Le 3 avril dernier, sur Twitter, j'ai lancé un sondage suite à une étude que je venais de réaliser après avoir analysée les statistiques mises en ligne par l'INSEE concernant la sociologie de Paris. J'y demandais quel arrondissement de Paris Centre affichait les indicateurs de pauvreté les plus élevés (la part des pauvres, la médiane des revenus et la part des propriétaires de leur résidence principale). La question s'adressait uniquement aux spécialistes de Paris Centre. 47 personnes ont répondu. Plus d'un tiers on désigné le 3e arrondissement. Le 4e arrondissement est arrivé en dernière position avec 14,9%.
Or, en regardant, les statistiques il apparaît bien que c'est le 4e arrondissement qui pour tous les critères a les critères de pauvreté les plus élevés :
- le revenu médian disponible par unité de consommation en 2020 était de 31 790€ dans le 4e (contre 32 380 € dans le 2e, 33 180 € dans le 3e et 33 960€ dans le 1er).- le taux de pauvreté dans le 4e était en 2020 de 14% à égalité avec le 2e arrondissement (alors qu'il était de 13% dans le 3e et de 12% dans le 1er)
- la part des propriétaires de leur résidence principale en 2019 était de 32,2% dans le 4e (contre 33,5% dans le 1er et le 2e et même 35,4% dans le 3e arrondissement).
Ces résultats peuvent paraître étonnant et montrent qu'il n'y a pas un lien direct avec le prix du m² comme on peut le voir avec cette carte que j'ai extraite d'un article du Figaro du 1er janvier 2020 avec le niveau des prix au 3e trimestre 2019, c'est-à-dire à l'époque concerné par les statistiques données par l'INSEE :
Un élément à prendre en compte concerne le renouvellement de la population :
- dans le 3e arrondissement, la population a connu un très important renouvellement : en 2017, moins de 40% habitait dans le même logement 10 ans plus tôt.
Or dans le 4e, la part des ménages qui habitait dans le même logement 10 ans plus tôt était sensiblement plus élevé :On peut en conclure que le 3e arrondissement a davantage été concerné par le processus de gentrification que connait le Centre de Paris, avec un plus grand remplacement des classes populaires par des CSP+ que le 4e. Ce qui est assez étonnant pour l'arrondissement qui était le seul à être passé à gauche dès 1995. Les paradoxes de la sociologie.