dimanche 31 octobre 2021

MMCCCLVIII : Les façades d'immeuble de Paris Centre : l'angle de la rue Notre-Dame-des-Victoires et de la rue Feydeau, un immeuble Art Déco construit par les architectes du Palais de Tokyo.

  

 Voici un nouvel article sur la série des façades de Paris Centre. Il s'agit de l'immeuble situé à l'angle de la rue Feydeau (au 1er et 3) et de Notre-Dame-des-Victoires (au niveau de 21/23). Il s'agit à nouveau d'un immeuble Art Déco de l'entre-deux-guerres. Le permis de construire a été déposé le 29 décembre 1924 par Marcel Dastugue (1881-1970) et Paul Viard (1880-1943). L'immeuble avait été construit pour la Chambre de Commerce de Paris. 

Cet immeuble est très visible quand on redescend la rue Montmartre en venant des Grands Boulevards. Comme souvent dans l'Art Déco, il est caractérisé par des lignes sobres qui n'empêchent pas des éléments décoratifs agréables à l'oeil.

Les balcons des derniers étages sont particulièrement réussis :


L'angle de l'immeuble situé au niveau du 25 rue Notre-Dame-des-Victoires ressemble à la proue d'un paquebot :

avec un portail typiquement Art Déco :

Une décennie plus tard, les architectes de cet immeuble, Dastugue et Viard ont construit le Palais de Tokyo pour l'exposition universelle de 1937, l'actuel Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

vendredi 29 octobre 2021

MMCCCLVII : 21 des 381 mascarons du Pont-Neuf... dont un que l'on peut voir dans un très beau musée.

 

J'ai consacré de nombreux articles de ce blog aux mascarons qui ornent les édifices de Paris Centre. Cela m'a par exemple conduit à faire le décompte des mascarons qui ornent la place Vendôme (voir article du 27 août 2021). Or, depuis un certain temps, j'ai commencé à photographier ceux que l'on trouve sur le Pont Neuf. En voici vingt dans le montage ci-dessus. 

Cependant, en observant le pont, je me suis dis qu'il serait difficile d'en voir le bout. En effet, non seulement les mascarons ornent les deux parties du pont, celle sur le bras Sud et celle sur le bras Nord avec la face amont et la face aval mais aussi le promontoire sur lequel est installé la statue du roi Henri IV : 


J'avais donc commencé à en faire le recensement en me demandant si j'arriverais à faire le décompte total.

Or au début du mois, en visitant le musée d'Art Moderne de l'abbaye de Fontevrault qui présente la collection donnée par Martine et Léon Cligman, j'ai eu l'information que je cherchais. En effet, parmi les œuvres présentées, on peut voir un des mascarons du Pont-Neuf qui a été déposé :

Le cartel permet d'apprendre qu'il y a 381 mascarons qui ornent le pont :

Pour ceux qui ne le connaissent pas, je conseille vivement la visite de ce musée qui a ouvert ses portes il y a près de 2 ans.


mardi 26 octobre 2021

MMCCLVI : Les animaux de Paris Centre : Les chats de l'angle rue de la Reynie/rue Saint-Denis

  

 L'idée de cet article m'est venue en observant l'angle de la rue Saint-Denis (à la hauteur du 32) et de la rue de la Reynie (au numéro 26). En effet, on peut y voir deux chats. Je me suis dit que cela serait idéal pour la série de L'Indépendant sur les animaux du Coeur de Paris... De plus comme d'autres,  j'ai un certain goût pour les chats.

Or en regardant de près cette façade, on peut se rendre compte qu'on peut y voir de nombreux chats :

 


En continuant à observer la façade, on se rend compte qu'à cette adresse, où on trouvait il y a encore peu de temps un magasin de vêtements ("Red Skins"), il y avait un chocolatier appelé "Au chat noir" propriété de la maison M.Courtin.

Or, en cherchant sur Internet, j'ai découvert que le Musée Carnavalet possédait l'ancienne enseigne qui semble correspondre à ce commerce :

Cependant, en continuant à creuser le sujet, je me suis rendu compte qu'initialement cette enseigne était située sur le trottoir d'en face à la hauteur du 30 rue Saint-Denis mais côté impair de la rue de la Reynie. En effet, voici deux indices qui le laissent penser :

- cette gravure non datée qui montre qu'il s'agit de l'angle sud de la rue de Reynie :

et aussi cette vue qui montre bien que la deventure de la chocolaterie donnait sur la rue Saint-Denis avec un prolongement le long de la rue de la Reynie :

On peut lire à ce sujet un article très intéressant paru en 2009 un article écrit par Bernard Vassor. On pouvait y lire les informations suivantes. Le Chat noir était initialement au 32 rue Saint-Denis.  "Cette maison fut détruite en 1913, elle était à l'angle de la rue Saint Denis (32) et de la rue de la Reynie, puis, reconstruite sur le trottoir d'en face (anciennement rue Trousse-putain, puis rue Trousse-Vache) .Eugène Scribe, y est nè le 24 décembre 1791" [...] "A l'origine, cette maison avait pour enseigne "Le Chien noir" tenue par un marchand de soieries nommé Félix. Ce fut le père d'Eugène Scribe, un autre marchand de soieries qui tint l'enseigne du "Chat Noir" [...] "Le propriétaire en 1900, M.Cabasson, confiseur avait accepté de faire don au Musée Carnavalet de son enseigne à la condition de faire reboucher le trou que laisserait son enlèvement. Le président de la commission estima que le coût de 300 à 400 francs était inutile si la maison devait être détruite." [...] "La maison reconstruite, c'est un autre confiseur chocolatier qui reprit la suite et conserva le nom de l'enseigne "Au Chat Noir."

Si les informations parues dans ce blog sont exactes, "Au chat noir" se trouvait donc au 32 rue Saint-Denis à l'angle avec le 33/35 rue de Reynie". Cet immeuble apparaissait sur le plan Turgot des années 1730 :

Cet immeuble a été détruit par celui que l'on peut voir aujourd’hui dont le permis de construire a été déposé le 27 avril 1910. 

 Il est donc possible que le transfert au 34 rue Saint-Denis, côté pair de la rue de la Reynie (au numéro 26) date de cette époque... mais sans certitude.

 Actuellement, les locaux sont à louer. A l'heure où de nombreux chocolatiers s'installent dans le quartier, ce serait peut-être bien qu'un commerce de ce genre s'installe à cet endroit. Au moins, il n'y aurait pas de problème de devanture, elle serait déjà en partie prête ! 

samedi 23 octobre 2021

MMCCCLV : La nef de Paris Centre (44e volet) : la nef de l'ancienne (?) salle des mariages de la mairie du 2e arrondissement

 

Voici un nouvel épisode la série relative à la nef de Paris dans Paris centre. Il s'agit d'une nef de la première décennie de la IIIe République, précisément de 1877 comme cela est indiqué juste au-dessus :

Cette nef est visible au plafond de la salle des mariages de la mairie du 2e arrondissement : 

Plus aucun mariage n'est célébrée dans cette mairie depuis juillet 2020, ce qui est fort triste ! (et contraire à une promesse que l'on m'avait faite...).

mercredi 20 octobre 2021

MMCCCLIV : Une vue de la "place du Louvre" au milieu des années 1650/1660

 

Récemment à l'hôtel Drouot, mon attention a été retenue par cette gravure qui représente le Louvre. Il s'agit d'une vue la partie sud de l'actuelle cour carrée à gauche de la vue et en arrière-plan la grande galerie. On se rend mieux compte sur le plan Turgot des années 1730 :

On se rend compte que la gravure est donc un peu fantaisiste puisqu'on voit bien sur ce plan qu'il existait encore des bâtiments qui ont été détruit beaucoup plus tard.

Les travaux de la cour carrée sont alors en cours. Il s'agit donc des premières décennies du règne de Louis XIV mais avant le départ du roi Soleil et de la cour pour Versailles ce qui laissera la cour carrée inachevée.


dimanche 17 octobre 2021

MMCCCLIII : Les ponts de Paris Centre : la passerelle Mornay (ou de l'Arsenal), un ouvrage emblématique de l'ère industrielle

 

Voici un nouvel article de la série consacrée aux ponts de Paris Centre. Il s'agit de la "passerelle Mornay", plus couramment appelée passerelle de l'Arsenal. Ce pont relie le boulevard Morland (côté 4e) et le boulevard de la Bastille (côté 12e).

Ce pont métallique caractéristique de l'ère industrielle a été construit en 1895. Je n'ai pas réussi à retrouvé le nom de l'ingénieur qui l'a dessiné mais on ne peut s'empêcher de voir un lien avec la Tour Eiffel qui a été inaugurée seulement six ans plus tôt.

Ce pont très pratique pour traverser le bassin de l'Arsenal ne manque pas de charme.

On peut y profiter d'une très belle vue sur la place de la Bastille et sur le bassin de l'Arsenal :


jeudi 14 octobre 2021

MMCCCLII : 108 rue Vieille-du-Temple : Un espace industriel où on fabriquait des moules pour pâtissier/chocolatier devenu le site d'une des plus belles galeries du Marais

 

Au 108 rue Vieille du Temple, on peut voir une des plus belles galeries d'Art Contemporain du Marais. Depuis 2019,David Zwirner s'y est installée.

Jusqu'en 1985, cet espace était occupé par une usine mais elle a été réaménagée en 1986 par Yvon Lambert, le grand collectionneur d'art contemporain qui y a organisé de nombreuses expositions jusqu'en 2014. 

La galerie David Zwirner permet à ce lieu de retrouver toute sa magie avec notamment de très beaux escaliers qui permettent de déambuler d'un espace d'exposition à un autre : 

 


J'aime tout particulièrement l'espace du 1er étage qui a gardé une ambiance industrielle :


Le permis de construire de cet immeuble date de 1890 et avait été déposé par la société "Létang fils". Cela permet d'en savoir plus sur l'activité industriel qui a existé à cet endroit pendant près de 100 ans : il s'agissait d'un fabricant de moules. L'entreprise avait été fondée par Jean-Baptiste Létang en 1832 qui était installé 82 rue Quincampoix. Elle fabriquait des moules pour les chocolatiers.  Elle y est restée donc jusqu'en 1986 avant de déménager à Nanterre puis dans le Finistère. Cette société existe toujours aujourd'hui et elle possède un site Internet.

Voici plusieurs documents que j'ai retrouvés à propos de cette entreprise de moules pour chocolatiers et pâtissiers :

-des moules qu'elle fabriquait :

- des casseroles avec l'adresse 108 rue Vieille-du-Temple :

- un entête de facture :

on y voit apparaître un mot assez peu utilisé : "ferblantier" (=personne qui fabrique des objets en fer blanc). 

- Un page d'un catalogue de la fin du XIXe siècle : 

- un catalogue de 1933 :

avec une page des moules qui étaient vendus aux pâtissiers : 

et une page montrant les systèmes destinés à maintenir au frais les produits glacés :

et pour finir un livre de recettes de pâtisserie de la fin du XIXe siècle qui était vendu exclusivement chez "Létang et Fils" au 108 rue Vieille-du-Temple :