné par l'architecte François Mazois qui est mort en 1826 et donc n'a pas vu la fin de la construction.


Le décor du passage est élégant et sans surcharge. Les torchères sont particulièrement intéressantes :

L'entrée la plus soignée est située rue des Grands Augustins :


P.S. du 24/10/2020 : Deux précisions intéressantes par Ariel Weil le maire de Paris Centre :"la très belle rénovation du passage s’est achevée l’an dernier, notamment la superbe verrière & le sol. Par ailleurs, c’est là que Kenzo, qui vient de disparaître, a ouvert une boutique en 1972, après la 1ère, galerie Vivienne."

lundi 19 octobre 2020

MMCCXIV : Une façade de la Belle époque au 35-37 rue Beaubourg

 

Au 35-37 rue Rambuteau, on trouve un immeuble du début du XXe siècle entouré de nombreux immeubles beaucoup plus récents, ceux du quartier de l'Horloge.

Cet immeuble a attiré mon attention car il comporte aux angles un élément architectural auquel je m'intéresse depuis de nombreux articles : une coupole :

On retrouve en grande quantité ce type de décor dans la rue Réaumaur percée autour de 1900. Aussi il n'est pas surprenant que cet immeuble soit lui aussi daté du début du XXe siècle. Il date de 1903 et est signé par l'architecte Charles Goujon.


A une époque où l'Art nouveau commençait à dominer dans les créations de l'époque, cet immeuble a un aspect très classique. La façade principale comporte en son centre un 2e étage avec un balcon qui n'aurait rien à enlever à un Grand Palais romain du XVIIe siècle : 

La décoration comporte outre les lions avec des caducées du dieu Hermès :



Un autre legs du début du XXe siècle à Paris Centre !

P.S. du 24/10/2020 :  Une info supplémentaire par l'architecte Marc Chabanne suite à mon tweet à propos de cet article : "La couverture en ardoises et zinc, assez complexe, avec les deux coupoles d'angle, a été refait il y a très peu de temps. Prenons le temps de la regarder, c’est du bel ouvrage! Je crois que le ravalement des façades est aussi prévu (panneau d'autorisation)..ce sera beau!"

vendredi 16 octobre 2020

MMCCXIII : La rue Michel-le-Comte : une rue en lien avec une anecdote familiale

 

 


Voilà que je me mets à raconter ma vie sur ce blog. Il y a quelques semaines j'évoquais la rue d'Argout dans le 1er arrondissement pour faire avec lien avec ma belle-mère (article du 23 septembre 2020). Avec ce nouvel article, c'est à ma propre mère que je vais rendre hommage avec une anecdote qui m'a toujours un peu amusé.

Ma mère est une authentique Parisienne, au sens du "Grand Paris". Elle est née dans le Département de la Seine dans ses frontières d'avant 1964 et une partie de cette branche familiale est originaire de la petite couronne depuis des générations (jusqu'aux tous débuts des registres paroissiaux au XVIe siècle).

Quand j'étais tout jeune, ma mère disait de temps en temps "Ça fera la rue Michel". Comme ma mère s'appelle Michèle Delarue, je pensais que c'était une expression à elle pour dire que ça lui irait bien mais je pensais que c'était juste lié à son prénom et à son nom depuis qu'elle était mariée. J'ai toujours été amusé par cette expression.

Cependant, en grandissant, j'ai été surpris, quand je suis devenu étudiant à Paris,  d'entendre dans la rue un monsieur qui disait "Ça fera la rue Michel"... J'ai vraiment été épaté. Je me suis dit que l'expression de ma mère avait fait école mais je me suis quand même dit que c'était bizarre... 

Et puis... j'ai appris qu'en fait, il s'agissait d'une expression parisienne passée dans la langue française qui était utilisée jadis par les cochers parisiens. Quand leurs clients cherchaient la monnaie pour payer leur trajet, ils arrondissaient le montant en disant"Ça fera la rue Michel" pour dire "Ça fera le compte" en référence à une petite rue (204m de long)  du 3e arrondissement située entre la rue Beaubourg et la rue du Temple : la rue Michel-le-Comte . 


 Cette rue est très ancienne. Elle longeait les fossés extérieurs de Philippe Auguste. L'origine du nom est incertaine. Elle portait ce nom dès le Moyen Âge. On peut la voir très distinctement sur le plan Turgot des années 1730 :

Ce sont donc les cochers de fiacre qui sont à l'origine de l'expression que j'ai entendue quand j'étais enfant. A propos de fiacre, le mot à une origine liée à une autre rue de Paris Centre mais j'en parlerai dans un prochain article.




mardi 13 octobre 2020

MMCCXII : Un nouveau lieu de respiration dans Paris Centre qui rend hommage à un héros : Arnaud Beltrame

 

Paris Centre compte un nouvel espace vert : le Jardin Arnaud Beltrame. Situé dans une ancienne caserne, la cour est devenu un espace arboré qui ont l'espère va devenir un lieu très prisé. Situé au Nord de la Place des Vosges, ce lieu en fait un peu son prolongement avec ses façades rouges briques :


Ce jardin rend hommage à Arnaud Beltrame, qui a eu un comportement héroïque lors de la prise d'une prise d'otage en 2018. Le panneau de présentation du jardin rappelle clairement les faits :


Une autre plaque située dans la cour s'achève par une formule qui conclut sur un personnage"victime de son héroïsme" :

J'ai fait un tweet qui a buzzé que je ne le pensais concernant cette conclusion en suggérant une formulation du genre "Héros, victime de la barbarie" :

 
 
Le maire de Paris Centre Ariel Weil a répondu dans la soirée sur Twitter "Je ne comprends pas cette construction stylistique. Je suis également ravi de ce jardin nommé en souvenir d’Arnaud Beltrame & étonné de cette formulation que nous reverrons" et Laurence Patrice adjointe à la Ville de Paris en charge de la Mémoire a confirmé " je découvre cette formulation qui est assez malheureuse, on devrait pouvoir changer cela effectivement !".

Inutile donc de prolonger cette polémique. N'ayons qu'à l'esprit la nécessité de rendre hommage à Arnaud Beltrame qui a montré son sens de l'engagement, du courage et du dépassement de soi-même. Un modèle pour tous !  

 

P.S. : Pour être complet et par honnêteté intellectuelle, Ariel Weil a précisé sur twitter après que j'ai fini d'écrire cet article mais avant que je ne le fasse paraître que d'autres plaques plus anciennes utilisaient une formule "victime de" du même genre comme par exemple à la station Jacques Bonsergent :



dimanche 11 octobre 2020

MMXI : Exposition "Du rejet au Refuge" à voir aux Halles avant le 17 octobre


Il y a quatre ans, dans le cadre d'un travail sur l'esclavage, j'avais incité mes 4e à aller voir les grilles du square de la Tour Saint-Jacques pendant les vacances de fin Octobre pour prolonger une activité faite sur l'esclavage domestique (J'avais évoqué cette exposition dans un article du 27 octobre 2016).

J'aurais aimé faire une demande identique avec mes 5e cette année pour une exposition que l'on peut voir aux Halles mais hélas elle va s'achever le 17 octobre et donc mes élèves ne pourront pas profiter des vacances pour aller voir l'exposition dont je vais parler ici. Je vais donc les faire travailler sur des "documents" que je présente dans cet article.

En effet, en ce moment en EMC (="'Enseignement Moral et Civique"), je travaille avec les élèves sur la question de l'identité. Nous avons travaillé sur les différents aspects de l'identité (cela va de la couleur de peau, aux origines, au prénom, au métier, aux handicaps, les maladies, les hobbies, les vêtements, la religion, le milieu social, ... la liste est longue) et les élèves réfléchissent en groupe sur ce qui est choisi, ce qui n'est pas choisi et sur ce qui est en partie choisi. Cela nourrit des débats très riches et parfois d'ailleurs la réponse n'est pas toujours simple. On peut par exemple choisir ses vêtements mais on est en quand même influencer par la mode et les habitudes sociales qui sont différentes d'un lieu et d'une période à l'autre. Nous avons eu aussi des débats intéressants concernant la religion, la corpulence, le métier pour savoir ce qui relevait du choix ou pas.

Nous en sommes arrivés à la question de l'orientation sexuelle. Il y a eu un débat intéressant pour savoir si cela était choisi ou pas. Certains étaient sceptiques sur le fait que l'orientation sexuelle n'était pas choisie.

Je trouve donc que l'exposition que l'on peut voir en ce moment aux Halles est très intéressante.

En effet, il s'agit d'un projet de l'association "Le Refuge" qui depuis 17ans accueille des jeunes gens rejetés par leurs proches en raison de leur orientation sexuelle. Voici une photo du panneau explicatif :


Le Refuge comprend des bénévoles et des salariés :

Il est présent dans une grande partie du territoire :

L'exposition est visuellement très belle car sur une face, elle présente les photographies de 17 jeunes photographiés par Pascale Loussouarn


et au dos, ce qui rend l'exposition vraiment intéressante il y a des textes assez courts qui permettent de comprendre le parcours des personnes photographiées et pourquoi ils en sont arrivés à être hébergés par le Refuge :


Parmi les 17 témoignages, j'en ai retenu six sur lesquels je vais faire travailler mes élèves pour les interroger sur ce que l'on sait de l'identité de ces personnes (pas uniquement la question de l'orientation sexuelle mais aussi l'âge, le prénom, les hobbies, l'aspect physique...). à l'aide de la photo et du texte :

1°) Aurélien :


 

2°) Laurie 


3°) Valentin :

4°) Victoire :

5°) Ethan 

6°) Damien : 


J'ai choisi 6 témoignages car comme j'ai cette année uniquement des classes à 30 élèves (des effectifs très lourds qui sont certainement le meilleur moyen de faire face à la crise sanitaire), je fais pouvoir faire 5 groupes qui vont travailler en parallèle pour confronter après leur étude de ces documents.