vendredi 17 avril 2020

MMCLXIX : Un ouvrage à lire pour les amoureux du patrimoine de Paris Centre


Je viens de finir cet ouvrage d'Alexandre COJANNOT consacré à Louis Le Vau et paru aux éditions Picard en 2012.

C'est un ouvrage que je recommande vivement. Il retrace les premières années de la carrière de l'architecte Louis Le Vau pendant laquelle il a réussi à s'imposer comme un des créateurs du style français qui va marquer le règne de Louis XIV.

Il intéressera particulièrement les amoureux de Paris Centre et notamment du 4e arrondissement car :
-1°) Louis Le Vau était un enfant de Paris Centre. Il a vécu ses premières années rue du Martroy (qui était située tout près de l'église Saint-Jean-en-Grève derrière l'actuel Hôtel de Ville). Il s'est par la suite installé sur l'île Saint-Louis (à la pointe Est du quai d'Anjou juste à côté d'une de ses principales réalisations : l'Hôtel Lambert) puis il a redéménagé dans un  Hôtel particulier rue du roi de Sicile.

2°) La première réalisation attribuée à Louis Le Vau est l'Hôtel Bautru, devenu par la suite Hôtel Colbert, qui était situé au Nord de l'actuel Palais Royal à l'emplacement de la galerie Colbert (dans le 2e arrondissement).

3°) A partir de la fin des années 1630, Louis Le Vau a été impliqué dans un nombre impressionnant des opérations immobilières qui ont conduit au lotissement de l'île Saint-Louis avec notamment une superbe réalisation les Hôtels Sainctot et Hesselin situés sur l'actuel quai d'Anjou.

4°) Je n'avais jamais trouvé autant d'informations concernant ce qui reste le chef-d’œuvre de Louis Le Vau sur l'île Saint-Louis : l'Hôtel Lambert.




lundi 13 avril 2020

MMCLXVIII : Les stations de métro de Paris Centre : une des stations les plus originales au monde : la Station Arts et Métiers de la ligne 11


En ces temps de confinement (c'est aujourd'hui le 28e jour) pour cause de coronavirus, je m'abstiens de sortir pour aller faire des reportages photos. J'utilise donc des photos d'archives pour faire cet article.

J'ai écrit par le passé plusieurs articles sur les stations de métro de Paris Centre*, mais je n'avais pas encore fait paraître de photos d'une des stations les plus originales au monde (n'ayons pas peur de le penser) : la station Arts et Métiers de la ligne 11 (qui se trouve donc dans le 3e arrondissement).

Le décor de cette station date de 1994 au moment du bicentenaire du Conservatoire National des Arts et Métiers. Il a été conçu par deux dessinateurs de BD,  Benoit Peeters et François Schuiten.

L'armature en cuivre, les hublots, le plafond avec un semblant de machine à vapeur : tout donne l'impression d'être dans un sous-marin. J'ai toujours trouvé cela assez original et réussi !




*Précédents articles sur les stations de métro de Paris Centre :
- la station Bastille de la ligne 1
- la station Châtelet de la ligne 7
- la station Cité de la ligne 4
- la station Hôtel de Ville de la ligne 1
- la station Pont-Marie de la ligne 7
- la station Sully-Morland de la ligne 7

jeudi 9 avril 2020

MMCLXVII : Les rues de Paris Centre : La rue des Colonnes (Paris 2e), un des rares projets urbanistiques de la Révolution


La rue des Colonnes est situé dans le 2e arrondissement, à quelques centaines de mètres de la place de la Bourse :

Elle a une élégance toute particulière avec de chaque côté un portique à colonnes doriques sans base :


Il s'agit d'un des rares projets urbanistiques de la Révolution française. Elle a été bâtie entre 1792 et 1795 sur un plan de l'architecte Nicolas-Antoine Vestier. Son tracé en biais par rapport à la rue de Richelieu toute proche s'explique car elle suit le mur d'enceinte du couvent des  Filles Saint-Thomas à l'emplacement d'un hôtel particulier et de son jardin.  On peut voir son emplacement sur le plan Turgot des années 1730 ci-dessous.
Le couvent a été détruit pendant la Révolution et par la suite, sous l'Empire, Napoléon Bonaparte y a lancé les bases de ce qui sous la Restauration est devenu le Palais Brongniart, la "Bourse de Paris".


Le design très harmonieux de cette rue s'inspire du goût en cours à la fin du XVIIIe siècle avec des palmettes au -dessus des chapiteaux que l'on retrouve dans les décors du mobilier du Directoire à la Restauration (et qui est librement inspiré des antéfixes que l'on trouvait dans la partie supérieure des façades des temples étrusques).



Quant aux colonnes, elles sont très sobres avec un chapiteau dorique mais sans base :


Ce style "classique" très dépouillé était lui aussi en vogue à la fin du XVIIIe siècle. Il était lié aux fouilles archéologiques dans le sud de l'Italie et à la mise en valeur de temples grecs antiques comme celui de Paestum. Il avait été notamment popularisé par le peintre Jacques-Louis David (lui-même député élu de la Convention) comme on le voit dans son œuvre ci-dessous qui date de 1784 : "Le serment des Horaces" où on voit le même type de colonnes dans l'arrière-plan :


L'idée de faire une rue avec des portiques (qui protègent contre la pluie et surtout le soleil) était courante en Italie. Elle a été largement développée par la suite sous l'Empire avec l'aménagement de la rue de Rivoli dans son tronçon compris entre la place de la Concorde et le Louvre.

mardi 7 avril 2020

MMCLXVI : La maison Girard propose un pack chocolat pour Pâques !


La chocolaterie Girard est présente dans le 4e arrondissement au 4e rue des Archives. Elle est la seule que je connaisse qui possède son atelier de fabrication dans le 4e. Je lui ai consacré un article il y a déjà... très longtemps en novembre 2011.

En cette période compliquée pour le commerce de proximité, je suis content de pouvoir signaler que la chocolaterie propose à ses aficionadosun moyen ingénieux  de pouvoir s'approvisionner pour les fêtes de Pâques. Si vous voulez les avoir en temps et en heure, il faut se dépêcher car la commande doit être passée avant jeudi :


Pour passer la commande, il faut aller vers le site de la chocolaterie.

Je précise que je fais paraître -comme toujours sur ce blog- cet article à titre gratuit et juste pour soutenir une "Maison" qui fait partie de l'Histoire du 4e arrondissement depuis plusieurs générations et que je souhaite vivement que cela continue !




lundi 6 avril 2020

MMCLXV : Les façades d'immeubles du Coeur de Paris : Les vestiges d'un très bel ensemble architectural conçu par Louis Le Vau au 26 quai de Béthune


Au 26 quai de Béthune, on peut voir l'élégante façade qui apparaît en ouverture de cet article. Elle est loin d'être cependant la plus remarquable parmi les nombreuses que l'on peut admirer sur les quais de l'Île Saint-Louis.

J'ai décidé de luis consacrer un article car en lisant un livre consacré à l'architecte Louis Le Vau, je viens de prendre conscience qu'il s'agit du vestige d'un ancien très bel ensemble architectural conçu dans les années 1640.

En effet, dans l'organisation initiale conçu par Le Vau cette façade s'inscrivait dans un très bel ensemble marqué par la symétrie :


Le 26 correspondait à la partie gauche visible ci-dessus. Il s'agissait de l'Hôtel Sainctot. Au centre et à droite, on trouvait l'Hôtel d'Hesselin, intendant des Plaisirs du roi. Celui-ci comme on le voit était plus vaste que l'Hôtel Sainctot mais... il a été détruit. Il a été racheté en 1932 par Héléna Rubinstein et démoli pour construire l'édifice que l'on peut voir aujourd'hui :

J'ai consacré un article au très bel appartement que possédait Hélénar Rubinstein dans cet immeuble. (article du 1er août 2019). On peut voir sur la photo ci-dessus à l'arrière-plan que l'Hôtel Sainctot lui n'a pas disparu.


La façade a cependant été surmontée (dans les années 1840 semble-t-il) d'un étage et le décor a été modifié avec la disparition des balcons du 1er étage et l'ajout de plusieurs motifs comme les frontons triangulaires au dessus des fenêtres du 1er étage et les pilastres ioniques situés de part et d'autre du portail central, ce qui donne l'aspect néo-classique des immeubles construits à l'époque du préfet Rambuteau :



L'un des seuls éléments qui montrent une certaine continuité est le portail central :

malgré l'ajout d'un petit décor au dessus du portail qui semble lui aussi dater de la modification de la façade :


Depuis la Cour, lhôtel Sainctot formait aussi un bel ensemble avec l'hôtel détruit de Hesselin comme on peut le voir sur cette vue du XVIIe siècle ci-dessous. Cette fois l'Hôtel Sainctot apparaît dans la partie droite.