samedi 28 septembre 2013

MCCCXIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (99e volet) : Charles Perrault par Emile Voyez

 

Voici le 99e épisode de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Il concerne Perrault que l'on peut voir au 3e étage tout à gauche de la façade qui surplombe le quai de l'Hôtel de Ville.

On pourrait avoir une hésitation concernant le "Perrault" dont il s'agit puisque si Charles Perrault est un célèbre écrivain , son frère Claude était un architecte de grande renommée auquel on doit notamment la colonnade du Louvre.

Les dates indiquées au-dessus de la statue, 1628-1703, permettent d'affirmer qu'il s'agit de Charles Perrault. Cette statue représente donc bien le célèbre auteur des contes auquel on doit Cendrillon, La Belle au bois dormand, le Petit Chaperon rouge,... Charles Perrault est né à Paris le 12 janvier 1628 et mort dans la même ville le 16 mai 1703.

Pour une information plus complète, je renvoie au site de l'Académie française dont Perrault a été membre à partir de 1671. Il a occupé le 23e siège.

Il existe une rue Perrault. Elle est situé aux abords du Louvre... mais elle rend hommage au frère de Charles... Claude Perrault. 

Voici la notice consacrée à cette statue dans la livre de Georges Peyrat paru en 1894 sur les statues de l'Hôtel de Ville :


La statue est une œuvre d’Émile Voyez, un sculpteur peu documenté.

Un seul musée français posséderait une statue de cet artiste : le musée de Tarbes, c'est ce qu'indique un catalogue ancien avec une oeuvre intitulée "Le Soir"qui date de 1884 :

Une reproduction en porcelaine d'une de ses oeuvres appelée elle "La Prière" a été présentée en maison de ventes à Nevers en Mars 2022 :

Cela permet de voir à quoi ressemblait la signature de l'artiste :


En Juillet 2022, j'ai appris grâce à une recherche de @Stefdesvosges la date  précise de la mort d'Emile Voyez : il est décédé le 19 janvier 1895 (sous le nom d'Emile Voyer (avec un r) boulevard Ney dans le 18e arrondissement de Paris dans le 39e bastion de l'enceinte de Thiers mais il était domicilié à Suresnes :

 Je me suis demandé à quoi correspondait le bastion 39 où est mort Émile Voyez. J'ai trouvé la réponse sur un site : " Le bastion 39, situé à proximité de la porte de Saint-Ouen, fut désaffecté comme les autres lorsque les fortif' n'eurent plus d'autre utilité que de séparer le Paris intra muros d'une "zone" plus ou moins mal famée. Il [...] fut cédé à l'Assistance publique qui l'agrandit et le transforma en hôpital. Il ne subsiste rien aujourd'hui des bâtiments d'origine, mais l'hôpital Bichat est toujours situé au même emplacement."

 On peut voir sur un plan de 1860 la localisation de ce 39e bastion, juste à l'Est de le porte de Saint-Ouen :

 Sur ce plan Hachette de 1892, on peut voir l'hôpital représenté dans ce bastion :

Jusqu'en 1900, cet hôpital était spécialisé dans le traitement des malades atteints du choléra.

L'acte de décès indique qu'Emile Voyez avait 47 ans donc il serait né environ vers 1847 à Paris.En ce qui concerne les parents mentionnés sur l'acte, on peut trouver des informations à leur sujet dans les registres parisiens de catholicité : Pierre Voyez et Marie-Angélique Chantrelle s'étaient mariés à Paris le 27 février 1843. Marie-Angélique Antoinette était majeure en 1843 et habitait 3, rue Geoffroy-l'Angevin à Paris. Par sa mère, Emile Voyez était donc un authentique parisien !

lundi 23 septembre 2013

MCCCXI : Paris Centre : la cour de l'Hôtel de Sully au début du XXe siècle

 

Voici un nouvel épisode de ma série consacrée à des cartes postales de Paris Centre. Celle-ci montre la cour de l'Hôtel de Sully dans la première décennie du XXe siècle.

En effet, la carte a été envoyée en avril 1911 comme en atteste le cachet de la poste : 

et la datation par l'expéditeur :

Il est intéressant de noter que dans cet hôtel particulier du XVIIe siècle, on trouvait il y a 100 ans des artisans et des marchands (comme dans la plus grande partie du Marais).

On voit un atelier sur la gauche de la vue :

et de chaque côté de l'entrée principale, on peut voir des publicités pour des marchands de meubles et de lampes :


On peut noter par contre que pour le reste, la façade était relativement bien conservée avec notamment les très beaux bas reliefs que l'on peut voir encore aujourd'hui (voir mon article du 26 avril 2010).

Rappelons qu'aujourd'hui, l'Hôtel de Sully est le siège de MONUM, l'administration en charge des Monuments nationaux.

mardi 17 septembre 2013

MCCCIX : 17 septembre 2013 : Un an que la piscine des Halles est fermée !

  

Une piscine à Paris le 5 septembre 2013

Le début du mois de septembre (tout comme le début de janvier) est traditionnellement une période lors de laquelle les Parisiens essaient de se remettre à un de leur sport favori : la natation. De ce fait, les piscines subissent une très forte fréquentation.

Pour cette raison, je suis abasourdi du fait que la piscine Suzanne Berlioux des Halles soit toujours fermée. J'ai eu la chance de la fréquenter le dernier jour de son ouverture le dimanche 16 septembre 2012 mais dès le lendemain, j'y ai trouvé portes closes. En effet, la veille en soirée, des éléments du plafond avaient montré des signes de fatigue... Le chlore présent dans l'atmosphère serait responsable et fragiliserait le fer du béton armé de la piscine selon la SemiPariSeine. Voir l'article sur e.vous

Cette version peut faire rigoler quand on sait comment tout ce secteur a été considérablement fragilisé par les marteaux-piqueurs mis en oeuvre dans le cadre du chantier des Halles piloté par SemiPariSeine...

De manière assez étonnante, la Ville de Paris ne cesse de reporter la réouverture de la piscine. Il semble que ce ne sera pas avant le mois de décembre 2013. Les travaux ne semblent pas considérés comme urgents ! Cela est fort dommage car la piscine des Halles est la seule du centre de Paris qui était ouverte en journée et en soirée tous les jours de la semaine.

Il faut rappeler que de plus cette piscine avait déjà été ferméee pendant près d'un an en 2009/2010 (pour cette raison les détenteurs de carte d'abonnement-dont je fais partie- avait eu droit à un dédommagement). Je ne pense pas me tromper en affirmant que la piscine des Halles aura été fermée pendant près de la moitié du second mandat de Bertrand Delanoë (2008-2014). Certains peuvent considérer que ce n'est pas très grave car ils fréquentent des clubs sportifs aux abonnements prohibitifs ce qui évite de se mélanger avec le petit peuple.

Il faut que ça change. Il faut qu'on puisse nager à Paris sans subir des lignes d'eau où il est impossible de nager tant il y a de monde. (Il est vrai qu'en général début décembre, la fréquentation est beaucoup moins forte !)

P.S. Je tiens à rendre hommage cependant à la piscine Saint-Merri. Il m'a en en effet été signalé qu'elle avait réussi l'exploit de ne subir aucun incident pendant toutes les vacances d'été. On pourra cependant regretter que la ville de Paris, là encore, n'ait fait aucun effort. L'horaire estival de 7h/17h dans cette piscine empêchait tous ceux qui étaient privés par la fermeture des Halles de pouvoir aller nager en soirée. La piscine des Halles est certes une piscine gérée en régie mais cela ne devrait pas empêcher la ville de Paris de réorganiser les piscines situées à proximité pour tenir compte de la situation. Mais c'est certainement beaucoup trop demander à nos chers élus qui ont des sujets de préoccupation beaucoup plus sérieux que la natation !

samedi 14 septembre 2013

MCCCVIII : Les rues du 4e : la rue Charles V, dit Charles le Sage.

 

Voici un nouvel épisode de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Elle concerne la rue Charles V qui porte le nom d'un roi qui a longuement séjourné dans le 4e arrondissement puisque Charles V avait installé un hôtel à l'emplacement de l'actuel village Saint-Paul. L'intérêt de cet espace est qu'il était situé hors de l'enceinte de Philippe Auguste mais à l'intérieur de l'enceinte construite par Charles V.

De plus, après la révolte de Paris menée par Etienne Marcel dans les années 1350, le roi a voulu que pendant son règne (1364-1380), la résidence royale ne soit plus menacée. La forteresse de la Bastille était située tout près de l'Hôtel où Charles V s'était installé.

La rue Charles V a été percée dans les années 1550. La partie entre la rue du Petit-Musc et la rue Beautreillis s'appelait la rue des Trois pistolets, celle entre la rue Beautreillis et la rue Saint-Paul s'appelait la rue Neuve Saint-Paul comme on peut le voir sur un plan Turgot des années 1730 :

La dénomination "rue Charles V" a été décidée par un décret de 1864.Charles V était né à Vincennes le 21 janvier 1338. Il est mort à Nogent-sur-Marne, au château du Val de Beauté le 16 septembre 1380. Il a réussi à rétablir l'ordre en France (après les nombreuses révoltes pendant le règne de son père), à renverser le rapport de force avec les Anglais avec l'aide du Connétable Du Guesclin et pour couronner le tout c'était un roi "sage". Il a installé l'embryon de ce qui est devenu la Bibliothèque nationale dans le Louvre.

La rue fait 188m de long et 10m de large. On trouve côté pair et impair plusieurs immeubles anciens. J'ai consacré un article au n°12 de cette rue (voir article du 5 janvier 2012).

mardi 3 septembre 2013

MCCCIV : Les couleurs de l'Allemagne et de la France mêlées sur la façade de l'Hôtel de Ville.

  

Ce n'est pas la première fois que je consacre un article aux drapeaux qui ornent l'Hôtel de Ville à l'occasion des visites d'Etat mais je suis vraiment très heureux de publier cet article. En effet, cet après-midi, j'ai eu le plaisir de voir la façade pavoisée des drapeaux allemands et français.

Cela m'a rappelé qu'au mois d'août, j'avais photographié au Sony Center de la Potsdamer Platz à Berlin cette vitrine d'un lieu d'exposition en l'honneur du 50e anniversaire du traité de l’Élysée :

Pour les esprits chagrins qui ont du mal avec le drapeau allemand, je rappele que le drapeau noir, rouge, jaune a été choisi par les Allemands lors du printemps des peuples en 1848. Par contre de 1871 à 1935, il était noir, rouge et blanc avant d'être remplacé, sous le IIIe Reich, par le drapeau rouge avec au centre la croix gammée au centre d'un cercle blanc. Le drapeau actuel, celui de la République Fédérale, est donc bien un symbole de liberté.

Longue vie à l'amitié franco-allemande. Je continue à plaider en faveur du nécessaire effort de rapprochement culturel entre les deux pays. Le déclin continue de l'enseignement de l'allemand en France est à mes yeux très regrettable.